Sans doute, l’abbé Vincent Robin, 29 ans, n’était-il pas dans la forêt de Sherwood à observer les oiseaux le 9 septembre 2007. Car ce jour-là il était en première grande pleine page du journal Nord Littoral (Le Journal de la Côte d’Opale). Et ce, sous le gros titre « Pour ou contre, on y perd son latin ». Il est photographié à côté de la Vierge du Grand Retour dans l’église traditionnelle de Boulogne-sur-mer. À côté, toujours en première page, Pavarotti apparaît comme un minuscule point de détail.
Et dans le journal même, deux pleines pages sont consacrées à la question du traditionalisme. La première concerne expressément la Fraternité Saint-Pie X. L’implantation de celle-ci dans la région. Ses origines historiques, son importance actuelle, son organisation, ses ramifications. Et aussi un portrait très élogieux de l’abbé. Ce qui nous permet d’apprendre qu’il s’intéresse à l’ornithologie. « Une communauté qui va de l’avant » explique-t-il. Certes !
Il faut vider les églises
Deuxième pleine page. Il faut bien laisser la parole à d’autres intervenants. L’abbé Delenclos, « personnage connu et reconnu à Calais » explique en titrage de l’article que le Motu Proprio est « une porte ouverte aux intégristes » (sans doute poseurs de bombes mais ça ne saurait tarder). Blouson, chemise rayée, cet homme qui doit avoir près de 80 ans, se lamente sur le personnage de Benoît XVI. « C’est extrêmement grave ». Et à la question qui lui est posée concernant la désertification des églises, il a cette réponse sublime car elle résume toute la crise de l’Église et l’implosion de la foi en notre nation catholique : « Nous sommes dans une période d’individualisme. Et puis c’est une bonne chose : ce serait inquiétant de voir les églises pleines ». Cher lecteur, voilà expressis verbis ce que dit un « personnage connu et reconnu » de la ville de Calais, prêtre de son état.
Tout est dit. Ici et sans soute ailleurs, ce sont les ennemis de l’Église qui sont les porte-parole de celle-ci. Toujours sur la même page, un rappel de la chanson de Georges Brassens : « Sans le latin la messe nous emm… ». Il a raison, et je suis de cet avis, ce qui n’oblige personne. Puis un notable de Calais, explique que, tant qu’à faire, s’il ne va pas souvent à la messe, toutefois il fréquente Hames-Boucres près de Calais où l’abbé Robin susnommé officie. Et un lecteur n’y va pas par quatre chemins. « Quelles sont les églises qui se remplissent et celles qui se vident ? ». Il s’interroge sur le nombre croissant de jeunes qui fréquentent la messe traditionnelle. « Ne juge-t-on pas l’arbre à ses fruits ? ». « Le sens du sacré ne cessera de vivifier l’argile humaine » Ce monsieur inconnu du nom de Goethals parle d’or. Merci monsieur !
Suite du reportage du docteur Dickès