Novembre – Décembre 2005
La lassitude du chemin
Sur cette terre, nous cheminons tous comme des exilés vers notre patrie céleste.
La route est longue et monotone. Qu’y a‑t-il de si étonnant à ce que la lassitude paralyse quelquefois notre marche ou même nous abatte en chemin ?
Parfois les objets que nos yeux rencontrent le long de la route nous absorbent trop, nous amusent au dépend de notre marche en avant. Jamais toutefois nous ne cessons d’avancer, jamais non plus l’idée nous vient de retourner sur nos pas.
Le jeune Tobie, en route vers la Médie, s’arrêtait quelquefois en chemin ; il se reposait et se rafraîchissait au bord des lacs qu’il trouvait sur son passage. Ces délassements le retardèrent trop dans sa marche, l’exposèrent en tous cas à des dangers, mais l’ange veillait et réparait l’imprudence. Ainsi Dieu secourt les âmes de bonne volonté
Il scrute le fond des cœurs. Il y voit la sincère volonté d’être à Lui et il leur remet volontiers les fautes passagères qui échappent à leur faiblesse.
Jésus est si bon et si plein de condescendance qu’aucune faiblesse, aucune faute ne peut le détourner d’une âme de bonne volonté. Notre orgueil ne comprend pas que la volonté puisse être sin-cère en promettant à Dieu fidélité, alors qu’un instant après, elle retombe déjà dans sa faute.
Il comprend moins encore que cette même promesse et ces mêmes chutes puissent se succéder indéfi-niment jusqu’à la fin de la vie, sans, d’autre part, diminuer la divine tendresse de Jésus, sa compassion pour l’humaine faiblesse.
Que nous connaissons peu le mystère de la sanctification !
Nous croyons y avoir personnellement une part considérable ! Hé-las ! nous n’y contribuons qu’en reconnaissant notre perpétuelle inconstance sans nous lasser jamais de nos rechutes.
L’an prochain, le Tiers-Ordre de saint Pie X fêtera ses 25 ans.
Nous espérons être en mesure, peut-être dans un ou deux ans, d’éditer un manuel du Tiers-Ordre.
Félicitation aux tertiaires – nombreux – qui ont participé cette année au pèlerinage de Lourdes. Ce fut un franc succès. Les cœurs sont revenus réconfortés par ces trois jours passés aux pieds de Marie Immaculée.
N’oublions pas de prier pour la France en ces heures difficiles que nos péchés et notre apostasie nous ont méritées.
Votre aumônier vous souhaite de saintes et joyeuses fêtes de Noël.
Abbé François Fernandez †