Léon XIII

256ᵉ pape ; de 1878 à 1903

8 décembre 1897

Lettre encyclique Affari Vos

Sur les écoles du Manitoba

A nos véné­rables frères les arche­vêques, les évêques et les autres ordi­naires de la confé­dé­ra­tion cana­dienne en paix et en com­mu­nion avec le siège apostolique.

LÉON XIII, PAPE

Vénérables Frères,
Salut et béné­dic­tion apostolique.

En vous adres­sant aujourd’­hui la parole et Nous le fai­sons d’un cœur tout aimant, Notre pen­sée se porte d’elle-​même à ces rap­ports de mutuelle bien­veillance, à ces échanges de bons offices qui ont régné de tout temps entre le Siège apos­to­lique et le peuple cana­dien. A côté de votre ber­ceau même on trouve l’Eglise et sa cha­ri­té. Et depuis qu’elle vous a accueillis dans son sein, elle n’a ces­sé de vous tenir étroi­te­ment embras­sés, et de vous pro­di­guer ses bien­faits. Si cet homme d’im­mor­telle mémoire, que fut François de Laval Montmorency, put accom­plir les œuvres de si haute ver­tu, et si fécondes pour votre pays, dont furent témoins vos ancêtres, ce fut assu­ré­ment appuyé sur l’au­to­ri­té et sur la faveur des Pontifes romains. Ce ne fut pas non plus à d’autres sources que prirent ori­gine et que pui­sèrent leur garan­tie de suc­cès, les œuvres des évêques sub­sé­quents, per­son­nages de si écla­tants mérites. De même encore, pour remon­ter à la période la plus recu­lée, c’est bien sous l’ins­pi­ra­tion et sur l’i­ni­tia­tive du Siège apos­to­lique, que de géné­reuses cohortes de mis­sion­naires apprirent la route de votre pays, pour lui appor­ter, avec la lumière de l’Evangile, une culture plus éle­vée et les pre­miers germes de la civi­li­sa­tion. Et ce sont ces germes, qui, fécon­dés aus­si par eux, au prix de longs et patients labeurs, ont mis le peuple cana­dien au niveau des plus poli­cés et des plus glo­rieux, et ont fait de lui, quoique venu tar­di­ve­ment, leur émule.

Toutes ces choses Nous sont de fort agréable sou­ve­nir ; d’au­tant plus qu’il en reste des fruits sous Nos yeux et de non médiocre impor­tance. Le plus consi­dé­rable de tous assu­ré­ment, c’est, par­mi les mul­ti­tudes catho­liques, un amour et un zèle pour notre sainte reli­gion, pour cette reli­gion que vos ancêtres, venus pro­vi­den­tiel­le­ment d’a­bord et sur­tout de la France, puis de l’Irlande, et d’ailleurs encore dans la suite, pro­fes­sèrent scru­pu­leu­se­ment, et trans­mirent à leur pos­té­ri­té, comme un dépôt invio­lable. Mais si leurs fils conservent fidè­le­ment ce pré­cieux héri­tage, il Nous est facile de com­prendre quelle grande part de louange en revient à votre vigi­lance et à votre acti­vi­té, Vénérables Frères, quelle grande part aus­si au zèle de votre cler­gé ; tous on effet, d’une seule âme, vous tra­vaillez assi­dû­ment à la conser­va­tion et au pro­grès de la foi catho­lique, et il faut rendre cet hom­mage à la véri­té, sans ren­con­trer ni défa­veur ni entrave, dans les lois de l’empire bri­tan­nique. Aussi, lorsque mus par la consi­dé­ra­tion de vos com­muns mérites, Nous confé­râmes, il y a quelques années, à l’ar­che­vêque de Québec, l’hon­neur de la pourpre romaine, Nous eûmes en vue, non seule­ment de rele­ver ses ver­tus per­son­nelles, mais encore de rendre un solen­nel hom­mage à la pié­té de tous vos catholiques.

