Mardi 21 janvier
Qui sont-ils ? Ils sont tout autour de l’astrodôme : il s’agit d’un ensemble de masures bricolées avec des tôles, des morceaux de bois, avec de vagues bâches qui les protègent tant bien que mal quand il pleut, ce qui est quotidien. Ils vivent dans la boue en permanence, et essayent de faire sécher leur linge entre deux averses. Les habitants de ce bidonville viennent s’approvisionner en eau potable ; ils se lavent comme ils le peuvent plus ou moins en public. Les enfants toujours joyeux entourent les volontaires, paradoxalement ils ne demandent rien, et s’amusent avec peu de choses.
Les patients nous arrivent régulièrement, chacun avec sa propre histoire vécue lors du typhon. Le gouvernement avait prévenu la population de l’arrivée d’un super typhon en utilisant l’expression anglaise ‘strong wind with surge’ ce qui signifie un vent puissant avec un soulèvement de la mer. Les gens n’ont pas compris ce que signifiait ce mot de ‘surge’, tout-à-fait inhabituel, et s’attendaient à un typhon un peu plus important que les autres. Ils ont été pris au dépourvu par trois vagues gigantesques, la seconde ayant été la plus violente. Toutes les habitations ont été détruites sur un couloir d’une centaine de kilomètres ; mêmes celles en béton ont été fracassées par tout ce que le vent et le courant d’eau projetaient : tronc d’arbres, voitures, poteaux, débris divers. Les gens sont morts soit noyés, soit écrasés. Dans tous les cas, quand nous posons la question aux patients : « Où habitez-vous ? » Ils répondent : « Nous n’avons plus de maison. » Ils habitent là où ils peuvent, sous quelques tôles, des moitiés de toit, ou bien dans leur voiture s’ils en ont encore une, comme notre chauffeur.
A la seconde question : « Avez-vous perdu des membres de votre famille ou de votre parentèle ? » Systématiquement, la réponse est oui. « Mes deux grands parents », « ma sœur et ma belle-sœur », « ma femme et mes trois enfants ». Face à une telle réponse, on s’attend à ce que l’interlocuteur s’effondre en larmes. Il n’en est rien, ils n’en ont plus tellement ils en ont versées. Ils restent comme hébétés, ayant manifestement une réaction de soumission à cette mystérieuse et effroyable épreuve que seule la foi permet de surmonter. Les médias philippins ont souligné sans crainte qu’une grande partie des statues religieuses ont été épargnées ; ce que nous avons pu constater lors de nos déplacements divers. Beaucoup de nos patients nous ont confiés avoir beaucoup prié, alors qu’ils étaient dans des situations désespérées. Nous ne percevons aucun sentiment de révolte. Quelle belle leçon d’espérance.
La deuxième vidéo de Rosa Mystica 2014 : une situation véritablement apocalyptique [02′ 09″]
Produit et réalisé pour La Porte Latine, le site officiel du district de France
de la FSSPX, par Jean-Paul et Jacques Buffet.
Pour aider la Mission Acim Asia 2014
Les dons pour ACIM ASIA doivent être envoyés au : Dr Jean-Pierre Dickès Il est rappelé que la totalité des dons est envoyé à la mission sans prélèvement de quelque nature que ce soit. D’autant qu’ACIM France prend en charge intégralement le fonctionnement |