D’Abu Dhabi à la Pachamama, la logique d’un pape conciliaire

Crédit photo : Antoine Mekary / Godong

Une vigou­reuse pro­tes­ta­tion récem­ment adres­sée au pape François et signée par quelques noms connus dans l’Église, dont les pro­fes­seurs Roberto de Mattei, Stéphane Mercier, Paolo Pasqualucci, Philippe Pichot-​Bravard, ou encore Mgr Carlo Maria Viganò, rap­pelle les actes sacri­lèges posés par le pape durant le synode pour l’Amazonie. Citation :

  • « Le 4 octobre, le pape François a assis­té à un acte d’adoration ido­lâtre de la déesse païenne Pachamama.
  • Il a per­mis que ce culte ait lieu dans les Jardins du Vatican, pro­fa­nant ain­si le voi­si­nage des tombes des mar­tyrs et de l’église de l’apôtre Pierre.
  • Il a par­ti­ci­pé à cet acte de culte ido­lâtre en bénis­sant une image en bois de la Pachamama.
  • Le 7 octobre, l’idole de la Pachamama a été pla­cée devant l’autel prin­ci­pal à Saint-​Pierre, puis trans­por­tée en pro­ces­sion dans la salle du Synode. Le pape François a dit des prières lors d’une céré­mo­nie dont cette image fai­sait par­tie, et a ensuite rejoint cette procession.
  • Lorsque des images en bois de cette divi­ni­té païenne furent reti­rées de l’église de Santa Maria in Traspontina, où elles avaient été pla­cées de manière sacri­lège, et jetées dans le Tibre par des catho­liques indi­gnés par cette pro­fa­na­tion de l’église, le pape François, le 25 octobre, a pré­sen­té ses excuses et une autre image en bois de Pachamama a été repla­cée dans l’église. Ainsi, une nou­velle pro­fa­na­tion a été entreprise.
  • Le 27 octobre, lors de la messe de clô­ture du synode, il a recueilli une coupe uti­li­sée lors du culte ido­lâtre de la Pachamama et l’a pla­cée sur l’autel.

Le pape François lui-​même a confir­mé que ces images en bois étaient des idoles païennes. Lorsqu’il a pré­sen­té ses excuses pour le retrait de ces idoles d’une église catho­lique, il les a spé­ci­fi­que­ment appe­lées Pachamama, du nom d’une fausse déesse de la terre mère selon la croyance reli­gieuse païenne en Amérique du Sud ».

L’intérêt de ce docu­ment ne s’arrête pas là. Il met en évi­dence le lien entre cette pra­tique sacri­lège et les prin­cipes énon­cés dans le « Document sur la fra­ter­ni­té humaine », décla­ra­tion signée à Abu Dhabi par le pape François et Ahmad Al-​Tayyeb, le Grand Imam de la mos­quée Al-​Azhar, le 4 février 2019. Cette décla­ra­tion affirme :

« Le plu­ra­lisme et les diver­si­tés de reli­gion, de cou­leur, de sexe, de race et de langue sont une sage volon­té divine, par laquelle Dieu a créé les êtres humains. Cette Sagesse divine est l’origine dont découle le droit à la liber­té de croyance et à la liber­té d’être différents. »

Les rédac­teurs le sou­lignent, ces actes rendent vaine la ten­ta­tive d’explication selon laquelle le docu­ment d’Abu Dhabi fait réfé­rence à la volon­té per­mis­sive de Dieu (il per­met­trait les fausses reli­gions comme il per­met­trait le mal). Non, comme l’a redit encore le pape lui-​même dans son allo­cu­tion du 3 avril 2019 en répon­dant à la ques­tion « Pourquoi Dieu permet-​il qu’il y ait tant de reli­gions ? » : « Dieu a vou­lu per­mettre cela » parce que, alors qu’« il y a beau­coup de reli­gions », elles « regardent tou­jours au ciel, elles regardent Dieu ». Le sens obvie de cette décla­ra­tion est que les reli­gions sont bonnes parce qu’elles « regardent tou­jours au ciel, elles regardent Dieu ».

Conclusion des rédac­teurs de cette pro­tes­ta­tion : il y a dans ces actes ain­si jus­ti­fiés par des décla­ra­tions hété­ro­doxes, une vio­la­tion grave du pre­mier com­man­de­ment – Tu ado­re­ras Dieu seul.

Le pape François se montre d’une logique implacable

Critiqué sur le docu­ment d’Abu Dhabi, il s’était jus­ti­fié : « du point de vue catho­lique, le docu­ment ne s’est pas éloi­gné d’un mil­li­mètre de Vatican II. Il est même cité, par­fois. Le docu­ment a été rédi­gé dans l’esprit de Vatican II ». Comme nous le sou­li­gnions à l’époque, il était dif­fi­cile de dire plus clai­re­ment que cette ini­tia­tive œcu­mé­nique était un fruit du Concile.

Si les actes sacri­lèges du Synode pour l’Amazonie doivent être dénon­cés et s’ils des­cendent logi­que­ment du « Document sur la fra­ter­ni­té humaine » ; alors, si ce der­nier est le fruit du Concile Vatican II, nous ne pou­vons qu’encourager les signa­taires à se mon­trer eux aus­si d’une logique impla­cable afin de ne pas se condam­ner à blâ­mer des effets dont ils per­sis­te­raient à ché­rir – ou du moins igno­rer – les causes : qu’ils osent remettre en cause non seule­ment les fruits mor­ti­fères qu’il pro­duit mais le Concile Vatican II lui-même.