9e Mission médicale Rosa Mystica – Journée du 12 février 2015

12 février 2015

Cette année, c’est la pre­mière fois que nous avons dix natio­na­li­tés dif­fé­rentes par­mi les volon­taires : en plus des Philippines et de la France, sont repré­sen­tées la Malaisie, le Vietnam, Singapour, la Suisse, l’Allemagne, l’Irlande, l’Australie et les Etats-​Unis. Beaucoup de méde­cins et infir­mières ont fer­mé pro­vi­soi­re­ment leur cabi­net ou réser­vé dix jours de leurs vacances pour venir exer­cer béné­vo­le­ment leur métier auprès du peuple philippin. 

Le doc­teur Dickès et son épouse fêtent déjà leur dixième mis­sion, nous en pro­fi­tons pour leur adres­ser ici un hom­mage tout par­ti­cu­lier : sans le zèle et l’investissement de Jean-​Pierre, sans le dévoue­ment à toute épreuve de Bernadette, cette mis­sion n’existerait pas. Ils y tra­vaillent toute l’année, font des confé­rences à tra­vers toute la France, publient régu­liè­re­ment des articles pour récol­ter les fonds néces­saires. Salamat pô !

Chaque matin, l’affluence est plus grande à l’entrée. Les patients rentrent chez eux, trois dents en moins ou dix médi­ca­ments en plus, et encou­ragent leurs voi­sins à venir nous voir.

Nous n’avons pas moins de douze méde­cins cette année, dont trois pédiatres, un der­ma­to­logue, un den­tiste et une oph­tal­mo­lo­giste. Cette der­nière remer­cie les bien­fai­teurs qui ont livré quelques kilos de lunettes pour la mis­sion ; il en part plu­sieurs dizaines de paires par jour !

Notre der­ma­to­logue, un jeune amé­ri­cain très effi­cace et pro­fes­sion­nel, réus­sit aujourd’hui une inter­ven­tion déli­cate : un patient se pré­sente avec une gros­seur en bas de la joue, juste sous l’oreille. Le méde­cin lui fait une inci­sion assez large, et réus­sit à en extir­per une tumeur de 4cm de dia­mètre… Est-​ce un can­cer ? Il ne sau­rait le dire, mais il a au moins frei­né la pro­gres­sion du mal. Deux autres patients souffrent d’irritations, de déman­geai­sons ; des insectes leur courent sous la peau, ils ont la gale. Le trai­te­ment est assez violent, mais indis­pen­sable pour enrayer la pro­li­fé­ra­tion de ces petites bêtes. 

Il y a aus­si cette maman qui raconte à une pédiatre qu’elle a trou­vé ce matin un ver de 7cm dans la bouche de sa petite fille. Ou encore cette jeune femme enceinte de neuf mois qui fait de l’hypertension et pré­sente plu­sieurs symp­tômes de pré-​éclampsie : emme­née d’urgence à l’hôpital, elle com­mence à perdre les eaux en voi­ture ; à l’arrivée, on lui parle de césa­rienne à cause de la posi­tion du bébé ; mais il faut payer 60.000 pesos, ce qui est évi­dem­ment impos­sible ! Sheryl, une de nos orga­ni­sa­trices phi­lip­pines, l’emmène en der­nier recours à l’hôpital public, où l’on vou­dra peut-​être s’occuper d’elle à moindre frais… Un der­nier cas lourd : une femme qui attend depuis quelques heures fait un malaise devant le méde­cin ; elle semble avoir de gros pro­blèmes car­diaques. Aux urgences, on diag­nos­tique une pneu­mo­nie, sans doute dou­blée de tuberculose.

Ces quelques exemples vous montrent la misère extrême de ces popu­la­tions ; les mala­dies se déve­loppent, mais les soins hos­pi­ta­liers sont trop chers ; on sur­vit donc comme on peut, et on meurt sou­vent prématurément.

Après avoir consul­té, les patients doivent faire la queue devant la phar­ma­cie pour y per­ce­voir leurs médi­ca­ments. Vous n’imaginez pas le tra­vail de four­mi indus­trieuse qui se répète plus de cent fois par jour : les pré­pa­ra­trices comptent la quan­ti­té exacte de com­pri­més pour chaque patient (il faut même par­fois décou­per les com­pri­més en demi ou en quart), et notent les poso­lo­gies en détail ; la phar­ma­cienne en chef recompte et véri­fie les ordon­nances une à une ; puis deux mili­taires phi­lip­pins font les inter­prètes pour expli­quer aux gens com­ment bien prendre leurs médicaments. 

Et pen­dant que le corps médi­cal tra­vaille, mon­sieur l’abbé Marcille part à l’aventure à tra­vers les rues, avec des sca­pu­laires, des cha­pe­lets et de l’eau bénite. Il visite les zones les plus atteintes par le typhon, et constate l’état de déso­la­tion qui règne encore : les nou­velles construc­tions ne sont que des abris faits avec quelques poutres (ves­tiges des anciennes mai­sons) sur les­quelles sont fixées des tôles per­cées ou des planches de contre­pla­qué vite imbi­bées d’eau. L’abbé est d’abord dévi­sa­gé avec curio­si­té, puis accueilli comme le Messie ! Lui-​même est admi­ra­tif de ce peuple qui garde une grande confiance en la Providence, mal­gré les dures épreuves qu’il subit. 

Après la béné­dic­tion des mai­sons, mon­sieur l’abbé pro­pose un Ave Maria en com­mun, puis rap­pelle trois prin­cipes de vie spi­ri­tuelle : quelques prières régu­lières, la fuite du péché et l’esprit de mor­ti­fi­ca­tion ; cela pour hono­rer Dieu qui nous aime tant, et par­ti­ci­per modes­te­ment au sacri­fice de la Croix. Les gens écoutent doci­le­ment, l’esprit bien dis­po­sé ; l’abbé ne leur enlève pas la souf­france, mais il les aide à l’accepter avec joie pour l’amour de Dieu.

Jeanne de Vençay pour LPL

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