Une parabole éclairante

Assister à la nou­velle messe pen­dant les vacances, faute de pou­voir faire autre­ment ? Nous avons vu d’abord com­ment bien poser la ques­tion : les nou­velles messes peuvent-​elles tout de même, non seule­ment nous appor­ter la grâce, mais aus­si glo­ri­fier Dieu véritablement ?

Comment en déci­der ? C’est ce que nous allons étu­dier maintenant.

Le Christ a dit : « Père, glo­ri­fie Ton Nom ! » … Il a décla­ré ailleurs : « Qui n’honore pas le Fils, n’honore pas le Père. » … Et les saints ont ajou­té : « Ceux qui n’honorent pas Sa Mère n’honorent pas le Fils !» Nous pou­vons donc com­pa­rer les deux mis­sels sur le plan de l’honneur ren­du à la Sainte Vierge.

Et d’abord une para­bole : un Royaume, un palais, un Roi glo­rieux, Fils aîné d’une Reine : la Reine-​Mère accla­mée avec amour : Salve Regina Mater… Son Fils veut que Sa Mère soit par­tout hono­rée. Dans le Palais, sept cadres d’or, sept por­traits de la Reine en toute sa gloire, parée des bijoux que Lui a don­nés son Fils, des bijoux qu’Elle seule a le pri­vi­lège de por­ter. Tous ses autres enfants, tous ses sujets L’aiment et L’honorent à l’envi.

Mais un escroc a été chas­sé du palais : il est enra­gé de haine contre le Roi et contre la Reine qui l’ont évin­cé. Il arrive à séduire un des fils : « Cette Reine qui n’est qu’une femme est trop hono­rée, au détri­ment du Roi son Fils qu’Elle éclipse ! » Tout un groupe de fils, de sujets, se laisse endoc­tri­ner, quitte le palais avec fra­cas et se tient hai­neu­se­ment à l’écart. Leur séces­sion a entraî­né chez les fidèles un regain de dévo­tion et de respect.

Mais le temps… le temps use. La divi­sion des deux groupes va être consi­dé­rée pro­gres­si­ve­ment comme un scan­dale abso­lu. Il faut que se récon­ci­lient les « frères sépa­rés ». Un obs­tacle : le culte de la Reine. C’est Elle qui empêche ses fils de se récon­ci­lier. Refaisons l’unité « dans son dos » ! Il faut faire plai­sir à ceux qu’on veut revoir au palais : déta­chons les sept cadres d’or ; les sept por­traits glo­rieux ? Au gre­nier ! Contentons-​nous pour men­tion d’une simple pho­to d’identité fixée au mur par une punaise.

Si, comme c’est tout de même son droit, la Reine passe dis­crè­te­ment au palais, ima­gi­nons l’insulte et le déshon­neur : on voit encore sur les tapis­se­ries la trace des cadres décro­chés. Insultant : pas seule­ment le fait actuel de la pho­to punai­sée, mais sur­tout insul­tante la com­pa­rai­son inévi­table entre l’avant et l’après, le pas­sé glo­rieux et le rejet actuel.

C’est une insulte sem­blable que la nou­velle messe lance à la Très sainte Vierge, comme nous allons le mon­trer main­te­nant.

Source : D’après un article du R.P. Eloi Devaux dans Fideliter n°99 de mai-​juin 1994 /​La Porte Latine du 24 juin 2019

1e par­tie : La nou­velle messe : et pen­dant les vacances ?
3e par­tie : du mis­sel de la louange au mis­sel de l’insulte