C’est dans une salle archi-comble de près de 900 personnes que s’est déroulée la manifestation
de samedi au cours de laquelle de nombreux témoignages (cf. infra) ont fait revivre la (re)prise
de Saint-Nicolas-du-Chardonnet en février 1977.…
Discours d’ouverture par l’abbé Xavier Beauvais, curé de Saint-Nicolas
Excellence, M. le 1er Assistant, M. le Supérieur de District, chers confrères, chers amis,
Vous êtes très nombreux à avoir répondu à l’invitation du clergé de Saint-Nicolas de fêter cet anniversaire, les 30 ans de la résurrection du culte catholique à Paris, dans une église parisienne, celle que l’on a longtemps appelée « le phare de la Tradition ».
Mgr Etchegarray dans sa revue diocésaine écrivait le 23 janvier 1977 « les mosquées font cruellement défaut en France ». Un mois plus tard réponse lui était donnée…:
« Les églises catholiques où se célèbrent le culte catholique, où s’enseignent la doctrine catholique, où coulent les sources de la grâce, font cruellement défaut » . Réduits aux catacombes de la salle wagram, les « croisés de la Tradition », « ces parias de la foi », rentraient triomphalement dans Saint-Nicolas-du-Chardonnet !
« C’est toujours au moment des épreuves, disait Mgr Lefebvre, de l’obscurité la plus profonde que luit l’étoile, que surgit la nuée lumineuse, que se lèvent des géants de la foi qui restaurent le royaume de Notre Seigneur. »
Ainsi, ces géants de la foi, Mgr Ducaud-Bourget, M. l’abbé Coache, M. l’abbé Serralda, se sont levés, et vous, les laïcs, vous les avez suivis ! Alors que l’Eglise poursuivait sa course folle d’ouverture au monde en nous fermant les églises, une église à Paris s’ouvrait ce jour-là à Dieu, et s’y engouffrèrent non pas les fumées de Satan mais celles de l’encens du Saint Sacrifice de la Messe. Une église promise à la célébrité historique pour avoir symbolisé un des plus douloureux moments de l’histoire de l’Eglise ouvrait ses portes à tant de catholiques désemparés, rejetés, méprisés. L’occupation de St-Nicolas concrétisait la réclamation d’un droit légitime : obtenir une église pour y célébrer la messe de toujours, celle pour laquelle ont été construites nos églises et nos cathédrales !
Qu’il me soit alors permis ici de saluer les nombreux parents de prêtres que j’ai tenu à mettre à l’honneur aux tables d’honneur ; qu’il me soit permis de rappeler la mémoire et inviter à la prière pour M. l’abbé Marchal, M. l’abbé Basire et M. l’abbé Van Es dont la vie sacerdotale fut grandement mêlée à Saint-Nicolas.
Qu’il me soit permis de saluer ceux de la 1ère garde et leur chef disparu, M. Philippe Duchet, ainsi que ceux de la 2ème et leur chef disparu, M. de Milleville.
Qu’il me soit permis enfin de vous saluer tous, tous ceux qui depuis 30 ans et plus, dans une fidélité sans faille à l’Eglise de toujours, mènent le combat aux côtés de la Fraternité Sacerdotale saint-Pie X.
« Que le seigneur nous accorde dans l’épaisseur de la nuit, écrivait le Père Calmel en 1970, de demeurer fidèles à la lumière, de continuer la résistance, d’assurer la transmission de la foi et des sacrements de la foi. »
Il est toujours temps de secouer « la majorité silencieuse », le troupeau de tous ces jeunes conscients, peut-être, de la nécessité d’une action mais qui, par faiblesse, manque d’intérêt pour les plus belles causes, et qui, par lâcheté, répugnent à s’engager. Voilà aussi la raison d’un tel anniversaire fêté comme nous souhaitons le fêter !
Quand on aime, on se bat, et même si le combat semble parfois perdu d’avance, il vaut la peine d’être soutenu car c’est pour Notre Seigneur Jésus Christ que l’on se bat. Il faut savoir se compromettre ! Un des dangers les plus mortels à notre jeunesse aujourd’hui, c’est peut-être une sorte de scepticisme, de fatalisme, d’un abandon facile au sens de l’histoire. Une des tentations mortelles de toute une jeunesse aujourd’hui n’est-elle pas celle de ce personnage de Dostoiewski qui se suicide parce qu’il ne voit pas à quoi employer ses forces ? Or, quand on aime, on se bat !
Plaise à Dieu, à la Très Sainte Vierge Marie vouloir nous octroyer la fidélité jusqu’à la fin et disons aujourd’hui ce que Robert Brasillach écrivait un jour face à la débâcle de sa génération et l’évanouissement de ses rêves :
« Que nous importent les déroutes, nous aurons bien d’autres matins, je sais que déjà nous écoute, demain. »
Demain, Saint-Nicolas, comme hier, ce sera une fontaine de vie divine à laquelle ont puisé et puiseront tant d’âmes. J’en veux pour preuve cette belle lettre de Maître X.…, notaire, Docteur en droit, reçue le 9 février et qui témoigne de ce qu’une multitude d’entre vous aurait pu exprimer :
« Arrière petit neveu de Louis Bertrand de l’Académie Française, comme j’aurais aimé être parmi vous, vos prêtres et tous les fidèles en ectte occasion[…]. Je serai auprès de ma mère de 98 ans[…]. Pourtant il y a trente ans, je suis venu à Saint-Nicolas. L’église venait d’être prise 3 jours avant. Quel souvenir ! Ancien enfant de choeur (en rouge et surplis blanc) moi qui ne pratiquais plus depuis 20 ans, j’y ai assité à deux messe de suite, tant j’avais soif de la messe de toujours dont c’était la résurrection[…]. Quel bonheur ! Venu exercer en banlieue pariesienne, votre église devint, et est toujours, mon église, ma paroisse. Depuis 1977 j’ai participé, je crois, à tous les combats de la Tradition catholique. En cet anniversaire, une pensée émue va vers vous, vos confrères qui vous ont précédé, tous m’ont redonné la foi de mon enfance, l’ont fortifiée. Quelle reconnaissance je leur ai ! Et comme ma religion retrouvée m’a aidé dans les difficultésde la vie à alquelle elle a donné un sens ! Oui, vive Saint-Nicolas et « ad multos annos ». »
Voilà, c’est cela St-Nicolas-du-Chardonnet. Merci et bon appêtit !
