Ainsi Rome ne veut pas rendre justice à la sainte Messe, et continue de renier son passé, un passé scellé par la plus haute sainteté, alors qu’elle n’a aucune autre sainteté à nous proposer que celle du pape Jean, conservé avec son sourire de cire grâce à 10 litres d’un produit chimique prodigieux ! Par ailleurs, le corps de saint Pie X, qui n’a pas été embaumé, reste intact et intègre, et même doué d’une certaine flexibilité après 87 ans. Mais personne n’en parle, personne ne s’étonne et presque personne ne prend le temps pour le prier.
Je dois vous confesser que, même si je veux garder l’amour pour Rome, je ne peux qu’être en colère contre cette impiété officielle et toujours plus publique.
Ainsi par exemple, si demain je rencontrais le cardinal Ratzinger, je lui ferais deux demandes :
1) Puisque ce qui a été présenté au monde au mois de juin 2000 ne fait pas partie du message de la Madonne aux enfants de Fatima, où est cachée la troisième partie du secret de Fatima ? Nous savons que cette opération de l’an dernier est un mensonge qui a reçu une grande publicité, un mensonge dont vous devrez rendre compte à Dieu et à la Vierge. Dites-nous alors, Eminence, avant de vous présenter devant le Juge divin, où est caché ce secret ? Pourquoi avoir révélé un texte qui ne fait pas partie du secret si non pour fermer le chapitre Fatima et pouvoir ainsi continuer sur le chemin du Concile de la ruine, probablement dénoncé par la Vierge comme le Concile du Malin ? Alors, Eminence, cessez de mentir et dites où est le secret que vous connaissez et que vous confessez (en privé) de n’avoir pas dévoilé.
2) Comme nous savons aujourd’hui que le terme « subsistit – subsiste » pour désigner le mode d’être de l’Eglise (l’Eglise du Christ subsiste dans l’Eglise catholique, au lieu de : l’Eglise du Christ est l’Eglise catholique) vous a été suggéré par un pasteur protestant durant ce maudit concile (voyez Si Si No No 15 mai 2001, L’origine protestante du « subsistit in » de l’article 8 de Lumen Gentium), voulez-vous m’expliquer quelle est cette église du Christ qui n’est pas l’Eglise catholique ? En fait si l’une subsiste dans l’autre, cela signifie que l’une n’est pas l’autre, et que nous avons ici deux réalités diverses. Pour moi, je sais ce qu’est l’Eglise catholique fondée par le Christ, conçue dans son sang et née le jour de la Pentecôte, Eglise confiée par le Christ à saint Pierre pour qu’il la gouverne et la conduise dans la foi et la charité, c’est-à-dire l’amour de Lui. Mais je n’ai jamais entendu parler de cette autre église fondée par le Christ qui ne serait pas l’Eglise catholique : quand je lis la sainte Ecriture, les textes des Apôtres ou des Pères de l’Eglise, ceux des papes, des saints, des docteurs, des théologiens, des conciles… je ne trouve ce concept que dans le concile Vatican II, introduit par vous et suggéré par un hérétique. Alors Eminence, dites-moi ce qu’est cette Eglise du Christ qui ne serait pas l’Eglise catholique. Où est-elle née, comment est-elle organisée, gouvernée, quels en sont les chefs, les membres, ect…?
Et pourtant il est vrai que pendant un temps nous avons espéré que quelque-chose fut changé à Rome, et nous avons espéré de voir le début d’un examen de conscience du Concile, quand on nous disait qu’il fallait lutter contre le libéralisme, le modernisme, la maçonnerie… Aujourd’hui malheureusement nous avons compris que les modernistes restent les patrons et ne sont disposés à céder quoi que ce soit. Par conséquent, comme vous l’a expliqué Mgr Fellay dans Roma Felix de juin, nous attendrons un changement réel à Rome avant de parler d’un accord. Sans doute nous accepterons de dialoguer sur la doctrine, mais rien ne sera fait avant que cette doctrine ne soit purifiée et rendue parfaitement conforme à la foi catholique.
