Sur le front ou à l’arrière ?

Saint Thérèse soutenant un soldat pendant la guerre 14-18, vitrail, carmel de Lisieux. Crédit : pixabay, libre de droits.

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus nous donne l’exemple de l’es­prit mis­sion­naire, à nous qui sommes si sou­vent démissionnaires.

Ne nous repo­sons pas sur ses titres de gloire, comme s’ils nous dis­pen­saient de four­nir un effort per­son­nel et constant, comme s’ils nous per­met­taient d’être mili­tants par pro­cu­ra­tion… Demandons-​nous plu­tôt si nous sommes les dignes héri­tiers de la petite Thérèse. Elle, morte à 24 ans, cloî­trée et ardem­ment mis­sion­naire ; et nous, vivants mais si sou­vent démissionnaires.

La sainte car­mé­lite de Lisieux est un exemple admi­rable ; elle peut deve­nir pour nous un reproche redou­table. Voyons-​la à l’œuvre pen­dant la Grande Guerre, sur le front. Lisons, dans ce numé­ro de Nouvelles de Chrétienté, les lettres que des offi­ciers et des sol­dats ont adres­sées au pape Benoît XV pour hâter sa béatification.

Eux qui sur­ent géné­reu­se­ment se sacri­fier, parce que Thérèse dont ils por­taient la médaille, les encou­ra­geait du Ciel à défendre leur pays enva­hi. Elle était avec eux, en pre­mière ligne.

Certes la Première Guerre mon­diale est finie, et la Deuxième Guerre mon­diale est ter­mi­née, mais pouvons-​nous nous consi­dé­rer aujourd’hui comme démo­bi­li­sés ? Dans le Prologue de son Itinéraire spi­ri­tuel, Mgr Marcel Lefebvre, bien peu enclin aux effets rhé­to­riques, n’hésitait pas à qua­li­fier la crise conci­liaire de Troisième Guerre mondiale.

L’archevêque mis­sion­naire le déplo­rait avec tris­tesse : « les désastres accu­mu­lés par ces trois guerres, et spé­cia­le­ment la der­nière, sont incal­cu­lables dans le domaine des ruines maté­rielles, mais bien plus encore spirituelles ».

Et de pré­ci­ser : « ruine des ins­ti­tu­tions chré­tiennes » et péné­tra­tion pro­fonde de « la doc­trine libé­rale et moder­niste dans les organes direc­teurs de l’Eglise ». Les effets de cette guerre-​là sont sous nos yeux : mul­ti­pli­ca­tions des lois contre la vie à naître, contre le mariage et la famille ; effon­dre­ment des voca­tions ; déser­ti­fi­ca­tion des églises…

Face à cette situa­tion dra­ma­tique, sainte Thérèse resterait-​elle inac­tive au Ciel ? Non ! Elle bat le rap­pel, mobi­lise les éner­gies, secoue les âmes timo­rées. Elle nous exhorte à rem­plir notre mis­sion au quo­ti­dien, à accom­plir fidè­le­ment notre devoir d’état de père et de mère de famille, de patron et d’employé, de bap­ti­sés au ser­vice d’une cité ter­restre qui ne doit pas être « l’antichambre de l’enfer, plus ou moins bien cli­ma­ti­sée », ain­si que le disait sans détour le père Calmel.

Servir est un hon­neur, s’abstenir fri­leu­se­ment de ser­vir est un déshon­neur. Et l’on sait le châ­ti­ment réser­vé aux déser­teurs en temps de guerre. En 14–18, des hommes se dres­sèrent pour défendre leur patrie ter­restre, dans ce troi­sième conflit n’y aura-​t-​il pour défendre l’Eglise que des êtres pusil­la­nimes, réfu­giés à l’arrière ? Ceux que les Poilus appe­laient dans leur lan­gage rude, mais expres­sif, des « planqués » ?

Sainte Thérèse ne per­met­tez pas que nous vous fas­sions honte. Obtenez-​nous « le cou­rage et la force et la Foi », pour que nous ayons « l’ardeur au com­bat ». Le bon com­bat de la Foi.

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Source : FSSPX​.News

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