Concile Vatican II

21ᵉ œcuménique ; 11 oct. 1962-8 déc. 1965

7 décembre 1965, 4e session

Décret Presbyterorum Ordinis

Sur le ministère et la vie des prêtres

Table des matières

Paul, évêque,
Serviteur des ser­vi­teurs de Dieu,

Avec les Pères du Saint Concile,
Pour que le sou­ve­nir s’en main­tienne à jamais

Préambule

1. Plusieurs fois déjà, ce saint Concile a rap­pe­lé à tous l’importance de l’Ordre des prêtres dans l’Église [1]. Cet Ordre joue, dans la réno­va­tion de l’Église du Christ, un rôle essen­tiel, mais aus­si de plus en plus dif­fi­cile : d’où l’utilité de ce décret qui parle des prêtres de manière plus détaillée et plus appro­fon­die. Il concerne tous les prêtres, spé­cia­le­ment ceux qui exercent une charge pas­to­rale ; en ce qui concerne les prêtres reli­gieux, on fera les adap­ta­tions qui s’imposent. Par la sainte ordi­na­tion et la mis­sion reçues des évêques, les prêtres sont pro­mus au ser­vice du Christ Docteur, Prêtre et Roi ; ils par­ti­cipent à son minis­tère, qui, de jour en jour, construit ici-​bas l’Église pour qu’elle soit Peuple de Dieu, Corps du Christ, Temple du Saint-​Esprit. Dans une situa­tion pas­to­rale et humaine qui sou­vent a subi de pro­fonds chan­ge­ments, il fal­lait les sou­te­nir plus effi­ca­ce­ment dans leur minis­tère et mieux s’occuper de leur vie. C’est pour­quoi ce saint Concile déclare et décide ce qui suit.

Ch. I. Le presbytérat dans la mission de l’Église

2. Nature du presbytérat

Le Seigneur Jésus, « que le Père a sanc­ti­fié et envoyé dans le monde » (Jn 10, 36), fait par­ti­ci­per tout son Corps mys­tique à l’onction de l’Esprit qu’il a reçue [2] : en lui, tous les fidèles deviennent un sacer­doce saint et royal, offrent des sacri­fices spi­ri­tuels à Dieu par Jésus Christ, et pro­clament les hauts faits de Celui qui les a appe­lés des ténèbres à son admi­rable lumière [3]. Il n’y a donc aucun membre qui n’ait sa part dans la mis­sion du Corps tout entier ; cha­cun d’eux doit sanc­ti­fier Jésus dans son cœur [4] et rendre témoi­gnage à Jésus par l’esprit de pro­phé­tie [5].

Mais le même Seigneur, vou­lant faire des chré­tiens un seul corps, où « tous les membres n’ont pas la même fonc­tion » (Rm 12, 4), a éta­bli par­mi eux des ministres qui, dans la com­mu­nau­té des chré­tiens, seraient inves­tis par l’Ordre du pou­voir sacré d’offrir le Sacrifice et de remettre les péchés [6], et y exer­ce­raient publi­que­ment pour les hommes au nom du Christ la fonc­tion sacer­do­tale. C’est ain­si que le Christ a envoyé ses Apôtres comme le Père l’avait envoyé [7], puis, par l’intermédiaire des Apôtres, il a fait par­ti­ci­per à sa consé­cra­tion et à sa mis­sion les évêques, leurs suc­ces­seurs [8], dont la fonc­tion minis­té­rielle a été trans­mise aux prêtres à un degré subor­don­né [9] : ceux-​ci sont donc éta­blis dans l’Ordre du pres­by­té­rat pour être les coopé­ra­teurs de l’ordre épis­co­pal [10] dans l’accomplissement de la mis­sion apos­to­lique confiée par le Christ.

La fonc­tion des prêtres, en tant qu’elle est unie à l’ordre épis­co­pal, par­ti­cipe à l’autorité par laquelle le Christ édi­fie, sanc­ti­fie et gou­verne son Corps. C’est pour­quoi le sacer­doce des prêtres, s’il repose sur les sacre­ments de l’initiation chré­tienne, est cepen­dant confé­ré au moyen du sacre­ment par­ti­cu­lier qui, par l’onction du Saint- Esprit, les marque d’un carac­tère spé­cial, et les confi­gure ain­si au Christ Prêtre pour les rendre capables d’agir au nom du Christ Tête en per­sonne [11].

Participant, pour leur part, à la fonc­tion des Apôtres, les prêtres reçoivent de Dieu la grâce qui les fait ministres du Christ Jésus par­mi les nations, assu­rant le ser­vice sacré de l’Évangile, pour que les nations deviennent une offrande agréable, sanc­ti­fiée par l’Esprit Saint [12]. En effet, l’annonce apos­to­lique de l’Évangile convoque et ras­semble le Peuple de Dieu, afin que tous les membres de ce peuple, étant sanc­ti­fiés par l’Esprit Saint, s’offrent eux-​mêmes en « vic­time vivante, sainte, agréable à Dieu » (Rm 12, 1).

Mais c’est par le minis­tère des prêtres que se consomme le sacri­fice spi­ri­tuel des chré­tiens, en union avec le sacri­fice du Christ, l’unique Médiateur, offert au nom de toute l’Église dans l’Eucharistie par les mains des prêtres, de manière non san­glante et sacra­men­telle, jusqu’à ce que vienne le Seigneur lui-​même [13]. C’est à cela que tend leur minis­tère, c’est en cela qu’il trouve son accom­plis­se­ment : com­men­çant par l’annonce de l’Évangile, il tire sa force et sa puis­sance du sacri­fice du Christ et il vise à ce que « la Cité rache­tée tout entière, c’est-à-dire la socié­té et l’assemblée des saints, soit offerte à Dieu comme un sacri­fice uni­ver­sel par le Grand Prêtre qui est allé jusqu’à s’offrir pour nous dans sa Passion, pour faire de nous le Corps d’une aus­si grande Tête [14] ».

Ainsi donc, la fin que les prêtres pour­suivent dans leur minis­tère et dans leur vie, c’est de rendre gloire à Dieu le Père dans le Christ. Et cette gloire, c’est l’accueil, conscient, libre et recon­nais­sant, des hommes à l’œuvre de Dieu accom­plie dans le Christ ; c’est le rayon­ne­ment de cette œuvre à tra­vers toute leur vie. Ainsi, dans les temps de prière et d’adoration comme dans l’annonce de la Parole, dans l’offrande du sacri­fice eucha­ris­tique et l’administration des autres sacre­ments comme dans les dif­fé­rents minis­tères exer­cés au ser­vice des hommes, les prêtres contri­buent à la fois à faire croître la gloire de Dieu et à faire avan­cer les hommes dans la vie divine. Tout cela découle de la Pâque du Christ, tout cela s’achèvera dans le retour glo­rieux du Seigneur, quand il remet­tra le Royaume à Dieu le Père [15].

3. Condition des prêtres dans le monde

Pris du milieu des hommes et éta­blis en faveur des hommes, dans leurs rela­tions avec Dieu, afin d’offrir des dons et des sacri­fices pour les péchés [16], les prêtres vivent avec les autres hommes comme avec des frères. C’est ce qu’a fait le Seigneur Jésus : Fils de Dieu, homme envoyé aux hommes par le Père, il a demeu­ré par­mi nous et il a vou­lu deve­nir en tout sem­blable à ses frères, à l’exception cepen­dant du péché [17]. Et déjà, il a été imi­té par les saints Apôtres : saint Paul, doc­teur des nations, « mis à part pour l’Évangile de Dieu » (Rm 1, 1), atteste qu’il s’est fait tout à tous afin de les sau­ver tous [18]. Par leur voca­tion et leur ordi­na­tion, les prêtres de la Nouvelle Alliance sont, d’une cer­taine manière, mis à part au sein du Peuple de Dieu ; mais ce n’est pas pour être sépa­rés de ce peuple, ni d’aucun homme quel qu’il soit ; c’est pour être tota­le­ment consa­crés à l’œuvre à laquelle le Seigneur les appelle [19]. Ils ne pour­raient être ministres du Christ s’ils n’étaient témoins et dis­pen­sa­teurs d’une vie autre que la vie ter­restre, mais ils ne seraient pas non plus capables de ser­vir les hommes s’ils res­taient étran­gers à leur exis­tence et à leurs condi­tions de vie [20]). Leur minis­tère même exige, à un titre par­ti­cu­lier, qu’ils ne prennent pas modèle sur le monde pré­sent [21] et, en même temps, il réclame qu’ils vivent dans ce monde au milieu des hommes, que, tels de bons pas­teurs, ils connaissent leurs bre­bis et cherchent à ame­ner celles qui ne sont pas de ce ber­cail, pour qu’elles aus­si écoutent la voix du Christ, afin qu’il y ait un seul trou­peau et un seul pas­teur [22].

Pour y par­ve­nir, cer­taines qua­li­tés jouent un grand rôle, celles qu’on appré­cie à juste titre dans les rela­tions humaines, comme la bon­té, la sin­cé­ri­té, la force morale, la per­sé­vé­rance, la pas­sion pour la jus­tice, la déli­ca­tesse, et d’autres ver­tus encore, celles que l’apôtre Paul recom­mande quand il dit : « Tout ce qu’il y a de vrai, d’honorable, tout ce qui est juste, pur, digne d’être aimé, tout ce qui est ver­tueux et digne d’éloges, faites-​en l’objet de vos pen­sées » (cf. Ph 4, 8) [23].

Ch. II. Le ministère des prêtres

I. Fonctions des prêtres

4. Les prêtres, ministres de la Parole de Dieu

Le Peuple de Dieu est ras­sem­blé d’abord par la Parole du Dieu vivant [24] qu’il convient d’attendre tout spé­cia­le­ment de la bouche des prêtres [25]. En effet, nul ne peut être sau­vé sans avoir d’abord cru [26] ; les prêtres, comme coopé­ra­teurs des évêques, ont pour pre­mier devoir d’annoncer l’Évangile à tous les hommes [27] ; ils exé­cutent ain­si l’ordre du Seigneur : « Allez par le monde entier, prê­chez l’Évangile à toute la créa­tion » (Mc 16, 15) [28], et ain­si ils consti­tuent et font gran­dir le Peuple de Dieu. C’est la parole de salut qui éveille la foi dans le cœur des non-​chrétiens, et qui la nour­rit dans le cœur des chré­tiens ; c’est elle qui donne nais­sance et crois­sance à la com­mu­nau­té des fidèles ; comme le dit l’Apôtre : « La foi vient de ce qu’on entend, ce qu’on entend vient par la parole du Christ » (Rm 10, 17). Ainsi les prêtres se doivent à tous les hommes : ils ont à leur faire par­ta­ger la véri­té de l’Évangile [29] dont le Seigneur les fait béné­fi­cier. Soit donc qu’ils aient par­mi les nations une belle conduite pour les ame­ner à glo­ri­fier Dieu [30], soit qu’ils prêchent ouver­te­ment pour annon­cer aux incroyants le mys­tère du Christ, soit qu’ils trans­mettent l’enseignement chré­tien ou exposent la doc­trine de l’Église, soit qu’ils étu­dient à la lumière du Christ les pro­blèmes de leur temps, dans tous les cas il s’agit pour eux d’enseigner, non pas leur propre sagesse, mais la Parole de Dieu, et d’inviter tous les hommes avec insis­tance à la conver­sion et à la sain­te­té [31]. Cette pré­di­ca­tion des prêtres, dans l’état actuel du monde, est sou­vent très dif­fi­cile ; si elle veut vrai­ment atteindre l’esprit des audi­teurs, elle ne doit pas se conten­ter d’exposer la Parole de Dieu de façon géné­rale et abs­traite, mais elle doit appli­quer la véri­té per­ma­nente de l’Évangile aux cir­cons­tances concrètes de la vie. Il y a donc bien des manières d’exercer le minis­tère de la parole, selon les besoins dif­fé­rents des audi­teurs et les cha­rismes des pré­di­ca­teurs. Dans les pays ou les milieux non chré­tiens, c’est par l’annonce de l’Évangile que les hommes sont conduits à la foi et aux sacre­ments du salut [32] ; dans la com­mu­nau­té chré­tienne elle-​même, sur­tout pour ceux qui peuvent man­quer de foi ou d’intelligence à l’égard de ce qu’ils pra­tiquent, la pro­cla­ma­tion de la parole est indis­pen­sable au minis­tère sacra­men­tel lui-​même, puisqu’il s’agit des sacre­ments de la foi, et que celle-​ci a besoin de la Parole pour naître et se nour­rir [33]. Cela vaut spé­cia­le­ment pour la litur­gie de la Parole dans la célé­bra­tion de la messe, où sont insé­pa­ra­ble­ment unies l’annonce de la mort et de la résur­rec­tion du Seigneur, la réponse du peuple qui l’écoute, l’oblation même du Christ scel­lant en son Sang la Nouvelle Alliance, et la com­mu­nion des chré­tiens à cette obla­tion par la prière et la récep­tion du sacre­ment [34].

