Le Combat de la Foi Catholique – Les apôtres des temps de crise

Editorial – Abbé François PIVERT

Les méthodes de notre Sauveur ne sont pas les nôtres

La grande leçon que Dieu veut nous voir tirer de la crise actuelle, c’est de lui faire confiance à lui et non à nous ni aux hommes : « C’est dans la fai­blesse que ma puis­sance se montre tout entière » disait Dieu à saint Paul qui lui deman­dait la fin de ses épreuves. (2 Co 12, 9) Concrètement, cela signi­fie croire en la force de la foi, de l’hu­mi­li­té, de la prière, de la péni­tence, de la consé­cra­tion à Marie.

À vrai dire ce n’est pas nou­veau et saint Paul notait déjà que, pour vaincre la fausse sagesse du monde, Dieu avait choi­si la folie de la Croix et que, pour vaincre les forts de ce monde, il avait choi­si la fai­blesse : « Ce qui serait folie de Dieu est plus sage que la sagesse des hommes, et ce qui serait fai­blesse de Dieu est plus fort que la force des hommes. » (1 Co 1, 25)

Cela fut tou­jours une leçon dif­fi­cile à rece­voir et à mettre en pra­tique, mais plus encore aujourd’­hui, car c’est pré­ci­sé­ment sur ce ter­rain que les adver­saires de l’Église veulent mettre le com­bat : sagesse contre sagesse, ils veulent la vic­toire de la leur qui n’est rien d’autre qu’un mes­sia­nisme révo­lu­tion­naire ; force contre force, ils veulent impo­ser celle de la matière, de la machine, du nombre, des moyens maté­riels, et ils nient celle de l’es­prit ou, ce qui est pire, en font tout sauf une force vrai­ment spirituelle.

La grande réponse à ce com­bat, le com­bat de la foi, c’est Jésus-​Christ cru­ci­fié : « Mes frères, lorsque je suis venu chez vous, ce n’est pas avec une supé­rio­ri­té de sagesse que je suis venu vous annon­cer le témoi­gnage de Dieu, car je n’ai pas jugé que je dusse savoir par­mi vous autre chose que Jésus-​Christ, et Jésus-​Christ cru­ci­fié. » (1 Co 2, 1)

Et, pour aller à Jésus-​Christ, Dieu nous a don­né Marie dont la fonc­tion devient de plus en plus évi­dente au fur et à mesure que le com­bat entre elle et le démon devient plus exa­cer­bé. Saint L. M. Grignion de Montfort le rap­pelle expressément.

Marie dans la crise moderne

Voici ce qu’é­crit saint Grignion de Montfort :

« Marie doit écla­ter, plus que jamais, en misé­ri­corde, en force et en grâce dans ces der­niers temps : en misé­ri­corde, pour rame­ner et rece­voir amou­reu­se­ment les pauvres pécheurs et dévoyés qui se conver­ti­ront et revien­dront à l’Église catho­lique ; en force contre les enne­mis de Dieu, les ido­lâtres, schis­ma­tiques, maho­mé­tans, juifs et impies endur­cis, qui se révol­te­ront ter­ri­ble­ment pour séduire et faire tom­ber, par pro­messes et menaces, tous ceux qui leur seront contraires et enfin elle doit écla­ter en grâce, pour ani­mer et sou­te­nir les vaillants sol­dats et fidèles ser­vi­teurs de Jésus-​Christ qui com­bat­tront pour ses inté­rêts. Enfin Marie doit être ter­rible au diable et à ses sup­pôts comme une armée ran­gée en bataille, prin­ci­pa­le­ment dans ces der­niers temps, parce que le diable, sachant bien qu’il a peu de temps, et beau­coup moins que jamais, pour perdre les âmes, il redouble tous les jours ses efforts et ses com­bats ; il sus­ci­te­ra bien­tôt de cruelles per­sé­cu­tions, et met­tra de ter­ribles embûches aux ser­vi­teurs fidèles et aux vrais enfants de Marie, qu’il a plus de peine à sur­mon­ter que les autres. »

En pré­vi­sion de ce com­bat, la Très Sainte Vierge a mul­ti­plié les appa­ri­tions pour nous encou­ra­ger dans la voie chré­tienne, la voie de la folie contre la fausse sagesse, de la fai­blesse contre la fausse force : la Médaille Miraculeuse, Lourdes, La Salette, Pontmain, Fatima.

