Vêpres, procession du Saint sacrement et adoration nocturne
Le Saint Sacrement présenté aux malades par l’abbé Couture, supérieur du District d’Asie
Vêpres et exposition du Saint Sacrement par l’abbé Wuilloud, supérieur du district de Suisse
Dans les allées des sanctuaires comme dans les hauts-parleurs des rues marchandes de la cité pyrénéenne résonnaient les cantiques traditionnels des processions eucharistiques.
A mesure qu’avançait le dais, les genoux se pliaient, les chefs se découvraient. C’est « la jeunesse de Dieu » qui s’inclinait devant son Créateur ou qui marchait à Sa suite en cette fête du Christ-Roi.
Alors que la tête du cortège déployé dans toute la ville franchissait la porte du sanctuaire, la queue de procession n’avait pas encore posé le pas du départ.
Après que le Saint Sacrement fut rapporté dans la basilique, une bénédiction, donnée par l’abbé Couture, présenta le corps du Christ enchâssé dans l’ostensoir à la face de chacun des 280 malades : les uns dans leur chaise roulante, d’autres appuyés sur leur béquille, la plupart assis ou allongés dans ces charettes bleues qui portent toutes le nom d’un généreux donateur qui finança une voiture en remerciement d’une guérison passée.
« Mon Dieu, si vous le voulez, vous pouvez me guérir » disent les invocations. Lourdes est une poignante école de l’espérance.
Toute la nuit, le Saint Sacrement resta là au milieu de cette immense basilique, exposé à la vénération des fidèles. Vidée des foules de la matinée, cette gigantesque coquille abrita le Corps réel de Jésus Christ.
Ici, c’est une mère de famille qui revenait méditer après avoir couché ses enfants, Là, c’est un Père bénédictin qui – entre deux colonnes de béton – absolvait les péchés jusque très en avant dans la nuit.
Un peu plus loin, à la Grotte, l’obscurité et les froides températures imposaient l’anonymat à ces enfants de Dieu cachés sous leurs longs manteaux.
Le scout, la religieuse, l’évêque, le père de famille ou le prêtre se confiaient tous à leur mère commune au son de l’eau de cette fontaine miraculeuse qui jaillit sans interruption depuis quelques cent cinquante années.
Dehors, une voûte étoilée couvrait de son grand manteau la ville de Lourdes. Comment ne pas y voir la symbolique tutelle de notre Mère du ciel ?