10e Opération Rosa Mystica 2016 sur l’île de Mindanao, au Sud des Philippines – N° 07 : quelle belle moisson !


La béné­dic­tion des nou­veaux locaux avec le dis­pen­saire situé sous l’église a été une apothéose

Rosa Mystica : der­nier jour de mission

Ce dimanche 14 février 2015, nous vivions dans la féli­ci­té liée à la béné­dic­tion de l’église. Le lun­di, il ne reste plus que les Dr Dichard et Dickès. Ils sont là pour assu­rer la « queue de mis­sion ». En fait véri­fier si la petite chi­rur­gie n’a pas entrai­né d’infections, ôter quelques points de sutures deve­nus inutiles, véri­fier une paire de ten­sions arté­rielles et sur­tout affi­ner les trai­te­ments pres­crits à de nom­breux dia­bé­tiques. Mais contre toute attente un nombre consi­dé­rable de patients se pré­sentent encore. Faut-​il les écon­duire ? C’est alors la marche for­cée. La phar­ma­cie est tou­jours assu­rée par les épouses de ces deux méde­cins. C’est tout à fait le « bou­quet final ». Chaque jour à midi le repas de la mis­sion est qua­si­ment tou­jours le même. Du riz avec deux cuillers à soupe d’une sorte de ragout, quatre hari­cots verts, une ou deux bananes. Pour ce der­nier jour, les der­niers volon­taires se contentent de bananes.

Puis vient Yolly, la secré­taire d’ACIM Asia. Elle a pré­pa­ré une grande feuille avec les sta­tis­tiques affé­rentes à la mis­sion : Rosa Mystica en chiffres. Le nombre de per­sonnes s’étant impli­quées dans la mis­sion et ayant reçu un diplôme de par­ti­ci­pa­tion s’élevait à 193 de 9 nations dif­fé­rentes. Il faut comp­ter dans ce chiffre trente mili­taires armés dont la res­pon­sa­bi­li­té était de pro­té­ger la mis­sion et sur­tout aller en camion cher­cher les patients par­fois à 100 km et assu­rer les dépla­ce­ments des volon­taires. Quatre d’entre nous ont été reçus à la caserne par les deux colo­nels diri­geant les manœuvres de leurs sol­dats. Quatre reli­gieuses fai­saient en per­ma­nence le caté­chisme aux enfants.

Le per­son­nel stric­te­ment médi­cal était com­po­sé de neuf méde­cins, deux sages-​femmes (fort utiles car les Philippines sont très pudiques), une dou­zaine d’infirmières et deux phar­ma­ciennes. Le total des patients ayant été soi­gnés en huit jours s’élève à 3239 (857 enfants). Ceci ne cor­res­pond nul­le­ment à ce que nous appe­lons en France les « actes médi­caux » : en effet cer­tains de ces malades ont été vus plu­sieurs fois par exemple pour équi­li­brer un dia­bète ou après une petite chi­rur­gie. Notre unique den­tiste, une fidèle de dix années de mis­sion, a pro­cé­dé à 389 extrac­tions den­taires : c’est l’unique trai­te­ment connu dans l’agglomération. Nous avons acquis il y a quatre ans un élec­tro­car­dio­gramme. Ce qui a per­mis aux infir­mières de faire sur place envi­ron soixante enre­gis­tre­ments. Difficile à pré­ci­ser dans la mesure où la plu­part du temps ils étaient pra­ti­qués « à la volée » en cours de consultations.

La béné­dic­tion des nou­veaux locaux avec le dis­pen­saire situé sous l’église a été une apo­théose. Avaient été invi­tés essen­tiel­le­ment les parois­siens avec leurs familles et leurs amis et rela­tions (rela­tives en anglais).

Ont assis­té à la messe entre 900 et 1000 per­sonnes répar­tis dans la nef, les allées, les esca­liers, la tri­bune. Beaucoup d’entre elles étaient dehors. L’église est tou­jours héris­sée d’échafaudages dans la mesure où les vitraux ne sont pas encore arri­vés. Aux Philippines les mai­sons ne sont jamais terminées.

Après la messe et la béné­dic­tion de l’église, 47 per­sonnes se sont ins­crites pour une pré­pa­ra­tion au bap­tême, 41 pour une pré­pa­ra­tion au mariage. 193 fidèles ont été reçus comme che­va­liers dans la milice de l’Immaculée (Père Maximilien Kolbe) avec diplômes et médailles. 152 autres se sont ins­crits pour s’y pré­pa­rer à y entrer.

Le ter­rain offert par la maman de la secré­taire d’ACIM Asia a une taille consi­dé­rable ; on y trouve bien sûr, les trois niveaux de l’ensemble archi­tec­tu­ral repré­sen­té par l‘église, le dis­pen­saire, les salles de réunion et de caté­chisme, des chambres pour les volon­taires res­tant plus ou moins long­temps ; elles sont fort utiles au demeu­rant pour évi­ter des frais d’hôtel et des déplacements.

Une petite école a été impro­vi­sée dans un bâti­ment som­maire au fond de la pro­prié­té. Là habite le gar­dien qui d’une tour peut sur­veiller d’éventuels voleurs ou de ter­ro­ristes sévis­sant tou­jours dans la région. Yolly la secré­taire qui a don­né le ter­rain à la mis­sion occupe une petite habi­ta­tion en bambou.

Tant par le nombre de parois­siens que par l’ensemble immo­bi­lier, il est pro­bable que Rosa Mystica est le plus grand centre spi­ri­tuel de la Tradition en Asie. La muni­ci­pa­li­té a accep­té de don­ner le nom Rosary Street à la ruelle qui conduit à l’église. La rue du rosaire : tout un symbole !

Il faut bien sûr remer­cier les dona­teurs qui ont per­mis de soi­gner autant de gens à la mis­sion Rosa Mystica ; mais aus­si celui qui a semé les graines de cette extra­or­di­naire réa­li­sa­tion, l’abbé Daniel Couture aujourd’hui au Canada.

Pour les volon­taires, la mis­sion est tou­jours éprou­vante ne serait-​ce qu’en rai­son de la cha­leur ter­rible qui règne en per­ma­nence. Mais cette année plus que toute autre, nous pou­vons dires avec le psalmiste :

« Celui qui sème dans les larmes mois­sonne en chan­tant » (Psaume 125.5).

Jean-​Pierre Dickès pour les lec­teurs de La Porte Latine – 15 février 2016

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D’autant qu’ACIM France prend en charge inté­gra­le­ment le fonctionnement
de sa petite sœur d’Asie. Tous les volon­taires sont les bien­ve­nus tout au long de l’année.

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