M. l’abbé de La Rocque et les volontaires de Saint-Nicolas à Mangesh
avec une bonne vingtaine d’adolescents âgés de quinze à dix-neuf ans.
Des siècles durant, les chrétientés d’Orient ne survécurent qu’appuyées sur la force d’un Occident profondément catholique. À l’heure où ce dernier, pour avoir perdu son âme, abandonne lâchement ces chrétiens persécutés, la paroisse Saint-Nicolas du Chardonnet n’a pas voulu se cantonner à des lamentations. Grâce à votre générosité et par le biais des Jeunes Pro, elle est passée à l’action.
En cette fin d’été, dix jeunes de la paroisse sont partis en Irak, pour apporter tout le soutien dont ils étaient capables à ces frères dans la foi, persécutés pour n’avoir pas voulu renier le Christ.
Nous les avons vus entassés dans leurs camps de réfugiés. Nous les avons vus victimes d’une oisiveté forcée, tout travail leur étant la plupart du temps interdit. Nous les avons surtout vus avec leurs blessures psychologiques et, hélas, trop souvent morales : ignorance de la confession, méconnaissance de la récitation du chapelet, absence presque totale de prière, et ce malgré une identité catholique extérieurement très marquée.
En partenariat avec l’Association SOS Chrétiens d’Orient nous avons pu, huit jours durant, extraire de cette délétère ambiance une bonne vingtaine d’adolescents âgés de quinze à dix-neuf ans. Nous les avons emmenés à cent kilomètres de là, dans un village chrétien encore épargné par la guerre, Mangesh. Séjour inoubliable pour eux comme pour nous, qui avons vu leur visage progressivement s’éclairer. Ils renouaient avec une joie vraie ; certes, grâce à ces premières vacances après un an de cauchemar. Mais surtout, leurs visages exprimaient le fond d’une âme qui redécouvrait la prière, voire goûtait pour la première fois la paix si profonde apportée par la confession ; qui, en tout cas, vivait à plein cette charité que nous essayions de leur témoigner.
Ces âmes, tout comme les habitants de Mangesh avec qui tant de liens se sont créés, nous nous sommes engagés à ne pas les abandonner. En votre nom, j’ai promis que notre paroisse était derrière eux. Par la prière, bien sûr, mais aussi, concrètement, à chaque fois que nous pourrions les aider. Ainsi, un oratoire à la Vierge se construit là-bas, grâce à vos dons. De même, les Jeunes Pro y retourneront au lendemain de Noël pour apporter leur aide aux réfugiés. Puis ils repartiront pour de nouvelles missions, autant que la Providence le permettra. Pour l’heure, ils vous présentent, dans les pages qui suivent, un compte-rendu de leur premier séjour.
Ces jeunes, je voudrais les saluer. Pour ces chrétiens persécutés, ils ont donné leurs vacances et leurs économies (billet d’avion oblige), pour eux ils se sont multipliés en ingéniosité. Tous, chacun à notre manière, sommes invités à emboîter leurs pas. Car vous l’avez compris, c’est un parrainage, tout à la fois spirituel et matériel, qui se met en place avec Mangesh ; pour les aider à rester debout moralement, pour les aider à rester sur place. À aider ces chrétiens persécutés, nous sommes aux pieds de Jésus crucifié. Grand bien nous en advienne !
Abbé P. de La Rocque, prêtre de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, curé de Saint-Nicolas-du-Chardonnet (Paris – France)
Source : Le Chardonnet n° 311 d’octobre 2015
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– Un jeune irakien témoigne, propos recueillis par Christian Oulhen