Le mal qui menace notre société, ce n’est pas le terrorisme mais le libéralisme

Le mal qui menace notre socié­té, ce n’est pas le ter­ro­risme mais le libé­ra­lisme. Le meurtre de l’innocent est un hor­rible péché qui crie ven­geance devant Dieu, mais il n’est pas aus­si mali­cieux que le culte de l’homme et de sa liber­té jusqu’au mépris de la parole de Dieu.

De même, le grand péché des hommes d’Église n’est pas leur com­pli­ci­té avec les désordres moraux de toutes sortes, mais leur allé­geance à la phi­lo­so­phie dite des Lumières. La dis­so­lu­tion des mœurs est hon­teuse mais elle n’est que le fruit du mépris de la véri­té révé­lée. « Et comme ils ne se sont pas sou­ciés de bien connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens per­vers pour faire ce qui ne convient pas » (Rom. I, 28).

La nou­velle reli­gion ins­ti­tuée par le concile Vatican II est fon­dée sur les prin­cipes de la Révolution. Elle apporte son encens à l’autel de la liber­té sous toutes ses formes et concourt ain­si à l’établissement de la nou­velle socié­té dans laquelle on ne parle de Dieu que pour satis­faire le besoin reli­gieux de l’homme. La véri­té en est bannie.

Pourquoi s’opposer à la dis­tri­bu­tion de la com­mu­nion aux adul­tères quand on a accep­té d’ouvrir des églises catho­liques à des faux cultes ?

Il ne s’agit pas seule­ment du lien que les pré­ceptes divins sou­tiennent entre eux (« qui­conque aura obser­vé toute la loi, s’il vient à faillir en un seul point, est cou­pable de tous » épître de St Jacques II, 10). L’œcuménisme et la liber­té reli­gieuse dis­solvent la reli­gion d’une manière bien plus radi­cale. Ils déclarent res­pec­table toute opi­nion reli­gieuse jusqu’au mépris de la véri­té révé­lée. Ils réduisent la foi à une simple opi­nion. Ils ne parlent de Dieu que pour Le faire taire et mettre l’homme à Sa place.

Depuis la Révolution, la loi n’est plus l’expression de l’ordre éta­bli par Dieu, mais une simple régle­men­ta­tion édic­tée pour assu­rer la plus grande jouis­sance de l’individu. Sous ce rap­port le mariage contre-​nature est l’apothéose du nou­veau droit car il léga­lise un mode de vie sté­rile pour la socié­té. Il ne s’agit pas de tendre à un bien com­mun mais de ser­vir l’individu jusque dans ses ultimes turpitudes.

L’Église conci­liaire, quant à elle, ne cesse de pro­cla­mer son atta­che­ment aux « valeurs » de la Révolution.

Cette hié­rar­chie est gra­ve­ment cou­pable : « bien qu’ils connaissent le juge­ment de Dieu décla­rant dignes de mort ceux qui com­mettent de telles choses, non seule­ment ils les font, mais encore ils approuvent ceux qui les font. » (Rom. I, 32). Nous vou­lons nous, au contraire, tra­vailler à l’établissement du règne de Notre-​Seigneur. Entre eux et nous, l’opposition est radi­cale ; les posi­tions sont irré­con­ci­liables. Nous ne pou­vons pas nous taire et faire sem­blant de les approuver.

Cette situa­tion a des consé­quences dans notre vie quo­ti­dienne. L’époque dans laquelle nous vivons ne nous oblige pas encore à l’héroïsme mais elle est sans pitié pour la médio­cri­té. Là encore, il ne s’agit pas seule­ment de consta­ter que, les occa­sions de péché se mul­ti­pliant, nous n’avons plus guère que la prière et la ver­tu pour les éloi­gner mora­le­ment. Dieu demande bien plus : Il veut que nous ayons une idée très claire du but que nous recher­chons et des devoirs de notre voca­tion. Dieu sera tou­jours misé­ri­cor­dieux à l’égard des faibles mais Il rejette ceux qui ne veulent pas de la lumière. Ainsi les prêtres qui ne prient plus ou qui n’étudient plus tra­hi­ront néces­sai­re­ment. Les fidèles qui se contentent de la messe domi­ni­cale et vivent comme des bre­bis sans pas­teur se feront dévorer.

Aimons nos prêtres, aimons notre paroisse ! Car les enne­mis de l’Église s’attaquent sur­tout aux prêtres. Protégeons-​les ! Je tiens à remer­cier ici les per­sonnes qui se dévouent pour sou­la­ger les prêtres dans les tâches maté­rielles et pour les aider dans leur minis­tère. Leur voca­tion exige qu’ils soient le plus pos­sible « tout entier à la prière et au minis­tère de la parole » (Actes VI, 4).

Je vous bénis.

Votre tout dévoué,

Abbé Thierry GAUDRAY

Source : Le Carillon du Nord n° 170 de février 2015