S.O.S Mamans – Journal de bord n° 59 – Mars-​avril 2014 – Carême 2014

Dimanche 23 mars 2014

Voilà des cas « habi­tuels » que nous ren­con­trons le plus sou­vent mais dont nous ne par­lons que rare­ment ici pour ne pas nous répé­ter. Nous en avons eu deux cas cette semaine.

L’une des jeunes filles concer­nées s’appelle Estelle, 19 ans. Nous l’avons trou­vée dans la rue où elle se fit dis­pu­ter sévè­re­ment par un voyou : « Tu es assez idiote pour te trou­ver en cloque par n’importe qui, et puis c’est moi le père, n’est-ce pas !» Et beigne sur beigne… En la sui­vant après cette alter­ca­tion vio­lente, nous avons pu l’approcher et la cal­mer. Elle était déses­pé­rée, car elle « aime » ce gar­çon. Après un moment elle retrouve ses esprits et se décide en faveur de son bébé, et contre le gar­çon, mais elle risque de cou­rir encore der­rière ce voyou et se faire entraî­ner par lui à l’avortement. Nous lui trou­vons donc un héber­ge­ment pour qu’elle puisse trou­ver du repos et réor­ga­ni­ser sa vie tranquillement.

L’autre jeune femme s’appelle Belle, 21 ans. Nous la ren­con­trons avec des énormes bleus et même des plaies ouvertes sur le visage et le corps. La cause : enceinte ! A l’hôpital nous lui fai­sons d’abord soi­gner ses plaies, puis pro­cé­der à une véri­fi­ca­tion de sa gros­sesse. Moralement son état est encore pire. On a du mal à croire ce qu’elle nous confie en san­glo­tant : son petit ami depuis 2 ans, géni­teur du bébé, for­mel­le­ment oppo­sé à l’arrivée du bébé, a invi­té deux copains pour un viol col­lec­tif et toutes sortes de vio­lences pour ten­ter de faire par­tir le bébé… Finalement l’hôpital, après divers exa­mens et véri­fi­ca­tions dans dif­fé­rents ser­vices (nous réglons une fac­ture totale de 600 Euro en quit­tant l’établissement), on nous annonce que le bébé qui a 6 semaines est sain et sauf.

Après cette his­toire hor­rible nous avons pu convaincre la jeune maman de venir avec nous à la police pour dépo­ser plainte, en dépit de ses craintes de repré­sailles de la part des voyous. Finalement au com­mis­sa­riat ils l’ont lon­gue­ment enten­due. On peut ima­gi­ner faci­le­ment la fin de leur dia­logue : « Et qu’est-ce que vous faites main­te­nant avec ma dépo­si­tion ? » La gen­darme, désa­bu­sée : « Je classe ce rap­port. « C’est tout ? » Réponse : « Tant que vous ne soyez pas morte, Madame, nous ne pou­vons rien faire pour vous. » Et la jeune femme angois­sée : « Et mon bébé, ce n’est rien ? » – « Ca ne nous concerne pas «. Voilà le ‘choix’ que la République offre aux femmes enceintes ! Et quoi dire du ‘choix’ – plu­tôt du ver­dict – qu’on réserve aux bébés innocents ?

Face à ces vio­lences, déchéances, per­ver­sions et tris­tesses sans nom qui entourent la concep­tion de l’enfant, habi­tuelles chez une grande par­tie de nos jeunes gens, se dresse la beau­té de la famille chré­tienne telle que Dieu la conçue : une maman qui anime le foyer et le rem­plit d’amour, un père qui tra­vaille et assure, les deux liés l’un à l’autre par le sacre­ment du mariage, purs et fidèles, et le bébé qui arrive dans le ber­ceau comme sur un autel, don de Dieu ! Les jeunes gens de nos jours s’imaginent peut-​être de refaire le monde – en véri­té ils le défont en le rem­plis­sant avec encore plus de larmes et de boue, sous nos yeux ! Prions avec toute l’Eglise : « Notre Père, que Votre Règne vienne ! ».

Mardi 25 mars 2014, fête de l’Annonciation

Ces der­nières trois semaines « nous » avions 8 nais­sances de bébés sau­vés. Leurs noms : Alex, Benjamin, Zoé, Mia, Joffrey et Rodney (jumeaux), Amandine et Alix (jumelles). A la nais­sance nous remet­tons à leurs heu­reuses mamans, comme pro­mis dès le pre­mier contact avec elles, une prime de nais­sance de 250 Euro par bébé (donc 500 E en cas de jumeaux), ain­si qu’un bou­quet de fleurs, des cho­co­lats et la pre­mière peluche pour bébé. C’est chaque fois la fête.