Pour ce qui touche à l’é­du­ca­tion de la jeu­nesse, sur quoi reposent les meilleures espé­rances de la socié­té reli­gieuse et civile, le Siège apos­to­lique n’a jamais ces­sé de s’en occu­per de concert avec vous et avec vos pré­dé­ces­seurs ; c’est ain­si qu’ont-​été fon­dées en grand nombre, dans votre pays, des ins­ti­tu­tions des­ti­nées à la for­ma­tion morale et scien­ti­fique de la jeu­nesse, ins­ti­tu­tions qui sont si flo­ris­santes sous la garde et la pro­tec­tion de l’Eglise. En ce genre l’Université de Québec, ornée de tous les titres et gra­ti­fiée de tous les droits qu’a cou­tume de confé­rer l’au­to­ri­té apos­to­lique, occupe une place d’hon­neur et prouve suf­fi­sam­ment que le Saint-​Siège n’a pas eu de plus grande pré­oc­cu­pa­tion ni de désir plus ardent que la for­ma­tion d’une jeu­nesse aus­si dis­tin­guée par sa culture intel­lec­tuelle que recom­man­dable par ses ver­tus. Aussi, est-​ce avec une extrême sol­li­ci­tude, il vous est facile de le com­prendre, que Nous avons sui­vi les évé­ne­ments fâcheux, qui ont mar­qué, en ces der­niers temps, l’his­toire de l’é­du­ca­tion catho­lique au Manitoba. C’est Notre volon­té et cette volon­té Nous est un devoir, de tendre à obte­nir et d’ob­te­nir effec­ti­ve­ment, par tous les moyens et tous les efforts en Notre pou­voir, que nulle atteinte ne soit por­tée à la reli­gion, par­mi tant de mil­liers d’âmes dont le salut Nous a été spé­cia­le­ment confié, dans une région sur­tout qui doit à l’Eglise d’a­voir été ini­tiée à la doc­trine chré­tienne et aux pre­miers rudi­ments de la civi­li­sa­tion. Et, comme beau­coup atten­daient que Nous Nous pro­non­cions sur la ques­tion, et deman­daient que Nous leur tra­cions une ligne de conduite et la marche à suivre, il Nous a plu de ne rien sta­tuer à ce sujet, avant que Notre délé­gué apos­to­lique fût allé sur place. Chargé de pro­cé­der à un exa­men soi­gneux de la situa­tion et de Nous faire une rela­tion sur l’é­tat des choses, il a rem­pli fidè­le­ment et avec zèle le man­dat que Nous lui avions confié.

La ques­tion qui s’a­gite est assu­ré­ment d’une très haute impor­tance et d’une gra­vi­té excep­tion­nelle. Nous vou­lons par­ler des déci­sions prises, il y a sept ans, au sujet des écoles, par le par­le­ment du Manitoba. L’acte d’u­nion à la Confédération avait assu­ré aux enfants catho­liques le droit d’être éle­vés dans des écoles publiques selon les pres­crip­tions de leur conscience : or, ce droit, le par­le­ment du Manitoba l’a abo­li par une loi contraire. C’est une loi nui­sible. Car il ne sau­rait être per­mis à nos enfants d’al­ler deman­der le bien­fait de l’ins­truc­tion à des écoles qui ignorent la reli­gion catho­lique ou qui la com­battent posi­ti­ve­ment, à des écoles où sa doc­trine est mépri­sée, et ses prin­cipes fon­da­men­taux répu­diés. Que si l’Eglise l’a per­mis quelque part, ce n’a été qu’a­vec peine à son corps défen­dant, et en entou­rant les enfants de mul­tiples sau­ve­gardes, qui trop sou­vent d’ailleurs sont recon­nues insuf­fi­santes pour parer au dan­ger. Pareillement, il faut fuir à tout prix, comme très funestes, les écoles où toutes les croyances sont accueillies indif­fé­rem­ment et trai­tées de pair, comme si, pour ce qui regarde Dieu et les choses divines, il impor­tait peu d’a­voir ou non de saines doc­trines, d’a­dop­ter la véri­té ou l’er­reur. Vous êtes loin d’i­gno­rer, Vénérables Frères, que toute école de ce genre a été condam­née par l’Eglise, parce qu’il ne se peut rien de plus per­ni­cieux, de plus propre à rui­ner l’in­té­gri­té de la foi et à détour­ner les jeunes intel­li­gences du sen­tier de la vérité.

