Le Prieuré Saint-Louis est maintenant trop petit.
Certains membres de la communauté logent dans des bungalows…
La Porte latine : Monsieur l’abbé, pourriez-vous vous présenter et nous présenter la fonction que vous occupez dans la Fraternité ?
Abbé Pierpaolo Maria Petrucci : Italien comme vous le savez (né à Rimini, sur la côte Adriatique), j’ai eu l’honneur d’être ordonné par Mgr Lefebvre en 1987 après 6 ans de séminaire dont une année d’étude à Albano à l’époque où M. l’abbé Bonneterre était directeur.
Ma première nomination comme jeune prêtre m’a conduit en Lorraine, à l’école de la Fraternité à Bitche. Ensuite j’ai été en poste pendant 5 ans en Italie : à Montalenghe d’abord, où j’étais responsable d’une maison consacrée à la prédication des retraites de St Ignace, puis à Rimini, dans ma ville d’origine, pendant un an.
En 1993, je suis arrivé au Prieuré Saint-François-Régis à Unieux (dans la Loire). J’y ai travaillé successivement sous la responsabilité des abbés Christian Bouchacourt et Loïc Duverger, en m’occupant essentiellement de la chapelle de Roanne. Il y a cinq ans, lorsque l’abbé Duverger a pris son poste actuel à Suresnes, mes supérieurs m’ont nommé prieur. Enfin, en août dernier a eu lieu ma dernière mutation : je suis venu à Nantes où je remplace l’abbé Didier Bonneterre. Ma fonction ici est double : je suis responsable d’une part du Prieuré Saint-Louis, d’autre part du doyenné de Nantes. J’ai découvert une forte communauté avec beaucoup de jeunes et d’enfants. L’accueil a été fort chaleureux… et le climat moins rude que je ne craignais.
La Porte latine : Pouvez-vous nous dire un mot de votre apostolat sur Nantes ?
Abbé Pierpaolo Maria Petrucci : L’apostolat du Prieuré Saint-Louis est très important non seulement à cause du grand nombre de fidèles qui viennent à la messe dans notre chapelle, mais aussi du fait de l’extension géographique de notre ministère qui s’exerce, bien au-delà de Nantes, sur tout le Sud-Bretagne et la Vendée : nous desservons en effet des chapelles à Pornichet, à Vannes, à la Roche-sur-Yon, aux Fournils. Nous avons en charge une école à Nantes. Pour toutes ces tâches apostoliques, je suis aidé par trois confrères prêtres :
- M. l’abbé Ludovic Girod, qui dirige l’école St Louis et s’occupe de la chapelle de La Roche-sur-Yon ;
– M. l’abbé Pascal Lorber, responsable de la chapelle Sainte-Anne de Vannes ;
– et M. l’abbé Pierre de Maillard, qui est un auxiliaire précieux dans le ministère de Nantes, le dimanche, et qui est responsable de la chapelle de Notre-Dame des Grèves à Pornichet.
Nous avons aussi trois frères de la Fraternité (Frère Pascal, Frère Marie-Dominique et Frère Vincent) et une religieuse : Sœur Marie Médiatrice, qui a connu l’époque héroïque des débuts du Prieuré et de l’Ecole.
Notre bulletin paroissial, intitulé , est publié tous les deux mois. A tous nos amis et bienfaiteurs, il donne des nouvelles de nos activités et des articles de fond.
La Porte latine : Combien de prieurés composent le doyenné de Nantes ?
Pierpaolo Maria Petrucci : Font partie du doyenné de Nantes :
– Le prieuré Saint-Martin de Tours (prieur : M. l’abbé Lionel Héry)
– Le prieuré Sainte-Anne de Lanvallay (près de Dinan, prieur : M. l’abbé Barrère) ,
– Le prieuré Saint-Sauveur, proche de Brest (prieur : M. l’abbé de Crécy)
– Le prieuré Saint-Martin (en Charente-Maritime, près de Saint-Jean d’Angély). Le desservant est M. l’Abbé Bertrand, un prêtre qui a traversé la crise conciliaire en restant fidèle à la messe de son ordination.
