La vérité sur l’affaire Lambert : Euthanasie, une nouvelle peine de mort ?


« Vous pen­siez que la peine de mort n’existait plus en France ? Plus pour les cri­mi­nels. Mais elle vient d’être réta­blie pour les inno­cents dont le seul tort est que leur état de san­té ne satis­fait pas les cri­tères de la République. Le rap­por­teur public du Conseil d’État a donc pré­co­ni­sé la mort de Vincent Lambert, ce jeune homme de 38 ans deve­nu tétra­plé­gique en 2008. Le juge l’a condam­né à mort en enjoi­gnant de ces­ser de l’alimenter et de l’hydrater ». (Abbé Denis Puga in )

Les vidéos qui donnent une toute autre vision que celle des « euthanasistes » dans l’affaire Lambert

04 mars 2014 – Vincent Lambert, un sort sus­pen­du à la Loi [09′ 26″]
24 juin 2014 – Lambert : les révé­la­tions de sa maman [03′ 24″]
24 juin 2014 – Entretien avec le Professeur X. Ducrocq, l’un des experts qui ont exa­mi­né Vincen [02′ 18″]
24 juin 2014 – M° Jérome Triomphe : Vincent n” a pas deman­dé à mou­rir [01′ 51″]

« Sire, ils ont voté la Mort… » – Conseil d’Etat versus Vincent Lambert

Tous aux abris !…

Le Conseil d’Etat a fait sem­blant de « bot­ter en touche » le 14 février en refi­lant le sort de Vincent Lambert à nou­veau au Tribunal Administratif, après avis d’une énième Commission de trois experts qui seront nom­més res­pec­ti­ve­ment par l’Académie de Médecine, le Comité d’Ethique et le Conseil de l’Ordre des Médecins, et de celui du pré­sident du Comité d’Ethique (2 fois nom­mé…) et de Jean Léonetti soi-​même, qui sont déjà juges et parties.

Mais l’arrêt de mort est déjà pro­non­cé dans la mesure où le Conseil d’Etat a d’ores et déjà enté­ri­né la faille intro­duite ‑volon­tai­re­ment – par Jean Léonetti en 2005 : l’assimilation à des soins médi­caux de l’hydratation et de l’alimentation. Et le Conseil ajoute même, pour que les choses soient claires pour le tri­bu­nal admi­nis­tra­tif, « que le patient soit en fin de vie ou non« .

Ce qui veut dire que désor­mais, tous les grands malades, tous les han­di­ca­pés, sont en dan­ger dans les hôpi­taux fran­çais. Neuf ans après la loi Léonetti « sur les soins pal­lia­tifs… » l’euthanasie est léga­li­sée en France…

Il ne reste plus à Vincent Lambert et à sa famille qu’à sol­li­ci­ter du Tribunal l’autorisation d’un nou­veau pèle­ri­nage à Lourdes.

Docteur Luc Perrel in Médias-​Presse-​Infos du 14 février 2014

France : La Cour européenne suspend la décision du Conseil d’Etat de faire mourir Vincent Lambert – DICI

La Cour euro­péenne des droits de l’homme (CEDH) a deman­dé en urgence, le 24 juin 2014, le main­tien en vie de Vincent Lambert, 39 ans, tétra­plé­gique depuis six ans suite à un acci­dent de la route. Le même jour, le Conseil d’Etat, la plus haute juri­dic­tion admi­nis­tra­tive fran­çaise, s’était pour­tant pro­non­cé en faveur de sa mort. « Ayant pris connais­sance de l’arrêt ren­du par le Conseil d’Etat », la CEDH a déci­dé de deman­der au gou­ver­ne­ment « de faire sus­pendre l’exécution de cet arrêt pour la durée de la pro­cé­dure devant la Cour », pré­cise un cour­rier adres­sé par la CEDH au gou­ver­ne­ment fran­çais et trans­mis à l’AFP le 24 juin au soir par l’un des avo­cats des parents du patient, Me Jean Paillot.

La Cour euro­péenne oblige ain­si le corps médi­cal à réali­men­ter Vincent Lambert pour le main­te­nir en vie. Elle inter­dit éga­le­ment son dépla­ce­ment du CHU de Reims où il est hos­pi­ta­li­sé. Le site du Figaro pré­cise le 24 juin der­nier que les parents de Vincent Lambert craignent que d’autres membres de la famille – dont son épouse – favo­rables à la mort du patient, fassent dépla­cer Vincent en Belgique où l’euthanasie est légale.

