Communiqué de Mgr Pierre Raffin, évêque de Metz

Sauf avis contraire, les articles ou confé­rences qui n’é­manent pas des
membres de la FSSPX ne peuvent être consi­dé­rés comme reflétant
la posi­tion offi­cielle de la Fraternité Saint-​Pie X

« Levée de l’excommunication encourue par les évêques ordonnés par Mgr Lefebvre »

1. Samedi 24 jan­vier, à midi, a été ren­du public le décret de la Congrégation pour les évêques levant l’ex­com­mu­ni­ca­tion latae sen­ten­tiae encou­rue par les quatre évêques ordon­nés le 30 juin 1988 par Mgr Marcel Lefebvre.
Ce décret rédi­gé en ita­lien est daté du 21 jan­vier 2009 et signé par le Cardinal Re, pré­fet de cette Congrégation.

2. L’excommunication est une peine pro­non­cée par l’Eglise à la suite d’un acte par­ti­cu­liè­re­ment grave. Dans le cas, il s’a­gis­sait de l’or­di­na­tion de quatre évêques, non seule­ment sans le man­dat du Pape, mais en contra­dic­tion avec un aver­tis­se­ment préa­lable de Jean-​Paul II, qui s’é­tait adres­sé à Mgr Lefebvre pour lui deman­der de renon­cer à ces ordi­na­tions. Il s’a­gis­sait donc tant de la part de l’or­di­nant que des ordi­nands d’un acte de déso­béis­sance for­mel par­ti­cu­liè­re­ment grave.

3. D’une telle excom­mu­ni­ca­tion, seul le Pape peut rele­ver. S’il a déci­dé de le faire, à la fin de la semaine de prière pour l’u­ni­té des chré­tiens, c’est qu’il a des rai­sons par­ti­cu­lières de le faire que nous ne connais­sons pas toutes.

4. En s’en tenant au texte du décret, on peut dire que la levée de l’ex­com­mu­ni­ca­tion a été for­mel­le­ment deman­dée par les inté­res­sés. Ceux-​ci affirment par ailleurs leur déter­mi­na­tion à demeu­rer catho­liques et à ser­vir l’Eglise catho­lique romaine, à accep­ter filia­le­ment le pri­mat et les ensei­gne­ments du Pape.

5. La levée de l’ex­com­mu­ni­ca­tion n’en­traîne pas de soi la réin­té­gra­tion des anciens excom­mu­niés dans l’exer­cice du minis­tère épis­co­pal. Elle n’est pas davan­tage un acte de recon­nais­sance de la Fraternité Saint Pie X et une appro­ba­tion de ce qu’elle a pu dire ou écrire.

6. Il faut la com­prendre comme un acte de bien­veillance du Saint Père, per­met­tant l’ou­ver­ture d’un dia­logue qui abou­ti­ra peut-​être à une récon­ci­lia­tion pleine et entière. A mon avis, cette récon­ci­lia­tion deman­de­ra du temps, tant les situa­tions à exa­mi­ner sont complexes.

7. Si le che­min que Benoît XVI vient d’ou­vrir abou­tit effec­ti­ve­ment à « faire la véri­té dans la cha­ri­té » (Ep. 4, 15). Nous ne pou­vons que nous en réjouir.

Mgr Pierre Raffin, évêque de Metz