Xavier Beauvais †
Intervention de l’abbé de Cacqueray, Supérieur du District de France
A la française !
Le 27 février 1977, Monseigneur Lefebvre ne se trouvait pas présent lors d’une des plus importantes victoires de la Tradition menée sur le pavé parisien, celle de la délivrance de Saint-Nicolas-du-Chardonnet.
Tout banalement, il voyageait en Allemagne tandis que ses fantassins français s’occupaient de mener l’une des plus belles reconquêtes de l’épopée traditionaliste.
Cependant, bien qu’il ne fût pas physiquement présent, bien que l’initiative eût été lancée sans qu’il en fût même averti, il est bon de rappeler aujourd’hui comment cette jolie prise se situe dans un élan dont l’impulsion lui revient.
Il est vrai que la résistance et le courage de nombreux prêtres en France et dans le monde, de beaucoup de fidèles catholiques avec eux, avant même la fondation de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X par Monseigneur Lefebvre, ont permis la survie de la messe en de nombreux pays. Leur fidélité et leur acharnement ont de même été décisifs pour l’implantation de la Tradition. Nous devons nos hommages à ces hommes vaillants qui ont largement fait le lit de la Fraternité et nous appelons de nos vœux le livre qui contera leurs mérites.
Mais la divine surprise que tous espéraient, la principale demande adressée au Ciel par les prières des survivants était de voir un évêque se lever et prendre la tête de leur combat. Ils le savaient : seule cette présence épiscopale leur serait un gage de pérennité.
On dit que les Vendéens, pour décider Charrette à accepter de prendre leur commandement, avaient dû aller le tirer par les pieds de sa cachette- son lit sous lequel il s’était réfugié- et délicatement placer le canon d’un pistolet sur sa tempe pour hâter son adhésion. A notre connaissance, les séminaristes désemparés qui vinrent trouver l’ancien Supérieur Général des Pères du Saint-Esprit n’eurent pas à employer de tels moyens. Monseigneur Lefebvre les vit venir à lui mais ne se cacha pas sous son lit. Il écouta leur désarroi, pria et se détermina sans retour vers cette grande bataille qui allait le happer pour le restant de ses jours.
Il est certain que sa venue, auréolée de tout l’immense prestige déjà attaché à sa personne, suffit pour communiquer à la résistance catholique un souffle d’une puissance incomparablement nouvelle. Le réconfort et l’espérance que Monseigneur Lefebvre apporta par sa présence et par son action à cette première armée qui s’était levée furent décisifs pour la tournure prise par les événements, leur résonance mondiale ainsi que l’union et l’affermissement des âmes qui en résulta. Quoiqu’il s’en défendît, il devint le chef incontesté de la réaction catholique opposée aux réformes.
La fondation du séminaire d’Ecône, l’afflux des séminaristes, l’apparition des premiers jeunes prêtres venus rejoindre leurs anciens, l’admirable déclaration de 1974, si ferme et si lumineuse dans son expression, accentuaient l’espérance, décuplaient l’énergie et favorisaient une immense germination d’initiatives et d’audaces généreuses.
Cependant, jusqu’aux ordinations du 29 juin 1976, il n’était pas encore publiquement manifesté que l’évêque, sur la tempe duquel les nouveaux Vendéens n’avaient pas eu à poser le canon d’un pistolet, ne tremblerait pas devant les canons autrement plus meurtriers que Rome menaçait de diriger contre lui.Ce ne fut justement qu’au moment de ces ordinations sacerdotales et de l’été chaud que fut révélé à la face du monde sa détermination : Monseigneur Lefebvre avait bien pris la mesure du combat et sa gravité lui était apparue telle qu’elle permettait et lui faisait même un devoir de passer résolument outre l’utilisation des lois contre la Foi.
Son enjambement résolu des canons déchaîna l’enthousiasme des âmes les plus ardentes de cette mêlée. L’été fut chaud ; « les traditionalistes » rentrèrent de leurs vacances galvanisés. N’était-ce pas pour eux finalement que Monseigneur Lefebvre avait subi les premières foudres romaines ? Ne leur montrait-il pas, par son exemple, que cette lutte méritait bien que l’on reçoive beaucoup de horions et que l’on en rende quelques-uns ? Le durcissement de la bataille apparu à travers le refus par le pape Paul VI de la cérémonie du 29 juin et l’inflexible résolution de Monseigneur Lefebvre d’ordonner quand même ses prêtres leur donnait une caution prestigieuse, des idées et des ailes .
Avouons que pour les Français, jamais mécontents de taquiner un peu les lois, il n’en fallait pas plus. L’été avait été chaud grâce au courage d’un évêque catholique, français de surcroît ? Ils se promirent les uns aux autres que l’hiver ne serait pas froid non plus, qu’ils ne permettraient certes pas que Monseigneur Lefebvre fût longtemps laissé dans l’isolement des premières sanctions qui l ‘avaient frappé.
