Levée des excommunications : interview et réaction du cardinal Vingt-Trois

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membres de la FSSPX ne peuvent être consi­dé­rés comme reflétant
la posi­tion offi­cielle de la Fraternité Saint-​Pie X

« Le car­di­nal André Vingt-​Trois, arche­vêque de Paris et Président de la Conférence des évêques de France, s’est expri­mé ce matin à 7h33 sur les ondes de Radio Notre Dame (Emission l’Entretien du Cardinal) à pro­pos de l’an­nonce d’une déci­sion du pape levant les excom­mu­ni­ca­tions pro­non­cées en 1988 à l’en­contre des quatre évêques de la Fraternité St Pie X.

Le car­di­nal Vingt-​Trois, qui s’ex­pri­mait avant la publi­ca­tion offi­cielle du décret, a expli­qué d’a­bord que « l’ex­com­mu­ni­ca­tion est une peine qui est pro­non­cée par l’Eglise à la suite d’un acte grave. En l’oc­cur­rence il s’a­gis­sait de l’or­di­na­tion de quatre évêques non seule­ment sans le consen­te­ment du Pape mais en contra­dic­tion avec un aver­tis­se­ment préa­lable du pape Jean Paul II. Celui-​ci s’é­tait en effet adres­sé à Mgr Lefebvre pour lui deman­der de ne pas faire ces ordi­na­tions. Il s’a­gis­sait donc de la part de Mgr Lefebvre et des évêques qui avaient reçu cette ordi­na­tion, d’un acte de déso­béis­sance for­mel et par­ti­cu­liè­re­ment grave à l’é­gard du Pape. »

Si cette excom­mu­ni­ca­tion est levée, c’est d’a­bord parce que « le pape a la pos­si­bi­li­té, s’il le sou­haite, de le faire. S’il a déci­dé de le faire aujourd’­hui, c’est qu’il a des élé­ments suf­fi­sam­ment posi­tifs qui le justifient. »

Quant à la manière dont cette nou­velle peut être accueillie, l’ar­che­vêque de Paris pré­cise qu’en ce qui le concerne « chaque fois que l’Église peut sus­pendre une peine, je m’en réjouis. C’est une oppor­tu­ni­té, une porte ouverte, pour per­mettre à des chré­tiens de retrou­ver la plé­ni­tude de la com­mu­nion avec l’Église. A condi­tion qu’ils le sou­haitent ou qu’ils l’ac­ceptent. C’est un geste de misé­ri­corde et un geste d’ou­ver­ture pour for­ti­fier l’u­ni­té de l’Église. »

En revanche la levée des excom­mu­ni­ca­tions ne signi­fie pas qu’il soit pos­sible d’être catho­lique en fai­sant un tri dans l’en­sei­gne­ment de l’Église, dans la doc­trine et la Tradition de l’Église. « Des gens qui, pour la plu­part, se pré­sentent sin­cè­re­ment comme des défen­seurs de la Tradition, se donnent le pou­voir magis­té­riel de dis­tin­guer la bonne Tradition de la mau­vaise Tradition. Mais un tel acte de dis­cer­ne­ment ne peut être qu’un acte de l’Église et pas celui d’un groupe par­ti­cu­lier dans l’Église. »

Pour Mgr Vingt-​Trois, il est dif­fi­cile de savoir com­ment les choses vont chan­ger concrè­te­ment. « La levée d’ex­com­mu­ni­ca­tion est un acte juri­dique – a‑t-​il dit. Je ne peux pas savoir d’a­vance com­ment les manières de réagir et de se com­por­ter des per­sonnes va suivre l’acte juri­dique. Les dif­fi­cul­tés qui tra­versent l’his­toire de l’Église depuis 2000 ans se règlent par la conver­sion des cœurs et par le renou­vel­le­ment de la vie de l’Esprit dans le cœur des chrétiens. »

Et l’ar­che­vêque de Paris a conclu : « Le minis­tère de Benoît XVI ne se réduit pas à s’oc­cu­per de la Fraternité Saint-​Pie‑X. Certes dans ce domaine par­ti­cu­lier le Pape exerce son minis­tère de com­mu­nion, comme il l’a fait par exemple par la lettre qu’il a envoyée aux catho­liques chi­nois l’an­née der­nière, avec l’in­ten­tion de les aider à retrou­ver une pleine unité. »

Evêques intégristes : la décison du pape est une ouverture (Vingt-​Trois)
24 jan 2009 – AFP – la​-croix​.com

PARIS, (AFP) – La déci­sion du pape de lever l’ex­com­mu­ni­ca­tion des 4 évêques inté­gristes est une ouver­ture, a affir­mé same­di le car­di­nal André Vingt-​Trois, pré­sident de la Conférence des évêques de France (CEF) au cours d’un point de presse tout en recon­nais­sant que c’est une « secousse » pour un grand nombre de catholiques.

Benoît XVI a « répon­du au désir expri­mé par ces quatre évêques de la Fraternité Saint Pie X de ren­trer dans l’Eglise romaine en recon­nais­sant la pri­mau­té du pape », a‑t-​il indi­qué. Ce geste est « une porte ouverte pour pour­suivre les dis­cus­sions sur la situa­tion juri­dique de la Fraternité Saint Pie X », a‑t-​il ajouté.

L’évolution de la situa­tion des inté­gristes par rap­port à Rome va dépendre des entre­tiens à venir entre le pape et Mgr Bernard Fellay (supé­rieur de la Fraternité), a‑t-​il poursuivi.

Interrogé sur la réac­tion des fidèles face à cet évé­ne­ment, il a dit AVOIR « confiance dans la vita­li­té de l’Eglise pour assu­mer une secousse comme celle-là ».

Quant aux pro­pos tenus par Mgr Williamson, l’un des évêques concer­nés par la levée d’ex­com­mu­ni­ca­tion, il répond que « la déci­sion du pape ne porte pas sur ces pro­pos », même s’il trouve « natu­rel qu’ils aient pu semer le trouble ».

Interrogé sur le bien fon­dé de la déci­sion du pape, Mgr Vingt-​Trois redit que c’est un geste d’ou­ver­ture, une occa­sion de rapprochement.

Il ne sait pas com­ment la déci­sion du pape va être reçue par­mi les fidèles et le cler­gé « vati­ca­nistes » mais se dit confiant, rap­pe­lant que le motu pro­prio (faci­li­tant la célé­bra­tion de la messe en latin) n’a­vait pas pro­vo­qué les bou­le­ver­se­ments redoutés.