S.O.S Mamans – Journal de bord n° 37

Jeudi 7 jan­vier 2010

Nos dona­teurs sont des gens for­mi­dables. Nous en avons presque 1000. Sans eux SOS MAMANS ne serait rien. Voici une dona­trice qui nous écrit, avec son obole, pour Noël et la Nouvelle Année : « Recevez nos vœux ! Ma famille se joint à moi, dont notre fils adop­tif Richard, han­di­ca­pé men­tal autiste (il aura 41 ans en mars). Il avait 11 mois lors de l’adoption, c’est un Américain. Que l’Enfant Jésus de la crèche vous comble de ses grâces et de ses bien­faits. Oui, Il a com­blé ma vie avec Richard, sans lui je ne sais ce que je serais. Il m’a don­né la vie. Nous vieillis­sons, le Bon Dieu nous l’a confié, il fau­dra qu’Il nous trouve une solu­tion. Richard ne parle pas, il n’est bien que dans son milieu. Vos jeunes mamans, dites leur que leurs enfants feront leur bon­heur ! Avec l’assurance de mes prières pour vous tous et les futures mamans, famille L. » C’est vrai que, chez SOS MAMANS, nous voyons le fruit de notre tra­vail sys­té­ma­ti­que­ment après 9 mois au plus tard : le bébé. Et chaque fois la joie est grande. Les bébés sont des grands mis­sion­naires : nous en connais­sons plus qu’une maman qui a com­plè­te­ment chan­gé sa vie et par­fois ses mau­vaises habi­tudes et fré­quen­ta­tions, pour être à la hau­teur du bébé qu’elle attend. Le bébé invite – et par­fois il force – les adultes à prendre leurs res­pon­sa­bi­li­tés, tel Jésus dans la crèche. Le bébé fait gran­dir tous autour de lui.

Vendredi 15 jan­vier 2010

Un abbé nous pose la ques­tion des risques quand une famille veut accueillir une jeune maman enceinte que SOS MAMANS a aidée, car il doit conseiller ces familles. Notre réponse, la voici :

« Révérend cher M. l’abbé,

Merci pour votre sou­tien. Juste quelques mots pour le sujet que vous abor­dez : la sécu­ri­té contre des ‘risques non esti­mables’ en héber­geant nos jeunes filles enceintes. En fait, pour les 618 bébés que nous avons sau­vés en 15 ans de tra­vail, nous avons héber­gé envi­ron 200 mamans, presque toutes mineures, voire très jeunes (même 2 fillettes de 11 ans d’âge!). Jamais nos héber­geurs ont été ‘squat­tés défi­ni­ti­ve­ment ou enva­his par les copines aver­ties par télé­phone’, comme vous avez for­mu­lé votre ques­tion. Par contre il y avait des déboires consi­dé­rables : l’une qui, avec sa ciga­rette et par inad­ver­tance, a cau­sé un début d’in­cen­die (env. 2000 Euros de dégâts), l’autre qui a pris sans per­mis­sion la VW du fils de l’hé­ber­geuse et a fait un léger acci­dent (1200 Euro de répa­ra­tions), encore une autre qui a fata­le­ment endom­ma­gé le PC pro­fes­sion­nel de l’hé­ber­geur, avec sys­tème télé­pho­nique inté­gré, ou alors une autre qui, dans un accès de colère, a écra­sé avec ses pieds les lunettes très chères de la grand’­mère… Naturellement SOS MAMANS était là pour indem­ni­ser nos héber­geurs et héber­geuses, par­fois très pauvres.

Car déjà nos héber­geuses par­tagent géné­reu­se­ment leur espace de vivre, leur temps et leur amour ; qu’elles ne souffrent pas en plus de déboires finan­ciers dis­pro­por­tion­nés à leur porte-​monnaie. Celle en Normandie par exemple est une femme qui a le can­cer et qui gagne ses sous en fai­sant le ménage chez les vieilles per­sonnes. Pourtant elle loge conti­nuel­le­ment, depuis plu­sieurs années, 3 à 4 de nos jeunes filles en même temps. Du pur héroïsme, et elle ne s’en vante ni s’en plaint jamais. Aucune de nos dames héber­geuses – sauf une – est pra­ti­quante. Ce sont des ‘Bonnes Samaritaines’, avec toute l’ir­ré­gu­la­ri­té reli­gieuse que ce mot désigne. Mais est-​ce que leur cha­ri­té ne leur gagne pas le ciel ? Nous n’ar­ri­vons pas à en dou­ter. Nous dou­tons plu­tôt de notre propre cha­ri­té, sans laquelle ‘tout est de l’airain ton­nant’ (St Paul).