Vendredi 28 mars 2014

Voici l’extrait d’une lettre reçue aujourd’hui :

« Chers membres de SOS mamans,

… Je suis moi-​même maman depuis main­te­nant 3 mois (ma fille est née le 27 décembre). Quand j’ai appris que j’é­tais enceinte, il était cer­tain pour moi que j’al­lais gar­der ce bébé, que c’é­tait un être vivant, déjà, et que je ne pou­vais que l’aimer.

Ma famille a vou­lu que j’a­vorte, ma mère a essayé de me convaincre, mon père était secoué par la nou­velle (en colère je pense), tous les deux avaient peur pour le futur et pen­saient que j’al­lais gâcher ma vie en gar­dant cette petite fille.

Je n’ai pas une situa­tion sociale aus­si dure que celle de vos petites mamans, je suis étu­diante, j’ai 25 ans, je suis mariée avec un homme qui est lui aus­si étu­diant. Nous vivons de petits bou­lots, nous sommes logés dans un quar­tier clas­sé « Zone de Sécurité Prioritaire ». Ce n’est pas le luxe, mais nous nous en sor­tons. Mon mari aus­si aurait, au départ, pré­fé­ré que j’a­vorte. Je pense que le fait d’a­voir un enfant lui fai­sait peur. Mais j’ai déci­dé que je gar­de­rais cet enfant, contre l’a­vis de tous mes proches, au prix de dis­putes et de beau­coup de larmes.

Nous vous avons enten­du la pre­mière fois en écou­tant les redif­fu­sions des émis­sions du regret­té Serge de Beketch. Puis nous avons lu votre jour­nal de bord sur inter­net. Il est petit à petit deve­nu assez évident aux yeux de mon mari que j’a­vais bien fait de ne pas avor­ter. Après la nais­sance de la petite, il m’a même remer­ciée d’a­voir été forte et d’a­voir refu­sé d’é­cou­ter les « conseils » que l’on m’a­vait donnés.

Aujourd’hui, ma petite prin­cesse fait notre bon­heur, et celui de ces grands-​parents, qui, il y a neuf mois encore, me conseillaient de la tuer. Je suis fière d’a­voir réus­si ma gros­sesse, d’a­voir eu ce pre­mier enfant, et je pense que je dois vous remer­cier car vous entendre et vous lire m’a récon­for­tée, m’a conso­li­dée dans mes choix, et (je pense) a aidé mon mari à accep­ter cette naissance.

Merci à vous, de tout mon cœur… »

Jointe était cette photo :


Lydie à 5 jours

Bilan SOS MAMANS au 29 mars 2014 : Nous avons pu sau­ver, depuis 1995, 936 bébés et leurs mamans, donc presque 1900 per­sonnes en détresse vitale. Actuellement nous logeons 52 femmes et jeunes filles (7 dans le nord, 25 dans le sud, 5 dans l’ouest, 4 dans l’est, et 11 en Ile-​de-​France), soit en nos stu­dios loués, soit chez nos familles ‘héber­geuses’, soit en habi­ta­tions à colo­ca­tion, en atten­dant la nais­sance de 40 bébés sau­vés. Fond de caisse à ce jour : 1810 Euro. Budget habi­tuel : 10.000 Euro/​mois. A Dieu tout hon­neur et toute gloire !

Cher lec­teur, chère lectrice,

vous faites par­tie de nos dona­teurs ou coopé­rants, et nous nous fai­sons une joie de par­ta­ger avec vous, par le biais des extraits de notre “Journal de bord”, nos joies et nos peines. 

Ce “Journal” devient un monu­ment de l’es­pé­rance, prou­vant que le crime de l’a­vor­te­ment peut être vain­cu par la cha­ri­té chrétienne.

Nous sommes fiers et heu­reux de vous savoir à nos côtés. Restez y, s’il-​vous-​plaît !

Vous faites véri­ta­ble­ment par­tie de l’é­quipe de SOS MAMANS, mer­ci, et en avant !

Site Internet : (rubrique SOS MAMANS)

Dons immé­diats pos­sibles sur ce site Internet en page d’accueil, en spé­ci­fiant : « pour Sos Mamans ».

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