8e Mission médicale Rosa Mystica – Du 18 au 26 janvier 2014 – Journées des 18 et 19 janvier 2014


Notre arri­vée à Tacloban : tout est dévasté ! 

Arrivée à Tacloban, samedi 18 janvier

A la suite du typhon Yolanda, une par­tie des com­mu­ni­ca­tions aériennes et par bateau sont inter­rom­pues. Pour les volon­taires de l’Association Catholique des Infirmières et Médecins (ACIM) la route a été longue. En rou­lant sur la piste d’at­té­ris­sage, nous voyons les grands arbustes comme brû­lés par un incen­die. L’aéroport ne sub­siste que par les mon­tants en bétons. Toutes les parois sont écla­tées ; et ce qui se nomme ici le carous­sel, c’est-​à-​dire les tapis rou­lants pour les bag­gages, sont évi­dem­ment hors d’u­sage. Inattendue, une haie d’hon­neur de por­teurs en uni­forme lance un chant pour accueillir les pas­sa­gers : Mabuhay : Bienvenue ! 

Notre groupe de fran­çais est embar­qué par un mini­bus : ce der­nier n’a plus de gar­ni­ture inté­rieure, le tableau de bord tient par du ruban adhé­sif, les fenêtres ne s’ouvrent plus, etc. Un enfant s’ap­proche : « Hungry ! J’ai faim. » La gorge se serre à ces mots. Nous ras­sem­blons tous les bis­cuits qui res­tent du voyage. 

Première sur­prise, à perte de vue, un fouillis invrai­sem­blable de tentes, de baches colo­rées, de tôles ondu­lées, et par­tout le long des routes des mon­ceaux de déchets. Les gens vivent au milieu, les pieds dans la boue. Nous sor­tons de la zone aéro­por­tuaire vers Tacloban. Nous sommes pris aux tripes par un immense sen­ti­ment d’impuissance. 

Chemin fai­sant, nous décou­vrons un pay­sage effroyable et cau­che­mar­desque, nous sommes entou­rés de mai­sons effon­drées, de fer­railles, d’en­tre­pôts détruits, ou sans toit, d’ha­bi­ta­tions dont il ne reste plus que quelques pans de murs. Des arbres gigan­tesques gisent sur le sol, leurs racines lan­çant vers le ciel un pathé­tique appel, les poteaux télé­gra­phiques sont abat­tus. Cet affreux cata­clysme s’é­tend sur des kilo­mêtres. Dans le mini­bus, nous sommes tous sans voix, un silence de mort devant une réa­li­té dépas­sant notre ima­gi­na­tion et ce que nous avons pu voir dans les médias. 

Nous sommes répar­tis vaille que vaille dans divers lieux d’hé­ber­ge­ment, cer­tains n’ont pas l’eau, d’autres l’élec­tri­ci­té ; une par­tie des volon­taires couchent sur le sol ; nous sommes en mis­sion, ceux qui avaient des exi­gences ont bien fait de res­ter chez eux. 

Dimanche, 19 janvier 

Progressivement, après une nuit blanche à l’aé­ro­port de Manille, d’autres volon­taires arrivent tant bien que mal. Un cer­tain nombre d’entre eux manquent tou­jours à l’ap­pel en rai­son des cir­cons­tances météo­ro­lo­giques carac­té­ri­sées par la pluie et le vent entrai­nant l’an­nu­la­tion de nom­breux bateaux et d’avions. 

9h00 – Chapelet, sui­vi de la messe chan­tée par les frères de la Fraternité St Pie X. Ils ont mis quatre jours en venant de Iloilo pour faire un tra­jet qui nor­ma­le­ment dure deux heures et demi en avion. Nous sommes ras­sem­blés dans l’as­tro­dome ; il s’a­git d’un gigan­tesque amphi­théâtre, cen­tré sur un ter­rain de bas­ket­ball, le sport natio­nal. Le toit dont une par­tie a été arra­chée, nous pro­tège mal de la pluie. Après moultes négo­cia­tions avec les auto­ri­tés muni­ci­pales, nous avons obte­nu cet endroit pour la mission. 

14h00 – Réunion d’o­rien­ta­tion des volon­taires. Comme par le pas­sé, ils sont arri­vés des quatre coins du monde ; par ordre numé­rique : les Philippins, les Français, les Australiens, les Américains, les Suisses ; mais ils sont venus aus­si d’Irlande, du Vietnam, de la Belgique, de la Nouvelle Zélande, de Singapour, de Corée, d’Afrique du Sud, de la Malaisie, et du Canada. Il y a même une jeune femme d’o­ri­gine turque, par­lant l’a­ra­méen, la langue de Jésus. Nous arri­vons à la soixan­taine de volon­taires. Nous en atten­dons encore plus d’une vingtaine.

Pourquoi sommes-​nous aus­si nom­breux ? La rai­son est simple, l’am­pleur du désastre néces­si­tait une aide mas­sive à la fois spi­ri­tuelle et médi­cale ; mais aus­si maté­rielle et ali­men­taire, d’où la pre­sence d’une équipe de gros bras, à majo­ri­té aus­tra­lienne, pour aider à la reconstruction.

Il est 17h30, il com­mence à faire noir. L’équipe de phar­ma­cie, qua­si­ment tota­le­ment fran­çaise range les médi­ca­ments sur des éta­gères som­maires pré­pa­rées la veille par Ryan, un jeune ancien amé­ri­cain des guerres d’Irak et d’Afganistan ; on tra­vaille à la lampe de poche. (Faute de connec­tion inter­net suf­fi­sante, il est impos­sible d’en­voyer des vidéos. Celles-​ci seront pré­sen­tées ulté­rieu­re­ment. De même pour les photos.) 

Jean-​Pierre Dickès

La première vidéo : un premier entretien poignant avec le Dr Dickès

Produit et réa­li­sé pour La Porte Latine, le site offi­ciel du dis­trict de France
de la FSSPX, par Jean-​Paul et Jacques Buffet.

Pour aider la Mission Acim Asia 2014

Les dons pour ACIM ASIA doivent être envoyés au : 

Dr Jean-​Pierre Dickès
2, route d’Equihen
62360 St-Etienne-du-Mont

Il est rap­pe­lé que la tota­li­té des dons est envoyé à la mis­sion sans pré­lè­ve­ment de quelque nature que ce soit. D’autant qu’ACIM France prend en charge inté­gra­le­ment le fonc­tion­ne­ment
de sa petite sœur d’Asie. Tous les volon­taires sont les bien­ve­nus tout au long de l’année.

ACIM-Asia / Rosa Mystica

Association d'aide médicale aux Philippines