Election de Simone Veil à l’Académie Française

Suresnes, le 22 novembre 2008

L’élection par 22 voix sur 29 de Simone Veil à l’Académie Française en rem­pla­ce­ment de Pierre Messmer est à mar­quer d’une pierre noire et à consi­dé­rer comme un jour de deuil, de déso­la­tion et de honte pour la France, jadis appe­lée Fille aînée de l’Eglise.

La palme de l’hypocrisie revient à « La Croix », quo­ti­dien « chré­tien » qui décla­rait la veille de cette funeste élec­tion en se réfé­rant au par­cours de Madame Veil : « C’est peut-​être cela qui fera d’elle une « immor­telle », digne suc­ces­seur de Pierre Messmer » (sic). La froide neu­tra­li­té de ce jour­nal face au véri­table crime orga­ni­sé de l’avortement sans oser dénon­cer celle qui est à l’origine de sa libé­ra­li­sa­tion pro­voque un véri­table dégoût et une pro­fonde tristesse.

Quant au cler­gé son hon­neur aurait pu être rele­vé si Mgr Claude Dagens, aca­dé­mi­cien lui aus­si, évêque catho­lique et membre de la Commission doc­tri­nale de la Conférence Episcopale de France, avait eu le sur­saut de rap­pe­ler les plus de sept mil­lions de meurtres d’enfants inno­cents com­mis par la per­mis­sion expresse de la loi Veil.

Après avoir vai­ne­ment atten­du de la hié­rar­chie catho­lique de France une décla­ra­tion indi­gnée à l’annonce de la can­di­da­ture de Simone Veil, il serait du devoir impé­rieux de Mgr Dagens de mar­quer solen­nel­le­ment sa désap­pro­ba­tion en refu­sant de sié­ger auprès de la res­pon­sable légale du contem­po­rain mas­sacre des innocents.

Nous atten­drions aus­si qu’il appelle fer­me­ment ses confrères, encore une fois muets devant un pareil scan­dale, à dénon­cer cette impos­ture et cette infamie.

Il ren­drait ain­si un sem­blant de digni­té à un mal­heu­reux épis­co­pat fran­çais qui a brillé par un lâche silence contrai­re­ment à un Mgr Dupanloup qui en 1863 s’était oppo­sé à la can­di­da­ture de Littré, agnos­tique mili­tant, et l’avait fait battre une pre­mière fois. Lorsqu’en 1871, Littré fut enfin élu, Mgr Dupanloup, empê­ché de démis­sion­ner, ne remit jamais les pieds à l’Académie.

Mais peut-​on vrai­ment attendre de Mgr Dagens qu’il ait le cou­rage de dénon­cer – comme l’Eglise depuis 2000 ans, comme tous les Papes – l’incroyable crime orga­ni­sé de l’avortement et l’indécente pré­sence de celle qui l’a léga­li­sé alors qu’il a par­ti­ci­pé [1] au 250ème anni­ver­saire de la créa­tion de la franc-​maçonnerie à Angoulême ?

Abbé Régis de CACQUERAY , Supérieur du District de France

Notes de bas de page
  1. FRANC-​MAÇONNERIE ANGOULÊME 2008 – Manifestation orga­ni­sée par les Loges d’Angoulême.
    Tables rondes publiques :
    - same­di 15 novembre 10h00. « La Franc-​maçonnerie dans l’histoire, un éclai­rage local et natio­nal » Participants : André Combes, Paul Lévy, Jérôme Royer. Modérateur : Ludovic Marcos
    - Samedi 15 novembre 14h30. « Désenchantement et Espérance » Participants : Conférences de l’académicien Claude Dagens, évêque d’Angoulême et du phi­lo­sophe Henri Pena-​ruiz, essayiste, maître de confé­rence, et débat avec cinq inter­ve­nants francs-​maçons repré­sen­tant chaque obé­dience. Modérateur : Yvan Drapeau, jour­na­liste[]

Capucin de Morgon

Le Père Joseph fut ancien­ne­ment l’ab­bé Régis de Cacqueray-​Valménier, FSSPX. Il a été ordon­né dans la FSSPX en 1992 et a exer­cé la charge de Supérieur du District de France durant deux fois six années de 2002 à 2014. Il quitte son poste avec l’ac­cord de ses supé­rieurs le 15 août 2014 pour prendre le che­min du cloître au Couvent Saint François de Morgon.