Le temps n’était certainement pas venu de signer un quelconque accord pratique

Mes chers frères,

La réunion des supé­rieurs de la Fraternité s’est tenue à Albano les 7 et 8 octobre comme annon­cé dans la lettre d’in­for­ma­tion du mois der­nier, et Mgr Fellay a notam­ment usé de cette oppor­tu­ni­té pour dis­cu­ter du Préambule doc­tri­nal que lui avait pré­sen­té le car­di­nal Levada le 14 septembre.

Le pre­mier jour de la ren­contre a été consa­cré à trois sujets : un aper­çu des contacts avec Rome depuis 1987, un résu­mé des dis­cus­sions doc­tri­nales et une pré­sen­ta­tion orale du Préambule doc­tri­nal lui-même.

Au regard des entre­tiens doc­tri­naux, il a été déce­vant de noter que la com­mis­sion romaine a échoué à com­prendre la rup­ture entre l’en­sei­gne­ment tra­di­tion­nel et l’en­sei­gne­ment conci­liaire. Il insis­tait au contraire sur « l’her­mé­neu­tique (inter­pré­ta­tion) de la conti­nui­té », décla­rant que les nou­veaux ensei­gne­ments incluaient et amé­lio­raient l’ancien !

Il a été inté­res­sant d’ap­prendre que la réunion du 14 sep­tembre n’a pas du tout abor­dé les dis­cus­sions doc­tri­nales mais a plu­tôt été consa­cré à expo­ser de pos­sibles solu­tions pra­tiques pour la Fraternité.

Aussi vous ne serez peut-​être pas sur­pris d’ap­prendre que la base doc­tri­nale pro­po­sée pour tout accord cano­nique contient en fait tous les élé­ments que la Fraternité a contam­ment reje­tés, y com­pris l’ac­cep­ta­tion de la Nouvelle Messe et de Vatican II tels qu’ex­pri­més dans le Nouveau Catéchisme.

En effet, le docu­ment lui-​même donne l’m­pres­sion qu’il n’y a pas de crise dans l’Église. Aussi, le consen­sus décla­ré de ceux qui étaient pré­sents était que le Préambule doc­tri­nal était clai­re­ment inac­cep­table et que le temps n’é­tait cer­tai­ne­ment pas venu de signer un quel­conque accord pra­tique aus­si long­temps que les ques­tions doc­tri­nales res­te­ront exclues.

Il a aus­si été conve­nu que la Fraternité devrait conti­nuer son tra­vail en insis­tant sur les ques­tions doc­tri­nales dans tous ses contacts avec les auto­ri­tés romaines.

Nous pou­vons voir de bien des manières la main de la Providence dans cette réunion, tom­bée le jour de la Fête du Saint-​Rosaire, étant don­né la cla­ri­fi­ca­tion don­née par la per­sis­tance de Rome dans ses erreurs modernes et par consé­quent la néces­si­té de conti­nuer le com­bat contre le moder­nisme à tra­vers la fidé­li­té à la Tradition catholique.

Le second jour de la ren­contre a été consa­cré à son thème d’o­ri­gine, qui était la com­mu­ni­ca­tion et les médias.

La ren­contre d’Assise III s’est tenue le jour-​même ou j’é­cris ces quelques lignes, à cette occa­sion nous avons célé­bré un jour de répa­ra­tion ici à la Maison Saint-​George, avec expo­si­tion du Saint Sacement toute la journée.

Le scan­dale de ce ras­sem­ble­ment inter­re­li­gieux peut se résu­mer en trois points : Il com­mé­more et célèbre le scan­dale d’Assise I ; Il rem­place la Foi par la liber­té reli­gieuse comme moyen d’ob­te­nir la paix mon­diale ; Il pro­meut à un niveau pra­tique le rela­ti­visme et l’in­dif­fé­ren­tisme religieux.

Abbé Paul Morgan , Supérieur du District de la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X du Royaume-Uni

Source : Lettre aux Amis et Bienfaiteurs du 1er novembre 2011