Il est un autre point sur lequel Nous serons faci­le­ment d’ac­cord avec ceux-​mêmes qui seraient en dis­si­dence avec Nous pour tout le reste : savoir, que ce n’est pas au moyen d’une ins­truc­tion pure­ment scien­ti­fique, ni de notions vagues et super­fi­cielles de la ver­tu, que les enfants catho­liques sor­ti­ront jamais de l’é­cole, tels que la patrie les désire et les attend. C’est de choses autre­ment graves et impor­tantes qu’il les faut nour­rir, pour en faire de bons chré­tiens, des citoyens probes et hon­nêtes : leur for­ma­tion doit résul­ter de prin­cipes, qui, gra­vés au fond de leur conscience, s’im­posent à leur vie comme consé­quences natu­relles de leur foi et de leur reli­gion. Car sans reli­gion, point d’é­du­ca­tion morale digne de ce nom, ni vrai­ment effi­cace : atten­du que la nature même et la force de tout devoir dérivent de ces devoirs, spé­ciaux qui relient l’homme à Dieu, à Dieu qui com­mande, qui défend, et qui appose une sanc­tion au bien et au mal. C’est pour­quoi, vou­loir des âmes imbues de bonnes mœurs, et les lais­ser en même temps dépour­vues de reli­gion, c’est chose aus­si insen­sée que d’in­vi­ter à la ver­tu après en avoir rui­né la base. Or, pour le catho­lique, il n’y a qu’une seule vraie reli­gion, la reli­gion catho­lique ; et c’est pour­quoi, en fait de doc­trines, de mora­li­té ou de reli­gion, il n’en peut accep­ter ni recon­naître aucune qui ne soit pui­sée aux sources mêmes de l’en­sei­gne­ment catholique.

La jus­tice et la rai­son exigent donc que nos élèves trouvent dans les écoles non seule­ment l’ins­truc­tion scien­ti­fique, mais encore des connais­sances morales en har­mo­nie, comme Nous l’a­vons dit, avec les prin­cipes de leur reli­gion, connais­sances sans les­quelles, loin d’être fruc­tueuses, aucune édu­ca­tion ne sau­rait être qu’ab­so­lu­ment funeste. De là, la néces­si­té d’a­voir des maîtres catho­liques, des livres de lec­ture et d’en­sei­gne­ment approu­vés par les évêques, et d’a­voir la liber­té d’or­ga­ni­ser l’é­cole de façon que l’en­sei­gne­ment y soit en plein accord avec la foi catho­lique, ain­si qu’a­vec tous les devoirs qui en découlent. Au reste, de voir dans quelles ins­ti­tu­tions seront éle­vés les enfants, quels maîtres seront appe­lés à leur don­ner des pré­ceptes de Morale, c’est un droit inhé­rent à la puis­sance pater­nelle. Quand donc les catho­liques demandent, et c’est leur devoir de le deman­der et de le reven­di­quer, que l’en­sei­gne­ment des maîtres concorde avec la reli­gion de leurs enfants, ils usent de leur droit. Et il ne se pour­rait rien de plus injuste que les mettre dans l’al­ter­na­tive, ou de lais­ser leurs enfants croître dans l’i­gno­rance, ou de les jeter dans un milieu qui consti­tue un dan­ger mani­feste pour les inté­rêts suprêmes de leurs âmes.

Ces prin­cipes de juge­ment et de conduite, qui reposent sur la véri­té et la jus­tice, et qui sont la sau­ve­garde des inté­rêts publics autant que pri­vés, il n’est pas per­mis de les révo­quer en doute, ni de les aban­don­ner en aucune façon. Aussi, lorsque la nou­velle loi vint frap­per l’é­du­ca­tion catho­lique dans la pro­vince du Manitoba, était-​il de votre devoir, Vénérables Frères, de pro­tes­ter ouver­te­ment contre l’in­jus­tice et contre le coup qui lui était por­té : et la manière dont vous avez rem­pli ce devoir a été une preuve écla­tante de votre com­mune vigi­lance, et d’un zèle vrai­ment digne d’é­vêques. Et, bien que sur ce point cha­cun de vous trouve une appro­ba­tion suf­fi­sante dans le témoi­gnage de sa conscience, sachez néan­moins que Nous y ajou­tons Notre assen­ti­ment et Notre appro­ba­tion. Car elles sont sacrées, ces choses que vous avez cher­ché et que vous cher­chez encore à pro­té­ger et à défendre.