Et c’est bien dans cette ambiance que s’est déroulée la journée du 27 II 1977 où eut lieu la restitution d’une église à la messe de toujours. Cette prise de Saint-Nicolas qui brava l’évêché, n’a été en réalité que le corollaire parisien, tout de suite après l’été chaud, de la cérémonie interdite de transmission du sacerdoce éternel à Ecône, la réponse des brebis à leur berger pour l’assurer qu’ils avaient bien compris son message, l’affirmation de leur profonde adhésion à sa pensée.
C’est parce que lui, le premier, avait franchi le Rubicon en une procession qui descendait du séminaire à la tente des ordinations que les catholiques comprirent qu’ils pouvaient désormais passer le leur en une autre procession qui les conduisit de la Mutualité à Saint-Nicolas. Ils s’y croyaient peut-être même engagés par l’honneur pour signaler à l’archevêque la correspondance de leur détermination avec la sienne. N’aurait-il pas été indécent de le laisser tout seul sur le ban des maudits ? Les catholiques n’ont pas mis deux saisons à s’en apercevoir et à se précipiter, au mépris des sanctions, pour l’y rejoindre.
Qui a donc parlé de brutalité ? Je trouve au contraire cette foule du 27 II 1977 d’une exquise délicatesse, toute de reconnaissance et d’affection vis-à-vis de son prélat. Jusqu’au papier-cadeau qui n’a pas été oublié pour que cette prise lui reste une surprise !
Voilà pourquoi, à l’occasion de cet anniversaire, nous ne disons pas seulement merci à nos anciens, à Monseigneur Ducaud-Bourget, à Monsieur l’abbé Coache et à tous ceux qui furent présents à la restitution de Saint-Nicolas au culte catholique mais également à Monseigneur Lefebvre ! Cher Monseigneur, pouvait-on, en réalité, faire moins pour vous après l’exemple que vous nous aviez donné ?
Abbé Régis de Cacqueray †
Intervention de Monsieur Francis Vaillant
Excellence, Messieurs les Abbés, mes T.R. Pères, Mesdames, Messieurs et Chers Amis,
Je ne pense pas être le plus qualifié pour parler aujourd’hui, d’autres plus dignes et plus anciens sont plus à même d’évoquer leurs souvenirs, aussi j’essaierai de le faire le plus modestement possible.
Parisien de longue date, quoiqu’actuellement Versaillais, j’ai été, presque depuis l’origine, un paroissien assidu et demeure toujours, malgré mon soutien actif à la Chapelle Notre-Dame de l’Espérance, un paroissien non pas d’occasion, mais de toutes les occasions de St Nicolas du Chardonnet. Ce témoignage que j’apporte, en 30 ans, des centaines, des milliers de familles peuvent y apporter le leur, dans les mêmes termes, ressemblant de près ou de loin aux mêmes intérêts et aux mêmes convictions, je ne représente que l’une d’entre elles.
Des liens étroits lient notre famille à St Nicolas depuis 30 ans, des enfants baptisés, tous mes garçons y ont appris et servi la messe, la plupart y ont été confirmés par Mgr Marcel Lefebvre, un fils né en mars 1977, « génération St Nicolas », prêtre de la Fraternité St Pie X, y a célébré sa Première Messe solennelle, une de mes filles s’y est mariée l’an dernier, enfin mes enfants grossissent les rangs des nouveaux paroissiens et prennent le relai, autant de preuves d’attachement à cette miraculeuse paroisse parisienne de la Tradition catholique.
Miracle il y a 30 ans et tout aussi grand miracle de continuer d’exister depuis 30 ans ! Tous les éléments majeurs qui s’y sont déroulés, avec mon épouse et nos enfants, nous y sommes accourus en témoins, en passant par toutes les péripéties d’occupation ou de cérémonies commémoratives, messes pontificales, arrivées ou départs de prêtres, processions du 15 août ou de la Fête Dieu, kermesses, manifestations et célébrations diverses, l’ordination d’un prêtre et jusqu’à l’abjuration cet été des suédois luthériens.
Qu’y a‑t-il de si particulier à St Nicolas du Chardonnet ? St Nicolas est à la Tradition catholique ce qu’Ecône est au sacerdoce et la Fraternité à la Sainte Eglise Catholique. Ecône forme les prêtres dont l’Eglise a besoin, la Fraternité transmet la vrai foi traditionnelle et St Nicolas donne l’exemple de ce que doit être une véritable paroisse catholique où tout chrétien peut vivre une pratique religieuse authentique. On peut se confesser à toutes heures du jour, prendre des forces dignement devant le Saint Sacrement qui trône au beau milieu du grand autel, prier devant des statues familières ou chaque dévotion peut être satisfaite, N.D. de Lourdes, St Joseph, le Sacré-Cour, Ste Thérèse de l’Enfant Jésus. Un prêtre n’hésite pas à se déplacer au chevet d’un mourant et toutes les fêtes chrétiennes familiales y sont célébrées avec de la belle musique sacrée, des fastes inégalés et la chaleur d’un monde où la Charité n’est pas un vain mot. Enfin, quelle impression unique de vivre le recueillement des fidèles à la consécration, moment suprême du Sacrifice où Dieu descend sur terre pour soulager nos peines et nos misères.
Bref, St Nicolas est une aide providentielle au salut, dans l’esprit des paroisses que les anciens ont connu au temps béni ou elles étaient encore catholiques !
Observons les sorties de messes, quelle joie se dessine sur les visages des paroissiens qui ont plaisir à se revoir, s’interpeller et bavarder une demi-heure ou une heure entière, quelles que soient les conditions climatiques. C’est Paris en miniature, on y voit toutes les couleurs, toutes les sociétés les plus hautes et les plus humbles, toutes les races et les nationalités les plus variées. Peut-être certains y passent plus de temps qu’à la messe, tellement il y fait bon vivre, sans compter qu’on peut acheter du vin, des huîtres, des gâteaux, toute la gastronomie française y est avantageusement représentée !… Le parvis est indissociable de l’église.
