Abbé Patrick Troadec, Directeur du séminaire de Flavigny
Le Christ m’a aimé et s’est livré pour moi.[1] Saint Paul révèle ici le fondement de sa vocation. Profondément ému devant l’amour de Notre-Seigneur pour lui, il a tout abandonné pour le suivre.
Deux mille ans plus tard, des jeunes gens généreux, émerveillés par ce même amour, se disent intérieurement :
« je ne peux pas vivre comme si Dieu n’était pas venu sur terre, comme si le Christ n’était pas mort pour moi. En réponse à cet amour, je ne veux pas me contenter d’une vie simplement honnête dans le monde, je veux répondre à cet amour par un amour exclusif, par un amour total, par un amour perpétuel qui engage toutes mes forces, toute mon énergie, toute ma vie ». [2]
Dès qu’ils empruntent cette voie en prononçant un Fiat généreux, un oui magnanime, un oui plein et définitif, ces jeunes gens sont largement récompensés. En effet, Dieu n’a pas attendu le Ciel pour gratifier les âmes qui se donnent à lui : en retour, il se donne spécialement à elles. Notre-Seigneur infiniment bon, infiniment généreux, n’est pas chiche dans ses dons. Dès ici-bas, il noue un commerce d’amitié avec ceux qui consentent à vivre dans son intimité. Il a promis dès ici bas le centuple à ceux qui abandonnent tout pour le suivre et il est bien fidèle dans ses promesses. Ceux qui le suivent l’expérimentent chaque jour.
Mais il en faudrait un bien plus grand nombre pour répondre aux immenses besoins de l’Eglise et du monde.
« Plus les âmes se perdent et plus les vocations sont nécessaires. Plus que jamais sont indispensables les grâces de la Croix de Notre-Seigneur et de la Rédemption. Il est donc aujourd’hui plus urgent que jamais que les âmes s’offrent avec Notre-Seigneur en victimes d’amour et de charité pour la gloire de Dieu et le salut des âmes. Il en faudrait des centaines de mille à travers le monde, tant dans les cloîtres et monastères que dans les séminaires et dans les œuvres spirituelles et corporelles de miséricorde ».
Conscients de ce besoin, nos bons fidèles font tout ce qu’ils peuvent pour vivre avec un grand esprit de foi et de sacrifice. En effet, ils savent que le milieu le plus favorable à l’éclosion des vocations est celui où règnent la vraie piété et l’esprit de sacrifice. Soutenus par les écoles spécifiquement catholiques, ils mettent leurs enfants à l’abri du monde corrompu et corrupteur et entretiennent en eux la soif d’un bel idéal. Nous voyons dès à présent le fruit de leurs efforts par les entrées régulières d’âmes pures et droites au séminaire
Cependant à côté des jeunes gens qui franchissent les portes du séminaire, combien d’autres, hélas, cèdent devant les tentations multiples qui se présentent : la crainte de l’effort, la pusillanimité, l’attrait du monde, la recherche d’une vie facile !
Aussi, pour enlever ces obstacles, la prière et le sacrifice de tous sont nécessaires. Voilà pourquoi, nous voulons cette année prier et offrir nos 3 jours de marche de Notre Dame de Chartres au Sacré Cœur de Montmartre pour que se lève une légion de jeunes gens généreux, remplis de l’Esprit-Saint, résolus à suivre l’appel du Christ-Roi en donnant toute leur vie à Dieu dans la sublime vocation sacerdotale ou religieuse.
Abbé Patrick Troadec, 30 septembre 2006
Extrait du dossier 2007 de préparation au pèlerinage