La CEDH va désor­mais devoir juger le dos­sier sur le fond, ce qui pour­rait prendre plu­sieurs mois, voire des années.

Le 16 jan­vier der­nier, le tri­bu­nal admi­nis­tra­tif de Châlons-​en-​Champagne, s’était cepen­dant pro­non­cé pour le main­tien en vie de Vincent Lambert, après que le CHU de Reims ait déci­dé d’arrêter de le nour­rir, durant 31 jours. L’hôpital et une par­tie de la famille de Vincent avaient alors sai­si le Conseil d’Etat qui a sui­vi l’avis du rap­por­teur public pré­co­ni­sant, le 20 juin der­nier, l’arrêt des « soins » esti­mant que le patient était main­te­nu « arti­fi­ciel­le­ment » en vie, ce qui rele­vait d’une « obs­ti­na­tion dérai­son­nable », selon le rap­port cité par Le Figaro le 20 juin dernier.

Dans une décla­ra­tion à la presse, reprise par le site inter­net de l’hebdomadaire fran­çais Le Nouvel Observateur, le 24 juin, le vice-​président du Conseil d’Etat, Jean-​Marc Sauvé, a affir­mé « qu’une atten­tion toute par­ti­cu­lière doit être accor­dée à la volon­té du patient (…) Il résulte de l’instruction que Vincent Lambert avait, avant son acci­dent, clai­re­ment et à plu­sieurs reprises expri­mé le sou­hait de ne pas être arti­fi­ciel­le­ment main­te­nu en vie », s’il se trou­vait en état de grande dépen­dance. Pour le Conseil d’Etat, l’arrêt des trai­te­ments cor­res­pond donc à « son sou­hait » et s’inscrit « dans la voie tra­cée par la loi Leonetti » qui sti­pule que « la volon­té du patient de limi­ter ou de ces­ser un trai­te­ment doit être res­pec­tée ». Or, un repor­tage vidéo publié par rein​for​ma​tion​.tv en mars 2014 avance qu’il n’y aucune preuve maté­rielle puisque Vincent Lambert n’a jamais for­mu­lé de tels vœux par écrit. Le Conseil d’Etat se fonde uni­que­ment sur le témoi­gnage de l’épouse de Vincent, Rachel Lambert, qui a affir­mé au corps médi­cal que son mari aurait sou­hai­té l’euthanasie.

Le Conseil d’Etat pré­cise éga­le­ment avoir sta­tué au vu d’une exper­tise médi­cale « indé­pen­dante » ayant conclu à un état végé­ta­tif au carac­tère « irré­ver­sible » du patient. A l’occasion d’un entre­tien fil­mé mis en ligne le 25 juin sur le site rein​for​ma​tion​.tv, la mère de Vincent Lambert contre­dit radi­ca­le­ment cette thèse. Elle affirme qu’avant de par­tir pour Paris afin d’entendre la déci­sion du Conseil d’Etat, elle-​même et son époux sont allés rendre visite à leur fils et lui ont dit : « Papa et maman sont à côté de toi. » Viviane Lambert (sur la pho­to) pour­suit : « Vincent a alors tour­né la tête vers nous… Ce n’est pas un légume ! » Ce que confirme éga­le­ment le Professeur de neu­ro­lo­gie Xavier Ducrocq (au centre sur la pho­to, au second plan), l’un des experts ayant exa­mi­né le patient pour le Conseil d’Etat. Le même jour, le neu­ro­logue du CHU de Nancy déclare que « le rap­por­teur public a tron­qué une par­tie des don­nées (…) notam­ment concer­nant l’état de Vincent. L’état de Vincent ne s’est pas dégra­dé. Je vois Vincent depuis plus d’un an main­te­nant, et Vincent vit. Il com­mu­nique – certes dif­fi­ci­le­ment. Il a récu­pé­ré la déglu­ti­tion, sur­vé­cu à 31 jours de pri­va­tion de nour­ri­ture (…) N’est-ce pas là les mani­fes­ta­tions, sinon d’une volon­té de vivre mais au moins d’une vie ? (…) Comment prendre une telle déci­sion qui ne va pas mettre fin à l’acharnement thé­ra­peu­tique, qui ne va pas le lais­ser mou­rir, mais qui va le faire mourir ? »

Sources : rein​for​ma​tion​.tv/​l​e​f​i​g​a​r​o​/​n​o​u​v​e​l​o​b​s​/​afp – DICI n° 298 du 04/​07/​14

Dossier La Porte Latine du 4 juillet 2014