Cette paroisse devenue originale, au cour de Paris et face à la cathédrale Notre-Dame, défend et développe l’esprit chrétien qui permet à une famille catholique pratiquante de donner à tous, petits et grands, de quoi nourrir spirituellement et moralement les âmes et faire vivre la foi chrétienne.
St Nicolas doit faire des saints, St Nicolas doit aider chacun à se préparer à changer de vie. Les dimanches du Bon Pasteur, les jeunes gens peuvent y entendre des sermons qui appellent à la vie sacerdotale, les sermons de carême et les récollections incitent à se convertir et choisir sa vie d’homme ou de femme et, pourquoi pas, prendre des forces pour des temps devenus très difficiles pour un catholique !
Saint Nicolas, merveilleux miracle dans ce Paris déchu et véritable fleur de lis immaculé dans ce monde souillé, est l’espoir des parents chrétiens, où doit se tremper l’avenir de leurs enfants. C’est cet esprit paroissial qui doit continuer où chacun a sa place comme fidèle ou fils spirituel, ami ou enfant de la paroisse. C’est pour cela qu’on y revient à Saint-Nicolas.
Longue vie à St Nicolas du Chardonnet, N.D Reine du Clergé priez pour nos prêtres que nous remercions chaleureusement, en particulier M. l’Abbé Beauvais, ses vicaires, le frère et sans oublier tous ceux qui ouvrent dans l’ombre.
Bon anniversaire à tous ! Deo Gratias !
Francis Vaillant
Intervention audio de Monsieur Francis Vaillant |
Intervention de Monsieur André Corvisier
Monsieur André Corvisier : le témoignage émouvant d’un « très ancien ».
Intervention audio de Monsieur André Corvisier |
Intervention du Docteur Sivignon, Directeur du Brémien
Monsieur le Docteur Sivignon : la gentillesse, l’humour et le dévouement.
Intervention audio de Monsieur le docteur Sivignon |
Intervention de Monsieur l’abbé Christian Bouchacourt, Supérieur du District d’Amérique du Sud
« Muy estimados fieles », s’est exclamé le polyglotte abbé Bouchacourt.… croyant encore être dans la pampa !
Intervention audio de Monsieur l’abbé Christian Bouchacourt |
Intervention de monsieur l’abbé François-Marie Chautard, 1er vicaire
Chers amis,
Saint-Nicolas fut repris il y a trente ans mais Saint-Nicolas n’a pas trente ans. Bien au contraire, notre paroisse peut afficher fièrement ses neuf cents ans d’existence puisque la première chapelle fut édifiée en 1230 sous le règne de saint Louis, dans cet extraordinaire treizième siècle. Vous vous doutez donc bien qu’en 9 siècles, durent passer ici toutes sortes de personnages, des saints, des mécréants et. d’illustres inconnus. C’est de cette histoire dont j’aimerais vous entretenir.
Cueillons dans celle-ci non pas seulement des chardons ou des détails piquants mais différents faits que nous livre cette longue aventure.
Tout d’abord, comme vous le savez, saint Nicolas est le patron de notre église. Elle fut en effet construite pour les mariniers des bords de Seine, bateliers dont il est le saint patron. La raison en est simple, mais peut-être certains d’entre vous l’ignorent. Si saint Nicolas est connu pour son miracle des trois petits enfants, il est peut-être moins connu pour un autre prodige qu’il accomplit en faveur de trois marins perdus qu’il sauva miraculeusement. Vous comprenez donc pourquoi la chapelle nouvellement construite fut placée sous son patronage.
Parmi les saints qui ont prié dans cette église, on peut imaginer sans se tromper saint Albert le Grand qui enseignait, tout près d’ici à l’emplacement de la rue Maître Albert qui porte son nom.
Sautons quelques siècles, passons au dessus du XVe siècle durant lequel une deuxième église fut construite, pour arriver au grand siècle, le siècle de Louis XIV bien entendu, mais pour l’heure celui d’Henri IV et bientôt de Louis XIII.
Saint François de Sales, au soir de sa vie vient à Saint-Nicolas pour y prêcher un sermon des quarante heures. Saint-Nicolas est une petite église mais qui va prochainement connaître un rayonnement spirituel. Car, c’est ici que monsieur Bourdoise installe en 1620 une communauté de prêtres qu’il avait fondée huit ans plus tôt et qui, sous le nom de Nicolaïtes se taille bien vite une réputation de sainteté.
C’est du moins ce qu’en dit un autre saint qui connut bien cette paroisse, en l’occurrence monsieur Vincent de Paul. Partageant avec Bourdoise le souci de la formation d’un clergé saint et formé, il vint aussi à Saint-Nicolas pour une autre raison : la présence de Mme Le Gras, future sainte Louise de Marillac, habitant l’actuelle rue Monge. Et c’est ainsi qu’en 1633, les sœurs de la Charité connues pour leurs cornettes furent ici fondées par monsieur Vincent et Mme Le Gras.
Sautons un petit siècle, durant lequel notre église commença d’être édifié avec les soins, Charles le Brun, peintre de la galerie des glaces pour arriver dans les années troublées du début du XVIIIe. Tandis que l’archevêque de Paris, le cardinal de Noailles, s’oppose au pape dans l’affaire du jansénisme, le curé de Saint-Nicolas, monsieur Ludron reste fidèle à la constitution papale Unigenitus tant et si bien qu’on l’appelle le curé Constitutionnaire. C’est d’ailleurs durant cette période que Monsieur de la Salle, futur saint jean, édifie la communauté du séminaire en y demeurant quelques mois. La crise s’apaise mais la Révolution se profile.
