Des églises rendues au culte

Editorial de l’abbé Philippe Laguérie (FSSPX)

“heu­reuse pro­lixi­té de mes col­la­bo­ra­teurs me per­met aujourd’­hui de faire court. Comme d’ailleurs un édi­to devrait tou­jours l’être (!), se résu­mant à don­ner le ton…Malgré la pluie, mal­gré le froid qui vient, l’op­ti­misme demeure et même gran­dit. Nous avons pu relan­cer avec nos soeurs la messe chan­tée de 9 h à Notre-​Dame-​du-​Bon-​Conseil. C’est une fort bonne chose qui fait la joie de tous. C’est le très bon régime pris par Saint Eloi, après une année de fon­da­tion, qui a per­mis cela : Deo Gratias.
Il reste cepen­dant à régler les ques­tions admi­nis­tra­tives liées à la dévo­lu­tion de notre bonne vieille cha­pelle de Lisleferme à la Fraternité St Pie X.
Beaucoup ignorent encore à ce jour que c’est un vaillant groupe de laïcs, il y a bien­tôt 30 ans main­te­nant, qui a pris l’i­ni­tia­tive d’a­che­ter et de réamé­na­ger ce bâti­ment pour le culte. Qu’ils en soient remer­ciés. Beaucoup ignorent aus­si que la Fraternité St Pie X, mal­gré l’a­vis contraire de toutes les par­ties en pré­sence, n’en est tujours pas le pro­prié­taire et verse donc un loyer de 3 500 F par mois à l’as­so­cia­tion St Pie V Gascogne.
J’ai donc man­da­té Maître Hugues de Lacoste Lareymondie pour régler au plus vite cette dévo­lu­tion. J’ai tou­jours dit que je res­tau­re­rai de fond en comble cette his­to­rique cha­pelle dès que la FSSPX en serait deve­nue pro­prié­taire. On peut me croire,me semble-​t-​il dans ce domaine (comme dans les autres… !). Emme sera d’ailleurs embel­lie avec clo­cher et sta­tue exté­rieure, ins­tal­la­tion d’une voûte, reprise de l’é­clai­rage… etc. Elle aura, c’est pro­mis l’al­lure même exté­rieure, d’une très jolie petite église. Alors, au tra­vail, cher Maître ; il est stu­pide de payer un loyer qui pour­rait être inves­ti inté­gra­le­ment – et plus – dans la restauration.

Côté Saint Eloi, c’est le grand suc­cès. La pro­chaine arri­vée du Tram – depuis le temps qu’on en parle de celui-​là ! – devrait faci­li­ter l’ac­cès de tous à l’é­glise de la Jurade. Les routes défon­cées et chao­tiques de l’heure n’empêchent nul­le­ment l’é­glise de se rem­plir et de plus en plus le dimanche. A ce pro­pos, la pro­chaine arri­vée d’un lot de bancs va aug­men­ter d’au­tant la capa­ci­té. Cela devient urgent puisque le dimanche 26 octobre, jour du pèle­ri­nage de Lourdes pour­tant, l’é­glise était comble, avec des gens debout. Le chauf­fage aus­si y fait son appa­ri­tion à la grande joie des pion­niers comme des nou­veaux venus. Côté admi­nis­tra­tif, après l’ob­ten­tion des auto­ri­sa­tions de la DRAC et de la mai­rie pour les réfec­tions (en cours) des vitraux et du grand orgue, nous avons dépo­sé les demandes pour la réfec­tion des voûtes. N’en déplaise à M. Savary, tout est par­fai­te­ment légal à Saint Eloi, à com­men­cer par la conven­tion qui nous oblige à res­tau­rer le patri­moine ; le zèle incoer­cible et nou­veau d’un élu socia­liste contre la res­tau­ra­tion de Saint Eloi est donc pure­ment idéo­lo­gique. C’est la suite logique de leur « enga­ge­ment ». Sinon, réflé­chis­sez, tous ces don­neurs de leçons n’au­raient pas man­qué de s’in­di­gner, dans les années 80 quand les pluies détrui­saient les voûtes et tout le reste et quand les squat­ters volon­tai­re­ment intro­duits à l’in­té­rieur ache­vaient le tra­vail des intem­pé­ries, bri­sant les sta­tues, fra­cas­sant les autels, éven­trant les vitraux (200 pigeons à l’in­té­rieur lors de ma pre­mière visite… à vous d’i­ma­gi­ner), mas­sa­crant les orgues, taguant les murs et même allu­mant des feux. Mais que fai­saient donc les socia­listes à cette époque ? « Le silence de ces espaces infi­nis m’ef­fraye », disait Pascal. « Un temps pour par­ler – disait Salomon – un temps pour se taire ». C’est curieux comme ces gens là se tai­saient quand il aurait fal­lu hur­ler, et hurlent quand ils feraient mieux de se taire. Pour faire court, ils « la fer­maient » quand il fal­lait l’ou­vrir, main­te­nant ils « l’ouvrent »pour la fermer.

Côté Sainte Colombe, tout va bien. Le chauf­fage va aus­si bien­tôt fonc­tion­ner. On attend les vitraux. L’autel magni­fique du XVIIe sera ache­vé et inau­gu­ré pour Noël et la petite com­mu­nau­té (une cen­taine de per­sonnes) attend l’é­té pro­chain qui, plus encore que le pré­cé­dent sera chaud : les nom­breux esti­vants y doublent la popu­la­tion des fidèles.

Au sud, notre com­mu­nau­té revit. Avec la messe tous les 15 jours et le matin à Casteljaloux, les fidèles reprennent confiance et se réor­ga­nisent. Monsieur Bernard Lefebvre, véri­table auteur de la résur­rec­tion de Notre Dame des Près avec Monsieur Du vigneau, vient de mou­rir, il est par­ti cueillir sa récom­pense dans l’é­ter­ni­té. Il a été convoyé dans l’é­glise qui lui doit son retour au culte. Prions pour lui et sa vaillante épouse.

Au prieu­ré Sainte Marie, c’est la joie de ser­vir le Bon Dieu avec la nou­velle équipe de sours même si, à trois prêtres pour tout cela, les nuits sont courtes et les jour­nées bien longues. Nous fai­sons les 35 heures en deux jours, y com­pris le week-​end (quelle affreuse expres­sion !). A bien cal­cu­ler, cela fait quelques 122 heures par semaine, en moyenne et par personne.
Mais à bien lire la vie de saint Paul qui prê­chait le jour et tra­vaillait de ses mains la nuit, nous sommes encore loin du compte. N’empêche qu’un 4ème prêtre, après le pas­sage éclair pour Strasbourg du valeu­reux et sym­pa­thique abbé N’Dong, serait plus que jamais le bienvenu.