Du reste, les incon­vé­nients de la loi en ques­tion aver­tis­saient par eux-​mêmes que, pour trou­ver au mal un adou­cis­se­ment oppor­tun, il était besoin d’une entente par­faite. Telle était la cause des catho­liques, que tous les citoyens droits et hon­nêtes sans dis­tinc­tion de par­tis, eussent dû se concer­ter et s’as­so­cier étroi­te­ment pour s’en faire des défen­seurs. Au grand détri­ment de cette même cause, c’est le contraire qui est arri­vé. Ce qui est plus déplo­rable encore, c’est que les catho­liques cana­diens eux-​mêmes n’aient pu se concer­ter pour défendre des inté­rêts qui importent à un si haut point au bien com­mun, et dont la gran­deur et la gra­vi­té devaient impo­ser silence aux inté­rêts des par­tis poli­tiques, qui sont d’ordre bien inférieur.

Nous n’i­gno­rons pas qu’il a été fait quelque chose pour amen­der la loi. Les hommes qui sont à la tête du gou­ver­ne­ment fédé­ral et du gou­ver­ne­ment de la pro­vince ont déjà pris cer­taines déci­sions en vu de dimi­nuer les griefs, d’ailleurs si légi­times, des catho­liques du Manitoba. Nous n’a­vons aucune rai­son de dou­ter qu’elles n’aient été ins­pi­rées par l’a­mour de l’é­qui­té et par une inten­tion louable. Nous ne pou­vons tou­te­fois dis­si­mu­ler la véri­té : la loi que l’on a faite, dans un but de répa­ra­tion, est défec­tueuse, impar­faite, insuf­fi­sante. C’est beau­coup plus que les catho­liques demandent et qu’ils ont, per­sonne n’en doute, le droit de deman­der. En outre, ces tem­pé­ra­ments mêmes que l’on a ima­gi­nés ont aus­si ce défaut que, par des chan­ge­ments de cir­cons­tances locales, ils peuvent faci­le­ment man­quer leur effet pra­tique. Pour tout dire en un mot, il n’a pas encore été suf­fi­sam­ment pour­vu aux droits des catho­liques et à l’é­du­ca­tion de nos enfants au Manitoba. Or, tout demande dans cette ques­tion, et en confor­mi­té avec la jus­tice, que l’on y pour­voie, plei­ne­ment, c’est-​à-​dire que l’on mette à cou­vert et en sûre­té les prin­cipes immuables et sacrés que Nous avons tou­chés plus haut. C’est à quoi l’on doit viser, c’est le but que l’on doit pour­suivre avec zèle et avec pru­dence. Or, à cela rien de plus contraire que la dis­corde : il y faut abso­lu­ment l’u­nion des esprits et l’har­mo­nie de l’ac­tion. Toutefois, comme le but que l’on s’est pro­po­sé d’at­teindre, et que l’on doit atteindre en effet, n’im­pose pas une ligne de conduite déter­mi­née et exclu­sive, mais en admet au contraire plu­sieurs, comme il arrive d’or­di­naire en ces sortes de choses, il s’en­suit qu’il peut y avoir sur la marche à suivre une cer­taine mul­ti­pli­ci­té d’o­pi­nions éga­le­ment bonnes et plau­sibles. Que nul donc ne perde de vue les règles de la modé­ra­tion, de la dou­ceur, et de la cha­ri­té fra­ter­nelle, que nul n’ou­blie le res­pect qu’il doit à autrui : mais que tous pèsent mûre­ment ce qu’exigent les cir­cons­tances, déter­minent ce qu’il y a de mieux à faire et le fassent, dans une entente toute cor­diale, et non sans avoir pris votre conseil.

