Lundi 3 novembre 2008
Monsieur P.G. (dép. 13) nous écrit :
« Chacun de vos carnets de bord provoquent des émotions profondes. Vous touchez de près la terrible détresse provoquée par notre société démoniaque qui favorise la malice des hommes ! Vos récits tirent les larmes des cœurs les plus endurcis, et le sang des pierres ! »
Cher Monsieur, nous n’y sommes pour rien. Nous essayons simplement d’ouvrir nos yeux aux ‘signes’ que le Bon Dieu envoie à notre époque et face auxquels Il nous a conseillé de réfléchir et d’agir.
Lundi 10 novembre 2008
Week-end intense ! Avant-hier nous avons fait venir une jeune fille esclave, Mara, d’une ambassade est-asiatique à Berlin, 15 ½ ans, complètement amochée par violences sexuelles – et enceinte par viol – jusqu’à Paris (en voiture de location pour éviter les contrôles). Elle est originaire de l’Océan indien. Nous l’avons soignée ici, et fait repartir par sécurité au Bénélux dans une de nos familles hébergeuses là-bas. Coût total de cette opération de sauvetage en 48 heures : 839 €.
Maintenant elle peut se soigner, se reposer et porter en paix son bébé.
- Pendant ce temps nous avions parallèlement un cas très urgent sur Paris : Karina, une jeune russe de 20 ans, mâchoire cassée par violence (3 fractures) lors d’un viol avec sévices sexuels par 3 voyous. La fille avait été racolée en Russie pour être ‘répétitionneuse de russe’ à Paris, mais en fait elle se trouvait débarquée dans un bordel. Elle est enceinte. Nous l’avons rencontrée dans la rue, défigurée, provisoirement soignée. Nous l’avons fait resoigner dans un hôpital parisien et évacuée vers une de nos familles hébergeuses sur la Côte d’Azur. Là elle est en paix. Elle est diplômée en langues. Coût de cette opération de sauvetage – bébé et maman : 214 €.
Il faut dire que le Bon Dieu nous a envoyé au début de SOS MAMANS (1995) des cas moins durs – nous l’aurions pas considéré ainsi à l’époque -, mais on dirait qu’au fur et à mesure que le temps et notre expérience progressent, Il veut nous combler ? Nous sommes comme à l’école de Dieu, qu’Il nous mène où Il le souhaite, même si c’est dur.
Mercredi 12 novembre 2008
Nous recevons ce jour un chèque de soutien accompagné d’un petit mot bouleversant, de JCB (78):
« Chers amis, merci pour votre action, merci pour votre journal (qui nous console et nous fait honte de nous-mêmes). Soyez bénis ! »
C’est surtout Dieu qu’il faut remercier, cher Monsieur. Deo gratias !
– Aujourd’hui 2 autres cas dramatiques : deux sœurs de 15 et 13 ans, à cause de leurs noms imprononçables nous les surnommons Lala 1 et Lala 2, métisses indo/maghrébines, enceintes, nous téléphonent de l’avortoir où un oncle pervers les a amenées pour les faire avorter – des séquelles des viols répétés qu’il a commis sur ses deux nièces. Elles avaient notre numéro de téléphone confidentiel d’une copine que nous avions déjà sauvées. (Il s’agit de notre numéro de téléphone mobile utilisé pour SOS MAMANS.) Nous réussissons à les sortir de l’hôpital. On mange ensemble chez MacDo (c’est ce qu’elles aiment, tant pis) pour les restaurer. On leur met des tchadors pour les camoufler, mais où les loger ? Provisoirement chez une amie dans la banlieue parisienne, en attendant une solution miracle du Bon Dieu.
– Quelqu’un nous a demandé : et si l’avortement était interdit un jour en France, vous fermeriez SOS MAMANS ? Bonne question, même si elle est un peu irréaliste pour le moment. Notre réponse : Non ! Car si l’avortement était interdit, combien de jeunes filles et jeunes mamans se suicideraient, manque de la présence d’un Bon Samaritain dans des situations qui leur semblent humainement inextricables et sans espérance ? Donc SOS MAMANS continuerait à aider les femmes enceintes, ce qui prouve que l’avortement n’est qu’une goutte dans une mer de crimes, péchés, manque d’amour, sexualité précoce, divorces, concubinages, comportements haineux, prostitution, esclavage, égoïsme….
Que de drames dans ces ‘familles’ ! Ce qui est merveilleux dans notre travail de sauvetage d’un bébé, c’est que celui-ci est le moteur et le turbo de tout un processus de guérison de cette société malade : autour du bébé la lumière se fait, tout le monde commence à aimer, à se sacrifier, à s’oublier. Et cela fait des flammes, allumant d’autres étincelles qui s’ignorent. Bientôt un brasier ? « L’esprit souffle où il veut », nous a révélé Jésus.