5. Les prêtres, ministres des sacrements et de l’Eucharistie

Dieu, le seul Saint, le seul Sanctificateur, a vou­lu s’associer des hommes comme col­la­bo­ra­teurs et humbles ser­vi­teurs de cette œuvre de sanc­ti­fi­ca­tion. Ainsi, par le minis­tère de l’évêque, Dieu consacre des prêtres qui par­ti­cipent de manière spé­ciale au sacer­doce du Christ, et agissent dans les célé­bra­tions sacrées comme ministres de celui qui, par son Esprit, exerce sans cesse pour nous, dans la litur­gie, sa fonc­tion sacer­do­tale [35]. Par le bap­tême, ils font entrer les hommes dans le Peuple de Dieu ; par le sacre­ment de péni­tence, ils récon­ci­lient les pécheurs avec Dieu et avec l’Église ; par l’onction des malades, ils sou­lagent ceux qui souffrent ; et, sur­tout, par la célé­bra­tion de la messe, ils offrent sacra­men­tel­le­ment le sacri­fice du Christ. Et chaque fois qu’ils célèbrent un de ces sacre­ments – comme l’attestait déjà, aux pre­miers temps de l’Église, saint Ignace d’Antioche [36] – les prêtres sont, de diverses manières, hié­rar­chi­que­ment en union avec l’évêque, assu­rant ain­si en quelque sorte sa pré­sence dans cha­cune des com­mu­nau­tés chré­tiennes [37].

Or, les autres sacre­ments, ain­si que tous les minis­tères ecclé­siaux et les tâches apos­to­liques, sont tous liés à l’Eucharistie et ordon­nés à elle [38]. Car la sainte Eucharistie contient tout le tré­sor spi­ri­tuel de l’Église [39], à savoir le Christ lui-​même, notre Pâque, le pain vivant, lui dont la chair, vivi­fiée et vivi­fiant par l’Esprit Saint, donne la vie aux hommes, les invi­tant et les condui­sant à offrir, en union avec lui, leur propre vie, leur tra­vail, toute la créa­tion. On voit donc alors com­ment l’Eucharistie est bien la source et le som­met de toute l’évangélisation : tan­dis que les caté­chu­mènes sont pro­gres­si­ve­ment conduits à y par­ti­ci­per, les fidèles, déjà mar­qués par le bap­tême et la confir­ma­tion, trouvent en rece­vant l’Eucharistie leur inser­tion plé­nière dans le Corps du Christ.

Ainsi, c’est l’assemblée eucha­ris­tique qui est le centre de la com­mu­nau­té des fidèles pré­si­dée par le prêtre. Les prêtres apprennent donc aux fidèles à offrir la vic­time divine à Dieu le Père dans le sacri­fice de la messe, et à faire avec elle l’offrande de leur vie ; dans l’esprit du Christ Pasteur, ils les éduquent à sou­mettre leurs péchés à l’Église avec un cœur contrit dans le sacre­ment de péni­tence, pour se conver­tir de plus en plus au Seigneur, se sou­ve­nant de ses paroles : « Repentez-​vous, car le Royaume des cieux est tout proche » (Mt 4, 17). De même, ils leur apprennent à par­ti­ci­per aux célé­bra­tions litur­giques de manière à pou­voir y prier sin­cè­re­ment ; ils les guident, sui­vant les grâces et les besoins de cha­cun, à appro­fon­dir sans cesse leur esprit de prière pour en impré­gner toute leur vie ; ils donnent à tous le désir d’être fidèles à leurs devoirs d’état, et aux plus avan­cés celui de pra­ti­quer les conseils évan­gé­liques d’une manière adap­tée à cha­cun. Bref, ils ins­truisent les chré­tiens à célé­brer le Seigneur de tout cœur par des hymnes et des chants spi­ri­tuels, ren­dant grâces en tout temps pour toutes choses au nom de Notre Seigneur Jésus Christ à Dieu, le Père [40].

La louange et l’action de grâce qu’ils expriment en célé­brant l’Eucharistie, les prêtres les étendent encore aux dif­fé­rentes heures de la jour­née quand ils s’acquittent de l’office divin, où ils prient au nom de l’Église pour tout le peuple qui leur est confié, bien plus, pour le monde entier.

Quant à la mai­son de prière où la très sainte Eucharistie est célé­brée et conser­vée, où les fidèles se ras­semblent, où la pré­sence du Fils de Dieu notre Sauveur, offert pour nous sur l’autel du sacri­fice, est hono­rée pour le sou­tien et le récon­fort des chré­tiens, cette mai­son doit être belle et bien adap­tée à la prière et aux célé­bra­tions litur­giques [41]. Les pas­teurs et les chré­tiens sont invi­tés à venir y mani­fes­ter leur réponse recon­nais­sante au don de celui qui, sans cesse, par son huma­ni­té, répand la vie divine dans les membres de son Corps [42]. Les prêtres doivent veiller à culti­ver comme il se doit la science et la pra­tique litur­giques, pour que leur minis­tère litur­gique per­mette aux com­mu­nau­tés chré­tiennes qui leur ont confiées de louer tou­jours plus par­fai­te­ment Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

6. Les prêtres, chefs du Peuple de Dieu

Exerçant, pour la part d’autorité qui est la leur, la charge du Christ Tête et Pasteur, les prêtres, au nom de l’évêque, ras­semblent la famille de Dieu, fra­ter­ni­té qui n’a qu’une âme, et par le Christ dans l’Esprit, ils la conduisent à Dieu le Père [43]. Pour exer­cer ce minis­tère, comme pour les autres fonc­tions du prêtre, ils reçoivent un pou­voir spi­ri­tuel, qui leur est don­né pour l’édification de l’Église [44]. Dans cette œuvre de construc­tion, la conduite des prêtres, à l’exemple de celle du Seigneur, doit être extrê­me­ment humaine envers tous les hommes. Ce n’est pour­tant pas selon ce qui plaît aux hommes [45] mais selon les exi­gences de la doc­trine et de la vie chré­tiennes qu’ils doivent agir à leur égard, les ensei­gnant et les ins­trui­sant comme des enfants, et des enfants bien aimés [46] selon les paroles de l’Apôtre : « Insiste à temps et à contre­temps, réfute, menace, exhorte avec beau­coup de patience et le sou­ci d’instruire » (2 Tm 4, 2) [47].

Comme édu­ca­teurs de la foi, les prêtres ont à veiller, par eux-​mêmes ou par d’autres, à ce que chaque fidèle par­vienne, dans le Saint-​Esprit, à l’épanouissement de sa voca­tion per­son­nelle selon l’Évangile, à une cha­ri­té sin­cère et active, et à la liber­té par laquelle le Christ nous a libé­rés [48]. Des céré­mo­nies, même très belles, des grou­pe­ments, même flo­ris­sants, n’auront guère d’utilité s’ils ne servent pas à édu­quer les hommes et à leur faire atteindre la matu­ri­té chré­tienne [49]). Pour arri­ver à cette matu­ri­té, les prêtres sau­ront les aider à deve­nir capables de lire dans les évé­ne­ments petits ou grands, ce que réclame une situa­tion, ce que Dieu attend d’eux. On for­me­ra encore les chré­tiens à ne pas vivre pour eux seuls, mais à savoir, selon les exi­gences de la Loi nou­velle de cha­ri­té, mettre au ser­vice des autres la grâce reçue par cha­cun [50], afin que tous rem­plissent en chré­tiens le rôle qui leur revient dans la com­mu­nau­té des hommes. Les prêtres, certes, se doivent à tous ; cepen­dant ils consi­dèrent que les pauvres et les petits leur sont confiés d’une manière spé­ciale ; le Seigneur, en effet, a mon­tré qu’il avait lui-​même par­tie liée avec eux [51], et leur évan­gé­li­sa­tion est pré­sen­tée comme un signe de l’œuvre mes­sia­nique [52]. Ils auront encore une atten­tion par­ti­cu­lière pour les jeunes, et aus­si pour les époux et les parents ; il est sou­hai­table que ceux-​ci se réunissent en groupes ami­caux où ils s’entraideront pour vivre plus faci­le­ment et plus tota­le­ment leur chris­tia­nisme dans une exis­tence sou­vent difficile.

Les prêtres ne doivent pas oublier les reli­gieux et les reli­gieuses : par­tie émi­nente de la mai­son du Seigneur, ceux-​ci méritent tous qu’on s’attache spé­cia­le­ment à leur pro­grès spi­ri­tuel dans l’intérêt de toute l’Église. Enfin, ils auront un très grand sou­ci des malades et des mou­rants : ils les visi­te­ront et les récon­for­te­ront dans le Seigneur [53]. La fonc­tion de pas­teur ne se limite pas au sou­tien indi­vi­duel des fidèles ; elle a encore pour tâche propre la for­ma­tion d’une authen­tique com­mu­nau­té chré­tienne. Or, l’esprit com­mu­nau­taire ne se déve­loppe vrai­ment que s’il dépasse l’Église locale pour embras­ser l’Église uni­ver­selle. La com­mu­nau­té locale ne doit pas seule­ment s’occuper de ses propres fidèles ; elle doit avoir l’esprit mis­sion­naire et frayer la route à tous les hommes vers le Christ. Mais elle est tout spé­cia­le­ment atten­tive aux caté­chu­mènes et aux nou­veaux bap­ti­sés qu’elle doit édu­quer peu à peu dans la décou­verte et la pra­tique de la vie chrétienne.

Aucune com­mu­nau­té chré­tienne ne peut se construire sans trou­ver sa racine et son centre dans la célé­bra­tion de la très sainte Eucharistie [54] : c’est donc par celle-​ci que doit com­men­cer toute édu­ca­tion de l’esprit com­mu­nau­taire ; mais une célé­bra­tion sin­cère, plei­ne­ment vécue, doit débou­cher aus­si bien dans les acti­vi­tés diverses de la cha­ri­té et de l’entraide que dans l’action mis­sion­naire et les diverses formes du témoi­gnage chrétien.

Par la cha­ri­té, la prière, l’exemple, les efforts de péni­tence, la com­mu­nau­té ecclé­siale exerce encore une véri­table mater­ni­té pour conduire les âmes au Christ : elle consti­tue un ins­tru­ment effi­cace pour mon­trer ou pré­pa­rer à ceux qui ne croient pas encore un che­min vers le Christ et son Église, pour réveiller les fidèles, les nour­rir, leur don­ner des forces pour le com­bat spirituel.

En bâtis­sant la com­mu­nau­té chré­tienne, les prêtres ne sont jamais au ser­vice d’une idéo­lo­gie ou d’une fac­tion humaines : hérauts de l’Évangile et pas­teurs de l’Église, c’est à la crois­sance spi­ri­tuelle du Corps du Christ qu’ils consacrent leurs forces.

