Janvier – Février 2006
Une grande leçon
La Très Sainte Vierge Marie menait à Nazareth une vie simple et cachée aux yeux des hommes. Soumise à saint Joseph, prodiguant ses soins à l’Enfant-Dieu, elle était fidèle à tous ses devoirs d’état et sanctifiait ses actions communes par une charité incomparable et une union à Dieu de tous les moments.
Il y a une grande leçon à tirer pour nous, tertiaires, de cette vie à la fois simple et sainte, qui fut aussi pendant trente ans celle du Fils de Dieu. C’est que la classification entre actions réputées nobles et éclatantes et actions humbles et simples n’a aucun sens devant Dieu. Seules sont estimées par Lui celles qui consistent à accomplir sa volonté. Et à l’accomplir d’un cour aimant.
Or, Marie, la Reine des saints, dont beaucoup se sont sanctifiés dans des occupations sans éclat, s’est elle-même sanctifiée merveilleusement et plus qu’eux par le soin qu’elle a eu de faire parfaitement et en tout la volonté de Dieu, en remplissant ses devoirs d’état, qui étaient ceux d’une mère de famille.
Nous savons par l’Evangile que Marie allait fidèlement à Jérusalem, chaque année à la fête de Pâques. Les femmes n’y étaient pourtant pas obligées. A la synagogue, on se rendait chaque jour de sabbat pour prier et écouter lire quelques passages de l’Ancien Testament. Dans la famille, matin et soir, on récitait des prières que l’on savait par cour. On priait aussi avant et après les repas. Les jeûnes étaient assez fréquents, plus de vingt chaque année (autant que pour le Tiers-Ordre).
Avec un peu d’imagination on peut ajouter bien des traits vraisemblables. Les peintres et les auteurs spirituels ne s’en sont pas privés. Ils ont peint Marie filant ou cousant, berçant l’Enfant-Jésus, parfois prenant soin d’un jardin ou assistant au travail de saint Joseph.
Il est, en effet, plus utile pour nous de nous représenter la Sainte Vierge vivant dans les conditions d’une vie ordinaire que dans une extase perpétuelle.
Elle est surtout notre modèle en ceci : elle a accepté de tout cour et avec une soumission filiale, sa situation, son travail, ses joies et ses peines tels que Dieu les avait réglés par sa Providence.
Elle a vécu sous le regard de Dieu, visible en la personne de son divin Fils, mêlant sa prière à son travail d’une façon pratiquement ininterrompue. Elle a accompli toute sa vie avec soin et amour tout ce que Dieu demandait d’elle, fidèle à ses obligations de fille, d’épouse et de mère, pratiquant tous les actes de piété comme une pieuse israélite d’abord, ensuite comme une fervente chrétienne.
Toute sa vie peut se résumer en ces mots dits à l’ange Gabriel le jour de l’Annonciation :
« Je suis la servante du Seigneur ».
Demandons à Marie, en ce début d’année, d’être notre modèle.
Votre aumônier vous souhaite une bonne et sainte année 2006.
Abbé François Fernandez †