Mercredi 19 novembre 2008
Quant à jeunes Lala 1 et Lala 2 (voir ci-dessus à la date du 12 nov.), nous leur avons finalement trouvé un hébergement définitif, après l’hébergement provisoire d’une semaine sur la Côte d’Azur. Devinez qui les prend ? Eh bien, notre aimable petite dame en Normandie qui, rentrée de l’hôpital avec l’assurance qu’elle a le cancer, a de nouveau signalé qu’elle est prête à accueillir nos petites mamans en détresse.
On ne peut que s’incliner devant une telle charité. Que Dieu soit loué !
Vendredi 21 novembre 2008
Déjà il y a une semaine nous avions rencontrée Ilonka, étudiante hongroise. Elle était défigurée par des coups de poings par son concubin français qui, marié, ne voulait pas du bébé qu’il lui avait conçu. Nous l’avions amenée à l’hôpital pour la soigner. Aujourd’hui : rebelote. Puisque son amant connaît son logement, il est venu lui casser encore la figure, cette fois-ci elle a un bras cassé, et des bleus partout. De nouveau hôpital, soins, et retour. Il faut absolument qu’on lui trouve un logement pour être à l’abri de cette brute de ‘copain’. Petit à petit nous nous faisons une idée de la bassesse de certains hommes, à un degré inimaginable. Il faudrait effectivement un jour créer SOS PAPAS… qui fonctionnerait avec un moyen opérationnel inhabituel : une batte de baseball ! Vous direz : où est le regard chrétien dans cette boutade ? Et nous répondons : est-ce que Jésus Lui-même n’a pas dit de certains : « Je les vomirai » ? Bien sûr, il parlait des tièdes, mais qu’est-ce qu’il aurait dit ces pourris-là ?
Dimanche 30 novembre 2008
Vesna, 20 ans, enceinte. Elle erre dans un jardin public. Du sang rougit son vêtement au niveau de l’épaule, et sa main est enveloppée d’une énorme bande, ce qui nous incite à l’aborder. Elle est serbe et a reçu cette nuit 2 coups de couteaux « en famille », soit dit parce qu’elle est enceinte : 1 dans l’épaule, et l’autre dans la main. Difficile de l’amener vers un hôpital : là-bas ils sont obligés, quand il y a coups de couteau, de contacter la police, et Vesna a terriblement peur d’être ramenée à sa famille. Nous allons donc chez un médecin privé, discret. Il la soigne parfaitement. Nous lui achetons quelques vêtements, quelques tickets de restaurant (MacDo, ce n’est pas cher et c’est ce qu’elles aiment…) et de métro. Après 4 nuits d’hôtel (4 x 35 Euro), en changeant chaque nuit d’hôtel – tellement elle a peur -, nous arrivons à la raisonner et l’amener chez nos amis en Normandie. Tout est maintenant réglé, elle attend tranquillement son bébé.
Vendredi 5 décembre 2008
Nous rencontrons Lubliana, russe de 18 ans arrivée il y a 3 mois en France, enceinte depuis 1 mois, prostituée sous la coupe de 3 hommes dont 2 redoutables Albanais. Elle est morte de peur, et pire : elle a quelque chose comme des contractions, peut-être par angoisse ? Nous l’amenons chez le médecin pour des soins, puis nous l’aidons à fuir en l’envoyant sur la Côte‑d’Azur, d’abord chez une famille expérimentée pour lui permettre de reprendre du souffle et du courage, et ensuite chez une nouvelle dame hébergeuse dans le midi. Tout s’est bien passé. Pourtant il y avait un couac : la camionnette qui devait la transporter vers Biarritz, fut cambriolée pendant la nuit avant le départ de Paris : porte et pare-brise cassés. Nous aidons la famille transporteuse avec 200 € pour aider à réparer les dégâts, et c’est parti. Deo gratias !
Lundi 22 décembre 2008
Mme J.K. (Bretagne) nous écrit ces quelques lignes :
« Je vous expédie un petit chèque pour que vous puissiez continuer votre œuvre auprès des mamans et des enfants en danger. Votre journal de bord montre vos difficultés et leurs difficultés en France et ailleurs. Il y aurait de quoi se décourager, aussi je vous admire beaucoup car vous ne perdez pas courage et je trouve ça formidable et vous en remercie. »
Pourtant, nous sommes parfois tentés de nous décourager, chère Madame, mais il y a des batailles où l’on ne peut reculer. Puisque nous avons maintenant le contact avec les femmes et jeunes filles enceintes en danger d’avortement, reculer signifierait ‘marcher sur les cadavres’, ce qui est impossible à nos équipes. Il n’y a que la fuite vers l’avant, vers la charité toujours plus grande de Jésus, en Le laissant faire à travers nous, s’Il le veut bien. Nous réalisons aussi que nous entrons là dans une sorte de plan d’économie divine : chaque sauvetage est une conversion du mal vers le bien, contrebalancée sûrement quelque part par une âme pieuse et généreuse qui se donne, et obtenue en définitive de la Miséricorde de Dieu par Jésus souffrant sur la croix. Comment reculer ? Mission impossible.
