Note de la rédaction de La Porte Latine : il est bien entendu que les commentaires repris dans la presse extérieure à la FSSPX ne sont en aucun cas une quelconque adhésion à ce qui y est écrit par ailleurs. |
En vous proposant ce texte du Professeur Roberto de Mattei sur la folie inter-religieuse et philo-islamiste qui s’est emparée des plus hauts dirigeants de l’Eglise, nous ne pouvons pas ne pas nous rappeler cet épisode précurseur des drames actuels et des malheurs à venir :
Après la guerre en Algérie, le Père Avril a fui en France avec des familles de Harkis pour éviter les massacres du FLN. Il s’est installé près de Gap à Notre-Dame de Salérans et a préparé ces familles pour le baptême, en demandant l’autorisation à son évêque. Le 28 juillet 1964, jour où le Concile Vatican II sort le texte concernant l’Islam, sur « nos frères musulmans, qui, comme nous, croient en un seul Dieu et méritent par conséquent toute notre considération », le Père Avril est convoqué à l’évêché. Après une longue et pénible discussion, l’évêque lui interdit de baptiser ces familles. Il insiste pour obtenir quelques motifs de ce refus. Voici la réponse : Ne nous mettons pas dans l’occasion de faire des apostats et ne tentons pas les pays musulmans. Les larmes aux yeux, le R. Père demande : Alors il n’y a rien à faire ? » « Mais oui, me répond l’évêque de Digne, il faut les aider à rester de bons musulmans, à pratiquer leurs fêtes, à ne pas devenir athées » [Extrait de « La lettre de Tonton Jean du 31 juillet 2016].
Aujourd’hui, un pas de plus été fait dans l’offense à Notre Seigneur, dans sa propre maison, par ses ministres eux-mêmes qui encensent – au sens propre du terme – les représentants d’une idéologie mortifère.
Le Vicaire du Christ en personne s’est joint à cette apostasie, qui n’est plus silencieuse, en déclarant à propos de l’assassinat du Père Hamel, dans l’avion qui le ramenait des JMJ de Cracovie, « si je parle de violence islamique, je dois parler de violence catholique. » Et, de conclure par cette affirmation qui a horrifié les chrétiens d’Orient qui sont massacrés comme du bétail : « Je crois qu’il n’est pas juste d’identifier l’islam avec la violence, ce n’est pas juste et ce n’est pas vrai. J’ai eu un long dialogue avec le grand iman de l’université Al-Azhar et je sais ce qu’ils pensent. Ils cherchent la paix, la rencontre. »
« Malheureux, ces gens qui déclarent bien ce qui est mal, et mal ce qui est bien, qui font des ténèbres la lumière et de la lumière les ténèbres, qui rendent amer ce qui est doux et doux ce qui est amer ! » (Isaïe, 5, 20).
La Porte Latine du 4 août 2016
Le président de la Conférence Episcopale Italienne, Angelo Bagnasco, a critiqué ces catholiques qui se sont montrés déconcertés et pour la plupart indignés, par l’invitation adressée aux musulmans de venir prier, dimanche 31 juillet, dans les églises italiennes : « Vraiment je n’en comprends pas le motif – a‑t-il dit –. Il me semble vraiment qu’il n’y a aucun motif ». L’adhésion de milliers de musulmans à la prière devant l’autel se veut, d’après lui, « une parole de condamnation et une prise de distance absolue, de la part de ceux qui, musulmans mais pas seulement, n’acceptent aucune forme de violence ».
En réalité, comme l’a observé Mgr Antonio Livi sur le site La nuova Bussola quotidiana, la participation des musulmans aux cérémonies liturgiques, en Italie et en France, a constitué un acte à la fois sacrilège et insensé.
Sacrilège parce que les églises catholiques, contrairement aux mosquées, ne sont pas des centres de conférence ou de propagande, mais des lieux sacrés, où l’on rend le culte d’adoration dû à Jésus-Christ, réellement présent « corps, sang, âme et divinité » dans l’Eucharistie. Si l’on jugeait nécessaire une rencontre pour condamner la violence, cet acte politique pouvait se tenir dans tout autre lieu, mais pas dans la maison de Dieu qui, pour le pape et les évêques italiens, ne peut qu’être l’unique vrai Dieu en trois Personnes, combattu manu militari par l’Islam au cours des siècles.
A Rome, dans la basilique de Sainte Marie-du-Trastevere, où étaient assis au premier rang trois imams de la Capitale, deux d’entre eux, Ben Mohamed Mohamed et Sami Salem, ont parlé en chaire citant à plusieurs reprises le Coran, mais ont tourné le dos à l’Evangile durant l’Homélie, murmurant une prière musulmane pendant que les catholiques récitaient le Credo.
Dans la cathédrale de Bari, l’Imam Sharif Lorenzini a récité en arabe la première sourate du Coran qui condamne en ces termes l’incrédulité des chrétiens : « Montre-nous la voie de rectitude, la voie de ceux que tu as gratifiés, non pas celle des réprouvés, non plus que de ceux qui s’égarent ».
Ce qui est advenu est aussi un acte sans raison, précisément parce qu’il n’y a aucun motif pour que les musulmans soient invités à prier et à prêcher dans une église catholique. L’initiative des évêques italiens et français laisse croire que l’Islam, en tant que tel, n’a aucune responsabilité dans la stratégie de terreur, comme si ce n’était pas au nom du Coran que des musulmans fanatiques mais cohérents, massacrent les chrétiens dans le monde.
Nier, comme l’a fait le pape François, que la guerre en cours est une guerre religieuse, est comme si l’on avait nié que dans les années 70 les brigades rouges menèrent une guerre politique contre l’Etat italien. Le mouvement des terroristes de l’Etat Islamique est religieux et idéologique et tire sa raison d’être d’un certain nombre de versets du Coran. Au nom du Coran, des dizaines de milliers de catholiques sont persécutés dans le monde entier, du Moyen-Orient, au Nigéria et à l’Indonésie.
Tandis que le dernier numéro de Dabiq, la revue officielle du Califat, invite ses militants à détruire la Croix et à tuer les chrétiens, la Conférence Episcopale Italienne (CEI) libère la religion musulmane de toute responsabilité, mettant sur le compte d’un petit groupe d’extrémistes les massacres des derniers mois.
Mais c’est exactement le contraire : il n’y a qu’une minorité (23 000 sur plus de 2 milions de musulmans officiellement référencés) qui ont adhéré à l’initiative insensés promue par la CEI. Comment donner raison à la majorité qui a décliné l’invitation accusant d’hypocrisie ceux qui l’ont acceptée ? Pourquoi les musulmans, qui professent une foi religieuse non seulement différente mais opposés à la foi catholique, devraient aller prier et prêcher dans une église catholique ou devraient inviter les catholiques à prêcher et prier dans leurs mosquées ?
Ce qui est arrivé le 31 juillet est, sous tous les aspects, une grave offense à la foi comme à la raison.
Professeur Roberto de Mattei.
Sources : Il Tempo/Corrispondenza Romana/Traduction de Marie Perrin pour La Porte Latine du 4 août 2016