C’est pour­quoi nous allons pro­fi­ter du cent-​cinquantième anni­ver­saire des appa­ri­tions de Notre-​Dame à Lourdes
1. pour mani­fes­ter notre foi en la puis­sance de Dieu par Marie et confondre ain­si la fausse sagesse de notre monde,

2. pour ren­for­cer notre propre foi, si faible et vacillante, ain­si que la foi de nos enfants qui devront pour­suivre le bon com­bat contre un monde encore plus exci­té contre Dieu et contre ses fidèles,

3. pour nous mettre au ser­vice de Dieu par Marie car, saint Pie X le rap­pe­lait, l’heure est à l’ac­tion, l’ac­tion selon Dieu s’en­tend, non l’ac­tion selon les hommes puisque c’est pré­ci­sé­ment celle-​ci dont il faut détruire la force.

Pour bien com­prendre les qua­li­tés d’a­pôtres que nous devons avoir, il faut d’a­bord com­prendre la nature et le carac­tère total, abso­lu, du com­bat qui se déroule. C’est ce qu’ex­plique saint L. M. Grignion de Montfort dans son si impor­tant Traité de la vraie dévo­tion à la Sainte Vierge. Il rap­pelle l’i­ni­mi­tié éta­blie par Dieu juste après la chute d’Adam et Ève : « Je met­trai une ini­mi­tié entre toi et la femme, c’est-​à-​dire Marie, entre ta des­cen­dance et sa des­cen­dance. »

« Dieu n’a fait et for­mé qu’une ini­mi­tié, mais irré­con­ci­liable, qui dure­ra et aug­men­te­ra même jusque à la fin : c’est entre Marie, sa digne Mère, et le diable, entre les enfants et ser­vi­teurs de la Sainte Vierge, et les enfants et sup­pôts de Lucifer ; en sorte que la plus ter­rible des enne­mies que Dieu ait faite contre le diable est Marie, sa sainte Mère. Il lui a même don­né, dès le para­dis ter­restre, quoi­qu’elle ne fût encore que dans son idée, tant de haine contre ce mau­dit enne­mi de Dieu, tant d’in­dus­trie pour décou­vrir la malice de cet ancien ser­pent, tant de force pour vaincre, ter­ras­ser et écra­ser cet orgueilleux impie, qu’il l’ap­pré­hende plus, non seule­ment que tous les anges et les hommes, mais, en un sens, que Dieu même. »

Les qualités des serviteurs de Marie

Mais, si Marie condes­cend à se mani­fes­ter pour rap­pe­ler au monde l’en­jeu du com­bat, ce n’est pas par ses appa­ri­tions qu’elle vain­cra ses enne­mis, mais par ceux de ses enfants qui lui seront fidèles. C’est donc à la fidé­li­té que nous devons tra­vailler. En quoi consiste-​t-​elle ? Saint Grignion de Montfort ne manque pas de nous le rappeler :

« Le pou­voir de Marie sur tous les diables écla­te­ra par­ti­cu­liè­re­ment dans les der­niers temps, où Satan met­tra des embûches à son talon, c’est-​à-​dire à ses humbles esclaves et à ses pauvres enfants qu’elle sus­ci­te­ra pour lui faire la guerre. Ils seront petits et pauvres selon le monde, et abais­sés devant tous comme le talon, fou­lés et per­sé­cu­tés comme le talon l’est à l’é­gard des autres membres du corps ; mais, en échange, ils seront riches en grâce de Dieu, que Marie leur dis­tri­bue­ra abon­dam­ment ; grands et rele­vés en sain­te­té devant Dieu, supé­rieurs à toute créa­ture par leur zèle ani­mé, et si for­te­ment appuyés du secours divin, qu’a­vec l’hu­mi­li­té de leur talon, en union de Marie, ils écra­se­ront la tête du diable et feront triom­pher Jésus-Christ.

« Qui seront ces ser­vi­teurs, esclaves et enfants de Marie ? Ce seront un feu brû­lant, ministres du Seigneur qui met­tront le feu de l’a­mour divin par­tout. Ce seront sicut sagit­tae in manu poten­tis, des flèches aiguës dans la main de la puis­sante Marie pour per­cer ses enne­mis. Ce seront des enfants de Lévi, bien puri­fiés par le feu de grandes tri­bu­la­tions et bien col­lés à Dieu, qui por­te­ront l’or de l’a­mour divin dans le cœur, l’en­cens de l’o­rai­son dans l’es­prit et la myrrhe de la mor­ti­fi­ca­tion dans le corps, et qui seront par­tout la bonne odeur de Jésus-​Christ aux pauvres et aux petits, tan­dis qu’ils seront une odeur de mort aux grands, aux riches et orgueilleux mondains.

