Le quotidien exotique de nos missionnaires

Entretien avec un prêtre de notre prieuré au Nigéria

Votre quotidien est bien éloigné de celui de nos lecteurs, comment se déroulent vos journées ?

On peut dire comme la plu­part des prêtres de la Fraternité. En semaine, nous avons les offices en com­mun quatre fois par jour à la cha­pelle, les repas sui­vis d’un moment de détente éga­le­ment en com­mun. Entre ces temps de com­mu­nau­té, nous sommes soit au tra­vail dans nos bureaux, soit de per­ma­nence pour écou­ter les confes­sions ou rece­voir des fidèles qui veulent nous par­ler. Et le wee­kend, nous nous « dis­pat­chons » pour des­ser­vir les chapelles.

Mais ce sont les cir­cons­tances qui rendent l’apostolat dif­fé­rent. Par exemple, en arri­vant à la cha­pelle le matin pour l’office de Prime à 6.30, il fait déjà une cha­leur moite et mal­gré les ven­ti­la­teurs, on trans­pire de bonne heure. La médi­ta­tion se trans­forme par­fois en séance de chasse… aux mous­tiques ! Ils ont une fâcheuse ten­dance à trou­ver le pas­sage sous la sou­tane et venir vous piquer les che­villes à tra­vers les chaus­settes. L’étude est par­fois ren­due dif­fi­cile non seule­ment par la cha­leur mais aus­si par le « pas­teur » voi­sin qui fait béné­fi­cier tout l’entourage de ses séances « d’exorcisme » à l’aide d’une sono digne du Champs de Mars. Notre loca­tion en ville fait aus­si que nous avons pas mal de per­sonnes qui viennent se confes­ser sans être des fidèles de la cha­pelle. Une belle occa­sion de leur faire décou­vrir la Tradition même si par­fois il faut reprendre tout le caté­chisme au début.

Concrètement, l’accès à l’eau potable est-​il un défi ? la nourriture locale peut- elle être source de soucis de santé pour les missionnaires occidentaux ?

Oui, l’eau reste un pro­blème pour nous. On ne peut pas ne boire que du whis­ky ! Ou alors SOS Africa doit rap­por­ter plus… Nous espé­rons régler le pro­blème lors de la construc­tion du prieu­ré avec la mise en place d’un puits pro­fond (100 mètres) et d’un sys­tème de filtres méca­niques et ultraviolets.

Notre nou­veau cui­si­nier, qui connait bien son tra­vail, prend soin de nous et nous béné­fi­cions main­te­nant d’une bonne cui­sine en semaine. La dif­fi­cul­té res­te­ra tou­jours l’apostolat des cha­pelles le wee­kend mais on aura tou­jours de quoi récu­pé­rer durant la semaine dans ce havre de paix que sera le prieu­ré une fois fini.

Vivre au plus près de vos paroissiens est exigeant, quels ont été vos plus grands obstacles depuis 5 ans ? Les coutumes et les traditions locales sont-​elles un frein à l’évangélisation ?

Le plus grand obs­tacle est cer­tai­ne­ment la langue, sur­tout au début. La dif­fé­rence de culture peut désta­bi­li­ser aus­si mais en appre­nant à connaître nos fidèles, il suf­fit d’analyser ce qui peut les aider (par exemple leur sens reli­gieux très déve­lop­pé, leur pié­té, etc.) et ce qui doit être com­bat­tu (une trop grande cré­du­li­té qui mène à la super­sti­tion, un sens du com­merce un peu trop accen­tué qui fait men­tir facilement,…)
Les autres dif­fi­cul­tés sont inhé­rentes au pays : la pau­vre­té des infra­struc­tures rend les dépla­ce­ments hasar­deux voire dan­ge­reux, l’insécurité éga­le­ment. Le manque d’hygiène ali­men­taire per­turbe sou­vent notre « vie intérieure ».

SOS AFRICA vous accompagne dans votre quotidien, comment cela prend forme ?

On pour­rait pen­ser que c’est l’apport finan­cier de l’association qui joue un rôle essen­tiel. C’est effec­ti­ve­ment une aide vrai­ment impres­sion­nante au regard des moyens employés mais ce serait oublier l’essentiel.

Notre Mission est d’abord pour les âmes et SOS Africa, en vous met­tant en contact avec la Mission, vous offre l’opportunité de par­ti­ci­per à cette œuvre de sau­ve­tage, d’abord par la prière et vos sacri­fices et ensuite par vos dons. Et pour nous, prêtres, c’est cet encou­ra­ge­ment de SOS Africa qui nous porte dans les moments dif­fi­ciles. Nous ne sommes pas trois à œuvrer pour le salut des âmes mais des cen­taines et peut-​être pro­ba­ble­ment des mil­liers désor­mais. Alors mer­ci. Merci pour votre sou­tien. Dieu sau­ra vous en récom­pen­ser comme Il fait tou­jours : avec largesse !

LETTRE AUX AMIS ET BIENFAITEURS DE LA MISSION SAINT-​MICHEL AU NIGERIA

SOS Africa n°11 de juin 2019 – Le quo­ti­dien exo­tique de nos missionnaires

Comment nous aider concrètement ?


Pour impri­mer le tract d’aide au Nigeria cli­quez sur l’i­mage ci-dessus

Nigeria – Prieuré Saint-​Michel Archange d’Enugu

Prieur : Abbé Pierre Yves Chrissement

Saint Michael’s Priory
Society St Pius X
15 Umukwa Street
Independence Layout
ENUGU – NIGERIA
00 234 70 60 96 98 09
sspxnigeria@​gmail.​com
Le repor­tage pho­tos sur l’i­nau­gu­ra­tion du prieu­ré le 26 aôut 2012