– Le prieuré Notre-Dame du Sacré-Cœur, au Moulin du Pin, dans la Mayenne (prieur M. l’abbé Pivert qui est aussi conseiller canonique du district de France de la FSSPX) Ce Prieuré exerce un grand ministère de prédication de retraites de vie chrétienne.
– Le prieuré Saint-Louis-Marie Grignion de Montfort, à Gastines : ce prieuré est le « dernier-né » du doyenné. Il a été inauguré à l’automne 2004. Il est confié à M. l’abbé Hubert de Martellière et est destiné à devenir une maison de retraites spirituelles pour la prédication des Exercices de saint Ignace, à partir d’octobre prochain.
Notre Fraternité a aussi une autre maison, ô combien importante, dans le doyenné : l’école primaire et secondaire Sainte-Marie à St-Père, près de St Malo, dirigée par M. l’abbé Rousseau.
Ma première impression sur la région est qu’il y reste des racines chrétiennes encore profondes, ce qui laisse beaucoup de possibilités pour la reconquête de la Tradition.
La Porte latine : Et dans l’avenir, la Fraternité a‑t-elle de nouveaux projets d’installation et de développement sur ce grand doyenné dont vous avez la responsabilité ?
Pierpaolo Maria Petrucci : Pour l’instant, quand mon ministère me le permet, j’essaye de faire le tour des différentes maisons de la Fraternité et de rencontrer les confrères qui me font part de leur travail apostolique … toujours très intense.
Notre premier projet de développement est l’acquisition d’un nouveau prieuré à Nantes-même, car les locaux actuels sont devenus trop exigus (spécialement la chapelle qui est pleine le dimanche à la grand-messe). Nous tâchons donc de mettre de l’argent de côté pour pouvoir présenter à nos Supérieurs un projet d’achat ou de construction cohérent, lorsque la Providence nous aura permis de trouver l’implantation adéquate. Et bien sûr notre communauté, nos bienfaiteurs et nos amis prient à cette intention.
La Porte latine : Quelles sont vos relations avec l’épiscopat local ?
Abbé Pierpaolo Maria Petrucci : Après mon installation au Prieuré Saint-Louis, j’ai eu, avec M. l’Abbé Radier, l’économe du District, l’occasion de rencontrer l’évêque de Nantes, Mgr Soubrier. Le but de la visite était de nous présenter et M. l’abbé Radier a profité de cet entretien pour discuter d’une clause insérée par l’évêché de Nantes dans toutes les ventes de bâtiments cultuels auxquelles il procède, clause selon laquelle ces locaux ne doivent pas être réaffectés au culte. Malheureusement, Mgr Soubrier nous a confirmé l’existence de cette clause. Plus tard, en lui adressant mes vœux pour la nouvelle année, je lui ai fait part de mon étonnement : pourquoi préférer détruire une église ou l’utiliser à un usage profane plutôt que d’accepter que nous nous portions acquéreurs ? Pour l’instant je n’ai pas reçu de réponse..
La Porte latine : Pouvez-vous nous dire quelques mots sur le Tiers-Ordre de St-Pie‑X, sur les confréries et les associations qui enrichissent la Tradition ?
Abbé Pierpaolo Maria Petrucci : A Nantes, les tertiaires de Saint-Pie‑X se réunissent très régulièrement, une fois par mois, autour d’un aumônier, ce qui les aide à persévérer dans leur engagement.
Nous avons aussi de nombreux autres groupements de ferveur : une cellule du Tiers-Ordre franciscain est en cours de constitution. Plusieurs familles font partie des Foyers adorateurs, qui prient pour les prêtres.
M. l’Abbé Girod s’occupe de notre troupe scoute, qui se développe bien (scouts, guides, louveteaux et louvettes).
Un groupe de jeunes, placé sous le patronage de saint François-Xavier vient d’être constitué : les réunions sont, là aussi, mensuelles et on envisage des activités apostoliques.
La conférence St Vincent de Paul est très active (visite des malades, assistance aux familles défavorisées).
La Porte latine : Les fidèles participent-ils en nombre croissant aux retraites de saint Ignace et aux divers cercles que vous animez ?
