Assise, le nouveau scandale contre la foi !, par l’abbé Axel Heuzé – Octobre 2016

Le pape François à Assise, le 20 sep­tembre 2016

Trente ans après la pre­mière ren­contre inter­re­li­gieuse vou­lue par Jean-​Paul II, à Assise, le 27 octobre 1986, le pape François était pré­sent à la « Journée mon­diale de la prière pour la paix » qui clô­tu­rait la Rencontre inter­re­li­gieuse pour la paix orga­ni­sée les 18, 19 et 20 sep­tembre der­niers par la com­mu­nau­té Sant’Egidio.

« Cette nou­velle ren­contre d’Assise n’est pas seule­ment un sou­ve­nir de celle de 1986, affirme Marco Impagliazzo, pré­sident de Sant’Egidio, il s’agit de se réunir car il y a urgence face à l’explosion de la vio­lence sur une base reli­gieuse ». L’enjeu, dit-​il, est de « déso­li­da­ri­ser tota­le­ment vio­lence et religions ».

Les années passent, se suivent et se res­semblent dans le monde conci­liaire. L’esprit mor­ti­fère de Vatican II se pro­page tou­jours, inhibe les consciences, tue la foi catho­lique, met en place une nou­velle reli­gion avec l’aide de la hié­rar­chie ecclé­sias­tique, sous le regard apa­thique et rési­gné du trou­peau abandonné.

Au nom d’une paix mon­diale bâtie sur l’idéologie multi-​confessionnelle, de nom­breux lea­ders reli­gieux, un groupe de réfu­giés et plus de 500 hôtes choi­sis par­mi les bien-​pensants de la pla­nète, dont des hommes poli­tiques, des prix Nobel pour la Paix, des intel­lec­tuels super-​conformes à la pen­sée unique, ain­si que plus de 12 000 « pèle­rins », entou­raient le pape François, véri­table homme lige du poli­ti­que­ment et reli­gieu­se­ment cor­rect, des lob­bies maçon­niques, éco­lo­giques et mon­dia­listes. Ce fut une réunion entre amis !

« Soif de paix. Religions et cultures en dia­logue » tel était le thème de cette mani­fes­ta­tion œcu­mé­nique mon­dia­le­ment médiatisée.

Pour faire court, les vannes du rela­ti­visme et de l’indifférentisme reli­gieux, au nom d’une fausse paix humaine et natu­ra­liste qui nie la Royauté sociale de Notre-​Seigneur Jésus-​Christ sur le monde, seul fac­teur d’ordre et de récon­ci­lia­tion, étaient grandes ouvertes à Assise dès la pre­mière jour­née, pour le plus grand scan­dale des fidèles catho­liques ! [1]

Et comme d’habitude, des moments de prière pour la paix ont eu lieu « dans divers endroits », tenait à pré­ci­ser le Bureau de presse du Saint-​Siège, afin d’éviter toute confu­sion entre les reli­gions, selon la dis­tinc­tion fal­la­cieuse avan­cée à chaque ren­contre d’Assise : « être ensemble pour prier, et non pas pour prier ensemble ». Peut-​être pour ras­su­rer quelques âmes non encore tota­le­ment per­ver­ties par ces doc­trines inter­re­li­gieuses impies !

Alors quid de la prière oecu­mé­nique des dif­fé­rentes confes­sions chré­tiennes qui a eu lieu dans la basi­lique infé­rieure de Saint-François‑d’Assise, pour ne par­ler que de celle-ci ?

« Il ne s’agit pas de faire une salade d’expériences reli­gieuses », a pré­ci­sé Mgr Sorrentino, excluant la pos­si­bi­li­té « d’un syn­cré­tisme fon­dé sur le rela­ti­visme. » Quelle trom­pe­rie mani­feste en ces paroles ! Parce que toute cette réunion n’est peut-​être pas le sym­bole pre­mier du rela­ti­visme éri­gé en suprême doc­trine reli­gieuse pour fabri­quer la paix mon­diale ? Journées d’apostasie col­lec­tive et glo­bale ! Scandale qui dégorge de tous côtés !

Trente ans après le pre­mier scan­dale d’Assise, bien du che­min pour créer une reli­gion mon­diale accou­plée avec un gou­ver­ne­ment mon­dial a été par­cou­ru par l’Église conci­liaire. « L’auto-démolition de l’Église » se pour­suit, à une vitesse ver­ti­gi­neuse, avec le pape François. Il a pris le même train que ces pré­dé­ces­seurs conci­liaires. La foi catho­lique conti­nue d’être détruite, depuis cin­quante ans, de l’intérieur par le moder­nisme et le libé­ra­lisme qui règnent en maître abso­lu à Rome.

Le 27 août 1986, deux mois avant la pre­mière ren­contre d’Assise, Mgr Marcel Lefebvre adres­sait une lettre à huit car­di­naux, où il déclarait :

« C’est le pre­mier article du Credo et le pre­mier com­man­de­ment du Décalogue qui sont bafoués publi­que­ment par celui qui est assis sur le Siège de Pierre. Le scan­dale est incal­cu­lable dans les âmes des catho­liques. L’Eglise en est ébran­lée dans ses fon­de­ments. Si la foi dans l’Eglise, unique arche de salut, dis­pa­raît, c’est l’Eglise elle-​même qui dis­pa­raît. Toute sa force, toute son acti­vi­té sur­na­tu­relle a cet article de notre foi pour base. Jean-​Paul II va-​t-​il conti­nuer à rui­ner la foi catho­lique, publi­que­ment, en par­ti­cu­lier à Assise, avec le cor­tège des reli­gions pré­vu dans les rues de la cité de saint François, et avec la répar­ti­tion des reli­gions dans les cha­pelles et la Basilique pour y exer­cer leur culte en faveur de la paix telle qu’elle est conçue à l’O.N.U. ? »