Nous savons aujourd’hui que, sans donner aucune réponse à nos objections, le Vatican ne veut pas, ne peut pas, ou, par un motif caché n’accepte pas de rendre justice à la messe célébrée dans l’église latine au moins à partir du pape saint Grégoire jusqu’à l’an 1969. « Un certain nombre de cardinaux, d’évêques et de fidèles jugent qu’une telle permission de doit pas être accordée » a écrit le cardinal Castrillon « parce que cette permission pourrait créer de la confusion dans l’esprit de beaucoup de gens qui la comprendraient comme une dépréciation de la valeur de la sainte messe que célèbre l’Eglise aujourd’hui ». Ainsi, sans donner aucune raison doctrinale ou théologique, le Vatican n’accepte pas de reconnaître que cette Messe (traditionnelle) fait partie du trésor de l’Eglise et que tout prêtre ou fidèle peut en user librement ; il n’accepte pas de déclarer la vérité, à savoir que ni Vatican II ni Paul VI ni aucun autre pape n’a jamais interdit sa célébration ; et cela pour ne pas créer une division parmi les cardinaux ou les évêques ou les fidèles, préférant ainsi sacrifier la vérité à l’unité (mais à quelle unité ? L’unité dans l’injustice et le mensonge!). Donc le Vatican, après ces mois d’attente, manifeste clairement aujourd’hui que rien n’a changé dans la Rome occupée et qu’il n’y a aucune volonté de changer quelque chose.
Cependant, nous devons continuer à aimer l’Eglise. Il est facile de croire qu’on aime l’Eglise, quand on n’aime qu’une fiction de l’imagination, une Eglise qui n’existerait que dans notre esprit, mais non pas dans la réalité. De même on ne peut aimer « l’humanité » en tant que telle, parce que la seule réalité existante que l’on puisse aimer (ou ne pas aimer) vraiment est tel homme concret et particulier, ou tel autre, tandis que l’humanité n’est qu’un concept de l’esprit (c’est pourquoi il nous est demandé d’aimer notre prochain, et non pas l’humanité). Ainsi, l’Eglise n’est pas un concept, une abstraction, quelque chose qui ne vivrait que dans nos bibliothèques, dans nos souvenirs … ce n’est même pas non plus l’Eglise de Pie IX, de saint Pie X ou de Pie XII … L’Eglise vit aujourd’hui dans la réalité quotidienne et est , aujourd’hui comme hier, l’Eglise de Jésus-Christ, réalité toujours incarnée dans l’histoire humaine et gouvernée aujourd’hui par Jean-Paul II, vicaire de Jésus-Christ, même si cela nous déplaît ! Il importe d’être réalistes et de ne pas vivre dans un songe.
Nous devons conserver l’amour de Rome, l’amour de Rome comme elle est aujourd’hui, tout comme la Rome d’hier. Nous devons aimer Rome parce que Rome demeure l’instrument par lequel nous avons reçu tous les biens de nos âmes, parce que Rome est notre patrie, parce que notre patrie est occupée par l’ennemi moderniste et maçonnique, et parce que nous voulons délivrer notre patrie de ces ennemis, beaucoup plus dangereux que cet « ennemi » (les Nazis) qui occupait notre patrie terrestre il y a soixante ans. Cette occupation ne nous a pas empêchés d’êtres toujours des fils de notre patrie, et de l’aimer. Bien plus, nous avons essayé de la délivrer parce que nous l’aimions comme la chose la plus chère à nos cœurs.
De le même manière, nous ne devons pas perdre confiance dans l’Eglise. Nous devons croire toujours en elle, notre Mère, Mère plus puissante que tous ses ennemis et qui attend l’heure de Dieu pour faire cesser l’heure des ténèbres, si nous le voulons et si nous persévérons à l’aimer, même blessée et défigurée par un esprit qui n’est pas le sien.
Nous vivons des heures difficiles, avec des tentations de tout genre … parmi lesquelles la plus dangereuse serait le découragement, le désespoir, la perte de toute confiance dans l’Eglise, c’est-à-dire dans les promesses de Jésus-Christ. Prions donc la Madonne de la sainte Espérance de garder dans nos cœurs cette vertu, avec sérénité et paix, pour attendre et travailler à préparer l’heure du triomphe de son Cœur Immaculé. « Ayez confiance … j’ai vaincu le monde ». »
Abbé Michel Simoulin