Dernier jour de mission, mais pas des moindres en terme d’aventure ! Le trajet commence normalement sur les routes de montagne qui nous sont devenues familières, avec brusques accélérations et freinages, doublements par la droite s’il y a déjà quelqu’un à gauche, et par la gauche quand le chauffeur ne voit personne en face, notamment en plein virage… Après 1H30 sur ce mode, les vans s’arrêtent en bas d’un chemin rocailleux, et les troupes sont priées de monter dans les camions de l’armée, seuls capables de gravir l’espèce de piste qui s’allonge devant nous.
Les Philippins nous conseillent de rester debout et de nous accrocher aux barres métalliques de l’engin. Dès que quelqu’un crie « Down ! », il faut vite se pencher pour ne pas se prendre une branche en pleine figure. Entre deux secousses, nous profitons du paysage somptueux qui nous entoure. Aucune habitation pendant toute la montée, jusqu’au moment où, dans une échancrure des arbres, nous débouchons sur un petit village de montagne, plein de fleurs et de couleurs. D’un côté du chemin s’alignent les maisons en bois, et de l’autre, ce sont les bâtiments de l’école.
Recommence alors le rituel de chaque matin : l’effervescence de l’installation, sous les yeux étonnés et parfois suspicieux des habitants. Chacun découvre l’abri qui va servir de pharmacie, de cabinet de consultation ou de salle d’opération. Les enregistrements et prises des constantes commencent rapidement, puis chaque patient va attendre où il faut pour consulter.
Une jeune femme demande au docteur Ana de venir voir sa mère : elle l’amène dans une cabane et lui montre une vieille femme attachée, et isolée derrière un rideau. Ana est horrifiée ! En fait, cette dame semble avoir la maladie d’Alzheimer, elle était violente et injurieuse avec ses proches, alors il a été convenu de l’attacher dans un coin pour avoir la paix, sachant que dans ce village perdu, personne n’a de solution à proposer pour ce genre de mal. Les abbés vont doucement lui parler et lisent la gratitude sur son visage ; il est question de trouver un centre où l’envoyer pour qu’elle soit traitée plus décemment.
Nous avons la messe dans la plus grande classe du village, avec, en guise de tableaux pieux, les consignes en cas de tremblement de terre, et la théorie du genre… Father Tim fait venir les enfants qui semblent avoir un minimum de pratique religieuse. Ils se tiennent sages et attentifs, tellement étonnés de cette journée hors du temps qu’ils sont en train de vivre grâce à nous.
Et puis ce sont les premiers adieux. Quelques volontaires doivent rentrer au pays, tandis que les autres restent pour la traditionnelle soirée de Thanksgiving, et la journée de vacances dans un « resort » en bord de mer. Un peu de nostalgie flotte dans l’air, après la semaine fabuleuse qui a créé de nouveaux liens entre nous.
Voici le témoignage de Delphine, nouvelle volontaire venue de Suisse : « L’ambiance entre volontaires est incroyable ! Nous sommes de tous les âges, d’horizons très différents, mais il y a une véritable proximité entre nous, qui vient du but élevé que nous avons en commun pendant cette semaine de mission. Bien sûr, j’ai hâte de revenir ! »
Merci, chers lecteurs, de nous avoir suivis cette année encore. Combien de personnes soignées, encouragées, confessées, converties, grâce à votre soutien matériel ou spirituel !
Les Philippins vous en sont reconnaissants et nous savons qu’ils prient régulièrement pour leurs bienfaiteurs. SALAMAT PÔ !
Sources : Rosa Mystica 2020 /Jeanne de Vençay
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