Pour ce qui regarde en par­ti­cu­lier les catho­liques du Manitoba, Nous avons confiance que, Dieu aidant, ils arri­ve­ront un jour à obte­nir pleine satis­fac­tion. Cette confiance s’ap­puie sur­tout sur la bon­té de leur cause, ensuite sur l’é­qui­té et la sagesse de ceux qui tiennent en main le gou­ver­ne­ment de la chose publique, et enfin sur le bon vou­loir de tous les hommes droits du Canada. En atten­dant, et jus­qu’à ce qu’il leur soit don­né de faire triom­pher toutes leurs reven­di­ca­tions, qu’ils ne refusent pas des satis­fac­tions par­tielles. C’est pour­quoi, par­tout où la loi, ou le fait, ou les bonnes dis­po­si­tions des per­sonnes leur offrent quelques moyens d’at­té­nuer le mal, et d’en éloi­gner davan­tage les dan­gers, il convient tout à fait et il est utile qu’ils en usent et qu’ils en tirent le meilleur par­ti pos­sible. Partout, au contraire, où le mal n’au­rait pas d’autre remède, Nous les exhor­tons et les conju­rons d’y obvier par un redou­ble­ment de géné­reuse libé­ra­li­té. Ils ne pour­ront rien faire qui leur soit plus salu­taire, à eux-​mêmes, ni qui soit plus favo­rable à la pros­pé­ri­té de leur pays, que de contri­buer au main­tien de leurs écoles dans toute la mesure de leurs ressources.

Il est un autre point qui appelle encore vos com­munes sol­li­ci­tudes. C’est que, par votre auto­ri­té, et avec le concours de ceux qui dirigent les éta­blis­se­ments d’é­du­ca­tion, on éla­bore, avec soin et sagesse, tout le pro­gramme des études, et que l’on prenne sur­tout garde de n’ad­mettre, aux fonc­tions de l’en­sei­gne­ment que des hommes abon­dam­ment pour­vus de toutes les qua­li­tés qu’elles com­portent, natu­relles et acquises. Il convient en effet, que les écoles catho­liques puissent riva­li­ser avec les plus flo­ris­santes, par la bon­té des méthodes de for­ma­tion et par l’é­clat de l’en­sei­gne­ment. Au point de vue de la culture intel­lec­tuelle et du pro­grès de la civi­li­sa­tion, on ne peut que trou­ver beau et noble le des­sein conçu par les pro­vinces cana­diennes, de déve­lop­per l’ins­truc­tion publique, et d’en éle­ver de plus en plus le niveau, et d’en faire ain­si une chose tou­jours plus haute et plus par­faite. Or, nul genre d’é­tude, nul pro­grès du savoir humain qui ne puisse se plei­ne­ment har­mo­ni­ser avec la doc­trine catholique.

A expli­quer et à défendre tout ce que Nous avons dit jus­qu’i­ci, ceux-​la d’entre les catho­liques y peuvent puis­sam­ment contri­buer, qui se sont consa­crés aux tra­vaux de la presse, sur­tout de la presse quo­ti­dienne. Qu’ils se sou­viennent donc de leur devoir .Qu’ils défendent reli­gieu­se­ment et avec cou­rage tout ce qui est véri­té, droit, inté­rêts de l’Eglise et de la socié­té : de telle sorte pour­tant qu’ils res­tent dignes, res­pec­tueux des per­sonnes, mesu­rés en toutes choses. Qu’ils soient res­pec­tueux et qu’ils aient une scru­pu­leuse défé­rence envers l’au­to­ri­té épis­co­pale et envers tout pou­voir légi­time. Plus les temps sont dif­fi­ciles, plus est mena­çant le dan­ger de divi­sion, et plus aus­si ils doivent s’é­tu­dier à incul­quer cette uni­té de pen­sées, et d’ac­tion, sans laquelle il y a peu ou même point d’es­poir d’ob­te­nir jamais ce qui est l’ob­jet de nos com­muns désirs.

Comme gage des dons célestes et de Notre affec­tion pater­nelle, rece­vez la béné­dic­tion apos­to­lique que Nous vous accor­dons de tout cœur dans le Seigneur, à vous, Vénérables Frères, à votre cler­gé, et à vos ouailles.

Donné à Rome, près Saint-​Pierre, le hui­tième jour de décembre de l’an­née 1897, la ving­tième de Notre Pontificat.

LÉON XIII, Pape.