Vendredi 24 janvier 2014
Cette nuit deux volontaires sont déjà obligées de repartir en raison des difficultés de transport. Elles pleurent à chaudes larmes, c’est le lot de tous ceux qui quittent les Philippines. Pourquoi ? Pleurs de tristesse de quitter ce pays qu’ils ont appris à aimer ; pour les Philippins eux-mêmes qui par leur gentillesse, leur sourire, leur gaité, trouvent encore dans l’adversité le moyen de se réjouir de petits détails, d’un petit geste d’affection à leur égard, d’un petit mot d’amitié.
Il faut dire aussi que par tempérament, les Philippins sont extrêmement hospitaliers. Ils sont capables de se priver pendant des jours pour vous accueillir. Et ceci sans arrière-pensées. « Je te donne, tu me rends ! » C’est leur faire injure que de raisonner de cette manière que l’on pourrait qualifier de mercantile et qui malheureusement devient de plus en plus universelle. « La charité de plusieurs se refroidira », a prédit Notre Seigneur. Spontanément ce peuple a gardé le sens chrétien de l’entraide, ce qui dans les circonstances dramatiques qu’il vit, est admirable.
Ce sens de la reconnaissance se traduit au fil de nos rencontres. Nous étions neuf à arriver à la douane d’Iloilo. La douanière, une femme de 55 ans, faisait son travail avec conscience, notamment en demandant à ceux qui arrivaient les raisons de leur séjour au pays. Je passe toujours en premier dans la mesure où certains d’entre nous ne parlent pas l’anglais. La douanière me demande à quoi correspond notre voyage. Je lui explique que nous avons une mission médicale régulière ; chaque année nous allons dans un endroit différent, et étant donné les circonstances, nous partons vers Tacloban, la ville sinistrée. Elle fait passer tout notre petit monde sans contrôle, avec un grand sourire. Je la remercie et elle me lance : « God bless you ! I will pray for you. Dieu vous bénisse, je prierai pour vous. »
Les Philippins laissent volontiers les affaires importantes aux femmes. Il y a là une forme de matriarcat, mais autant les hommes sont renfermés, autant les femmes sont volubiles et racontent volontiers leur vie privée tout autant que de vous demander la vôtre. Surtout elles s’amusent d’un rien notamment quand on essaie de communiquer avec leur progéniture qui tourne autour, et aussi dans les conversations les plus courantes. Les difficultés du langage créent des gags extraordinaires déclenchant des fou-rire en raison des qui-pro-quo. Une jeune patiente arrive. Elle se prénomme Aïda, ce qui évoque évidemment pour nous les fameuses trompettes de Verdi. Je me mets à mirlitonner à partir de cet air bien connu. Bien sûr, en mettant les mains en trompette. Elle de protester en disant : « I dont drink, je ne bois pas ! » On essaie de s’expliquer, elle comprend mal quand je lui parle d’opéra. Et alors elle proteste en disant qu’elle ne voulait pas d’opération ! Fou-rire mutuel.
Nous devons garder une attention soutenue, mais ce genre d’anecdote nous aide à supporter notre effort et à prendre en charge les cas beaucoup plus graves que ceux d’un simple mal de cou dont souffrait Aïda.
La troisième vidéo de Rosa Mystica 2014 : Le Dr Dickès nous donne des nouvelles de la 8è mission Rosa Mystica aux Philippines [03′ 52″]
Produit et réalisé pour La Porte Latine, le site officiel du district de France
de la FSSPX, par Jean-Paul et Jacques Buffet.
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