A Ars, « pas de prédication même petite »

En pèle­ri­nage à Ars, les fidèles de Marlieux ont ren­con­tré quelques dif­fi­cul­tés pour prier le saint Curé.

Le dimanche 25 sep­tembre, les fidèles des cha­pelles des­ser­vies par les prêtres de l’École Saint-​Jean-​Bosco étaient invi­tés à par­ti­ci­per à un pèle­ri­nage à Ars pour y hono­rer le saint Curé et obte­nir du Ciel les grâces pour sanc­ti­fier cette nou­velle année scolaire.

Les plus cou­ra­geux assis­tèrent à la messe de 8 heures à Marlieux et, après un rapide mais consis­tant petit-​déjeuner, se mirent en marche sous la pluie pour par­cou­rir la bonne ving­taine de kilo­mètres nous sépa­rant d’Ars. Le Frère Maximin-​Marie diri­geait les prières pen­dant que l’abbé Girod était dis­po­nible pour des confes­sions. A la sor­tie de Marlieux, nous pas­sâmes sous l’église de Notre-​Dame de Beaumont, sanc­tuaire connu car la sainte Vierge y a plu­sieurs fois accor­dé la grâce de la résur­rec­tion d’un enfant mort sans bap­tême afin qu’il puisse rece­voir le sacre­ment qui ouvre les portes du Ciel. Ce fut dans cette antique église que le curé d’Ars célé­bra la messe le 19 sep­tembre 1843 lors de sa pre­mière « fuite » et qu’il com­prit que le Bon Dieu ne vou­lait pas qu’il quitte sa paroisse.

La halte du déjeu­ner se fit à Sainte-​Olive. Plusieurs pèle­rins nous rejoi­gnirent pour les der­niers kilo­mètres. Nous arri­vâmes à Ars vers 16h30. Le Recteur nous avait accor­dé la per­mis­sion de finir notre pèle­ri­nage dans la basi­lique par un temps de prière mais en nous inter­di­sant la moindre « pré­di­ca­tion même petite à l’intérieur de la Basilique ». Nous nous ras­sem­blâmes donc sur les gra­dins qui accueillent les pèle­rins à l’extérieur devant le maga­sin du sanc­tuaire. Un prêtre de l’école y com­men­ça sa pré­di­ca­tion devant envi­ron 120 de nos fidèles, dont de nom­breux enfants. Il cita les pro­pos récents de Mgr Schneider sur la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, pro­pos mani­fes­tant que nous sommes par­fai­te­ment catholiques.

Une reli­gieuse du sanc­tuaire, enten­dant ses pro­pos, se hâta de pré­ve­nir le Recteur qui fort heu­reu­se­ment n’était pas loin. Et celui de se rendre en urgence auprès du pré­di­ca­teur pour faire ces­ser immé­dia­te­ment ces pro­pos scan­da­leux. Il nous inti­ma l’ordre d’arrêter cette pré­di­ca­tion. Les prêtres de Marlieux essayèrent d’apprendre de lui ce que ces pro­pos d’un évêque auxi­liaire en fonc­tion dans l’Église offi­cielle avaient d’offensant. Le Recteur se conten­ta de répé­ter qu’il jugeait ces pro­pos « inap­pro­priés » et qu’il nous inter­di­sait une telle pré­di­ca­tion dans les limites du sanc­tuaire d’Ars. Nous nous exé­cu­tâmes : les fidèles se ren­dirent sur une place publique un peu plus loin et la pré­di­ca­tion put reprendre.

Après cette pré­di­ca­tion, à l’heure vou­lue, nous entrâmes dans la basi­lique pour y réci­ter les lita­nies de saint Jean-​Marie Vianney et y chan­ter un can­tique à la sainte Vierge. Le sacris­tain très aima­ble­ment four­nit un micro à l’abbé Girod pour cette prière sans « pré­di­ca­tion même petite ». Les fidèles purent ensuite prier indi­vi­duel­le­ment et confier leurs inten­tions par­ti­cu­lières devant la châsse conte­nant le corps intact du saint Curé.

Alors que l’abbé Girod sor­tait, le Recteur, témoin sour­cilleux de ce temps de prière, lui repro­cha d’avoir uti­li­sé le micro qu’on lui avait four­ni. Pour lui, l’autorisation por­tait sur un temps de prière per­son­nelle et silen­cieuse. Nous avions donc enfreint les ordres. Une per­mis­sion avait pour­tant été don­née de « prendre un temps de prière et chan­ter », avec cette pré­ci­sion déjà men­tion­née : « il ne sera pas pos­sible de faire une pré­di­ca­tion même petite à l’intérieur de la Basilique ». Pourquoi cette mes­qui­ne­rie des auto­ri­tés du sanc­tuaire ? Serait-​ce qu’à Ars, a prio­ri, tous les coups sont per­mis contre les traditionalistes ?

Source : Ecole Saint-​Jean-​Bosco à Marlieux