S.O.S Mamans – Journal de bord n° 25

Jeudi 9 octobre 2008

Véréna, 17 ans, que nous avions héber­gée depuis mi-​août en Bretagne, vient de nous faire un scan­dale : elle a volé dans un super­mar­ché 1 mini-​camescope (180 E), 1 bala­deur CD (110 E) et 1 mini-​lecteur DVD (130 E), total 420 Euros. Elle fut rat­tra­pée et livrée à la police. Nous avons dû payer les 420 Euros plus une amende de 3 fois 35 € au maga­sin. Oui, ce sont peut-​être des saintes petites mères, mais en même temps elles peuvent être des sacrées chipies !

Jeudi 16 octobre 2008

Le 10 octobre nous avions ren­con­tré dans la rue Aurore (âgée de 17 ans cette semaine). La moi­tié du visage était défor­mée et rouge de coups reçus. Nous l’a­vons appro­chée : bien sûr, elle avait reçu ces coups de son “copain” qui ne vou­lait pas du bébé qu’elle porte de lui. A l’hô­pi­tal Bichat à Paris les méde­cins constatent que le bébé qu’elle porte est sain et sauf et qu’il n’y a pas d’autres dégâts. Elle était for­te­ment per­tur­bée du trai­te­ment reçu, et fina­le­ment elle a trou­vé refuge chez sa tante, loin de son père et de son copain.

Mais ce qui devait arri­ver est arri­vé, sa tante a fini par tout racon­ter à son frère, le père de Aurore, qui n’a pas trou­vé mieux que d’en infor­mer . le copain. Celui-​ci est venu lui cas­ser une 2ème fois la figure, le 13 octobre, cette fois-​ci mécham­ment. Deuxième fois l’hô­pi­tal Bichat, car elle sai­gnait de par­tout. Il paraît qu’elle a une cla­vi­cule cas­sée. Elle tremble de par­tout, de peur et d’é­mo­tion. Maintenant sa famille, c’est finie. Nous l’a­vons logée pour 3 nuits dans un proche hôtel, et hier elle est par­tie vers une de nos familles héber­geuses à la mer, loin de Paris.

Ces filles vivent à 17 ans déjà toute une vie, sou­vent avec héroïsme quand il s’a­git de défendre leur bébé. On peut être sûr que le Bon Dieu les soi­gne­ra per­son­nel­le­ment, comme Il s’est occu­pé per­son­nel­le­ment du bon lar­ron : « Amen, amen, je te dis, aujourd’­hui encore. ». Prions pour Aurore et son bébé !

Vendredi 17 octobre 2008

Comme déjà dit, nos mamans ne sont pas des saintes, par­fois elles sont très jeunes et de véri­tables chi­pies. Ainsi la petite Véréna, qui n’est pas à son pre­mier tour, vient d’é­cra­ser . les lunettes d’une grand-​mère qui la loge pour SOS MAMANS dans le midi. La moindre des choses c’est que nous indem­ni­sions l’hé­ber­geuse. Ainsi le sau­ve­tage consé­quent d’un bébé, cela peut aller jus­qu’au rem­bour­se­ment de nou­velles lunettes pour grand-​mère (140 Euros).

Lundi 20 octobre 2008

Nouvelle ter­ri­fiante : une de nos dames héber­geuses, celle en Normandie, 45 ans, qui héberge depuis de nom­breuses années jusque 3 jeunes filles enceintes à la fois chez elle, paraît avoir le can­cer. Intervention immé­diate en hôpi­tal pen­dant au moins 10 jours.

Nous pre­nons le train pour aller sur place et “redis­tri­buer” les petites mamans héber­gées chez elle, avant d’ac­com­pa­gner notre amie à l’hô­pi­tal : 2 jeunes mamans par TGV vers deux autres familles sur la Côte d’Azur, et 1 vers une famille héber­geuse en Benelux.

Disons le ici solen­nel­le­ment : c’est une femme abso­lu­ment extra­or­di­naire. Elle est aide ména­gère chez des per­sonnes âgées, avec un reve­nu mini­mal, ayant elle-​même une fille à peine majeure – et elle se dévoue à héber­ger nos petites mamans en détresse, à les nour­rir, à les entou­rer, sans jamais se plaindre, sans his­toires, avec seule­ment une aide sym­bo­lique de notre part de 100 Euros par mois par jeune fille hébergée.

Elle est catho­lique non pra­ti­quante, comme presque tout notre “per­son­nel” (à part 2). Que le Seigneur dise comme à Sainte Madeleine à cha­cune de ces mer­veilleuses per­sonnes qui nous entourent avec tant de géné­ro­si­té, de cour et de sim­pli­ci­té : « Beaucoup lui sera par­don­né, car elle a beau­coup aimé » ! La cha­ri­té serait-​ce un genre de super-​sacrement ? Il fau­dra qu’on demande à notre aumô­nier ce qu’en dit la théologie.

Mercredi 22 octobre 2008

En dépit du “mora­toire” auto-​imposé, nous ne pou­vons refu­ser le cas sui­vant : une jeune fille de 17 ans, Marina, ori­gi­naire du Proche Orient, enceinte, nous est ame­née par une jeune fille que nous avions déjà aidée. Son père musul­man, chauf­feur à Paris, est à ses trousses pour l’a­me­ner de force à l’a­vor­toir. Elle nous demande de la loger d’ur­gence. C’est fait. Ouf !