Parfois, par contre, les choses vont très loin. Une fois nous avions sau­vé 2 jeunes filles ira­quiennes sur la Place de Clichy, Paris 17e. Seule l’aî­née par­lait un peu anglais. Elles avaient vécu à Bagdad des choses hor­ribles : l’é­gor­ge­ment, devant leurs yeux, de leur parents chré­tiens, et leur propre viol par les égor­geurs. Elles étaient enceintes toutes les deux, des mêmes cri­mi­nels isla­mistes. Un cou­sin les a envoyés vers un membre de sa famille à Paris. Elles nous ont mon­tré une petite croix qu’elles avaient caché sous leur che­mise. Nous avons consi­dé­ré qu’il fal­lait les éloi­gner tout de suite du quar­tier de Pigalle, sinon demain elles seraient sur le trot­toir. C’est ain­si que nous les avons ache­mi­nées chez une grand-​mère en arrière-​pays de la Côte‑d’Azur. Après quelques semaines, sou­dai­ne­ment un coup de télé­phone de là-​bas : l’aî­née a été trou­vée, sans connais­sance, sur le bord de la route, avec une moto­cy­clette écra­sée à côte d’elle. Apparemment une voi­ture l’avait heur­tée. Quoi faire ? Là, notre assis­tante prin­ci­pale Léa a cra­qué. Elle dit : ‘Trop, c’est trop, j’a­ban­donne’. C’était presque un reproche au Bon Dieu : ‘Pourquoi Vous nous faites cela ? Déjà nous nous met­tons en quatre pour sau­ver Vos bébés, et Vous nous com­pli­quez encore nos efforts…’ Effectivement, nous avions là 2 jeunes filles ‘sur le dos’, por­tant en elles des petits bébés, cela fait 4, per­sonnes, immi­grées sans papier, sans par­ler le fran­çais, sans for­ma­tion pro­fes­sion­nelle, sans domi­cile, sans argent, sans véri­table famille. Et puis cet acci­dent en plus ! Quoiqu’il en soit, tout a bien fini : à l’hô­pi­tal ils ont bien soi­gné la jeune fille. Elle a repris conscience après 5 jours, a accou­ché d’une petite fille en bonne san­té après une dizaine de jours, et sa petite sœur 2 jours plus tard éga­le­ment. Elle-​même et le fils de l’hé­ber­geuse sont tom­bés amou­reux et se sont mariés plus tard. Elle a ain­si acquis la natio­na­li­té fran­çaise, et sa petite sœur aus­si (‘regrou­pe­ment fami­lial’). Le Bon Dieu nous a fait com­prendre : ‘Où est le pro­blème, hommes de peu de foi?’ Nous avons consta­té, sur nos propres per­sonnes, que le frein à l’ar­rêt de l’a­vor­te­ment, ce n’est pas le gou­ver­ne­ment ni la loi Veil, en pre­mier lieu, c’est NOUS, notre manque de foi, de confiance en Dieu, d’Amour. C’est la faute de nous autres Chrétiens en France. Si Dieu avait la main libre avec nous, l’a­vor­te­ment serait long­temps du passé.

Voilà pour les risques, qui peuvent effec­ti­ve­ment aller jusqu’au cœur de la foi. Sans oublier que le Bon Dieu Lui-​même est le plus gros ‘risque incon­nu et incal­cu­lable’ des fidèles. C’est pour­quoi les Chrétiens devraient avoir la force et l’habitude d’agir, en pleine confiance et sans aucune rete­nue, face aux risques les plus énormes, si l’Amour du pro­chain et le com­bat pour le Royaume des Cieux l’exigent. »

PS. Bilan à ce jour : 618 bébés sau­vés de l’avortement, dont 82 encore à naître, 44 femmes et jeunes filles enceintes actuel­le­ment logées dans nos stu­dios ou chez nos familles héber­geuses, 3 923 Euros en caisse…

Cher lec­teur, chère lectrice,

Vous faites par­tie de nos dona­teurs ou coopé­rants, et nous nous ferons une joie de par­ta­ger régu­liè­re­ment avec vous, par le biais des extraits de notre “Journal de bord”, nos joies et nos peines. Ce “Journal” devient un monu­ment de l’es­pé­rance, prou­vant que le crime de l’a­vor­te­ment peut être vain­cu par la cha­ri­té chrétienne.

Nous sommes fiers et heu­reux de savoir tant de gens (1 000 envi­ron) à nos côtés. Ils font véri­ta­ble­ment par­tie de l’é­quipe de SOS MAMANS, mer­ci, et en avant !

S.O.S Mamans

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S.O.S MAMANS (UNEC)
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Rép/​Fax 01 34 12 02 68
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