Nous voici en 1775. Pour l’heure, se déroule une cérémonie d’ordination à Saint-Nicolas. On pourrait s’en réjouir si l’on ignorait que le nouveau sous-diacre n’est autre que Charles de Talleyrand, le futur évêque renégat. Celui-ci, du reste, s’évanouit au cours la cérémonie, la conscience angoissée de recevoir un tel ordre avec des dispositions impies. 1791. Nous sommes cette fois-ci en pleine effervescence révolutionnaire et le curé, Joseph-Marie Gros, prêtre réfractaire est remplacé par un curé constitutionnel, monsieur Brongniard élu entre autres par des francs-maçons. Son premier soin, du reste, est d’expulser l’abbé Gros. Mais ils se retrouveront bientôt comme nous allons le voir. En effet, quelques mois plus tard, lors des massacres des 2 et 3 septembre monsieur Gros obtient la palme du martyr à l’ancien séminaire saint Firmin. Notez la coïncidence. Le Bienheureux de Saint-Nicolas fut martyrisé, le 3 septembre, future date de la fête de saint Pie X. Quant à monsieur Brongniard, le bon Dieu l’aura au tournant – si l’on peut dire – puisqu’il montrera lui-même à l’échafaud en 1794. pour avoir continué clandestinement son ministère à Saint-Nicolas. L’église est vendue et bientôt sa destruction décidée en 1799.
Mais, grâce à Dieu et aux bons soins de monsieur Hure, curé non en titre mais en fonction, l’église est sauvée et affectée au culte par le concordat de 1802. Le séminaire devient alors le petit séminaire de Paris.
L’église connaît alors une période calme, de reconstruction après la tourmente révolutionnaire. C’est l’époque où Renan fait ses études au séminaire sous la férule de monsieur Dupanloup. Période paisible qui dura jusqu’en 1906 date à laquelle, au petit matin, les 200 séminaristes se retrouvèrent chassés par la force publique. Cependant, la providence n’oublie pas Saint-Nicolas. Un an plus tard, la paroisse peut se glorifier d’une lettre du pape qui n’est autre que saint Pie X.
Comme on le voit, saint Pie X et le sacerdoce sont intimement liés à Saint-Nicolas. Saint Pie X bénit la fondation de l’archiconfrérie de Marie Reine du Clergé et permit pour l’église de Saint-Nicolas, privilège unique par lequel je termine, d’ajouter aux litanies de la sainte Vierge l’invocation suivante :
« Marie reine du Clergé. Priez pour nous. »
François-Marie-Chautard †
Intervention audio de Monsieur l’abbé François-Marie Chautard |
Intervention de Monsieur l’abbé Jean-Baptiste Quilliard, économe-adjoint du District de France
Enfant de chœur, cérémoniaire, prêtre : un parcours sans faute !
Intervention audio de Monsieur l’abbé Jean-Baptiste Quilliard |
Intervention du Professeur Dominique Viain
Monsieur le Professeur dominique Viain : présent, toujours !
Intervention audio de Monsieur le Professeur Viain |
Intervention de Monsieur Olivier Naude
Cher Monseigneur, Chers Messieurs les Abbés, Mes biens chers amis, Monsieur le Curé,
je veux tout d’abord vous remercier de me donner la parole en ce si beau jour. Je ne suis pas un ouvrier de la toute première heure à Saint-Nicolas. En effet avant 1977, je suivais la Messe célébrée par Monsieur le Chanoine Poncelet, 21 rue du Cherche Midi, bien avant la création de l’Institut Universitaire Saint-Pie X. Monsieur le Chanoine Poncelet y célébrait la messe chaque dimanche ainsi que Monsieur l’Abbé Emmanuel des Graviers, prêtre de l’Officialité de Paris. Ce dernier venait également assister aux vêpres à St-Nicolas, tous les dimanches. Je devais en ce jour évoquer leur mémoire, eux qui ont eu le souci des générations futures.
C’est en 1980 que, faisant déjà partie des fidèles occasionnels de la paroisse, je consultais par hasard le tableau des annonces au fond de l’église. Il y avait un petit billet sur lequel on pouvait lire :
« Les jeunes gens désireux d’apprendre à servir la Messe peuvent s’adresser au cérémoniaire à la sacristie. »
J’allais à la sacristie, et j’embarquais ce jour là pour un long périple liturgique. Ces années passées au service de la liturgie m’ont permis d’accompagner à l’autel les cinq évêques de la Fraternité, nos quatre curés successifs, leurs nombreux vicaires dont je reconnais certains parmi l’assistance, je les salue tout particulièrement. Je pense qu’ils se souviennent de ces soirées qui nous réunissaient dans une même amitié avec Bernard Faribault, notre valeureux archiviste qui nous a quitté il y a maintenant 1 an et demi, et puis des anciens du service comme Michel Laisné, Charles Halin ou Joël Lemaire.
Vous le constatiez vous-même, le service liturgique comprenait un nombre impressionnant d’enfants de chour et de grands clercs tout dévoués au service de l’autel. Leur nombre est monté jusqu’à plus de 120 certaines années. Il m’est bien agréable aujourd’hui de retrouver nombre d’entre eux parmi les prêtres de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X. Ce sont entre autres Messieurs les Abbés Jean Baptiste Quilliard (avec qui j’ai servi la Messe à Mgr Ducaud-Bourget), Jean-Michel Gleize, Philippe Brunet, Bruno Lajoinie, Philippe Bourrat, François Chazal missionnaire en Inde, Nicolas Bely missionnaire au Gabon, Louis-Joseph Vaillant, Guillaume Dubujadoux et bien d’autres encore que je ne cite pas car la liste serait trop longue, mais qu’il sache que mon amitié fidèle leur reste tout acquise.
