Une partie des bénévoles de Rosa Mystica 2017
Avant de vous raconter la suite des opérations, voici une liste rapide des différentes nationalités représentées à la mission : beaucoup de Philippins et de Français comme chaque année ; cinq Américaines venues à la suite de notre intrépide Christina ; une Canadienne qui s’est promis de rentrer au Québec sans avoir été contaminée par l’accent français ; trois Allemandes et une Autrichienne, rigoureusement efficaces, mais un peu perturbées au début par l’organisation « à la philippine », si éloignée du modèle germanique ; une Belge, quelques Suisses, un séminariste d’Australie ; sans oublier plusieurs asiatiques venus de Chine, du Cambodge, du Vietnam et de Malaisie. Soit quatre continents et treize pays réunis pour la bonne cause. Rendons-leur hommage pour leur mobilisation et leur dévouement ! Et bravo au docteur Dickès qui a su donner une telle ampleur à la mission depuis dix ans !
Aujourd’hui donc, chacun reprend son poste vers 8h30. Devant le gymnase, il y a déjà deux cents personnes. La première étape est l’enregistrement, pour prendre les coordonnées de chacun, leur poids, leur taille, leur tension si besoin, et juger du mal à soigner ; ensuite, nos volontaires devenus agents de circulation répartissent les gens par zone, selon le médecin qu’ils vont aller consulter.
Et là commence une longue attente, occupée par les Sœurs qui enseignent le catéchisme et font colorier les enfants. Quand le médecin –généraliste, pédiatre, dentiste, ophtalmo- a été consulté, recommence l’attente devant la pharmacie.
Depuis des années, Brigitte supervise celle des adultes avec efficacité, aidée par son équipe de préparatrices. Une chose est de traiter tranquillement une ordonnance dans l’arrière-boutique d’une pharmacie propre et silencieuse ; une autre chose est de voir défiler les prescriptions à raison d’environ dix par heure, et de ne pas se tromper dans les comptes de ml, de gouttes ou de demi-comprimés au milieu d’un gymnase sonore et plein d’enfants sautillants. Cela tient de la prouesse sportive et intellectuelle !
En parallèle, la pharmacie des enfants a également un rendement incroyable : en plus des médicaments spécifiques, presque chaque enfant repart avec plusieurs boîtes de vitamines, histoire de pallier la mauvaise alimentation pendant quelques semaines. Pour occuper les grappes d’enfants qui attendent, Anne-Maëlle et Virginie deviennent maquilleuses professionnelles : les petits minois philippins se transforment en chats, souris, papillons, clowns, et drapeaux franco-philippins ! Quelques patients, plus gravement atteints, passent au « refferal » avant de partir, où ils sont inscrits pour des examens ou des soins à l’hôpital ; ils devront donc revenir faire le point dans quelques jours.
Entre deux attentes, les prêtres bénissent les malades et leur imposent le scapulaire. Monsieur l’abbé Jacques Péron fait usage de ses flûtes magiques pour attirer les enfants : ils s’approchent d’abord timidement puis applaudissent et sautent de joie en reconnaissant l’hymne philippin ! Les cœurs sont gagnés, le chemin est ouvert pour enseigner les âmes.
Nous sommes tous les ans émerveillés par la docilité des Philippins à recevoir la bonne parole : ils prient, se mettent à genoux, et apprennent volontiers les prières. Les prêtres leur donnent systématiquement la médaille miraculeuse. Ils ont été les instruments, et laissent désormais la Sainte Vierge agir !
Les médecins notent aujourd’hui un cas de tuberculose, une personne gravement brûlée dont la peau est bien abîmée, une autre qui a une plaie douloureuse et infectée : le médecin en retire des cailloux ! Beaucoup ont de l’hypertension, sans doute à cause de leur alimentation déséquilibrée. Une femme a un goitre de grosse taille qu’elle n’a jamais voulu faire soigner. Peur ? Insouciance ? Pauvreté ? Elle nous explique son histoire : mère de six enfants, elle a le souci de bien s’en occuper, de les nourrir décemment, mais son mari parti à la pêche a été tué par des pirates… Quand son goitre s’est formé, elle n’a jamais envisagé de soins, voulant garder pour ses enfants le peu d’argent qu’elle avait.
Autre cas douloureux : un enfant de trois ans ne pèse que six kilos, sa maman nous dit qu’il vomit tout ce qu’il mange. En fait, il a une tumeur à l’œil, ce doit être un cancer déjà bien avancé. Il est envoyé d’urgence à l’hôpital pour se faire opérer, la mission financera tous les frais. Il est toujours délicat de décider qui « mérite » de se faire opérer ou non : les finances d’Acim-Asia ne sont pas inépuisables, il faut donc en disposer avec une charité qui reste raisonnable.
A peu près quatre cents patients sont venus aujourd’hui, espérons qu’ils rentrent chez eux le cœur rempli d’espoir !
Sophie Challan Belval, envoyée spéciale de La Porte Latine aux Philippines.
Suite des reportages de la Mission Acim Asia 2017
11° Opération Rosa Mystica sur l’île de Mindanao – N° 04 : vendredi 17 février 2017
11° Opération Rosa Mystica sur l’île de Mindanao – N° 05 : samedi 18 février 2017
11° Opération Rosa Mystica sur l’île de Mindanao – N° 06 : lundi 20 février 2017
11° Opération Rosa Mystica sur l’île de Mindanao – N° 07 : mardi 21 février 2017
11° Opération Rosa Mystica sur l’île de Mindanao – N° 08, fin de la mission 2017
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