Mysterium Fidei nº 38 – La lassitude du chemin

Novembre – Décembre 2005

La lassitude du chemin

Sur cette terre, nous che­mi­nons tous comme des exi­lés vers notre patrie céleste. 

La route est longue et mono­tone. Qu’y a‑t-​il de si éton­nant à ce que la las­si­tude para­lyse quel­que­fois notre marche ou même nous abatte en chemin ?

Parfois les objets que nos yeux ren­contrent le long de la route nous absorbent trop, nous amusent au dépend de notre marche en avant. Jamais tou­te­fois nous ne ces­sons d’avancer, jamais non plus l’idée nous vient de retour­ner sur nos pas.

Le jeune Tobie, en route vers la Médie, s’arrêtait quel­que­fois en che­min ; il se repo­sait et se rafraî­chis­sait au bord des lacs qu’il trou­vait sur son pas­sage. Ces délas­se­ments le retar­dèrent trop dans sa marche, l’exposèrent en tous cas à des dan­gers, mais l’ange veillait et répa­rait l’imprudence. Ainsi Dieu secourt les âmes de bonne volonté

Il scrute le fond des cœurs. Il y voit la sin­cère volon­té d’être à Lui et il leur remet volon­tiers les fautes pas­sa­gères qui échappent à leur faiblesse.

Jésus est si bon et si plein de condes­cen­dance qu’aucune fai­blesse, aucune faute ne peut le détour­ner d’une âme de bonne volon­té. Notre orgueil ne com­prend pas que la volon­té puisse être sin-​cère en pro­met­tant à Dieu fidé­li­té, alors qu’un ins­tant après, elle retombe déjà dans sa faute.

Il com­prend moins encore que cette même pro­messe et ces mêmes chutes puissent se suc­cé­der indéfi-​niment jusqu’à la fin de la vie, sans, d’autre part, dimi­nuer la divine ten­dresse de Jésus, sa com­pas­sion pour l’humaine faiblesse.

Que nous connais­sons peu le mys­tère de la sanctification !

Nous croyons y avoir per­son­nel­le­ment une part consi­dé­rable ! Hé-​las ! nous n’y contri­buons qu’en recon­nais­sant notre per­pé­tuelle incons­tance sans nous las­ser jamais de nos rechutes.

L’an pro­chain, le Tiers-​Ordre de saint Pie X fête­ra ses 25 ans.

Nous espé­rons être en mesure, peut-​être dans un ou deux ans, d’éditer un manuel du Tiers-Ordre.

Félicitation aux ter­tiaires – nom­breux – qui ont par­ti­ci­pé cette année au pèle­ri­nage de Lourdes. Ce fut un franc suc­cès. Les cœurs sont reve­nus récon­for­tés par ces trois jours pas­sés aux pieds de Marie Immaculée.

N’oublions pas de prier pour la France en ces heures dif­fi­ciles que nos péchés et notre apos­ta­sie nous ont méritées.

Votre aumô­nier vous sou­haite de saintes et joyeuses fêtes de Noël.

Abbé François Fernandez †