II. Relations des prêtres avec les autres

7. Relations entre les évêques et le presbyterium

Tous les prêtres, en union avec les évêques, par­ti­cipent à l’unique sacer­doce et à l’unique minis­tère du Christ ; c’est donc l’unité même de consé­cra­tion et de mis­sion qui réclame leur com­mu­nion hié­rar­chique avec l’ordre des évêques [55] ; mani­fes­tée de manière excel­lente dans la concé­lé­bra­tion litur­gique, cette union avec les évêques est affir­mée expli­ci­te­ment au cœur de la célé­bra­tion de l’Eucharistie [56]. Que les évêques donc, à cause du don de l’Esprit Saint que les prêtres ont reçu à leur ordi­na­tion, voient en eux des auxi­liaires et des conseillers indis­pen­sables dans leur minis­tère et leur charge de doc­teurs, sanc­ti­fi­ca­teurs et pas­teurs du Peuple de Dieu [57]. C’est ce que sou­lignent for­te­ment, dès les ori­gines de l’Église, les textes litur­giques qui demandent solen­nel­le­ment à Dieu, pour celui qu’on ordonne prêtre, l’envoi de « l’esprit de grâce et de conseil, afin qu’il assiste le peuple et le gou­verne avec un cœur pur [58] », de même qu’au désert l’esprit de Moïse fut com­mu­ni­qué à soixante-​dix hommes pru­dents [59] « afin que, secon­dé par eux, il pût faci­le­ment gou­ver­ner les mul­ti­tudes innom­brables du peuple [60] ». En rai­son de cette com­mu­nion dans le même sacer­doce et le même minis­tère, les évêques doivent donc consi­dé­rer leurs prêtres comme des frères et des amis [61], et se pré­oc­cu­per, autant qu’ils le peuvent, de leur bien, maté­riel d’abord, mais sur­tout spi­ri­tuel. Car c’est à eux, avant tout, que revient la grave res­pon­sa­bi­li­té de la sain­te­té de leurs prêtres [62] ; ils doivent donc se pré­oc­cu­per acti­ve­ment de la for­ma­tion per­ma­nente de leur pres­by­te­rium [63]. Qu’ils sachent les écou­ter volon­tiers, les consul­ter même, et par­ler avec eux de ce qui concerne les exi­gences du tra­vail pas­to­ral et le bien du dio­cèse. Pour que cela devienne effec­tif, on éta­bli­ra, de la manière la plus adap­tée aux condi­tions et aux besoins actuels [64] un conseil ou sénat de prêtres, repré­sen­tant le pres­by­te­rium [65] ; le droit aura à déter­mi­ner la struc­ture et le fonc­tion­ne­ment de cet orga­nisme, qui devra être en mesure d’aider effi­ca­ce­ment l’évêqe de ses conseils pour le gou­ver­ne­ment du dio­cèse. Quant aux prêtres, ils savent que les évêques sont revê­tus de la plé­ni­tude du sacre­ment de l’Ordre ; ils doivent donc res­pec­ter en eux l’autorité du Christ Pasteur suprême. Qu’ils aient pour leur évêque un atta­che­ment sin­cère, dans la cha­ri­té et l’obéissance [66]. Ce qui fonde cette obéis­sance impré­gnée d’esprit de coopé­ra­tion, c’est la par­ti­ci­pa­tion même au minis­tère épis­co­pal que les prêtres reçoivent par le sacre­ment de l’Ordre et la mis­sion cano­nique [67].

L’union des prêtres avec les évêques est une exi­gence par­ti­cu­lière de notre temps : à l’époque où nous sommes, bien des rai­sons font que les ini­tia­tives apos­to­liques doivent non seule­ment prendre des formes mul­tiples, mais encore dépas­ser les limites d’une seule paroisse ou d’un seul dio­cèse. Aucun prêtre n’est donc en mesure d’accomplir toute sa mis­sion iso­lé­ment et comme indi­vi­duel­le­ment ; il ne peut se pas­ser d’unir ses forces à celles des autres prêtres sous la conduite de ceux qui pré­sident à l’Église.

8. Union fraternelle et coopération entre prêtres

Du fait de leur ordi­na­tion, qui les a fait entrer dans l’ordre du pres­by­té­rat, les prêtres sont tous inti­me­ment liés entre eux par la fra­ter­ni­té sacra­men­telle ; mais, du fait de leur affec­ta­tion au ser­vice d’un dio­cèse en dépen­dance de l’évêque local, ils forment tout spé­cia­le­ment à ce niveau un pres­by­te­rium unique. Certes, les tâches confiées sont diverses ; il s’agit pour­tant d’un minis­tère sacer­do­tal unique exer­cé au béné­fice des hommes. C’est pour coopé­rer à la même œuvre que tous les prêtres sont envoyés, ceux qui exercent un minis­tère parois­sial ou supra­pa­rois­sial comme ceux qui se consacrent à un tra­vail scien­ti­fique de recherche ou d’enseignement, ceux-​là mêmes qui tra­vaillent manuel­le­ment et par­tagent la condi­tion ouvrière – là où, avec l’approbation de l’autorité com­pé­tente, ce minis­tère est jugé oppor­tun – comme ceux qui accom­plissent d’autres tâches apos­to­liques ou ordon­nées à l’apostolat. Finalement, tous visent le même but : édi­fier le Corps du Christ ; de notre temps sur­tout, cette tâche réclame des fonc­tions mul­tiples et des adap­ta­tions nou­velles. Il est donc essen­tiel que tous les prêtres, dio­cé­sains aus­si bien que reli­gieux, s’entraident et tra­vaillent tou­jours ensemble à l’œuvre de la véri­té [68]. Chaque membre de ce pres­by­te­rium noue avec les autres des liens spé­ciaux de cha­ri­té apos­to­lique, de minis­tère et de fra­ter­ni­té : c’est ce que la litur­gie exprime depuis l’Antiquité quand elle invite les prêtres pré­sents ensemble avec l’évêque qui ordonne à impo­ser les mains au nou­vel élu et quand elle les ras­semble, una­nimes, dans la concé­lé­bra­tion de la sainte Eucharistie. Chaque prêtre est donc uni à ses confrères par un lien de cha­ri­té, de prière et de coopé­ra­tion sous toutes ses formes ; ain­si se mani­feste l’unité par­faite que le Christ a vou­lu éta­blir entre les siens, afin que le monde croie que le Fils a été envoyé par le Père [69].

Cela doit ame­ner les plus âgés à accueillir les plus jeunes vrai­ment comme des frères, à les aider dans les pre­mières acti­vi­tés et les pre­mières tâches du minis­tère, à essayer de com­prendre leur men­ta­li­té même si elle est dif­fé­rente de la leur, à suivre leurs efforts avec bien­veillance. De même, les jeunes sau­ront res­pec­ter l’âge et l’expérience des anciens, dia­lo­guer avec eux sur les pro­blèmes pas­to­raux et par­ta­ger avec joie leur travail.

Dans cet esprit fra­ter­nel, les prêtres ne doivent pas oublier l’hospitalité [70] ; sou­cieux de la bien­fai­sance et du par­tage de leurs biens [71], qu’ils s’occupent en par­ti­cu­lier de ceux qui sont malades, décou­ra­gés, sur­me­nés, iso­lés, chas­sés de leur patrie ou per­sé­cu­tés [72]. Qu’ils aiment aus­si à se retrou­ver dans la joie pour se détendre, se sou­ve­nant de l’invitation que le Seigneur lui-​même adres­sait aux Apôtres épui­sés : « Venez à l’écart dans un lieu désert et reposez-​vous un peu » (Mc 6, 31). Mais les prêtres ont encore besoin de s’entraider pour le déve­lop­pe­ment de leur vie spi­ri­tuelle et intel­lec­tuelle, d’améliorer leur coopé­ra­tion dans le minis­tère, d’éviter les dan­gers que peut entraî­ner la soli­tude : autant de motifs qui poussent à encou­ra­ger une cer­taine vie com­mune ou un cer­tain par­tage de vie entre les prêtres ; les réa­li­sa­tions peuvent prendre bien des formes sui­vant les besoins per­son­nels ou pas­to­raux : coha­bi­ta­tion là où c’est pos­sible, com­mu­nau­té de table, ou tout au moins réunions fré­quentes et régu­lières. Les asso­cia­tions sacer­do­tales sont, elles aus­si, dignes d’estime et de vifs encou­ra­ge­ments : grâce à leurs sta­tuts contrô­lés par l’autorité ecclé­sias­tique com­pé­tente, elles pro­posent une règle de vie adap­tée et dûment approu­vée, et un sou­tien fra­ter­nel qui aident les prêtres à se sanc­ti­fier dans l’exercice du minis­tère ; de ce fait, elles se mettent au ser­vice de l’ordre des prêtres tout entier.

Enfin, cette com­mu­nion dans le sacer­doce doit ame­ner les prêtres à se sen­tir spé­cia­le­ment res­pon­sables de ceux d’entre eux qui éprouvent des dif­fi­cul­tés ; ils sau­ront, au bon moment, leur appor­ter leur sou­tien et, s’il y a lieu, leur faire des remarques dis­crètes. Avec ceux qui ont connu la défaillance sur cer­tains points, ils feront tou­jours preuve d’amour fra­ter­nel et de géné­ro­si­té : ils prie­ront Dieu pour eux avec insis­tance et veille­ront sans cesse à être vrai­ment à leur égard des frères et des amis.

9. Vie des prêtres avec les laïcs

Le sacre­ment de l’Ordre confère aux prêtres de la Nouvelle Alliance une fonc­tion émi­nente et indis­pen­sable dans et pour le Peuple de Dieu, celle de pères et de doc­teurs. Cependant, avec tous les chré­tiens, ils sont des dis­ciples du Seigneur, que la grâce de l’appel de Dieu a fait par­ti­ci­per à son Royaume [73]. Au milieu de tous les bap­ti­sés, les prêtres sont des frères par­mi leurs frères [74], membres de l’unique Corps du Christ dont l’édification a été confiée à tous [75].

À la tête de la com­mu­nau­té, les prêtres doivent donc faire en sorte de ne pas recher­cher leurs propres inté­rêts, mais ceux de Jésus Christ [76], en unis­sant leurs efforts à ceux des fidèles laïcs, et en se condui­sant au milieu d’eux à la manière du Maître : par­mi les hommes, celui-​ci « n’est pas venu pour être ser­vi, mais pour ser­vir et don­ner sa vie en ran­çon pour la mul­ti­tude » (Mt 20, 28). Les prêtres ont à recon­naître sin­cè­re­ment et à pro­mou­voir la digni­té des laïcs et leur rôle propre dans la mis­sion de l’Église. Ils doivent res­pec­ter loya­le­ment la juste liber­té à laquelle tous ont droit dans la cité ter­restre. Ils doivent écou­ter volon­tiers les laïcs, tenir compte fra­ter­nel­le­ment de leurs dési­rs, recon­naître leur expé­rience et leur com­pé­tence dans les dif­fé­rents domaines de l’activité humaine, pour pou­voir avec eux dis­cer­ner les signes des temps. Éprouvant les esprits pour savoir s’ils sont de Dieu [77] ils décou­vri­ront et dis­cer­ne­ront dans la foi les cha­rismes des laïcs sous toutes leurs formes, des plus modestes aux plus émi­nents, ils les recon­naî­tront avec joie et les déve­lop­pe­ront avec ardeur. Parmi ces dons qu’on trouve en abon­dance chez les fidèles, l’attrait d’un bon nombre pour une vie spi­ri­tuelle plus pro­fonde mérite une atten­tion spé­ciale. Il faut éga­le­ment avoir assez de confiance dans les laïcs pour leur remettre des charges au ser­vice de l’Église, leur lais­sant la liber­té et la marge d’action, bien plus, en les invi­tant, quand l’occasion se pré­sente, à prendre d’eux-mêmes des ini­tia­tives [78].

Bref, les prêtres sont pla­cés au milieu des laïcs pour les conduire tous à l’unité dans l’amour « s’aimant les uns les autres d’un amour fra­ter­nel, riva­li­sant d’égards entre eux » (Rm 12, 10). Ils ont donc à rap­pro­cher les men­ta­li­tés dif­fé­rentes, de telle manière que per­sonne ne se sente étran­ger dans la com­mu­nau­té des fidèles. Il sont défen­seurs du bien com­mun, dont ils ont la charge au nom de l’évêque, et en même temps témoins cou­ra­geux de la véri­té, pour que les fidèles ne soient pas empor­tés à tout vent de doc­trine [79]. Ils sont spé­cia­le­ment res­pon­sables de ceux qui ont aban­don­né la pra­tique des sacre­ments, voire même la foi, et ils m’omettront pas d’aller vers eux comme de bons pasteurs.

Attentifs aux pres­crip­tions sur l’œcuménisme [80], ils n’oublieront pas les frères qui ne par­tagent pas avec nous la pleine com­mu­nion de l’Église.

Enfin, ils sau­ront qu’ils sont char­gés de tous ceux qui ne recon­naissent pas le Christ comme leur Sauveur.

Mais, de leur côté, les fidèles doivent être conscients de leurs devoirs envers les prêtres, entou­rer d’un amour filial ceux qui sont leurs pas­teurs et leurs pères, par­ta­ger leurs sou­cis, les aider autant que pos­sible par leur prière et leur action : ain­si les prêtres seront mieux en mesure de sur­mon­ter les dif­fi­cul­tés et d’accomplir leur tâche avec fruit [81].

III. Répartition des prêtres et vocations sacerdotales

10. Répartition des prêtres

Le don spi­ri­tuel que les prêtres ont reçu à l’ordination les pré­pare, non pas à une mis­sion limi­tée et res­treinte, mais à une mis­sion de salut d’ampleur uni­ver­selle, « jusqu’aux extré­mi­tés de la terre » (Ac 1, 8) ; n’importe quelle forme de minis­tère sacer­do­tal par­ti­cipe, en effet, aux dimen­sions uni­ver­selles de la mis­sion confiée par le Christ aux Apôtres. Le sacer­doce du Christ, auquel les prêtres par­ti­cipent réel­le­ment, ne peut man­quer d’être tour­né vers tous les peuples et tous les temps, sans aucune limi­ta­tion de race, de nation ou d’époque, comme le pré­fi­gure déjà mys­té­rieu­se­ment le per­son­nage de Melchisédech [82]. Les prêtres se sou­vien­dront donc qu’ils doivent avoir au cœur le sou­ci de toutes les Églises. Ainsi les prêtres des dio­cèses plus riches en voca­tions se tien­dront prêts à par­tir volon­tiers, avec la per­mis­sion de leur Ordinaire ou a son appel, pour exer­cer leur minis­tère dans des pays, des mis­sions ou des œuvres qui souffrent du manque de prêtres.

Les règles d’incardination et d’excardination devront d’ailleurs être révi­sées : tout en main­te­nant cette ins­ti­tu­tion très ancienne, on l’adaptera aux besoins pas­to­raux actuels. Là où les condi­tions de l’apostolat le récla­me­ront, on faci­li­te­ra non seule­ment une répar­ti­tion adap­tée des prêtres, mais encore des acti­vi­tés pas­to­rales par­ti­cu­lières pour les dif­fé­rents milieux sociaux à l’échelle d’une région, d’une nation ou d’un conti­nent. Il pour­ra être utile de créer à cette fin des sémi­naires inter­na­tio­naux, des dio­cèses par­ti­cu­liers, des pré­la­tures per­son­nelles et autres ins­ti­tu­tions aux­quelles les prêtres pour­ront être affec­tés ou incar­di­nés pour le bien com­mun de toute l’Église, sui­vant des moda­li­tés à éta­blir pour chaque cas, et tou­jours dans le res­pect des droits des ordi­naires locaux.

L’envoi des prêtres vers un autre pays, sur­tout s’ils n’en connaissent pas encore bien la langue et le mode de vie, se fera, autant que pos­sible, non pas indi­vi­duel­le­ment, mais, à l’exemple des dis­ciples du Christ [83] , par groupes d’au moins deux ou trois, pour qu’ils puissent s’aider mutuel­le­ment. Il est éga­le­ment impor­tant de se pré­oc­cu­per de leur vie spi­ri­tuelle et aus­si de leur san­té phy­sique et psy­chique. On pré­voi­ra, autant que pos­sible, les implan­ta­tions et les condi­tions de tra­vail en fonc­tion des apti­tudes per­son­nelles de cha­cun. Il est aus­si très impor­tant que ceux qui partent vers une autre nation apprennent à bien connaître, non seule­ment la langue du pays, mais encore les traits psycho-​sociologiques de la popu­la­tion ; s’ils veulent se mettre hum­ble­ment à son ser­vice, ils doivent être en com­mu­nion aus­si pro­fonde que pos­sible avec elle, sui­vant ain­si l’exemple de l’apôtre Paul, qui pou­vait dire de lui-​même : « Oui, libre à l’égard de tous, je me suis fait l’esclave de tous afin d’en gagner le plus grand nombre. Je me suis fait Juif avec les Juifs, afin de gagner les Juifs… » (1 Co 9, 19–20).

11. Le souci des prêtres pour les vocations sacerdotales

Le pas­teur et le gar­dien de nos âmes [84], en consti­tuant son Église, a pen­sé que le peuple choi­si et acquis au prix de son propre Sang [85] devait tou­jours avoir ses prêtres jusqu’à la fin du monde, pour que les chré­tiens ne soient jamais comme des bre­bis qui n’ont pas de ber­gers [86]. Les Apôtres ont com­pris cette volon­té du Christ : écou­tant ce que leur sug­gé­rait le Saint-​Esprit, ils ont jugé qu’il était de leur devoir de choi­sir des ministres « qui seront capables d’en ins­truire d’autres à leur tour » (2 Tm 2, 2).

Ce devoir découle de la mis­sion sacer­do­tale elle-​même, par laquelle le prêtre par­ti­cipe au sou­ci qu’a toute l’Église d’éviter tou­jours ici-​bas le manque d’ouvriers dans le Peuple de Dieu. Mais, comme « le capi­taine du navire et les pas­sa­gers… ont leur cause liée » [87] , il faut faire com­prendre à l’ensemble du peuple chré­tien son devoir de coopé­rer de diverses manières – par la prière ins­tante comme par les autres moyens dont il dis­pose [88] – à ce que l’Église ait tou­jours les prêtres dont elle a besoin pour accom­plir sa mis­sion divine. Il s’agit d’abord, pour les prêtres, d’avoir à cœur de faire com­prendre aux fidèles com­bien le sacer­doce est impor­tant et néces­saire ; ils y arri­ve­ront à la fois par leur pré­di­ca­tion et par leur propre vie, qui doit être un témoi­gnage rayon­nant d’esprit de ser­vice et de vraie joie pas­cale. Et si, après mûre réflexion, ils jugent cer­tains jeunes ou déjà adultes, capables de rem­plir ce grand minis­tère, ils les aide­ront, sans craindre les efforts ni les dif­fi­cul­tés, à se pré­pa­rer comme il convient jusqu’au jour où, dans le res­pect total de leur liber­té exté­rieure et inté­rieure, ils pour­ront être appe­lés par les évêques. Une direc­tion spi­ri­tuelle atten­tive et pru­dente leur sera très utile pour atteindre ce but. Les parents, les maîtres et les dif­fé­rents édu­ca­teurs doivent faire en sorte que les enfants et les jeunes soient conscients de la sol­li­ci­tude du Seigneur pour son trou­peau, aver­tis des besoins de l’Église et prêts, si le Seigneur les appelle, à répondre géné­reu­se­ment avec le pro­phète : « Me voi­ci, envoie-​moi » (Is 6, 8). Mais cette voix du Seigneur qui appelle, il ne faut pas s’attendre à ce qu’elle arrive aux oreilles du futur prêtre d’une manière extra­or­di­naire. Il s’agit bien plu­tôt de la décou­vrir, de la dis­cer­ner à tra­vers les signes qui, chaque jour, font connaître la volon­té de Dieu aux chré­tiens qui savent écou­ter : c’est à ces signes que les prêtres doivent don­ner toute leur atten­tion [89].

Il est donc recom­man­dé aux prêtres de par­ti­ci­per aux œuvres dio­cé­saines ou natio­nales des voca­tions [90]. Les pré­di­ca­tions, la caté­chèse, les revues doivent appor­ter une infor­ma­tion pré­cise sur les besoins de l’Église locale et uni­ver­selle, mettre en lumière le sens et la gran­deur du minis­tère sacer­do­tal, mon­trer qu’on y trouve, avec bien des charges, éga­le­ment bien des joies, et sur­tout dire que c’est le moyen de don­ner au Christ comme l’enseignent les Pères, un très grand témoi­gnage d’amour [91].

Ch. III. La vie des prêtres

I. Vocation des prêtres à la perfection

12. La vocation des prêtres à la sainteté

Les prêtres sont ministres du Christ Tête pour construire et édi­fier son Corps tout entier, l’Église, comme coopé­ra­teurs de l’ordre épis­co­pal : c’est à ce titre que le sacre­ment de l’ordre les confi­gure au Christ Prêtre. Certes, par la consé­cra­tion bap­tis­male, ils ont déjà reçu, comme tous les chré­tiens, le signe et le don d’une voca­tion et d’une grâce qui com­portent pour eux la pos­si­bi­li­té et l’exigence de tendre, mal­gré la fai­blesse humaine [92] à la per­fec­tion dont parle le Seigneur : « Vous donc, vous serez par­faits comme votre Père céleste est par­fait » (Mt 5, 48). Mais cette per­fec­tion, les prêtres sont tenus de l’acquérir à un titre par­ti­cu­lier : en rece­vant l’Ordre, ils ont été consa­crés à Dieu d’une manière nou­velle pour être les ins­tru­ments vivants du Christ Prêtre éter­nel, habi­li­tés à pour­suivre au long du temps l’action admi­rable par laquelle, dans sa puis­sance sou­ve­raine, il a res­tau­ré la com­mu­nau­té chré­tienne tout entière [93]. Dès lors qu’il tient à sa manière la place du Christ lui-​même, tout prêtre est, de ce fait, doté d’une grâce par­ti­cu­lière ; cette grâce le rend plus capable de tendre, par le ser­vice des hommes qui lui sont confiés et du Peuple de Dieu tout entier, vers la per­fec­tion de Celui qu’il repré­sente ; c’est encore au moyen de cette grâce que sa fai­blesse d’homme char­nel se trouve gué­rie par la sain­te­té de Celui qui s’est fait pour nous le Grand Prêtre « saint, inno­cent, imma­cu­lé, sépa­ré des pécheurs » (He 7, 26).

Le Christ que le Père a sanc­ti­fié (c’est-à-dire consa­cré) et envoyé dans le monde [94] « s’est don­né pour nous, afin de rache­ter et de puri­fier de tout péché un peuple qui lui appar­tienne, un peuple ardent à faire le bien » (Tt 2, 14), et ain­si, en pas­sant par la souf­france, il est entré dans sa gloire [95].

De même, les prêtres, consa­crés par l’onction du Saint-​Esprit et envoyés par le Christ, font mou­rir en eux les œuvres de la chair et se vouent tout entiers au ser­vice des hommes : telle est la sain­te­té dont le Christ leur fait don, et par laquelle ils pro­gressent vers l’Homme par­fait [96].

Ainsi donc, c’est en exer­çant le minis­tère de l’Esprit et de la jus­tice [97] qu’ils s’enracinent dans la vie spi­ri­tuelle, pour­vu qu’ils soient accueillants à l’Esprit du Christ qui leur donne la vie et les conduit. Ce qui ordonne leur vie à la per­fec­tion, ce sont leurs actes litur­giques de chaque jour, c’est leur minis­tère tout entier, exer­cé en com­mu­nion avec l’évêque et les autres prêtres. Par ailleurs, la sain­te­té des prêtres est d’un apport essen­tiel pour rendre fruc­tueux le minis­tère qu’ils accom­plissent ; la grâce de Dieu, certes, peut accom­plir l’œuvre du salut même par des ministres indignes, mais en géné­ral, Dieu pré­fère mani­fes­ter ses hauts faits par des hommes dociles à l’impulsion et à la conduite du Saint-​Esprit, par des hommes que leur intime union avec le Christ et la sain­te­té de leur vie habi­litent à dire avec l’apôtre : « Si je vis, ce n’est plus moi, mais le Christ qui vit en moi » (Ga 2, 20).

C’est pour­quoi ce saint Concile, pour atteindre son but pas­to­ral de réno­va­tion inté­rieure de l’Église, de dif­fu­sion de l’Évangile dans le monde entier et de dia­logue avec le monde d’aujourd’hui, rap­pelle ins­tam­ment à tous les prêtres qu’avec l’aide des moyens adap­tés que l’Église leur pro­pose [98], ils doivent s’efforcer de vivre de plus en plus une sain­te­té qui fera d’eux des ins­tru­ments tou­jours mieux adap­tés au ser­vice du Peuple de Dieu tout entier.

13. L’exercice de la triple fonction sacerdotale exige et en même temps favorise la sainteté

C’est l’exercice loyal, inlas­sable, de leurs fonc­tions dans l’Esprit du Christ qui est, pour les prêtres, le moyen authen­tique d’arriver à la sainteté.

Ministres de la Parole de Dieu, ils la lisent et l’écoutent tous les jours pour l’enseigner aux autres ; s’ils ont en même temps le sou­ci de l’accueillir en eux-​mêmes, ils devien­dront des dis­ciples du Seigneur de plus en plus par­faits, selon la parole de l’apôtre Paul à Timothée : « Applique-​toi, donne-​toi tout entier, pour que tous puissent voir tes pro­grès. Veille sur toi-​même et sur ton ensei­gne­ment, que ta per­sé­vé­rance s’y révèle ; car c’est en agis­sant ain­si que tu te sau­ve­ras toi-​même avec ceux qui t’écoutent » (1 Tm 4, 15–16). En cher­chant le meilleur moyen de trans­mettre aux autres ce qu’ils ont contem­plé [99], ils goû­te­ront plus pro­fon­dé­ment « l’incomparable richesse du Christ » (Ep 3, 8) et la sagesse de Dieu en sa riche diver­si­té [100]. Convaincus que c’est le Seigneur qui ouvre les cœurs [101] et que leur pou­voir extra­or­di­naire vient de la puis­sance de Dieu et non pas d’eux-mêmes [102], ils arri­ve­ront dans l’acte même de trans­mettre la Parole à s’unir plus inti­me­ment avec le Christ Docteur et à se lais­ser conduire par son Esprit. Communiant ain­si au Christ, ils par­ti­cipent à la cha­ri­té de Dieu, dont le Mystère, caché depuis les siècles [103], a été révé­lé dans le Christ.

Ministres de la litur­gie, sur­tout dans le sacri­fice de la messe, les prêtres agissent de manière spé­ciale à la place du Christ, qui s’est offert comme vic­time pour sanc­ti­fier les hommes ; ils sont dès lors invi­tés à imi­ter ce qu’ils accom­plissent : célé­brant le mys­tère de la mort du Seigneur, ils doivent prendre soin de mor­ti­fier leurs membres, se gar­dant des vices et de tout mau­vais pen­chant [104]. Dans le mys­tère du sacri­fice eucha­ris­tique, où les prêtres exercent leur fonc­tion prin­ci­pale, c’est l’œuvre de notre Rédemption qui s’accomplit sans cesse [105]. C’est pour­quoi il leur est vive­ment recom­man­dé de célé­brer la messe tous les jours ; même si les fidèles ne peuvent y être pré­sents, c’est un acte du Christ et de l’Église [106]. En s’unissant à l’acte du Christ Prêtre, chaque jour, les prêtres s’offrent à Dieu tout entiers ; en se nour­ris­sant du Corps du Christ, ils par­ti­cipent du fond d’eux-mêmes à la cha­ri­té de celui qui se donne aux fidèles en nour­ri­ture. De même, dans l’administration des sacre­ments, les prêtres s’unissent à l’intention et à la cha­ri­té du Christ. Ils le font tout spé­cia­le­ment en se mon­trant tou­jours dis­po­nibles pour admi­nis­trer le sacre­ment de péni­tence chaque fois que les fidèles le demandent de manière rai­son­nable. Par l’office divin, ils prêtent leurs voix à l’Église qui, sans inter­rup­tion, prie au nom de toute l’humanité, en union avec le Christ « tou­jours vivant pour inter­cé­der en notre faveur » (He 7, 25).

Guides et pas­teurs du Peuple de Dieu, ils sont pous­sés par la cha­ri­té du Bon Pasteur à don­ner leur vie pour leurs bre­bis [107] , prêts à aller jusqu’au sacri­fice suprême à l’exemple des prêtres qui, même de notre temps, n’ont pas hési­té à don­ner leur vie. Éducateurs des chré­tiens dans la foi, ayant eux-​mêmes « l’assurance vou­lue pour l’accès au sanc­tuaire par le sang du Christ » (He 10, 19), ils s’approchent de Dieu « avec un cœur sin­cère dans la plé­ni­tude de la foi » (He 10, 22) ; ils ont une ferme espé­rance à l’égard de leurs fidèles [108], afin que, récon­for­tés par Dieu, ils puissent eux-​mêmes récon­for­ter ceux qui subissent toutes sortes d’épreuves [109]. Responsables de la com­mu­nau­té, ils pra­tiquent l’ascèse propre au pas­teur d’âmes : renon­cer à leur inté­rêt per­son­nel, ne pas cher­cher leur propre avan­tage, mais celui du plus grand nombre, afin qu’ils soient sau­vés [110], pro­gres­ser sans cesse dans un accom­plis­se­ment plus par­fait de la tâche pas­to­rale, être prêts, s’il le faut, à s’engager dans des voies pas­to­rales nou­velles sous la conduite de l’Esprit d’amour qui souffle où il veut [111].

14. Unité et harmonie de la vie des prêtres

Dans le monde d’aujourd’hui, on doit faire face à tant de tâches, on est pres­sé par tant de pro­blèmes divers – et récla­mant sou­vent une solu­tion rapide – qu’on risque plus d’une fois d’aboutir à la dis­per­sion. Les prêtres, eux, sont enga­gés dans les mul­tiples obli­ga­tions de leur fonc­tion, ils sont tiraillés, et ils peuvent se deman­der, non sans angoisse, com­ment faire l’unité entre leur vie inté­rieure et les exi­gences de l’action exté­rieure. Cette uni­té de vie ne peut être réa­li­sée ni par une orga­ni­sa­tion pure­ment exté­rieure des acti­vi­tés du minis­tère, ni par la seule pra­tique des exer­cices de pié­té qui, certes, y contri­bue gran­de­ment. Ce qui doit per­mettre aux prêtres de la construire, c’est de suivre, dans l’exercice du minis­tère, l’exemple du Christ Seigneur, dont la nour­ri­ture était de faire la volon­té de celui qui l’a envoyé et d’accomplir son œuvre [112].

Car, en véri­té, le Christ, pour conti­nuer tou­jours à faire dans le monde, par l’Église, la volon­té du Père, agit à tra­vers ses ministres. C’est donc lui qui demeure tou­jours la source et le prin­cipe d’unité de leur vie. Les prêtres réa­li­se­ront cette uni­té de vie en s’unissant au Christ dans la décou­verte de la volon­té du Père, et dans le don d’eux-mêmes pour le trou­peau qui leur est confié [113]. Assumant ain­si le rôle du Bon Pasteur, ils trou­ve­ront dans l’exercice de la cha­ri­té pas­to­rale le lien de la per­fec­tion sacer­do­tale qui assure l’unité de leur vie et de leur action. Or, cette cha­ri­té pas­to­rale [114] découle avant tout du sacri­fice eucha­ris­tique ; celui-​ci est donc le centre et la racine de toute la vie du prêtre, dont l’esprit sacer­do­tal s’efforce d’intérioriser ce qui se fait sur l’autel du sacri­fice. Cela n’est pos­sible que si les prêtres, par la prière, pénètrent de plus en plus pro­fon­dé­ment dans le mys­tère du Christ.

Mais la véri­fi­ca­tion concrète de cette uni­té de vie ne peut se faire que par une réflexion sur toutes leurs acti­vi­tés, afin de dis­cer­ner quelle est la volon­té de Dieu [115], c’est-à-dire afin de savoir dans quelle mesure ces acti­vi­tés sont conformes aux normes de la mis­sion évan­gé­lique de l’Église. Car la fidé­li­té au Christ est insé­pa­rable de la fidé­li­té à l’Église. La cha­ri­té pas­to­rale exige donc des prêtres, s’ils ne veulent pas cou­rir pour rien [116], un tra­vail vécu en com­mu­nion per­ma­nente avec les évêques et leurs autres frères dans le sacer­doce. Tel sera, pour les prêtres, le moyen de trou­ver dans l’unité même de la mis­sion de l’Église l’unité de leur propre vie. Ainsi, ils s’uniront à leur Seigneur, et par lui, au Père, dans l’Esprit Saint ; ain­si ils pour­ront être tout rem­plis de conso­la­tion et sur­abon­der de joie [117].

II. Exigences spirituelles particulières dans la vie des prêtres

15. Humilité et obéissance

Parmi les ver­tus les plus indis­pen­sables pour le minis­tère des prêtres, il faut men­tion­ner la dis­po­ni­bi­li­té inté­rieure qui leur fait recher­cher non pas leur propre volon­té, mais la volon­té de celui qui les a envoyés [118]. Car l’œuvre divine à laquelle les prêtres sont appe­lés par l’Esprit Saint [119] dépasse toutes les forces, toute la sagesse de l’homme : « Ce qu’il y a de faible dans le monde, Dieu l’a choi­si pour la confu­sion de ce qui est fort » (1 Co 1, 27). Le véri­table ministre du Christ est donc un homme conscient de sa propre fai­blesse, tra­vaillant dans l’humilité, dis­cer­nant ce qui plaît au Seigneur [120] ; enchaî­né pour ain­si dire par l’Esprit [121], il se laisse conduire en tout par la volon­té de Celui qui veut que tous les hommes soient sau­vés. Cette volon­té, il sait la décou­vrir et s’y atta­cher au long de la vie quo­ti­dienne, parce qu’il est hum­ble­ment au ser­vice de tous ceux qui lui sont confiés par Dieu dans le cadre de la charge reçue et des mul­tiples évé­ne­ments de l’existence.

Mais, le minis­tère sacer­do­tal étant le minis­tère de l’Église elle-​même, on ne peut s’en acquit­ter que dans la com­mu­nion hié­rar­chique du Corps tout entier. C’est donc la cha­ri­té pas­to­rale qui pousse les prêtres, au nom de cette com­mu­nion, à consa­crer leur volon­té propre par l’obéissance au ser­vice de Dieu et de leurs frères, à accueillir et à exé­cu­ter en esprit de foi les ordres et les conseils du Souverain Pontife, de leur évêque et de leurs autres supé­rieurs, à dépen­ser volon­tiers tout et à se dépen­ser eux-​mêmes [122] dans toutes les charges qui leur sont confiées, si humbles et si pauvres soient-​elles. Par ce moyen, ils main­tiennent et ren­forcent l’indispensable uni­té avec leurs frères dans le minis­tère, et sur­tout avec ceux que le Seigneur a éta­blis comme diri­geants visibles de son Église ; par ce moyen, ils tra­vaillent à l’édification du Corps du Christ, qui gran­dit grâce à « toutes sortes de join­tures [123] ». Cette obéis­sance conduit à une manière plus mûre de vivre la liber­té des enfants de Dieu ; quand l’accomplissement de leur tâche et l’élan de la cha­ri­té amènent des prêtres à une recherche réflé­chie de voies nou­velles en vue du bien de l’Église, c’est l’obéissance qui exige, par sa nature même, qu’ils exposent leurs pro­jets avec confiance et qu’ils insistent sur les besoins du trou­peau qui leur est confié, tout en res­tant prêts à se sou­mettre tou­jours au juge­ment de ceux qui sont, dans l’Église de Dieu, les pre­miers responsables.

Cette humi­li­té, cette obéis­sance res­pon­sable et volon­taire modèlent les prêtres à l’image du Christ ; ils ont en eux les sen­ti­ments qui furent dans le Christ Jésus : « Il s’est dépouillé lui-​même en pre­nant la condi­tion de ser­vi­teur… en se fai­sant obéis­sant jusqu’à la mort » (Ph 2, 7–9), et par cette obéis­sance il a vain­cu et rache­té la déso­béis­sance d’Adam, comme en témoigne l’Apôtre : « Comme, par la déso­béis­sance d’un seul, la mul­ti­tude a été consti­tuée péche­resse, ain­si, par l’obéissance d’un seul, la mul­ti­tude sera-​t-​elle consti­tuée juste » (Rm 5, 19).

16. Choisir le célibat et le considérer comme un don

La pra­tique de la conti­nence par­faite et per­pé­tuelle pour le Royaume des cieux a été recom­man­dée par le Christ Seigneur [124] ; tout au long des siècles, et de nos jours encore, bien des fidèles l’ont accep­tée joyeu­se­ment et pra­ti­quée sans reproche. Pour la vie sacer­do­tale par­ti­cu­liè­re­ment, l’Église l’a tenue en haute estime. Elle est à la fois signe et sti­mu­lant de la cha­ri­té pas­to­rale, elle est une source par­ti­cu­lière de fécon­di­té spi­ri­tuelle dans le monde [125]. Certes, elle n’est pas exi­gée par la nature du sacer­doce, comme le montrent la pra­tique de l’Église pri­mi­tive [126] et la tra­di­tion des Églises orien­tales. Celles-​ci ont des prêtres qui choi­sissent, par don de la grâce, de gar­der le céli­bat – ce que font les évêques –, mais on y trouve aus­si des prêtres mariés dont le mérite est très grand ; tout en recom­man­dant le céli­bat ecclé­sias­tique, ce saint Concile n’entend aucu­ne­ment modi­fier la dis­ci­pline dif­fé­rente qui est légi­ti­me­ment en vigueur dans les Églises orien­tales ; avec toute son affec­tion, il exhorte les hommes mariés qui ont été ordon­nés prêtres à per­sé­vé­rer dans leur sainte voca­tion et dans le don total et géné­reux de leur vie au trou­peau qui leur est confié [127].

Mais le céli­bat a de mul­tiples conve­nances avec le sacer­doce. La mis­sion du prêtre, est de se consa­crer tout entier au ser­vice de l’humanité nou­velle que le Christ, vain­queur de la mort, fait naître par son Esprit dans le monde, et qui tire son ori­gine, non pas « du sang, ni d’un pou­voir char­nel, ni d’un vou­loir d’homme, mais de Dieu » (Jn 1, 13). En gar­dant la vir­gi­ni­té ou le céli­bat pour le Royaume des cieux [128], les prêtres se consacrent au Christ d’une manière nou­velle et pri­vi­lé­giée, il leur est plus facile de s’attacher à lui sans que leur cœur soit par­ta­gé [129], ils sont plus libres pour se consa­crer, en lui et par lui, au ser­vice de Dieu et des hommes, plus dis­po­nibles pour ser­vir son Royaume et l’œuvre de la régé­né­ra­tion sur­na­tu­relle, plus capables d’accueillir lar­ge­ment la pater­ni­té dans le Christ. Ils témoignent ain­si devant les hommes qu’ils veulent se consa­crer sans par­tage à la tâche qui leur est confiée : fian­cer les chré­tiens à l’époux unique comme une vierge pure à pré­sen­ter au Christ [130] ; ils évoquent les noces mys­té­rieuses vou­lues par Dieu, qui se mani­fes­te­ront plei­ne­ment aux temps à venir : celles de l’Église avec l’unique époux qui est le Christ [131]. Enfin, ils deviennent le signe vivant du monde à venir, déjà pré­sent par la foi et la cha­ri­té, où les enfants de la résur­rec­tion ne prennent ni femme ni mari [132].

C’est donc pour des motifs fon­dés dans le mys­tère du Christ et sa mis­sion, que le céli­bat, d’abord recom­man­dé aux prêtres, a été ensuite impo­sé par une loi dans l’Église latine à tous ceux qui se pré­sentent aux ordres sacrés. Cette légis­la­tion, ce saint Concile l’approuve et la confirme à nou­veau en ce qui concerne les can­di­dats au pres­by­té­rat. Confiant en l’Esprit, il est convain­cu que le Père accorde géné­reu­se­ment le don du céli­bat, si adap­té au sacer­doce du Nouveau Testament, pour­vu qu’il soit hum­ble­ment et ins­tam­ment deman­dé par ceux que le sacre­ment de l’Ordre fait par­ti­ci­per au sacer­doce du Christ, bien plus, par l’Église tout entière. Le saint Concile s’adresse encore aux prêtres qui ont fait confiance à la grâce de Dieu, et qui ont libre­ment et volon­tai­re­ment accueilli le céli­bat, selon l’exemple du Christ : qu’ils s’y attachent géné­reu­se­ment et cor­dia­le­ment, qu’ils per­sé­vèrent fidè­le­ment dans leur état, qu’ils recon­naissent la gran­deur du don que le Père leur a fait et que le Seigneur exalte si ouver­te­ment [133], qu’ils contemplent les grands mys­tères signi­fiés et réa­li­sés par leur céli­bat. Certes, il y a, dans le monde actuel, bien des hommes qui déclarent impos­sible la conti­nence par­faite : c’est une rai­son de plus pour que les prêtres demandent avec humi­li­té et per­sé­vé­rance, en union avec l’Église, la grâce de la fidé­li­té, qui n’est jamais refu­sée à ceux qui la demandent. Qu’ils emploient aus­si les moyens natu­rels et sur­na­tu­rels qui sont à la dis­po­si­tion de tous. Les règles éprou­vées par l’expérience de l’Église, sur­tout celles de l’ascèse, ne sont pas moins néces­saires dans le monde d’aujourd’hui : que les prêtres sachent les obser­ver. Le saint Concile invite donc, non seule­ment les prêtres, mais tous les fidèles, à avoir à cœur ce don pré­cieux du céli­bat sacer­do­tal et à deman­der à Dieu de l’accorder tou­jours avec abon­dance à son Église.

17. Attitude à l’égard du monde et des biens terrestres – Pauvreté volontaire

La vie ami­cale et fra­ter­nelle des prêtres entre eux et avec les autres hommes leur per­met d’apprendre à hono­rer les valeurs humaines et à appré­cier les biens créés comme des dons de Dieu. Vivant dans le monde, ils doivent pour­tant savoir que, selon la parole de notre Seigneur et Maître, ils ne sont pas du monde [134]. Usant donc de ce monde comme s’ils n’en usaient pas [135], ils arri­ve­ront à la liber­té qui les déli­vre­ra de tous les sou­cis désor­don­nés et les ren­dra accueillants pour écou­ter Dieu qui leur parle à tra­vers la vie quo­ti­dienne. Cette liber­té et cet accueil font gran­dir le dis­cer­ne­ment spi­ri­tuel qui fait trou­ver l’attitude juste à l’égard du monde et des biens ter­restres. Attitude essen­tielle pour les prêtres, car la mis­sion de l’Église s’accomplit au cœur du monde, et les biens créés sont abso­lu­ment néces­saires au pro­grès per­son­nel de l’homme. Les prêtres doivent donc être recon­nais­sants envers le Père céleste de tout ce qu’il leur donne pour leur per­mettre de bien mener leur exis­tence. Mais il faut aus­si que la lumière de la foi les aide à exer­cer leur dis­cer­ne­ment sur ce qui se trouve sur leur che­min ; ils doivent ain­si en venir à uti­li­ser leurs biens d’une manière juste qui cor­res­pond à la volon­té de Dieu, et à reje­ter tout ce qui fait obs­tacle à leur mis­sion. Car les prêtres ont le Seigneur pour « part » et pour « héri­tage » (Nb 18, 20), si bien qu’ils ne doivent se ser­vir des biens tem­po­rels que pour les usages per­mis par la doc­trine du Christ Seigneur et les pré­ceptes de l’Église.

Quant aux biens ecclé­sias­tiques pro­pre­ment dits, les prêtres les admi­nis­tre­ront confor­mé­ment à leur nature et selon les lois ecclé­sias­tiques, autant que pos­sible avec l’aide de laïcs com­pé­tents. Ces biens seront tou­jours employés pour les fins qui jus­ti­fient l’existence de biens tem­po­rels d’Église, c’est-à-dire pour orga­ni­ser le culte divin, assu­rer au cler­gé un niveau de vie suf­fi­sant et sou­te­nir les œuvres d’apostolat sacré et de cha­ri­té, spé­cia­le­ment en faveur des indi­gents [136]. Quant aux res­sources qu’ils acquièrent à l’occasion de l’exercice d’une fonc­tion ecclé­sias­tique, sous réserve des légis­la­tions par­ti­cu­lières [137], les prêtres, aus­si bien que les évêques, les emploie­ront d’abord pour s’assurer un niveau de vie suf­fi­sant et pour accom­plir les devoirs de leur états ; et ce qui res­te­ra, ils auront à cœur de l’employer pour le bien de l’Église ou pour des œuvres de cha­ri­té. Bref, une fonc­tion d’Église ne doit pas deve­nir une acti­vi­té lucra­tive ; les reve­nus qui en pro­viennent ne sau­raient être uti­li­sés pour aug­men­ter le patri­moine per­son­nel du prêtre [138]. C’est pour­quoi les prêtres, loin d’attacher leur cœur à la richesse [139], évi­te­ront toute espèce de cupi­di­té et rejet­te­ront soi­gneu­se­ment tout ce qui aurait une appa­rence d’activité commerciale.

Ils sont même invi­tés à embras­ser la pau­vre­té volon­taire qui ren­dra plus évi­dente leur res­sem­blance avec le Christ et les fera plus dis­po­nibles au saint minis­tère. Le Christ s’est fait pauvre pour nous, lui qui était riche, afin de nous enri­chir par sa pau­vre­té [140]. Les Apôtres, à leur tour, ont mon­tré par leur exemple qu’il faut don­ner gra­tui­te­ment ce que Dieu accorde gra­tui­te­ment [141], et ils ont su s’habituer à l’abondance comme au dénue­ment [142]. Une cer­taine mise en com­mun maté­rielle, à l’image de la com­mu­nau­té des biens que vante l’histoire de la pri­mi­tive Église [143], est une excel­lente voie d’accès à la cha­ri­té pas­to­rale ; c’est une manière de vivre louable qui per­met aux prêtres de remettre en pra­tique l’esprit de pau­vre­té recom­man­dé par le Christ.

Que les prêtres et les évêques se laissent donc conduire par l’Esprit qui a consa­cré le Sauveur par l’onction et l’a envoyé por­ter la Bonne Nouvelle aux pauvres [144] ; qu’ils évitent tout ce qui pour­rait, d’une manière ou d’une autre, écar­ter les pauvres ; qu’ils rejettent, plus encore que les autres dis­ciples du Christ, toute appa­rence de vani­té dans ce qui leur appar­tient. Qu’ils ins­tallent leur mai­son de manière qu’elle ne paraisse inac­ces­sible à per­sonne et que jamais per­sonne, même les plus humbles, n’ait honte d’y venir.

III. Moyens au service de la vie des prêtres

18. Moyens pour le développement de la vie spirituelle

Pour mieux vivre leur union au Christ dans toutes les cir­cons­tances de la vie, les prêtres dis­posent, outre l’exercice conscient de leur minis­tère, d’un cer­tain nombre de moyens, géné­raux ou par­ti­cu­liers, anciens ou nou­veaux : le Saint-​Esprit n’a jamais man­qué d’en sus­ci­ter dans le Peuple de Dieu, et l’Église, sou­cieuse de la sanc­ti­fi­ca­tion de ses membres, en recom­mande, et par­fois même en impose l’usage [145]. À la pre­mière place par­mi ces moyens de déve­lop­per la vie spi­ri­tuelle, se situent les actes par les­quels les chré­tiens se nour­rissent de la Parole de Dieu aux deux tables de l’Écriture Sainte et de l’Eucharistie [146] ; per­sonne n’ignore l’importance de leur fré­quen­ta­tion assi­due pour la sanc­ti­fi­ca­tion des prêtres.

Les ministres de la grâce sacra­men­telle s’unissent inti­me­ment au Christ Sauveur et Pasteur lorsqu’ils reçoivent avec fruit les sacre­ments, spé­cia­le­ment par la confes­sion sacra­men­telle fré­quente : pré­pa­rée par l’examen de conscience quo­ti­dien, celle-​ci est un sou­tien très pré­cieux pour l’indispensable conver­sion du cœur à l’amour du Père des misé­ri­cordes. À la lumière de leur foi nour­rie par la lec­ture de la Bible, ils peuvent recher­cher avec atten­tion les signes de Dieu et les appels de sa grâce à tra­vers la diver­si­té des évé­ne­ments de l’existence ; ils deviennent ain­si de plus en plus dociles à la mis­sion qu’ils ont assu­mée dans le Saint-​Esprit. De cette doci­li­té les prêtres retrouvent sans cesse le mer­veilleux modèle dans la bien­heu­reuse Vierge Marie : conduite par le Saint-​Esprit, elle s’est don­née tout entière au mys­tère de la rédemp­tion de l’humanité [147] ; mère du Grand Prêtre éter­nel, reine des Apôtres, sou­tien de leur minis­tère, elle a droit à la dévo­tion filiale des prêtres, à leur véné­ra­tion et à leur amour.

Pour pou­voir accom­plir avec fidé­li­té leur minis­tère, les prêtres doivent avoir à cœur de conver­ser chaque jour avec le Christ Seigneur à l’occasion de la visite et du culte per­son­nel de la très sainte Eucharistie ; ils doivent aimer les temps de retraite et tenir à la direc­tion spi­ri­tuelle. Bien des moyens, en par­ti­cu­lier les méthodes approu­vées d’oraison et les diverses formes de prière qu’ils choi­sissent libre­ment, per­mettent aux prêtres de recher­cher et d’implorer de Dieu le véri­table esprit d’adoration, grâce auquel, avec le peuple qui leur est confié, ils s’uniront inti­me­ment au Christ média­teur de la Nouvelle Alliance ; comme des fils adop­tifs ils pour­ront alors crier : « Abba ! c’est-à-dire Père » (Rm 8, 15).

19. Étude et science pastorale

Au cours du rite sacré de leur ordi­na­tion, l’évêque invite les prêtres à « faire preuve de matu­ri­té par leur science », à ce que leur « ensei­gne­ment soit un remède spi­ri­tuel pour le Peuple de Dieu [148] ». Cette science du minis­tère sacré doit elle-​même être sacrée ; décou­lant d’une source sacrée, elle vise un but qui est lui-​même sacré. Puisée avant tout dans la lec­ture et la médi­ta­tion de la sainte Écriture [149], elle trouve encore une nour­ri­ture fruc­tueuse dans l’étude des saints Pères, des doc­teurs de l’Église et d’autres témoins de la Tradition. En outre, pour répondre de manière juste aux ques­tions posées par les hommes d’aujourd’hui, il importe que les prêtres aient une connais­sance sérieuse des docu­ments du Magistère, spé­cia­le­ment ceux des conciles et des Pontifes romains, et qu’ils sachent consul­ter les meilleurs auteurs théo­lo­giques dont la science est reconnue.

Étant don­né qu’actuellement la culture humaine et même les sciences sacrées pro­gressent et se renou­vellent, les prêtres sont appe­lés à per­fec­tion­ner leurs connais­sances reli­gieuses et humaines de façon adap­tée et conti­nuelle ; ils se pré­parent ain­si à mieux enga­ger le dia­logue avec leurs contemporains.

Pour faci­li­ter aux prêtres le tra­vail d’étude et la connais­sance des méthodes d’évangélisation et d’apostolat, on fera tout le néces­saire pour mettre à leur dis­po­si­tion ce dont ils ont besoin : on orga­ni­se­ra, sui­vant les situa­tions locales, des ses­sions ou des congrès, on fon­de­ra des centres d’études pas­to­rales, on crée­ra des biblio­thèques, on confie­ra à des hommes com­pé­tents l’organisation du tra­vail de réflexion. Les évêques devront aus­si, cha­cun pour son compte ou à plu­sieurs, trou­ver le meilleur moyen de don­ner à tous les prêtres, à des moments déter­mi­nés, en par­ti­cu­lier quelques années après leur ordi­na­tion [150], la pos­si­bi­li­té de suivre une ses­sion, grâce à laquelle ils pour­ront per­fec­tion­ner leurs connais­sances pas­to­rales et théo­lo­giques, affer­mir leur vie spi­ri­tuelle et par­ta­ger avec leurs frères leurs expé­riences apos­to­liques [151]. On uti­li­se­ra éga­le­ment ces moyens, ou d’autres mieux adap­tés, pour venir en aide par­ti­cu­liè­re­ment à ceux qui sont nom­més curés, à ceux qui sont affec­tés à une acti­vi­té pas­to­rale nou­velle, à ceux qui partent dans un autre dio­cèse ou dans un autre pays.

Enfin, les évêques veille­ront à ce que cer­tains prêtres se consacrent à une étude plus appro­fon­die des sciences sacrées : il s’agit, en effet, de ne pas man­quer de maîtres capables de for­mer les clercs, d’aider les autres prêtres et les fidèles à acqué­rir les connais­sances dont ils ont besoin, d’encourager le sain déve­lop­pe­ment des sciences sacrées qui est abso­lu­ment indis­pen­sable à l’Église.

20. La juste rémunération à assurer aux prêtres

Les prêtres consacrent leur vie au ser­vice de Dieu en accom­plis­sant la tâche qui leur est confiée ; ils méritent donc de rece­voir une juste rému­né­ra­tion « car l’ouvrier mérite son salaire » (Lc 10, 7) [152], et « le Seigneur a pres­crit à ceux qui annoncent l’Évangile de vivre de l’Évangile » (1 Co 9, 14). Là où rien d’autre n’existe pour assu­rer cette juste rému­né­ra­tion, faire le néces­saire pour assu­rer aux prêtres un niveau de vie suf­fi­sant et digne est, à pro­pre­ment par­ler, une obli­ga­tion pour les chré­tiens, puisque c’est à leur ser­vice que les prêtres consacrent leur acti­vi­té. Les évêques, pour leur part, ont le devoir de rap­pe­ler aux chré­tiens cette obli­ga­tion ; ils doivent veiller – cha­cun pour son dio­cèse ou, de pré­fé­rence, à plu­sieurs ensemble dans un même ter­ri­toire – à éta­blir des règles pour assu­rer comme il se doit une vie conve­nable à ceux qui exercent, ou ont exer­cé, une fonc­tion au ser­vice du Peuple de Dieu. La rému­né­ra­tion ver­sée à cha­cun devra tenir compte de la nature de la fonc­tion exer­cée et des cir­cons­tances de temps et de lieu, mais elle sera fon­da­men­ta­le­ment la même pour tous ceux qui sont dans la même situa­tion ; elle devra être adap­tée aux condi­tions où ils se trouvent ; en outre, elle leur lais­se­ra les moyens, non seule­ment d’assurer comme il se doit la rému­né­ra­tion de ceux qui se dévouent à leur ser­vice, mais encore d’apporter eux-​mêmes une aide à ceux qui sont dans le besoin, car ce minis­tère à l’égard des pauvres a tou­jours été en grand hon­neur dans l’Église dès ses ori­gines. Enfin, cette rému­né­ra­tion devra per­mettre aux prêtres de prendre chaque année, pen­dant une durée suf­fi­sante, les vacances dont ils ont besoin ; les évêques doivent veiller à ce que ce temps de vacances soit assu­ré aux prêtres.

C’est à la fonc­tion rem­plie par les ministres sacrés qu’il faut accor­der la pre­mière place. De ce fait, il faut aban­don­ner le sys­tème dit des « béné­fices » ou, du moins, le réfor­mer de telle manière que l’aspect béné­fi­cial, c’est-à-dire le droit aux reve­nus de la dota­tion atta­chée à la fonc­tion, soit trai­té comme secon­daire. Le droit don­ne­ra donc la prio­ri­té à la fonc­tion ecclé­sias­tique elle-​même, dési­gna­tion qui s’appliquera désor­mais à toute charge confé­rée de façon stable pour être exer­cée en vue d’une fin spirituelle.

21. Constitution de caisses communes et organisation de la sécurité sociale pour les prêtres

Il faut tou­jours se réfé­rer à l’exemple des croyants de la pri­mi­tive Église à Jérusalem : « Entre eux, tout était com­mun » (Ac 4, 32) et « on dis­tri­buait à cha­cun sui­vant ses besoins » (Ac 4, 35). C’est en ce sens qu’il est très sou­hai­table d’avoir, au moins dans les régions où la vie maté­rielle du cler­gé dépend, entiè­re­ment ou en grande par­tie, des offrandes des fidèles, une ins­ti­tu­tion dio­cé­saine pour ras­sem­bler les dons faits à cette fin ; elle sera admi­nis­trée par l’évêque assis­té de prêtres délé­gués et, là où cela paraît utile, de laïcs com­pé­tents en matière finan­cière. Il reste éga­le­ment dési­rable qu’il y ait, en outre, autant que pos­sible, pour chaque dio­cèse ou chaque pays, un fonds com­mun per­met­tant aux évêques de satis­faire à d’autres obli­ga­tions envers les per­sonnes qui sont au ser­vice de l’Église et de sub­ve­nir aux dif­fé­rents besoins du dio­cèse ; cette caisse doit aus­si per­mettre aux dio­cèses plus riches d’aider les plus pauvres, pour que le super­flu des uns sub­vienne à l’indigence des autres [153]. Il devra être ali­men­té avant tout par les sommes pro­ve­nant des offrandes des fidèles, mais éga­le­ment par d’autres res­sources, que le droit devra préciser.

En outre, dans les pays où la sécu­ri­té sociale n’est pas encore cor­rec­te­ment orga­ni­sée en faveur du cler­gé, les confé­rences épis­co­pales, compte tenu tou­jours des lois ecclé­sias­tiques et civiles, veille­ront à ce qu’il existe, soit des orga­nismes dio­cé­sains – éven­tuel­le­ment fédé­rés entre eux –, soit des orga­nismes inter­dio­cé­sains, soit une asso­cia­tion éta­blie pour l’ensemble du ter­ri­toire, en vue d’organiser, sous le contrôle de la hié­rar­chie, d’une part une pré­voyance et une assis­tance médi­cale satis­fai­sante, d’autre part la prise en charge due aux prêtres pour les cas d’infirmité, d’invalidité ou de vieillesse. Les prêtres sou­tien­dront l’organisme ain­si créé dans un esprit de soli­da­ri­té avec leurs frères, pre­nant part ain­si à leur épreuve [154]. Ils s’apercevront en même temps qu’ils se trouvent libé­rés du sou­ci de l’avenir, et donc en mesure de pra­ti­quer la pau­vre­té avec plus d’ardeur évan­gé­lique et de se consa­crer tout entiers au salut des âmes. Enfin, les res­pon­sables feront en sorte que les dif­fé­rents orga­nismes natio­naux aient des liens entre eux, ce qui leur don­ne­ra une plus grande soli­di­té et une plus large diffusion.

Conclusion et exhortation

22.Conscient des joies de la vie sacer­do­tale, ce saint Concile ne peut cepen­dant igno­rer les dif­fi­cul­tés dont souffrent les prêtres dans les condi­tions de la vie actuelle. Il se rend compte de la trans­for­ma­tion de la situa­tion éco­no­mique et sociale, et même des mœurs ; il se rend compte du bou­le­ver­se­ment de la hié­rar­chie des valeurs dans le juge­ment des hommes. Dans ces condi­tions les ministres de l’Église, et même par­fois les fidèles, se sentent comme étran­gers, à ce monde ; avec anxié­té, ils se demandent quels moyens, quels mots trou­ver pour entrer en com­mu­ni­ca­tion avec lui. Obstacles nou­veaux à la vie de foi, sté­ri­li­té appa­rente du labeur accom­pli, dure épreuve de la soli­tude, tout cela peut ris­quer de les conduire au découragement.

Mais ce monde, tel qu’il est aujourd’hui, ce monde confié à l’amour et au minis­tère des pas­teurs de l’Église, Dieu l’a tant aimé qu’il a don­né pour lui son Fils unique [155]. En véri­té, avec tout le poids de son péché, mais aus­si avec la richesse de ses pos­si­bi­li­tés, ce monde offre à l’Église les pierres vivantes [156] qui s’intègrent à la construc­tion pour être une demeure de Dieu dans l’Esprit [157]. Et c’est encore l’Esprit Saint qui pousse l’Église à ouvrir des che­mins nou­veaux pour aller au-​devant du monde d’aujourd’hui ; c’est lui qui, de ce fait, sug­gère et encou­rage les adap­ta­tions qui s’imposent pour le minis­tère sacerdotal.

Que les prêtres ne l’oublient pas : ils ne sont jamais seuls dans leur action, ils s’appuient sur la force du Dieu tout-​puissant ; que leur foi au Christ, qui les a appe­lés à par­ti­ci­per à son sacer­doce, les aide à se don­ner en toute confiance à leur minis­tère, car ils savent que Dieu est assez puis­sant pour aug­men­ter en eux la cha­ri­té [158]. Qu’ils ne l’oublient pas non plus : ils ont pour com­pa­gnons leurs frères dans le sacer­doce, bien plus, les fidèles du monde entier. Car tous les prêtres tra­vaillent ensemble pour accom­plir le des­sein divin du salut, le Mystère du Christ caché depuis les siècles en Dieu [159], qui ne se réa­lise que peu à peu, par l’effort coor­don­né de minis­tères dif­fé­rents, « en vue de l’édification du Corps du Christ jusqu’à ce qu’il atteigne toute sa taille ». Tout cela, certes est caché avec le Christ en Dieu [160], et c’est sur­tout la foi qui peut le per­ce­voir. C’est dans la foi que doivent mar­cher les guides du Peuple de Dieu, sui­vant l’exemple d’Abraham le fidèle, qui, « par la foi, obéit à l’appel de par­tir vers un pays qu’il devait rece­voir en héri­tage, et il par­tit ne sachant où il allait » (He 11, 8). En véri­té, l’intendant des mys­tères de Dieu res­semble au semeur dont le Seigneur a dit : « Qu’il dorme ou qu’il se lève, la nuit ou le jour, la semence germe et pousse, il ne sait com­ment » (Mc 4, 27). D’ailleurs, si le Seigneur Jésus a dit : « Gardez cou­rage ! j’ai vain­cu le monde » (Jn 16, 33), il n’a pas, pour autant, pro­mis à l’Église la vic­toire totale ici-​bas. Ce qui fait la joie de ce saint Concile, c’est que la terre, ense­men­cée par la graine de l’Évangile, donne aujourd’hui du fruit en bien des endroits, sous la conduite de l’Esprit du Seigneur qui rem­plit l’univers et qui a fait naître au cœur de tant de prêtres et de tant de fidèles un esprit vrai­ment mis­sion­naire. Pour tout cela, avec toute son affec­tion, le saint Concile remer­cie les prêtres du monde entier. Et « à celui qui peut tout faire, et bien au-​delà de nos demandes et de nos pen­sées, en ver­tu de la puis­sance qui agit en nous, à lui la gloire ans l’Église et le Christ Jésus » (Ep 3, 20–21).

Tout l’ensemble et cha­cun des points qui ont été édic­tés dans ce décret ont plu aux Pères du Concile. Et Nous, en ver­tu du pou­voir apos­to­lique que Nous tenons du Christ, en union avec les véné­rables Pères, Nous les approu­vons, arrê­tons et décré­tons dans le Saint-​Esprit, et Nous ordon­nons que ce qui a été éta­bli en Concile soit pro­mul­gué pour la gloire de Dieu.

Rome, à Saint-​Pierre, le 7 décembre 1965.

Moi, Paul, évêque de l’Église catholique.

Signatures des Pères

Moi, PAUL, évêque de l’Église catho­lique.
† Ego FRANCISCUS titu­lo Ss. Ioannis et Pauli Presbyter Cardinalis SPELLMAN, Archiepiscopus Neo-​Eboracensis.
† Ego IACOBUS titu­lo Ss. Bonifacii et Alexii Presbyter Cardinalis DE BARROS CÂMARA, Archiepiscopus S. Sebastiani Fluminis Ianuarii.
† Ego IOSEPHUS titu­lo S. Ioannis ante Portam Latinam Presbyter Cardinalis FRINGS, Archiepiscopus Coloniensis.
† Ego ERNESTUS titu­lo S. Sabinae Presbyter Cardinalis RUFFINI, Archiepiscopus Panormitanus.
† Ego ANTONIUS titu­lo S. Laurentii in Panisperna Presbyter Cardinalis CAGGIANO, Archiepiscopus Bonaërensis.
Ego PETRUS titu­lo S. Praxedis Presbyter Cardinalis CIRIACI.
† Ego MAURITIUS titu­lo S. Mariae de Pace Presbyter Cardinalis FELTIN, Archiepiscopus Parisiensis.
† Ego IOSEPHUS titu­lo S. Mariae de Victoria Presbyter Cardinalis SIRI, Archiepiscopus Ianuensis.
† Ego STEPHANUS titu­lo S. Mariae Trans Tiberim Presbyter Cardinalis WYSZYNSKI, Archiepiscopus Gnesnensis et Varsaviensis, Primas Poloniae.
† Ego BENIAMINUS titu­lo S. Vitalis Presbyter Cardinalis DE ARRIBA Y CASTRO, Archiepiscopus Tarraconensis.
† Ego FERDINANDUS titu­lo S. Augustini Presbyter Cardinalis QUIROGA Y PALACIOS, Archiepiscopus Compostellanus.
† Ego PAULUS AEMILIUS titu­lo S. Mariae Angelorum in Thermis Presbyter Cardinalis LEGER, Archiepiscopus Marianopolitanus.
† Ego IOSEPHUS HUMBERTUS titu­lo Ss. Andreae et Gregorii ad Clivum Scauri Presbyter Cardinalis QUINTERO, Archiepiscopus Caracensis.
† Ego ALOISIUS titu­lo S. Mariae Novae Presbyter Cardinalis CONCHA, Archiepiscopus Bogotensis.
Ego IOSEPHUS titu­lo S. Priscae Presbyter Cardinalis DA COSTA NUNES.
Ego HILDEBRANDUS titu­lo S. Sebastiani ad Catacumbas Presbyter Cardinalis ANTONIUTTI.
Ego EPHRAEM titu­lo S. Crucis in Hierusalem Presbyter Cardinalis FORNI.
† Ego IOANNES titu­lo S. Mariae de Aracoeli Presbyter Cardinalis LANDAZURI RICKETTS, Archiepiscopus Limanus, Primas Peruviae.
† Ego RADULFUS titu­lo S. Bernardi ad Thermas Presbyter Cardinalis SILVA HENRIQUEZ, Archiepiscopus S. Iacobi in Chile.
† Ego LEO IOSEPHUS titu­lo S. Petri ad Vincula Presbyter Cardinalis SUENENS, Archiepiscopus Mechliniensis-​Bruxellensis.
† Ego IOSEPHUS titu­lo S. Athanasii Presbyter Cardinalis SLIPYI, Archiepiscopus Maior Ucrainorum.
† Ego LAURENTIUS titu­lo S. Leonis I Presbyter Cardinalis JAEGER, Archiepiscopus Paderbornensis.
† Ego IOSEPHUS titu­lo S. Crucis in via Flaminia Presbyter Cardinalis BERAN, Archiepiscopus Pragensis.
† Ego MAURITIUS titu­lo D.nae N.ae de SS. Sacramento et Martyrum Canadensium Presbyter Cardinalis ROY, Archiepiscopus Quebecensis, Primas Canadiae.
† Ego IOSEPHUS titu­lo S. Teresiae Presbyter Cardinalis MARTIN, Archiepiscopus Rothomagensis.
† Ego AUDOËNUS titu­lo S. Praxedis Presbyter Cardinalis MCCANN, Archiepiscopus Civitatis Capitis.
† Ego LEO STEPHANUS titu­lo S. Balbinae Presbyter Cardinalis DUVAL, Archiepiscopus Algeriensis.
† Ego ERMENEGILDUS titu­lo Reginae Apostolorum Presbyter Cardinalis FLORIT, Archiepiscopus Florentinus.
† Ego FRANCISCUS titu­lo Ss. Petri et Pauli in via Ostiensi Presbyter Cardinalis ŠEPER, Archiepiscopus Zagrabiensis.
Ego CAROLUS S. Mariae in Porticu Diaconus Cardinalis JOURNET.
† Ego ALBERTUS GORI, Patriarcha Hierosolymitanus Latinorum.
† Ego PAULUS II CHEIKHO, Patriarcha Babylonensis Chaldaeorum.
† Ego IGNATIUS PETRUS XVI BATANIAN, Patriarcha Ciliciae Armenorum.
† Ego IOSEPHUS VIEIRA ALVERNAZ, Patriarcha Indiarum Orientalium.
† Ego IOANNES CAROLUS MCQUAID, Archiepiscopus Dublinensis, Primas Hiberniae.
† Ego ANDREAS ROHRACHER, Archiepiscopus Salisburgensis, Primas Germaniae.
† Ego DEMETRIUS MOSCATO, Archiepiscopus Primas Salernitanus et Administrator Perpetuus Acernensis.
† Ego HUGO CAMOZZO, Archiepiscopus Pisanus et Primas Sardiniae et Corsicae.
† Ego ALEXANDER TOKI , Archiepiscopus Antibarensis et Primas Serbiae.
† Ego MICHAEL DARIUS MIRANDA, Archiepiscopus Mexicanus, Primas Mexici.
† Ego FRANCISCUS MARIA DA SILVA, Archiepiscopus Bracharensis, Primas Hispaniarum.
† Ego PAULUS GOUYON, Archiepiscopus Rhedonensis, Primas Britanniae.
† Ego ERNESTUS SENA DE OLIVEIRA, Archiepiscopus Conimbricensis.

Sequuntur cete­rae sub­si­gna­tiones.
Ita est.
† Ego PERICLES FELICI, Archiepiscopus tit. Samosatensis, Ss. Concilii Secretarius Generalis
† Ego IOSEPHUS ROSSI, Episcopus tit. Palmyrenus, Ss. Concilii Notarius
† Ego FRANCISCUS HANNIBAL FERRETTI, Ss. Concilii Notarius

Notes de bas de page
  1. Conc. Vat. II, Const. Sacrosanctum Concilium. – Const. dogm. Lumen gen­tium. – Décret Christus Dominus. – Décret Optatam totius.[]
  2. Cf. Mt 3, 16 ; Lc 4, 18 ; Ac 4, 27 ; 10, 38.[]
  3. Cf. 1 P 2, 5 et 9.[]
  4. Cf. 1 P 3, 15.[]
  5. Cf. Ap 19, 10. – Conc. Vat. II, Const. dogm. Lumen gen­tium, n. 35.[]
  6. Conc. de Trente, sess. 23, chap. 1 et can. 1 : Denz. 957 et 961 (1764 et 1771).[]
  7. Cf. Jn 20, 21. – Conc. Vat. II, Const. dogm. Lumen gen­tium, n. 18.[]
  8. Cf. Conc. Vat. II, Const. dogm. Lumen gen­tium, n. 28.[]
  9. Cf. Ibid.[]
  10. Cf. Pont. Rom., « De Ordinatione Presbyteri », pré­face. On trouve déjà ces termes dans Sacramentario Veronensi (Mohlberg, Rome, 1956, p. 122) ; item in Missel fran­çais (Mohlberg, Rome 1957, p. 9) ; item in Libro Sacramentorum Romanae Ecclesiae (Mohlberg, Rome, 1960, p. 25) ; item in Pontificali Romano-​Germanico (Vogel-​Elze, Cité du Vatican, 1963, vol. I, p. 34).[]
  11. Cf. Conc. Vat. II, Const. dogm. Lumen gen­tium, n. 10.[]
  12. Cf. Rm 15, 16 gr.[]
  13. Cf. 1 Co 11, 26.[]
  14. Saint Augustin, De civi­tate Dei, 10, 6 : PL 41, 284.[]
  15. Cf. 1 Co 15, 24.[]
  16. Cf. He 5, 1.[]
  17. Cf. He 2, 17 ; 4, 15.[]
  18. Cf. 1 Co 9, 19–23 Vg.[]
  19. Cf. Ac 13, 2.[]
  20. « Ce zèle de pro­grès spi­ri­tuel et moral trouve un sti­mu­lant de plus dans les condi­tions où se déroule la vie de l’Église. Celle-​ci ne sau­rait demeu­rer indif­fé­rente aux chan­ge­ments du monde qui l’environne et qui, de mille manières, influence sa conduite pra­tique et la sou­met à cer­taines condi­tions. L’Église, on le sait, n’est point sépa­rée du monde, elle vit dans le monde. Les membres de l’Église subissent l’influence du monde ; ils en res­pirent la culture, en acceptent les lois et en adoptent les mœurs. Ce contact intime avec la socié­té tem­po­relle crée pour l’Église une situa­tion tou­jours pleine de pro­blèmes ; aujourd’hui, ceux-​ci sont par­ti­cu­liè­re­ment aigus […]. Voici com­ment saint Paul édu­quait les chré­tiens de la pre­mière géné­ra­tion : « Ne for­mez pas avec les infi­dèles d’attelage dis­pa­rate. Quel rap­port, en effet, entre la jus­tice et l’impiété ? Quelle union entre la lumière et les ténèbres ? ou quelle asso­cia­tion entre le fidèle et l’infidèle ? » (cf. 2 Co 6, 14–15). La péda­go­gie chré­tienne devra tou­jours rap­pe­ler à son élève des temps modernes cette condi­tion pri­vi­lé­giée et le devoir qui en découle de vivre dans le monde sans être du monde, selon le sou­hait rap­pe­lé ci-​dessus, que Jésus for­mait pour ses dis­ciples : « Je ne te prie pas de les reti­rer du monde, mais de les gar­der du mal. Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde » (cf. Jn 17, 15–16). Et l’Église fait sien ce même sou­hait. Mais cette dis­tinc­tion d’avec le monde n’est pas une sépa­ra­tion. Bien plus, elle n’est pas indif­fé­rence ni mépris. Quand l’Église se dis­tingue de l’humanité, elle ne s’oppose pas à elle, au contraire, elle s’y unit. » (Paul VI, Encycl. Ecclesiam suam, 6 août 1964 : AAS 56 (1964), p. 627 et 638.[]
  21. Cf. Rm 12, 2.[]
  22. Cf. Jn 10, 14–16.[]
  23. Cf. Saint Polycarpe, Épître aux Philippiens. VI, 1 : « Les pres­bytres, eux aus­si, doivent être com­pa­tis­sants, misé­ri­cor­dieux envers tous ; qu’ils ramènent les éga­rés, qu’ils visitent tous les malades, sans négli­ger la veuve, l’orphelin, le pauvre ; mais « qu’ils pensent tou­jours à faire le bien devant Dieu et devant les hommes » ; (cf. Pr 3, 4 ; Rm 12, 17 ; 2 Co 8, 21) ; qu’ils s’abstiennent de toute colère, accep­tion de per­sonne, juge­ment injuste ; qu’ils se tiennent éloi­gnés de l’argent, qu’ils ne croient pas trop vite du mal de quelqu’un et ne soient pas raides dans leurs juge­ments ; sachant que nous sommes tous débi­teurs du péché » (trad. P. Th. Camelot) (Funk I, 303).[]
  24. Cf. 1 P 1, 23 ; Ac 6, 7 ; 12, 24. Les Apôtres « ont prê­ché la Parole de véri­té et ils ont engen­dré les Églises » : saint Augustin, In Ps. 44, 23 : PL 36, 508.[]
  25. Cf. Ml 2, 7 ; 1 Tm 4, 11–13 ; 2 Tm 4, 5 ; Tt 1, 9.[]
  26. Cf. Mc 16, 16.[]
  27. Cf. 2 Co 11, 7. Ce qui est dit des évêques vaut aus­si des prêtres en tant qu’ils sont coopé­ra­teurs des évêques. Cf. Statuta Ecclesiae Antiquae, c. 3 (Ch. Munier, Paris, 1960, p. 79). – Decretum Gratiani, C. 6, D. 88 (Friedberg, I, 307). – Conc. de Trente, décret de reform., sess. 5, c. 2, n. 9 (Conc. Œc. Decreta, éd. Herder, Rome, 1963, p. 645), sess. 24, c. 4. ( p. 739). – Conc. Vat. II, Const. dogm. Lumen gen­tium, n. 25.[]
  28. Cf. Const. Apostolorum, II, 26,7 : « (Que les prêtres) soient doc­teurs de la science de Dieu, puisque le Seigneur lui-​même nous l’a com­man­dé en disant : Allez, ensei­gnez, etc. » (Funk, Didascalia et Const. Apostolorum, I, Paderborn, 1905, p. 105). – Sacramentaire léo­nien et autres sacra­men­taires jusqu’au Pontifical romain, pré­face consé­cra­toire des prêtres : « