5 mai 2020

Mardi 5 mai 2020, saint Pie V : Les évêques… assassins de la vie spirituelle

Saint Pie V, Pape et Confesseur

Pie, né dans une ville du Piémont nom­mée Bosco, de la noble famille des Ghisleri, ori­gi­naire de Bologne, entra à l’âge de qua­torze ans dans l’Ordre des Frères Prêcheurs. On remar­quait en lui une admi­rable patience, une pro­fonde humi­li­té, une très grande aus­té­ri­té de vie, une appli­ca­tion conti­nuelle à l’oraison, et le zèle le plus ardent pour l’observance régu­lière et la gloire de Dieu. Il s’adonna à l’étude de la phi­lo­so­phie et de la théo­lo­gie, et excel­la tel­le­ment dans ces sciences, qu’il s’acquitta avec un grand suc­cès de la charge de les ensei­gner. Il fit en plu­sieurs lieux des confé­rences sacrées très fruc­tueuses, rem­plit long­temps avec une force d’âme invio­lable les fonc­tions d’inquisiteur, et pré­ser­va, au péril même de sa vie, un grand nombre de villes de l’hérésie qui s’efforçait de les enva­hir. Paul IV, à qui ses ver­tus le ren­daient cher, le pro­mut d’abord à l’évêché de Népi et Sutri, et, deux ans après, le mit au rang des Cardinaux Prêtres de l’Église romaine.

Transféré par Pie IV au siège de Mondovi, dans le Piémont, il recon­nut que beau­coup d’abus s’étaient intro­duits dans cette Église, et fit la visite de son dio­cèse pour les extir­per. Lorsque toutes choses furent remises en ordre, il revint à Rome, où il fut occu­pé des négo­cia­tions les plus impor­tantes dans l’expédition des­quelles il prit tou­jours le par­ti de la jus­tice, et déploya une liber­té apos­to­lique et une grande constance. A la mort de Pie IV, il fut élu Pape, contre l’attente géné­rale ; mais, sauf l’extérieur, il ne chan­gea rien à sa manière de vivre. Il eut un zèle inces­sant pour la pro­pa­ga­tion de la foi, une sol­li­ci­tude infa­ti­gable pour le réta­blis­se­ment de la dis­ci­pline ecclé­sias­tique, une vigi­lance assi­due pour l’extirpation des erreurs, une bien­fai­sance inépui­sable pour sou­la­ger les néces­si­tés des indi­gents, un cou­rage invin­cible pour défendre les droits du siège apos­to­lique. Le sul­tan des Turcs, Sélim, dont les suc­cès avaient accru l’audace, ayant réuni une flotte nom­breuse près des îles Cursolaires, fut vain­cu à Lépante, grâce à Pie V, et plus encore au moyen des prières adres­sées à Dieu qu’au moyen des armes. Ce Pontife connut cette vic­toire par une révé­la­tion divine à l’heure même où elle fut obte­nue, et il l’annonça aux per­sonnes qui se trou­vaient avec lui.

Il pré­pa­rait une nou­velle expé­di­tion contre les Turcs lorsqu’il tom­ba gra­ve­ment malade ; il sup­por­ta avec une grande patience de très cruelles dou­leurs, et étant arri­vé à l’extrémité, reçut les sacre­ments selon l’usage, puis ren­dit son âme à Dieu dans une paix pro­fonde, le 1er mai de l’an mil cinq cent soixante-​douze, âgé de soixante-​huit ans, après avoir sié­gé six ans, trois mois et vingt-​quatre jours. Son corps est l’objet d’une grande véné­ra­tion de la part des fidèles dans la basi­lique de Sainte Marie-​Majeure. Dieu opé­ra de nom­breux miracles en faveur de ceux qui recou­raient à l’intercession de Pie V, et ces pro­diges ayant été prou­vés juri­di­que­ment, il fut béa­ti­fié par Clément X le 1er mai 1672 et a été ins­crit au nombre des Saints par le Souverain Pontife Clément XI le 22 mai 1712.

Sources : Saint-​Nicolas-​du-​Chardonnet /​Sanctoral /​La Porte Latine du 6 mai 2020