Plus que jamais les paroles de Mgr Lefebvre, pro­non­cées en 1986 pour condam­ner l’œcuménisme du pre­mier Assise, sont d’actualité et conviennent au pape et à la situa­tion actuelle :

« Je ne vois qu’un type d’oecuménisme : celui pro­mu par le Concile, qui sou­ligne le res­pect et la col­la­bo­ra­tion avec les fausses reli­gions, mises sur le même pied. C’est une concep­tion nou­velle, en contra­dic­tion avec la Tradition, qui a été ain­si impo­sée. À la place de l’Église « mis­sion­naire » appa­raît la nou­velle Église « oecu­mé­nique ». La réunion d’Assise consacre cette nou­velle Église, et cela est énorme, scan­da­leux. Non, c’est un scan­dale, un blas­phème public… Si le salut est pos­sible même sans la conver­sion au Christ dans l’Église, et en conti­nuant d’adorer ses faux dieux, quel sens a encore la mis­sion ? Toutes les reli­gions sont donc égales, bonnes… Si ce pape avait vécu au temps des per­sé­cu­tions romaines des pre­miers siècles, peut-​être le chris­tia­nisme aurait-​il trou­vé une place res­pec­table au Panthéon des religions. »

Il conti­nue plus loin, pour don­ner cou­rage aux fidèles de l’Église catho­lique, atta­chés à la Tradition immuable et bles­sés par les scan­dales répé­tés de la hié­rar­chie conci­liaire, par ces mots qu’il est bon de médi­ter en ces temps de trouble et de crise sans pré­cé­dent dans l’histoire de l’Église :

« On ne peut consi­dé­rer comme hors de l’Église que ceux qui n’ont pas la foi, car la rai­son fon­da­men­tale de l’unité, dans l’Église catho­lique, c’est la foi. Ceux qui pro­voquent le schisme, ce sont ceux qui changent la foi. Je suis cer­tain d’appartenir à l’Église catho­lique de tou­jours, l’Église éternelle…

– Dans votre optique, le Pape serait donc schismatique ?

Mgr Lefebvre – Oui… peut-​être… plus ou moins. Mais la réunion d’Assise consti­tue un fait gra­vis­sime. Et, si le Pape, dont la fonc­tion est de confir­mer la foi, n’accomplit plus son devoir, que faire ? La situa­tion atteint son plus haut degré de gra­vi­té. Je ne vois pas de pré­cé­dents ana­logues dans l’histoire de l’Église. Au XIVème siècle, un pape, Jean XXII, fut condam­né et dépo­sé par un Concile spé­cial parce que sur un point il ne fut pas trou­vé conforme à la doc­trine catho­lique. Aujourd’hui, c’est encore pis : ce n’est pas un seul article, mais tout un contexte qui n’est plus catholique. »

Comment nos soi-​disant amis de Rome ont-​ils réagi à la réité­ra­tion de cet abo­mi­nable for­fait ? Relisons l’encyclique Mortalium ani­mos (1928) du pape Pie XI afin de ne pas être ten­té, par las­si­tude, de consen­tir à l’inacceptable. « Omnes dii gen­tium, dae­mones sunt » (Ps. 95).

Cet indif­fé­ren­tisme là conduit indu­bi­ta­ble­ment à la perte de la foi. Et pour ne pas tom­ber à notre tour dans l’indifférentisme reli­gieux, à l’ins­tar des âmes qui nous entourent, instruisons-​nous et prions. [2]

De ces amis là, Seigneur, délivrez-nous !

Abbé Axel HEUZE, prêtre de la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X

Sources : Le Petit Eudiste n° 200 /​La Porte Latine du 30 octobre 2016

Notes de bas de page
  1. En véri­té, les par­ti­sans [de l’oe­cu­mé­nisme] s’é­garent en pleine erreur, mais de plus,en per­ver­tis­sant la notion de la vraie reli­gion ils la répu­dient, et ils versent par étapes dans le natu­ra­lisme et l’a­théisme. La conclu­sion est claire : se soli­da­ri­ser des par­ti­sans et des pro­pa­ga­teurs de pareilles doc­trines, c’est s’é­loi­gner com­plè­te­ment de la reli­gion divi­ne­ment révé­lée. » Pie XI, Mortalium ani­mos[]
  2. [La réunion d’Assise] rejoint le plan maçon­nique d’établir un grand temple de fra­ter­ni­té uni­ver­selle au-​dessus des reli­gions et des croyances, » l’unité dans la diver­si­té » si chère au Nouvel Age et au glo­ba­lisme mon­dial. Notre inter-​confessionnalisme nous a valu l’excommunication reçue en 1738 de la part de Clément XI. Mais l’Église était cer­tai­ne­ment dans l’erreur, s’il est vrai que le 27 octobre 1986 l’actuel Pontife a réuni à Assise des hommes de toutes les confes­sions reli­gieuses pour prier ensemble pour la paix. Et que cher­chaient d’autre nos frères quand ils se réunis­saient dans les temples, sinon l’amour entre les hommes, la tolé­rance, la soli­da­ri­té, la défense de la digni­té de la per­sonne humaine, se consi­dé­rant égaux, au-​dessus des cre­do poli­tiques, des cre­do reli­gieux et des cou­leurs de la peau ?’ (Grand Maître Armando Corona). Une chose est cer­taine : il n’y a pas mieux pour pro­vo­quer la colère de Dieu. » Assise II – 21 jan­vier 2002 – Communiqué de Mgr Fellay.[]