Les soldats, au pied de la Vierge, se consacrent officiellement à Notre Dame de Fatima
Après le dimanche festif que nous ont préparé les Philippins, l’effervescence reprend au gymnase, en même temps que deux groupes vont à tour de rôle visiter le village musée de la tribu Blaan.
Imaginez une route tortueuse qui escalade la montagne, entre rizières verdoyantes et palmiers luxuriants. Somptueux. Dans un écrin de feuillage, le village apparaît : quelques maisons montées sur pilotis, un habitat très simple, et un accueil des plus chaleureux. Trois femmes sont là en costume traditionnel. Après un gong, une prière et une danse rituelle, elles nous font entrer dans leur musée : quelques armes, une guitare oblongue, et des tissages faits sur place.
Dans la maison suivante sont exposés leurs métiers à tisser, avec des femmes qui y travaillent pour nous montrer leur fonctionnement : démêlage des fils, installation dans l’ordre sur le métier, puis tissage lui-même d’un joli écossais qui pourrait faire concurrence à de nombreux tartans ! Après cela, il a fallu bien sûr faire honneur à la cuisine locale, et emporter en cadeau ce que nous n’avions pas fini.
C’est l’heure de la classe. Nous allons rencontrer les enfants à l’école, pendant leur cours d’anglais. Cette tribu s’est donné la mission d’entretenir les traditions et les coutumes propres au peuple philippin. Et cela passe par l’enseignement scolaire.
Les enfants sont ravis de la diversion offerte par les visiteurs, une classe nous chante ou plutôt nous claironne un air anglais que l’oreille avertie d’Iris reconnaît ! Et quand elle le chante juste après, personne n’a encore compris que c’est une reprise du chant des enfants ! Mais ils y ont mis tellement de cœur que même les plus difficiles d’entre nous ont été attendris !
Pendant ce temps, le gymnase reprend son activité de ruche, mais le week-end étant passé, il y a moins de monde. Raphaëlle passe du temps avec un enfant de neuf ans obèse, qui fait de l’hypertension. Il est paniqué, en larmes, elle met plus d’un quart d’heure à lui faire un simple test de glycémie. Un homme arrive avec un pied énorme : il s’est blessé à un cactus il y a un an, la plaie s’est infectée. Direction hôpital en urgence, il ne risque rien moins que l’amputation… Les médecins remarquent qu’ils font ici beaucoup de soins auxquels ils ne sont pas confrontés en France, dans la mesure où les problèmes médicaux sont mieux pris en charge, et enrayés avant de devenir trop graves.
Docteur Dickès trouve que les gens sont moins pauvres qu’il y a dix ans, quand la mission avait eu lieu au même endroit. En fait, Asmah, la secrétaire du gouverneur, lui explique qu’il y a dans la province de Sarangani tout un programme pour améliorer le niveau de vie. Elle s’y dévoue elle-même beaucoup, et apprécie d’autant plus notre mission catholique qu’elle correspond exactement aux objectifs qu’elle se fixe. Elle a vu nos prêtres, assisté à nos cérémonies, et toute musulmane qu’elle est, confie au docteur : « Je pense que, sans la spiritualité, il ne peut y avoir de progrès du niveau de vie. »
Rendez-vous maintenant chez notre amie Alexandra, opticienne, qui n’a plus l’ophtalmo avec elle depuis vendredi après-midi. Elle travaille non stop, secondée par Raphaël et Joseph, qui ont parfois du mal à contenter les patients, exigeants sur la qualité esthétique des lunettes. Ils veulent tous en avoir, comme si cela était un accessoire de mode, ou peut-être un signe extérieur de richesse… ? Plus de soixante paires sont distribuées chaque jour. Merci aux nombreux donateurs qui nous fournissent chaque année ! Les yeux bridés semblent développer un astigmatisme horizontal qui touche beaucoup de monde.
Sinon, les problèmes de vue sont courants, mais ils sont traités plus tard que chez nous. Un cas complexe : un enfant s’est fait opérer en 2015 d’un glaucome à chaque œil, mais l’un des deux ne s’est pas résorbé, son œil gauche est tout boursouflé et bien sûr ne voit rien. Quant au droit, il révèle une forte myopie. Sa vue baissait tellement que ses parents l’ont considéré comme aveugle, et lui ont même appris le Braille. Et là, miracle : la fée Alexandra lui met des lunettes sur le nez, il VOIT et nomme un stylo, un verre, un téléphone ! Il reconnaît des objets qu’il ne voyait plus, c’est comme un paradis perdu auquel il peut de nouveau accéder.
Tout le monde participe à ce moment de joie, c’est cela aussi l’esprit d’entraide chaleureuse qui existe à la mission !
Jeanne de Vençay, envoyée spéciale de La Porte Latine aux Philippines
Suite des reportages de la Mission Acim Asia 2017
11° Opération Rosa Mystica sur l’île de Mindanao – N° 07 : mardi 21 février 2017
11° Opération Rosa Mystica sur l’île de Mindanao – N° 08, fin de la mission 2017
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