La messe interdite du nouveau prêtre basque

Suresnes, le 2 juillet 2007


Monsieur l’ab­bé David ALDALUR bénit ses parents le 29 juin 2007
jour de son ordi­na­tion à Ecône (Suisse)

Le dimanche 8 juillet 2007 à 10 h 00, à Biriatou (Pyrénées-​Atlantiques), l’ab­bé David Aldalur, ordon­né prêtre à Écône le 29 juin, célé­bre­ra sa pre­mière messe tra­di­tion­nelle en latin dans son vil­lage natal. Mais il ne pour­ra le faire que dehors, sur la place publique. En effet, l’é­vêque lui a sèche­ment refu­sé l’ac­cès à l’é­glise où il a été bap­ti­sé, au pré­texte qu’il s’a­gi­rait de sa part d’une « requête sen­ti­men­tale ». Un comble, au moment où le pape Benoît XVI publie un Motu Proprio pour recon­naître que la messe tra­di­tion­nelle en latin n’a jamais été interdite !

L’abbé David Aldalur, né en 1983, est de père basque et de mère bre­tonne. Il a pas­sé toute sa jeu­nesse, jus­qu’à son entrée au sémi­naire, dans le vil­lage basque de Biriatou. Expert en pelote basque et en fan­dan­go, il s’est for­gé une solide iden­ti­té basque, et reste très atta­ché à son pays, à ses com­pa­triotes et à ses amis d’enfance.

Entré au sémi­naire de la Fraternité Saint-​Pie X (fon­dé par Mgr Lefebvre) à Écône, il vient d’être ordon­né prêtre après six années d’é­tudes. Bien évi­dem­ment, il a sou­hai­té célé­brer une pre­mière messe en Bretagne, pour la famille de sa mère, mais sur­tout à Biriatou, au Pays basque, pour ses amis d’en­fance, ses pro­fes­seurs, ses maîtres de caté­chisme et toutes ses connais­sances. L’évêque de Quimper l’a auto­ri­sé sans condi­tion à célé­brer sa messe dans son dio­cèse, là où il le vou­drait : cette messe auto­ri­sée aura donc lieu le lun­di 6 août à 9 H 45 à l’é­glise parois­siale Saint-​Fiacre de Plogoff (Finistère).

En revanche, l’é­vêque de Bayonne, Mgr Pierre Molères, a refu­sé caté­go­ri­que­ment d’ou­vrir l’é­glise de Biriatou à l’ab­bé Aldalur, église où ce der­nier a pour­tant été bap­ti­sé. L’évêque a affir­mé qu’il s’a­gis­sait de la part de l’ab­bé Aldalur d’une simple « requête sen­ti­men­tale », dans la mesure où, selon lui, l’ab­bé Aldalur aurait été « condi­tion­né par son milieu social ».

Devant ce refus bru­tal et non moti­vé, la com­mu­nau­té vil­la­geoise s’est soli­da­ri­sée avec l’en­fant du pays. Le maire de Biriatou a auto­ri­sé la célé­bra­tion de la messe sur la « place libre », en bas des marches de l’é­glise. L’autel sera dres­sé devant le fron­ton ordi­nai­re­ment réser­vé à la pelote basque, ce qui per­met­tra aux Biriatuar, gens de foi et grands « pilo­ta­ri », d’u­nir deux élé­ments clés de leur culture ances­trale. La messe « inter­dite » aura lieu le dimanche 8 juillet à 10 H 00.

En 1988, le pape Jean-​Paul II avait deman­dé aux évêques une appli­ca­tion « large et géné­reuse » des direc­tives du Saint-​Siège concer­nant la messe tra­di­tion­nelle en latin. Le pape Benoît XVI vient lui-​même de pro­mul­guer un Motu Proprio qui élar­git encore plus la pos­si­bi­li­té de célé­brer cette messe tra­di­tion­nelle en latin. On ne peut donc que s’é­ton­ner du refus bru­tal de l’é­vêque de Bayonne à l’en­contre d’un jeune prêtre basque, sur­tout en une époque où les voca­tions sacer­do­tales font cruel­le­ment défaut.

Suresnes, le 2 juillet 2007.

District de France de la Fraternité Saint-​Pie X.