Mars 2012 – La FSSPX lance la construction de l’église Saint-​Emilien à Nantes

Chers amis, chers fidèles,

L’Hermine n° 34 – Construction de l’ÉgliseTélécharger

Vous dévoi­ler ce que sera la future église de Nantes est une véri­table joie. En quelques pages et beau­coup d’i­mages, voi­ci donc le pro­jet tel que dépo­sé en mai­rie après plu­sieurs mois de tra­vail, pour obten­tion du per­mis de construire. Par là même, c’est éga­le­ment une grande inten­tion de prière que je vous confie : invo­quez les anges gar­diens de cha­cun des employés qui auront à se pro­non­cer sur ce per­mis de construire, afin que nous l’ob­te­nions sans dif­fi­cul­tés sup­plé­men­taires. Réponse en juin…

Après mures réflexions et consul­ta­tions, il a été déci­dé de mettre cette église sous le patro­nage de saint Emilien, évêque de Nantes : c’est à lui qu’elle sera consa­crée. Au vu de sa vie, vous sau­rez en décou­vrir de nom­breuses raisons.

Emilien fut choi­si comme évêque de Nantes au moment où les Sarrasins fran­chis­saient les Pyrénées pour étendre l’is­lam en nos contrées. Après avoir rava­gé le sud de la France, ils s’a­van­cèrent jus­qu’en Bourgogne, où ils firent le siège de l’an­tique ville d’Autun. C’était sept ans avant la bataille de Poitiers. Ne pou­vant res­ter indif­fé­rent aux maux que souf­frait sa sainte mère l’Eglise, Emilien convo­qua en sa cathé­drale tous les hommes dési­reux de prendre les armes pour la défense de la foi et, après avoir pour eux célé­bré le saint sacri­fice, par­tit à leur tête. Une pre­mière vic­toire libé­ra la ville mena­cée, puis deux nou-​veaux suc­cès mili­taires per­mirent de repous­ser les musul­mans. Mais voi­ci qu’un nou­veau corps d’ar­mée omeyyade fon­dit sur les hommes dont Emilien était l’âme et, en ce 22 août 725, tous bien­tôt périrent, notre saint évêque à leur tête. Transpercé de flèches et de lances, il fut fina­le­ment déca­pi­té avant d’être ense­ve­li en ce lieu qui depuis porte son nom, le petit vil­lage de Saint Emiland.

Aussitôt véné­ré en Bourgogne, notre saint fut mécon­nu de son dio­cèse d’o­ri­gine jus­qu’en ce 19ème siècle, où règne en France une belle pagaille litur­gique, triste fruit du gal­li­ca­nisme. L’évêque d’a­lors, Mgr Alexandre Jaquemet, mar­cha réso­lu­ment à la suite de Dom Guéranger pour le réta­blis­se­ment de l’an­tique litur­gie romaine en son dio­cèse, et les recherches effec­tuées à cette occa­sion firent redé­cou­vrir ce saint nan­tais, bien­tôt réin­tro­duit dans la calen­drier litur­gique avec la béné­dic­tion de Pie IX.

Restait à obte­nir du dio­cèse d’Autun quelques reliques du saint, ce qui fut obte­nu après deux ans de trac­ta­tions en rai­son de l’at­ta­che­ment de la popu­la­tion de Saint-​Emiland à son saint. La trans­la­tion des reliques fut l’oc­ca­sion d’une triom­phale pro­ces­sion, le 6 novembre 1859. Au témoi­gnage de beau­coup, cette pro­ces­sion fera naître chez nombre de nan­tais le désir de se dévouer à la cause de l’Eglise si bien que, quelques mois plus tard, beau­coup mar­che­ront à la suite du géné­ral de Lamoricière pour s’en­ga­ger au ser­vice de la papau­té dans les zouaves pon­ti­fi­caux. Cela fit dire au Cardinal Richard, vicaire géné­ral de Nantes avant d’être arche­vêque de Paris, que « le dévoue­ment pour la cause de l’Eglise est la grâce que Dieu a atta­chée au culte de ce saint ».

Bientôt pour­tant une nou­velle tour­mente, entre autres litur­gique, s’a­bat­tit sur saint Emilien : en 1967, Mgr Michel Vial l’ex­clut du calen­drier dio­cé­sain. Mais l’his­toire a ses revanches.

Sous peu, notre saint aura l’é­glise qu’il n’a­vait pas encore eu à Nantes, lui dont la fête était fixée au 3 sep­tembre, jour où l’Eglise célèbre saint Pie X.

Abbé P. de LA ROCQUE

Source : L’Hermine n° 34 de mars 2012