« Nous savons que ce seront de vrais dis­ciples de Jésus-​Christ, qui mar­chant sur les traces de sa pau­vre­té, humi­li­té, mépris du monde et cha­ri­té, ensei­gnant la voie étroite de Dieu dans la pure véri­té, selon le saint Évangile et non selon les maximes du monde, sans se mettre en peine ni faire accep­tion de per­sonne, sans épar­gner, écou­ter ni craindre aucun mor­tel, quelque puis­sant qu’il soit. Ils auront dans leur bouche le glaive à deux tran­chants de la parole de Dieu ; ils por­te­ront sur leurs épaules l’é­ten­dard ensan­glan­té de la Croix, le cru­ci­fix dans la main droite, le cha­pe­let dans la gauche, les sacrés noms de Jésus et de Marie sur leur cœur, et la modes­tie et mor­ti­fi­ca­tion de Jésus-​Christ dans toute leur conduite. Voilà de grands hommes qui vien­dront, mais que Marie fera par ordre du Très-​Haut, pour étendre son empire sur celui des impies, ido­lâtres et mahométans. »

Nous sommes bien aver­tis, il ne nous reste plus qu’à nous mettre au tra­vail, c’est-​à- dire à nous former.

Formons en nous les vrais apôtres

Le pèle­ri­nage de Lourdes, par sa prière intense, par les efforts qu’il néces­site, par les encou­ra­ge­ments qu’il nous apporte, sera un bon début pour deve­nir meilleurs. C’est pour­quoi, chers Amis, nous vous invi­tons cha­leu­reu­se­ment à y par­ti­ci­per, et nous vous don­nons rendez-​vous à Lourdes lors du grand pèle­ri­nage de la Fraternité Saint-​Pie X du same­di 25 au lun­di 27 octobre. Notre com­mu­nau­té y par­ti­ci­pe­ra, n’ou­bliant pas que c’est M. l’ab­bé Coache, fon­da­teur du Combat de la Foi et du Moulin du Pin qui, le pre­mier, avait relan­cé ce pèle­ri­nage pour toute la Tradition.

Mais vous vous ren­dez bien compte qu’un pèle­ri­nage ne peut suf­fire, il faut que nos cœurs soient pro­fon­dé­ment trans­for­més, il faut, sur­tout, que nous appar­te­nions tota­le­ment à Marie, notre Souveraine et notre Mère.

Nous vous invi­tons donc à par­ti­ci­per à une retraite cette année, plus que cela, nous vous y pres­sons et nous vous rap­pe­lons que toute retraite est enri­chie d’une indul­gence plénière.

La plus belle et la plus pro­fonde de nos retraites est celle À Jésus par Marie, qui porte sur la consé­cra­tion de soi-​même à Jésus par Marie selon saint L. M. Grignion de Montfort. Celle de février der­nier a connu une belle affluence de par­ti­ci­pants qui disent tous avoir décou­vert ou redé­cou­vert une mer­veille. La pro­chaine aura lieu durant les vacances d’août, du 1 au 6.

Sinon vous pour­rez suivre la retraite du Rosaire du 13 au 18 octobre dont le titre dit assez l’intérêt.

Enfin, je vou­drais par­ti­cu­liè­re­ment vous recom­man­der la retraite Foyers rayon­nants. Les grands apôtres du règne de Marie, après les prêtres, ce sont les parents. Il nous faut des parents selon le cœur de Marie ! Cette retraite inclut le « pont » du 11 novembre – du same­di 8 au mar­di 12.

Et, pour vos enfants, je ne sau­rais trop vous recom­man­der la retraite pour ado­les­cents du 5 au 10 juillet. Que Notre-​Dame nous donne une jeu­nesse pure et pleine de foi !

Toute la com­mu­nau­té du Moulin du Pin se joint à moi pour vous assu­rer de ses prières à ces intentions,

Abbé François PIVERT

Combat de la Foi

Revue tri­mes­trielle du prieu­ré Notre-Dame-du-Sacré-Cœur.
Directeur de la publi­ca­tion : Abbé François PIVERT.
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