Né vers 384 à Toul, et mort le 29 juillet 478.
St Loup naquit vers 384[1] au territoire de Toul qui borde la Moselle. Son père[2] Epiroque, près de mourir, confia à son frère Alistique l’éducation du jeune Loup.
Loup devint avocat, et se maria avec Piméniole, sœur de saint Hilaire, futur évêque d’Arles, pour lors disciple de saint Honorat, leur proche parent et fondateur du monastère de Lérins.
La septième année de leur vie conjugale, Loup et Piméniole convinrent d’entrer en religion, vendant la plupart de leurs biens. Loup gagna Lérins où le reçut son beau-frère. Il y résida un an[3] sous l’abbatiat de saint Honorat. Il fut rejoint par son frère puîné, saint Vincent de Lérins.
Fin 426, promu évêque d’Arles, saint Honorat quitte l’Île de Lérins. C’est alors que Loup se rend à Mâcon pour se défaire d’une dernière terre. L’ayant vendue et en ayant distribué la valeur en aumônes, Loup se vit pressé par des émissaires du diocèse de Troyes pour succéder à son évêque, saint Ours, qui était décédé en juillet 426. Saint Loup gardait son habitude ascétique en consacrant une nuit entière sur deux à l’oraison. Durant vingt à vingt-cinq ans, il put encore dormir sur une planche et un cilice et jeuner souvent trois jours d’affilée, puis ne se nourrir que de pain d’orge.
Après le décès de saint Honorat le seize janvier 429, saint Hilaire lui succéda et reçut à Arles les évêques de Gaule sollicités par ceux de Bretagne (Angleterre) à dépêcher Outre-Manche des prédicateurs contre l’hérésie pélagienne[4]. Les saints Loup de Troyes et Germain d’Auxerre furent nommés pour extirper l’hérésie de la Grande-Bretagne. Ils s’y rendirent[5] et donnèrent un premier coup au pélagianisme par leurs prières, leurs exhortations et leurs miracles.
Loup revint à Troyes, Germain à Auxerre[6].
Attila, roi depuis 445 des Huns, barbares établis au nord du Danube depuis 370[7], répondit à une sibylline suggestion d’Honoria, sœur de l’empereur romain Valentinien III, en envahissant l’Empire d’Occident par la Gaule. Attila, avec ses Huns et des alliés barbares, envahit Metz, incendiée le 7 avril 451[8], puis mit à feu et à sang toute une zone dont les Flandres, Cambrai, Reims, Besançon, Langres, Auxerre… Mais Attila n’entra pas dans Châlons-sur-Marne où l’évêque, saint Alpin, disciple de saint Loup, obtint cette grâce du Ciel, par ses prières. Le 14 juin, à Orléans, il est repoussé par le général romain Aetius, aidé du roi wisigoth Théodoric 1er, sollicités par saint Aignan, évêque d’Orléans ; fuyant vers Troyes, Attila évite Paris, comme le prophétisa sainte Geneviève. St Loup ordonna des prières et un jeûne publiques, et se revêtit d’un sac et se tint sur de la cendre jusqu’à l’approche des hordes hunniques. Alors, revêtu des ornements pontificaux, il s’avança, précédé de la croix et suivi de son clergé, au devant d’Attila qu’il impressionna. St Loup lui demanda qui il était. « Je suis le fléau de Dieu, aurait répondu Attila. – Nous respectons ce qui vient de la part de Dieu, mais si vous êtes le fléau dont il veut nous châtier, songez que vous ne devez agir qu’autant que le permet la main qui vous remue et qui vous gouverne ». A ce fier avis de l’évêque, Attila, plus diplomate que guerrier, promit de faire grâce à la cité. Ensuite, Attila fut surpris par Aetius, aidé de Mérovée, roi des Francs, et de Théodoric 1er, aux champs Catalauniques. Lors de sa retraite, Attila envoya chercher saint Loup, le priant de l’accompagner jusqu’au Rhin, espérant être protégé par l’homme de Dieu. Saint Loup se vit obligé, et accompagna les Huns jusqu’au Rhin d’où Attila le renvoya à Troyes, se recommandant à ses prières[9]… Soupçonné par des séditieux d’avoir favorisé Attila, saint Loup dut s’exiler deux ans à distance de Troyes, puis à Mâcon. Une sienne lettre à Gebavult, roi des Suèves, obtint la libération de prisonniers de guerre.
Un diocésain de saint Loup, dénommé Gallus, quitta sa femme et se retira à Clermont en Auvergne. Saint Loup écrivit une lettre à saint Sidoine, évêque de la Cité des Arvernes depuis 471, plaidant le retour du mari auprès de sa femme. Sidoine l’ayant fait lire à Gallus, celui-ci réintégra le domicile conjugal.
St Loup décéda le 29 juillet 478. Son disciple saint Camélien lui succéda sur le siège de Troyes.
La plupart de ses reliques fut profanée sous la révolution.
Abbé Laurent Serres-Ponthieu
- Puisqu’il mourra âgé de quatre-vingt-quatorze ans.[↩]
- Quant à sa mère, certains auteurs affirment qu’elle est sœur de saint Germain d’Auxerre.[↩]
- Une chapelle St-Loup se trouve près de Cabasse.[↩]
- Pélage, dès 405, prêchait à Rome, niant tant le péché originel que la nécessité de la grâce de Dieu pour le salut.[↩]
- En passant par Nanterre où ils rencontrèrent sainte Geneviève.[↩]
- Ce dernier retournera en 446 en Angleterre avec saint Sévère, disciple de saint Loup.[↩]
- St Servais, évêque de Tongres, peu avant sa mort en 384, eut révélation de St Pierre que les Huns vengeraient les péchés des gallo-romains.[↩]
- Après y avoir égorgé quantité de chrétiens, dont des prêtres.[↩]
- Poursuivant sa fuite par les Alpes, il envahit l’Italie où le pape saint Léon le dissuada d’entrer dans Rome. D’où l’on dit qu’Attila n’eut peur que d’un Loup et d’un Lion.[↩]