Pour d’autres garçons du service, à force de fréquenter le chour de St-Nicolas, toutes ces histoires de chour, avec un « h » aspiré, devaient se transformer en histoires de cour, sans « h » cette fois, celui-ci se trouvant définitivement aspiré. Je peux en parler facilement, car j’ai rencontré celle qui est devenue mon épouse dans le chour même de St-Nicolas. Elle s’occupait des enfants du catéchisme, et moi des enfants de chours. Nous nous sommes mariés et maintenant nous nous occupons de nos sept enfants. Le Chanoine Poncelet me disait : « Là où il y a de bons prêtres, là il y a beaucoup d’enfants », à St-Nicolas c’est vérifié.
Je voudrais maintenant conclure sur une petite anecdote dont j’ai été témoin à la sacristie au tout début des années 80. Ce dimanche là avait attiré un nombre très important de membres du clergé. Les prêtres, religieux, séminaristes affluaient à la sacristie qui avait été pour la circonstance fermée aux fidèles par manque de place. Au milieu de cette marée noire de soutanes, on distinguait la mozette violette de Mgr Ducaud-Bourget qui allait de l’un à l’autre. La procession se mettait en place, lorsqu’un retardataire s’approcha de Mgr en lui demandant s’il pouvait se joindre à nous. Et Mgr de lui répondre :
« Mais bien sûr cher ami, plus on est de fous, plus on prie. » C’est ce que nous pouvons toujours dire 30 ans plus tard « .plus on est de fous, plus on prie. »
Olivier Naude
Intervention audio de Monsieur Olivier Naude |
Intervention de Monsieur l’abbé Christophe Beaublat, prieur de Grenoble
Une immense gratitude.
Je remercie Monsieur l’abbé Beauvais de son aimable invitation. Si j’ai l’honneur de vous adresser la parole, c’est en effet parce que j’ai reçu le sacrement de baptême adulte, à Saint-Nicolas du Chardonnet, et que je suis devenu prêtre ensuite. Le chemin d’une conversion est long et difficile à raconter.
Ce sont surtout trois années qui ont été importantes pour moi : 1987, 1988, et 1989. Et je vais vous indiquer les principales étapes.
1987 fut une année où il y eut une certaine effervescence autour du Millénaire Capétien. Des journaux, des conférences, des colloques un peu partout. J’étais un étudiant qui, comme beaucoup d’autres jeunes sans doute, considérais que les choses n’allaient pas bien en France. Il me semblait qu’on ne pouvait pas subir passivement, s’habituer et ne pas réagir. Quand il n’y a pas de spiritualité ou de vie religieuse, on pense qu’il faut surtout changer les choses au plan politique. Et donc, militer (depuis 1984), essayer de se rendre utile, d’une manière ou d’une autre, pour faire connaître des idées, des projets, défendre des « valeurs ». Si l’on n’est pas un peu fou, idéaliste, voire extrémiste à 20 ans c’est plutôt triste ! Et tous ces rappels utiles sur l’histoire de France, l’histoire de nos rois, au moment où je commençais à être désabusé par la politique politicienne, m’ont conduit à regarder avec sympathie du côté de la cause royaliste et de tout ce qui pouvait ressembler à une réaction saine, traditionnelle. A ce moment-là j’étais à Besançon et, par le hasard des rencontres, j’ai découvert la presse « incorrecte » : Monde et Vie, Lectures Françaises, Rivarol, Aspects de la France, pour n’en citer que les principaux. Grâce à Lectures Françaises, j’ai découvert la Librairie Duquesne, où j’ai pu me rendre une ou deux fois, à l’occasion de voyages à Paris pour visiter la famille. Cette librairie allait devenir pour moi un endroit très bienfaisant, la source de bien des découvertes.
1988 fut l’année des Sacres bien sûr, et pour moi l’année du service militaire. Etant du contingent 88/04, j’ai d’abord passé 4 mois à Angers, comme Elève Officier de Réserve, à L’Ecole d’Application du Génie, puis 12 mois comme Aspirant, chef de section d’une Compagnie de Combat, au 19e RGDB, à Besançon. Merveilleux service militaire, où j’ai appris beaucoup de choses. Comme officier j’avais une solde intéressante, un argent de poche qui m’a permis d’acheter beaucoup de bons livres, à chaque fois que j’étais en permission à Paris. J’avais bien conscience d’être un malade qui avait besoin de bons médicaments, et la Librairie Duquesne fut alors pour moi la meilleure des pharmacies. A la fin de mon séjour à Angers, à l’occasion d’un week-end à Paris, je me suis rendu par curiosité à l’église Saint-Nicolas. Des dames de l’ouvroir m’ont remis l’Ordo entre les mains quand je leur demandai s’il y avait l” « équivalent » à Besançon. Je relevai les coordonnées de deux laïcs et contactai le premier dès mon arrivée à Besançon. Ce fut, dès le dimanche suivant, la découverte du local qui était transformé en chapelle juste avant la messe. Un peu moins beau qu’à Saint-Nicolas ! Tout de suite, le MJCF s’intéressa à moi et me permit de connaître une nouvelle façon de militer : l’apostolat dans la jeunesse. Ce n’était plus le dévouement sans compter au profit de Tartempion, mais le don de soi pour le Christ-Roi, pour amener les âmes à Jésus-Christ. L’animatrice d’équipe allait devenir ma future marraine. Je fis la connaissance d’un jeune foyer composé de deux anciens étudiants de l’Institut Saint Pie X, qui me mirent en contact avec le recteur, Monsieur l’Abbé Lorans.
