Juillet-août-septembre 2006
Un ennemi redoutable
Ce mois de juillet sera un mois très important pour la Fraternité puisqu’il verra l’élection du supérieur général.
Vous trouverez ici le communiqué officiel enjoignant à tous les tertiaires de s’unir par la prière et le jeûne à cette élection capitale. Le supérieur général est élu pour 12 ans.
L’été est là. C’est le temps d’un repos bien mérité mais c’est aussi le temps de mettre en pratique certains de nos devoirs de tertiaires, en particulier celui qui concerne la retraite spirituelle, obligatoire tous les deux ans. Les retraitants choisissent souvent l’été en raison des congés. Ce sera aussi pour nous l’occasion de jeter un oil sur les résolutions prises lors de notre dernière retraite. On aura bien des surprises en constatant la fragilité de nos résolutions. Pourquoi cela ?
Une résolution comme toute idée d’ailleurs, perd insensiblement la force avec le temps. Il n’est pas possible qu’elle reste dans l’esprit en son état actuel d’une manière permanente.
Il est donc nécessaire, afin de lui conserver toute sa force, de la re-nouveler souvent pour la fixer davantage dans l’esprit ; de considérer fréquemment chacun des motifs sur lesquels elle est basée, de raviver l’enthousiasme que nous avions lorsque nous l’avons prise. C’est surtout pendant le temps de l’oraison qu’il convient de faire ce travail.
Toute la vie est remplie de petits retours sur les résolutions prises. Quand un prétexte se présente pour nous faire revenir sur une résolution mûrement réfléchie et arrêtée, il faut savoir dire froidement : la chose est résolue elle se fera ! Il est à peine croyable comment cette détermination produit rapidement son effet sur une âme agitée et indécise.
La résolution, ainsi mise en relief et renouvelée chaque jour résistera facilement au choc des incidents de la journée. Mais il est une ennemi redoutable de nature à ruiner subitement bien des résolutions. Ce sont les fortes émotions. Qui n’a été victime de ces surprises ? Une humiliation inattendue, une affaire pénible et embarrassante, la perte d’un ami, d’un proche, une occupation pressante. Ces émotions peuvent ébranler profondément notre vie intérieure et faire oublier, au moins quelque temps, la poursuite de notre idéal. Chez certains, il suffit d’une rencontre desagréable, d’une parole piquante, d’un ennui quelconque pour qu’ils se trouvent désarçonnés.
L’âme, surtout si elle est impressionnable, ne saurait assez se prémunir contre les coups de ces émotions violentes qui dérangent toute la vie intérieure. Qu’ils fixent le Christ en croix, qu’ils s’interdisent toute réflexion amère et surtout suspendent toute nouvelle résolution ou action jusqu’à ce que l’on soit rentré dans son état normal.
Que le Bon Dieu vous accorde un saint été, sous la protection de Notre-Dame dont nous fêterons le 15 août la très glorieuse Assomption.
Abbé François Fernandez †