Un pèlerin à Assise le 4 septembre 2011

Ayant eu la grâce de pou­voir par­ti­ci­per au pèle­ri­nage orga­ni­sé à Assise, le quatre sep­tembre 2011 par le dis­trict d’Italie de la Fraternité saint Pie X, voi­ci, non pas le mot à mot, mais la sub­stance du très beau ser­mon que nous a don­né Monsieur l’abbé Pagliarani, Supérieur de ce dis­trict. Celui-​ci a bien vou­lu relire ce texte et a bien vou­lu me cer­ti­fier qu’il repro­dui­sait fidè­le­ment la pen­sée qu’il avait expri­mée au cours de son homé­lie. La messe de ce dimanche solen­ni­sait la fête de saint Pie X.

1) Toutes les ver­tus de notre saint patron, saint Pie X, se résument en un amour incon­di­tion­nel pour l’Eglise. Il est pos­sible de les pas­ser en revue les unes après les autres, comme cela a été fait lors de ses pro­cès en béa­ti­fi­ca­tion et en cano­ni­sa­tion. Toujours, l’on ver­ra que les pro­grès de ces ver­tus pous­sées jusqu’à l’héroïsme sont le fruit de cette pas­sion inté­rieure qui dévo­rait saint Pie X de ser­vir et d’honorer la sainte Eglise Catholique qu’il fini­rait par gou­ver­ner tout entière pen­dant onze ans.

2) Le pre­mier signe de cet amour c’est le zèle pour la pure­té de la doc­trine de l’Eglise : la Foi, sans laquelle on ne peut pas connaitre Dieu ni lui plaire. Ce zèle s’est en par­ti­cu­lier tra­duit par son amour pour le caté­chisme qui ne le quit­ta pas tout au long de la vie jusqu’à la réa­li­sa­tion, quand il fut pape, du caté­chisme qui porte son nom et qui est un véri­table chef‑d’œuvre. De même, ce pape détec­ta avec une extra­or­di­naire acui­té l’émergence du moder­nisme et le très grand péril que cette héré­sie fai­sait encou­rir à la pré­ser­va­tion de la Foi. D’où la vigueur et le cou­rage avec les­quels il s’attaqua à expo­ser, à dénon­cer et à com­battre cette héré­sie « égout col­lec­teur de toutes les autres ».

3) Ce zèle est l’écho, dans l’histoire, de la révé­la­tion que Notre- Seigneur Jésus-​Christ nous a don­né de son Père, qui est la Vérité éter­nelle. C’est à tra­vers son incar­na­tion, l’exemple qu’Il nous a don­né, la doc­trine qu’Il nous a ensei­gnée, que nous avons appris de la bouche de Dieu le mys­tère de la sainte Trinité qu’il a plus à Dieu de nous révé­ler par la voix de son Fils Bien-​aimé. Il n’est qu’un seul Dieu en qui sont trois Personnes égales et distinctes.

4) Or Jésus-​Christ est le Verbe incar­né, deuxième Personne divine envoyée sur cette terre en mis­sion par son Père pour nous rache­ter de nos péchés. C’est pour­quoi, Il n’est d’autre que Lui à avoir été consti­tué média­teur entre Dieu et les hommes. Personne ne peut connaître Dieu, per­sonne ne peut lui plaire sans pas­ser par le pas­sage de sa sainte et divine huma­ni­té. Celle-​ci est donc la seule Voie pour arri­ver à Dieu le Père. La pre­mière œuvre de Notre Seigneur a donc consis­té à nous révé­ler qui est Dieu tout au long de son exis­tence sur la terre, par­ti­cu­liè­re­ment pen­dant sa vie publique.

5) La mis­sion de l’Eglise est de conti­nuer cette pré­di­ca­tion au monde de la Vérité éter­nelle. Elle n’a pas été fon­dée pour un autre but que de pro­cu­rer aux âmes le salut éter­nel. C’est pour­quoi son grand devoir est de gar­der les âmes dans la véri­té de la Foi Catholique et de les pré­ser­ver des erreurs qui foi­sonnent et risquent, si Elle n’est pas vigi­lante, d’empoisonner les âmes. Elle doit dénon­cer les héré­siarques, don­ner leurs noms et mettre en garde contre leurs erreurs et leurs hérésies.

6) Qui connaît Notre Seigneur néces­sai­re­ment par­tage le zèle de l’Eglise pour conti­nuer à défendre, à pro­té­ger et à prê­cher la Vérité de la même manière et dans les mêmes termes inchan­gés avec les­quels Elle a agi tout au long de l’histoire afin de conver­tir les âmes et les faire par­ti­ci­per à l’unique bon­heur pos­sible, celui qui découle de la connais­sance et de la pos­ses­sion de Dieu. Telle est la magni­fique et unique mis­sion de l’Eglise son épouse.

7) Dans cette pers­pec­tive il est clair que le faux œcu­mé­nisme est le pire de toutes les erreurs qui infectent l’Eglise comme les papes Pie XI et Pie XII l’ont si clai­re­ment démontré.

8) L’œcuménisme est tout sim­ple­ment le renon­ce­ment à la mis­sion de l’Eglise, écho et conti­nua­tion de la mis­sion que Notre Seigneur a reçu de son Père. Il aban­donne la trans­mis­sion non pas d’un mes­sage humain mais de la parole de Dieu Lui-même.

9) Il est ce can­cer qui a infec­té com­plè­te­ment l’Eglise et a désor­mais pro­vo­qué une méta­stase géné­rale, en la para­ly­sant, en jetant ses fils dans l’indifférence pour leur Foi. Elle n’a plus ces­sé de rétré­cir au lieu d’être pous­sée vers son expansion.

10) Il y a 25 ans une réunion his­to­rique de toutes les reli­gions a mar­qué son temps. Nous ne pou­vons célé­brer le 25 anni­ver­saire de la réunion inter­re­li­gieuse d’Assise que en le détes­tant. Nous ne pou­vons pas nous habi­tuer aux réunions œcu­mé­niques comme à des évé­ne­ments qui nous laissent dans l’indifférence : c’est une ques­tion d’amour et de fidé­li­té à Notre Seigneur.

11) Une épouse chaste et fidèle ne peut que avoir un seul amour dans son cœur : c’est l’amour unique pour son époux unique : pour cela dans l’Eglise il n’y de place pour rien d’autre que pour Notre Seigneur Jésus Christ et, de même, dans nos âmes il ne peut y avoir de place que pour Notre Seigneur Jésus Christ.12) La dévo­tion au Cœur Immaculé, celle qui est recom­man­dé comme spé­ci­fique et propre à notre époque, nous enseigne exac­te­ment cela : dans un cœur réel­le­ment chré­tien, qui a en Notre Dame son modèle, il n’y a de place que pour Notre Seigneur. C’est exac­te­ment ce que Dieu nous demande.

13) Notre témoi­gnage doit com­men­cer ici dans la ville même d’Assise, à l’occasion de ce pèle­ri­nage mar­qué par l’esprit de réparation.

Assise, le 4 sep­tembre 2011