Vendredi 31 octobre 2008

Cette semaine nous avons reçu plu­sieurs petits mots que nous vou­drions par­ta­ger avec nos donateurs.

Y.R. (dép. 73) nous écrit :

« Au-​delà des aspects finan­ciers, votre “Journal de bord” a aus­si le bon mot, la parole qui rend la joie au cour. Alors chaque fois, en le rece­vant, vous appor­tez un rayon de soleil dans notre quo­ti­dien morne et peu fervent. Haut les cours ! » -

G.B. (dép. 74) nous écrit :

« Je vous joins un chèque pour vous aider dans votre apos­to­lat. Pour anec­dote, quand ma mère était enceinte de moi (c’é­tait en 1964 !), les témoins de Jéhovah lui disaient d’a­vor­ter parce que son rhé­sus san­guin était incom­pa­tible pour avoir un bébé. Mais me voi­là. Avec toutes mes amitiés. »

M.G. (dépar­te­ment 06) nous envoie ce petit mot avec un chèque conséquent :

« Je pré­fère me sépa­rer d’une par­tie de mon avoir, que d’at­tendre que les banques aux ordres des mon­dia­listes me l’es­ca­motent. Bon courage ! »

Et S.D. (Paris) accom­pagne son chèque impor­tant de ce petit mot écrit à la hâte :

« Non, ne fer­mez pas les yeux ! Pas de mora­toire, c’est indigne de vous ! Comment fai­sait St Vincent de Paul avec les bébés et les pauvres ? Confidence ! »

Ah ! tous ces mer­veilleux Chrétiens qui nous entourent et nous sou­tiennent, c’est-​à-​dire vous tous, chers dona­teurs, qui ne rece­vez presque jamais des lettres de remer­cie­ment de notre part (sauf le reçu fis­cal en début d’an­née), car nous n’a­vons pas de véri­table secré­ta­riat pour mieux nous consa­crer au tra­vail de sauvetage.

Pour rap­pel, nous ne dis­tri­buons pas de salaires, n’a­vons pas de bureau, n’é­di­tons pas de revue, sachez que tous vos dons vont direc­te­ment aux femmes et jeunes filles enceintes pla­cées devant la ter­rible ques­tion d’a­vor­ter leur bébé ou non.

Voici, à l’oc­ca­sion, notre situa­tion “comp­table” actuelle : depuis 1995 nous avons sau­vé 472 bébés, dont 41 encore à naître, et nous héber­geons actuel­le­ment 17 mamans, soit dans les 4 stu­dios loués à cet effet par notre asso­cia­tion, soit chez nos familles héber­geuses s’il s’a­git de mineures.

Tout cela est orga­ni­sé prin­ci­pa­le­ment par 3 per­sonnes : une dame en chô­mage (45 ans), un retrai­té (71 ans), et une mère de 5 enfants qui fait la comp­ta­bi­li­té pour SOS MAMANS pen­dant la nuit.

Oui, le tra­vail de SOS MAMANS se fait sur­tout pen­dant la nuit, pen­dant que la chré­tien­té se repose. La nuit, les moines et les sau­ve­teurs sont debout, à genoux ou . assis au volant ; elle est le lieu de tous les vices, mais aus­si du salut. O felix nox, chante la litur­gie pascale !

Samedi 1 novembre 2008

Impossible “mora­toire” ! Nous ne pou­vons “mar­cher sur des cadavres”, comme le dit de façon péremp­toire Léa, notre assis­tante sur Paris.

Comment refu­ser un appel au secours ? Une autre jeune fille de 17 ans, Arielle, nous télé­phone, cette fois-​ci de pro­vince : elle est orphe­line, enceinte depuis une “tour­nante” par plu­sieurs voyous de son quar­tier, et main­te­nant sa tante qui l’é­lève veut abso­lu­ment “faire par­tir” le bébé. Nous l’in­vi­tons à prendre le train à Paris pour étu­dier ensemble pen­dant ce week-​end de Toussaint com­ment orga­ni­ser ce sau­ve­tage. Si Dieu nous l’en­voie, Il nous enver­ra aus­si les moyens de la sor­tir de cette situa­tion mortelle.

C’est vrai que depuis notre cri du “mora­toire” plu­sieurs dizaines de chèques sont arri­vés ici contre toute attente, grâce à vous. Chantons avec Job : « que Dieu soit loué ! »

Cher lec­teur, chère lectrice,

Vous faites par­tie de nos dona­teurs ou coopé­rants, et nous nous ferons une joie de par­ta­ger régu­liè­re­ment avec vous, par le biais des extraits de notre “Journal de bord”, nos joies et nos peines. Ce “Journal” devient un monu­ment de l’es­pé­rance, prou­vant que le crime de l’a­vor­te­ment peut être vain­cu par la cha­ri­té chrétienne.

Nous sommes fiers et heu­reux de savoir tant de gens (1 000 envi­ron) à nos côtés. Ils font véri­ta­ble­ment par­tie de l’é­quipe de SOS MAMANS, mer­ci, et en avant !

S.O.S Mamans

Pour tout renseignement, contact ou don :

S.O.S MAMANS (UNEC)
B.P 70114
95210 St-Gratien
Rép/​Fax 01 34 12 02 68
sosmamans@​wanadoo.​fr