La fin de l’année 1988 et le début de l’année 1989, ce fut la fin de mon service militaire, et des rencontres importantes, à Besançon et à Paris. A Besançon, la messe du dimanche, à chaque fois que je pouvais, et de la formation doctrinale, dans l’équipe MJCF tout d’abord, et aussi grâce à mon futur parrain, qui me faisait lire de vieux numéros de la revue Itinéraires. C’est grâce à lui également que j’ai pu passer deux jours au séminaire d’Ecône, où j’ai croisé la silhouette « mythique » du fondateur de la Fraternité, le chef historique de la Tradition, même s’il s’en défendait, Monseigneur Lefebvre ! A Paris, c’était une fois par mois un entretien avec Monsieur l’abbé Lorans, dans son bureau, rue du Cherche-Midi, et donc les conseils d’un prêtre pour ma vie spirituelle et mon catéchisme, en vue du Baptême, prévu pour la Vigile Pascale 1989. Monsieur l’Abbé Laguérie, rencontré deux fois me semble-t-il , savait que j’étais bien suivi et que ma préparation était sérieuse. 1989 fut l’année du funeste bicentenaire, et l’année de la chute du « Mur ».
Quand on se convertit, le changement n’est pas seulement dans le comportement, mais d’abord et surtout dans le regard qu’on porte sur le monde dans lequel on vit . C’est un regard de foi qu’on porte sur les personnes et les évènements. C’est une manière toute différente de considérer l’histoire de France, l’histoire de l’Eglise, et même, l’économie, la finance, la politique, la médecine ou encore les sciences. C’est la personne tout entière qui est changée, et en l’occurrence, c’est la prise de conscience que j’avais été trompé, dans tous les domaines. Et aujourd’hui cela signifie l’entrée dans le monde du véritable anticonformisme et de la pensée « incorrecte » ! Le service militaire s’est terminé début mars 1989, et j’ai alors rejoint la région parisienne.
La Vigile Pascale est arrivée deux semaines après, et donc ce projet extraordinaire qui s’est réalisé. Magnifique cérémonie, combien émouvante !
Et l’année 1989, quel symbole ! C’était pour moi l’acte contre-révolutionnaire le plus important que je pouvais poser à ce moment-là ! Puis, très vite, une activité professionnelle et les premiers congés payés, en juillet 1990. La 1ère semaine fut consacrée à une retraite de vie chrétienne, à Flavigny, au cours de laquelle je reçus manifestement un 1er appel du Bon Dieu en vue du sacerdoce. Mais tout cela était encore prématuré, et c’est en octobre 1993 que j’entrai au séminaire de Flavigny, avec une lettre de recommandation du Père Innocent-Marie, après avoir offert une année comme permanent au MJCF, y officiant comme secrétaire général, c’est-à-dire l’homme à tout faire du Président. Mais là je plaisante, car ce fut une année exceptionnelle.
De 1989 à 1993 je fus un paroissien de Saint-Nicolas du Chardonnet, fidèle de la messe de 9h.00. J’ai eu cette chance de faire partie de la chorale. Il fallait être bien à l’heure, à 8h.30, pour la répétition de grégorien avec Monsieur l’abbé Laguérie. Le service de messe, c’était plutôt le mercredi à 18h.30, à la messe des jeunes. Et l’habitude s’était prise de se retrouver ensuite à la Huchette pour « déguster » un sandwich grec.
Que de bons souvenirs. Voici donc, à grands traits, le cheminement qui fut le mien. Une immense gratitude par conséquent, et je vous invite à remercier avec moi le Seigneur pour tous ses bienfaits, ainsi que Notre-Dame, Reine du clergé.
Merci pour votre attention.
Christophe Beaublat +
Intervention audio de Monsieur l’abbé Christophe Beaublat |
Intervention de Maître François Wagner
Maître François Wagner offre à l’abbé Beauvais le dossier judiciaire plaidé par son papa d’heureuse mémoire.
Intervention audio de Maître François Wagner |
Intervention de Monsieur Rémi Demolins
Excellence, M. les abbés, Mesdames, Messieurs, très chers amis,
Monsieur le Curé m’a demandé de parler de l’enthousiasme que nous avons eu pour garder une église. Je pense aux anciens de la garde qui sont resté ensemble pendant quatre mois et qui formaient une vraie communauté. C’est en tant que hallebardier (de seconde classe) que j’ai l’honneur et la joie de témoigner de ce moment inoubliable pour vous faire revivre et partager un évènement d’exception.
Le maître-mot de la conviction qui nous a soutenu dans le combat d’il y a trente ans et qui devrait continuer à nous guider aujourd’hui est : « N’ayez pas peur….de la vérité ».
Car c’est pour restaurer la liberté du véritable culte catholique, à Paris, dans une vraie église, avec de vrais prêtres et de vrais évêques, se faisant entendre d’un vraie chaire de vérité - celle de Mgr Lefebvre qui portait à lui seul d’une seule voix la tradition catholique – que la prise de Saint Nicolas s’est faite dans un mouvement d’enthousiasme et d’espoir difficile à imaginer aujourd’hui.
Beaucoup d’anecdotes ont été racontées depuis tout à l’heure. Je ne vais pas vous en raconter d’autres. Mais je vais quand même vous dire une chose : après le deuxième et troisième jour, ce qui nous habitait, c’était l’idée qu’on ne passerait pas le soir dans l’église. Est arrivée la fin de la première semaine : nous étions les premiers étonnés ! Nous avons espéré une deuxième semaine… Et, à la fin du premier mois, nous espérions un deuxième mois !… Maintenant, il y a trente ans !!!
