Zélé défenseur de la messe traditionnelle, Mgr Lefebvre n’hésitait pas à qualifier la nouvelle messe de « messe de Luther ». Exagération rhétorique ou réalité doctrinale ? Un rapide parallèle entre les deux répond à la question.
La doctrine protestante
La doctrine protestante de la « messe » est fondée sur trois principes clefs : la transsubstantiation, le sacerdoce ministériel (du prêtre) et le sacrifice de la messe sont des inventions, sinon du diable, du moins des hommes.
- la présence réelle : dans l’hostie, il y a une présence réelle mais purement spirituelle. Il n’y pas de transsubstantiation, c’est-à-dire de conversion du pain en corps, sans que rien ne reste du pain que les apparences, mais le pain demeure et Jésus-Christ y vient spirituellement par la foi des fidèles et n’y demeure que le temps de la cène ;
- le sacerdoce catholique est une prétention injustifiée. Tout baptisé est prêtre. Celui qui tient le rôle du prêtre n’a tout au plus qu’un rôle de président d’assemblée, afin que celle-ci offre un sacrifice de louange, c’est-à-dire une prière, avec ordre et dignité.
- le sacrifice de la messe est une abomination. La cène ou l’eucharistie est un pur mémorial, une louange de Dieu et une prédication faite aux hommes, mais non pas un sacrifice où serait immolé le Christ, a fortiori en expiation de nos péchés. L’offertoire qui exprime cette dimension sacrificielle et expiatroire est donc la première prière à supprimer.
Comment ces principes ont-ils été mis en oeuvre par Luther ? C’est ce que nous allons voir ici : La tactique de Luther.
Source : Le Chardonnet n° 346 de Mars 2019