Buste de Sainte Consorce, église paroissiale de L’Escale.
Des historiens divergent quant à savoir si les saintes sœurs Consorce et Tulle sont filles d’Eucher 1er, au cinquième siècle, ou d’Eucher II, au sixième siècle, tous deux archevêques de Lyon.
Eucher [1] s’était retiré avec Galla et leurs filles à Beaumont-de-Pertuis, où, reclus dans un réduit rocheux, Eucher n’accepte la visite que de sa famille.
Sainte Tulle élut son ermitage aux abords du village de Tetea, ancien Bormonicum, limitrophe de Manosque, face à Gréoux, mais assez vite elle y décéda.
Selon une tradition, un jeune noble, dénommé Aurélien, demanda sainte Consorce en mariage, laquelle s’accorda un délai de sept jours, puis déclina cette demande et prit le voile sacré.
Sainte Consorce se retire au domaine dénommé Mocton (ou Mathon vicus). L’endroit correspond au village bas alpin de l’Escale, situé en face de Château-Arnoux, sur la rive gauche de la Durance, au nord des Mées.
Saint Eucher doit succéder au défunt archevêque métropolitain de Lyon, tandis que Galla remplace Eucher à l’ermitage de Beaumont sur la Durance.
Sainte Consorce, au décès de ses parents, fonde à Mocton un hospice pour les voyageurs et une église dédiée à Saint Etienne, et se dévoue pour les pauvres.
Le Seigneur lui serait apparu en songe, lui annonçant, huit jours avant, son trépas. Selon Urbain de Villevielle, sainte Consorce décéda à un âge avancé. Son décès eut lieu à la fin du cinquième siècle, ou selon l’autre thèse, vers l’an 565. Elle fut alors inhumée dans un sarcophage percé d’un trou permettant aux fidèles de toucher les reliques.
Sa réputation de sainteté est attestée du fait qu’une partie de ses reliques fut transportée au Xème siècle à l’abbaye de Cluny [2] qui l’adopta comme sa patronne. Le martyrologe gallican rapportait que la translation de ses reliques était fêtée à Cluny le 13 mars, quoique le martyrologe romain s’exprime différemment : « le 22 juin, mise au tombeau de sainte Consorce, vierge, au monastère de Cluny ».
Selon certains, les bénédictins de Cluny auraient donné le nom de la sainte à un village près de Lyon : Sainte-Consorce [3].
Le nom de l’Escale (Scala) apparaît dans les registres de donations reçues par l’abbaye de Saint-Victor de Marseille, comme suit : « Pierre de Volonne (…) donne, de son propre alleu, aux églises de Sainte-Marie et de Sainte-Consorce qui sont fondées dans le lieu-dit Mandannus… deux nanses dans ledit territoire ». Le texte datant de 1061, il appert que le culte de Sainte Consorce est déjà bien établi, une église lui étant dédiée.
En Andorre, une chapelle porte le nom de Santa-Consortia.
Les saintes sœurs Tulle et Consorce sont invoquées contre la peste. Sainte Consorce est invoquée contre la sécheresse.
A l’Escale, l’église devenue chapelle Sainte Consorce a été entièrement détruite en 1962 pour agrandir la rue. Des cartes postales anciennes permettent d’en conserver le souvenir.
Une chapelle Sainte-Consorce se trouve à Jouques, isolée dans un massif typiquement provençal, et donne lieu à un pèlerinage le lundi de la Pentecôte.
Abbé Laurent Serres-Ponthieu
- Etoile de la Mer, novembre 2015.[↩]
- Abbaye bénédictine fondée en 910 et détruite sous la Révolution.[↩]
- Selon d’autres, le nom du village viendrait de l’ancienne communauté du temple (Sanctum-Consortium).[↩]