Si nous avons gardé Saint Nicolas pendant 4 mois, c’est parce qu’à l’époque nous n’avions pas peur de la Vérité. Nous étions très déterminés.
Lors de la prise de Saint Nicolas, c’était bien de la libération de la messe qu’il s’agissait. Tout est parti du besoin d’un lieu pour célébrer la messe.
Il est essentiel de comprendre l’état d’esprit qui nous animait. Formés (pour certains d’entre nous) avant le concile Vatican II, nous étions intiment pénétré de la légitimité de la cause. Le fait initial à retenir, c’est que ces fidèles et ces prêtres qui avaient joui jusque là, d’une manière paisible et continue, du vrai culte catholique et des authentiques lieux de cultes, furent, soudain, confrontés à cette situation inouïe : en se présentant un jour dans leur lieu de culte habituel, d’y trouver un faux culte, caricature de l’ancien.
Imaginons leur indignation de légitime détenteur de la vérité, exclus par une imposture.
La nouvelle génération, hélas, n’ayant pas eu cette expérience a souvent du mal à être pénétrée des mêmes certitudes. D’où ses tentations de compromission, de ralliement, d’abandon du combat.
Depuis la prise de Saint Nicolas, en 1977, et la fameuse messe de Lille, Mgr Lefebvre a soulevé un grand mouvement d’enthousiasme dans la France entière et au delà le monde entier ; Assise l’a convaincu de la nécessité d’ordonner des Evêques, en 1988, s’il voulait que le sacerdoce puisse perdurer.
Avec le sacre des Evêques, Mgr Lefebvre venait de poser l’acte destiné à maintenir à tout prix le sacerdoce catholique.
Sainte Thérèse d’Avila disait que le monde meurt à force de silence. C’est ce qui menace ceux qui louchent vers les naufrageurs de Vatican II, plus obstinés, par leur œcuménisme, à construire La Religion Universelle qu’à remettre de l’ordre. On juge un arbre à ses fruits. A l’évidence, aujourd’hui, après La Salette, l’effondrement de la pratique religieuse, la repentance, les déclarations de Mgr Lefebvre parlant des « anti-christ » du Vatican, aujourd’hui on ne peut plus servir deux maîtres : Dieu et le modernisme, égout collecteur de toutes les hérésies.
A tous les plus jeunes qui sont nés depuis les années 70, à tous nos enfants, je voudrai leur dire que ce repas qui nous réunit n’est pas un repas d’anciens combattants ; Non ! C’est un repas de veillée d’armes ! Depuis bientôt 300 ans qu’il dure, ce combat va crescendo et le plus dur est devant nous ! En effet, le monde (celui qui s’oppose Dieu), cherche à nous avaler, à nous digérer, à faire disparaitre la Foi, à gagner les âmes à Satan. On ne gagne une course qu’en la terminant, qu’en franchissant la ligne d’arrivée. Et ce sont les derniers mètres qui sont les plus durs, mais ils font partie de la course. Abandonner, c’est perdre.
Et pourtant, l’espérance est devant nous. Saint Nicolas est au modernisme ce que la Vendée Militaire est à la République. C’est un lieu de résistance chrétien où nous avons de vrais prêtres, de vraies messes, de vrais sacrements, où les cœurs bien droits peuvent chanter à pleins poumons « Catholiques et Français toujours ».
Hier, Saint Nicolas, Demain la France et le monde. Ce n’est pas un hasard, si Saint Nicolas est au cœur de Paris, Paris au cœur de la France, et la France Fille aînée de l’Eglise ! En effet, chers enfants, n’oubliez jamais que Jésus-Christ est le Roi, le Roi de France, et que nous avons la Sainte Vierge pour Reine, la Reine de France. Il n’y a pas d’autres pays qui ont cette grâce ! « Dieu ne meurt pas » murmura le héro chrétien Garcia Moréno assassiné par les francs-maçons ! Demain, le nom de la France sera réécrit en lettres d’Or ! Le monde se convertira et la paix du Christ règnera sur le monde. Haut les cœurs !
Soyons de dignes héritiers de Mgr Lefebvre ! Au nom de tous les hallebardiers, et, je pense, de vous tous, je remercie tout le clergé : les évêques et les prêtres qui sauvent nos âmes, seul but de notre vie.
Que la très Sainte Vierge Marie, reine du Clergé et reine de France, que le grand saint Nicolas nous protègent tous.
Rémi Demolins
Intervention audio de Monsieur Rémi Demolins |
Intervention de Monsieur Fromentoux
L’intervention de Monsieur Fromentoux a été interrompue par un message « surprise » que nous vous
proposons d’entendre ci-dessous : la surprise était de taille…tout en gardant la distanciation nécessaire
que requiert le sens de l’humour chrétien…Prions pour le personnage que nous allons entendre
et remercions Monsieur l’abbé Brunet, second vicaire de St-Nicolas, qui nous a révélé un talent, un
de plus, inconnu du plus grand nombre.…
Intervention audio de Monsieur Fromentoux |
L’intervention surprise des 30 ans de Saint-Nicolas
Intervention audio de l’invité « surprise » : hommage présidentiel |
Intervention de Mgr Bernard Fellay, Supérieur Général de la FSSPX
Son Excellence Mgr Bernard Fellay
Intervention audio de Mgr Fellay |
Quelques photos supplémentaires
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Photos du haut : l’abbé Quilliard aux prises avec le gâteau d’anniversaire ; Mgr Fellay, les abbés de Cacqueray, Photos du milieu : un cinéaste attentif et un Frère heureux ! Photo du bas : monsieur l’abbé Vassal très studieux…H |