Abbé Pierpaolo Maria Petrucci : En ce qui concerne le Cercle de la Tradition, lancé par M. l’abbé Bonneterre, il poursuit ses réunions, tous les vendredis soir, avec une assistance bien fournie.
Quant aux retraites, le prieuré de Gastines n’a pas encore ouvert ses portes aux retraitants. Comme les autres maisons de retraites spirituelles sont assez éloignées de la Bretagne, nous avons décidé de prêcher deux fois, cette année, les exercices de Saint Ignace au Rafflay : du 4 au 9 avril pour les dames, du 1er au 6 août pour les messieurs. Le père Marziac, grand spécialiste des Exercices, vient aussi de temps en temps en Bretagne pour prêcher au Trévoux.
Nous venons de mettre sur pied, à Nantes, une Section des Anciens retraitants (SAR) dont les membres feront l’apostolat des Exercices ; et nous projetons le lancement d’une autre « SAR » en Vendée très bientôt.
La Porte latine : Tous ces fruits issus de la bonté de Dieu, ce sont un peu les fruits du formidable travail en direction , n’est-ce pas ?
Abbé Pierpaolo Maria Petrucci : il est certain que de nos jours, dans la crise que traversent l’Eglise catholique et la société, les écoles sont à la pointe du combat.
Nous sommes heureux de pouvoir nous occuper d’une école primaire privée (l’Ecole St Louis), car c’est dans les petites classes que les jeunes acquièrent les bases naturelles et surnaturelles qui les dirigeront pendant toute leur vie.
Il y a aussi à Nantes un collège privé (Charlemagne), récemment fondé par des familles de nos fidèles.
Et bien sûr, je n’oublie pas l’Ecole secondaire que la Fraternité dirige près de Saint-Malo. Elle porte des fruits magnifiques depuis de nombreuses années. J’ai pu la visiter il y a quelque temps et j’ai beaucoup apprécié son esprit familial.
D’autres écoles traditionnelles existent sur le territoire du doyenné, placées sous la responsabilité de communautés amies (comme les Dominicaines enseignantes ou les Dominicains d’Avrillé) ou gérées par des fidèles courageux qui s’engagent dans ce combat essentiel de l’éducation chrétienne.
La Porte latine : Ce doit être une lourde charge humaine et financière. Comment faites-vous ?
Abbé Pierpaolo Maria Petrucci : Nous savons d’expérience que la Providence n’abandonne pas les siens et comptons beaucoup sur la prière et l’aide de tous nos amis qui en sont l’expression sensible. « Cherchez le royaume de Dieu et sa justice, tout le reste vous sera donné par surcroît » dit Jésus dans l’Evangile.
J’ai toujours constaté que quand on cherche de toutes ses forces à répandre le royaume de Dieu dans les âmes, la Providence donne en surabondance.
La Porte latine : Les lecteurs internautes de la Porte Latine sont originaires de toute la France : avez-vous une activité, un congrès, une kermesse ou un pèlerinage où ils pourraient venir vous soutenir ?
Abbé Pierpaolo Maria Petrucci : Parmi nos projets, celui qui me semble pouvoir intéresser largement les fidèles de la Tradition est la grande-fête organisée pour les 50 ans de sacerdoce de M. l’Abbé Jamin, un des premiers prêtres à résister au bouleversement post-conciliaire.
Elle aura lieu le 21 mai. Nous souhaitons d’une part honorer ce « doyen » du combat de la Tradition, lui rendre hommage alors qu’il arrive à l’automne d’une vie sacerdotale vécue dans le labeur fidèle, et d’autre part faire de cette journée une fête de la Vendée catholique qui a résisté à la vague révolutionnaire de la religion conciliaire. Il y aura (aux Fournils) une grand-messe (10 h 30) suivie d’un vin d’honneur et d’un repas.
Nous espérons aussi organiser un pèlerinage du doyenné à Sainte-Anne d’Auray, un beau sanctuaire cher au cœur des Bretons.
Et bien sûr, les responsables de la Porte latine et tous les « lecteurs internautes », comme vous dites, sont invités à notre kermesse qui aura lieu à Nantes les 11 et 12 juin prochains.
Pierpaolo Maria Petrucci †
Doyen-Prieur de Nantes