– A côté de tout cela, nous avions pendant ce mois de décembre 12 naissances, donc des bébés sauvés au début de l’année. Voici la liste de ces bébés, accueillis par nos assistantes lors d’une visite à la maternité avec des fleurs, des chocolats, une première peluche et une prime d’accueil de 225 Euros (promis à la maman au moment du sauvetage) : Maria – Izabella – Laure – Lucia – Yuanna – Nicolai – Zoé – Pearl – Ivan – Christian – Carolina – Kristoffer. C’est la formidable prime de joie que nous récoltons après chaque sauvetage d’une maman : au plus tard 9 mois plus tard un bébé naît, tout beau et innocent, avec une petite maman heureuse : comme si la Création recommençait à zéro. Gloria in excelsis Deo !
Mercredi 24 décembre 2008
Notre ‘cadeau’ de Noël ? La pire histoire que nous n’ayons jamais vécue. Une amie infirmière des alentours de Paris nous appelle, et nous fait rencontrer une ‘mère’ – bien française – qui veut vendre l’embryon de sa fille Odile qui a 17 ans. La ‘mère’ nous parle de 5000 Euro à payer si nous voulons libérer le bébé. ‘Libérer’ ?
Une histoire incroyable. Elle est en train de vendre le bébé de sa fille à un vieux anglais, habitant en Angleterre et en France, souffrant de la maladie d’Alzheimer. Il a un projet infernal : il veut, aurait-il dit, avoir en permanence un bébé-médicament à côté de lui, soit pour guérir sa maladie par ‘le cordon ombilical’ à la naissance, soit plus tard par le reste du corps du bébé vivant (?). La fille de 17 ans, contre 5000 Euro payés par l’anglais à la ‘mère terrible’, viendrait loger chez lui, accoucherait du bébé ET L’ABANDONNERAIT POUR TOUJOURS AUPRES DU VIEUX en rentrant chez sa mère – sans le bébé.
Les bras nous tombent. Ici il ne s’agit pas d’un avortement, mais peut-être de pire : d’un bébé spirituellement mort-né, puisque totalement rendu esclave. Le projet pourrait sembler issu des phantasmes d’un vieux malade, mais le ‘prix’ de vente du bébé de 5000 Euro est bien réel, et le départ de la jeune fille vers l’Angleterre imminent. Nous discutons âprement avec cette ‘mère terrible’ qui ne veut pas démordre, ni baisser le prix de ‘libération’ équivalent à la somme convenue avec le vieux. Nous laissons entendre que nous pourrions lui régler 10 mensualités de 500 Euro, et comme preuve nous lui remettons immédiatement les premiers 500 Euro au comptant. La jeune fille, totalement apeurée, arrive à fixer un rendez-vous secret avec nous, en dépit de la surveillance par sa mère. Nous l’aiderons à fuir et à se rendre chez une de nos familles hébergeuses – loin de Paris (et nous oublierons froidement les 9 autres mensualités, une négociation sous contrainte ne valant rien).
- Jusqu’où faut-il que nous suivions nos petites mamans dans leur misère, leur carcan, leur prison ? Jusqu’où nous mèneront les méandres de l’avortement, du mépris ultime du la vie ? Nous nous apercevons de plus en plus que la cause de l’assassinat des bébés N’EST PAS LEURS JEUNES MAMANS, mais très souvent ceux qui sont autour d’elle. Il s’agit donc, pour SOS MAMANS, de sauver aussi bien le bébé que leur maman d’un monde devenu immonde.
- Mais pour l’instant : jubilons ! Un bébé est sauvé, par la grâce d’un Dieu descendu dans une crèche ! Joyeux Noël !
Cher lecteur, chère lectrice,
Vous faites partie de nos donateurs ou coopérants, et nous nous ferons une joie de partager régulièrement avec vous, par le biais des extraits de notre “Journal de bord”, nos joies et nos peines. Ce “Journal” devient un monument de l’espérance, prouvant que le crime de l’avortement peut être vaincu par la charité chrétienne. Nous sommes fiers et heureux de savoir tant de gens (1 000 environ) à nos côtés. Ils font véritablement partie de l’équipe de SOS MAMANS, merci, et en avant ! S.O.S Mamans |
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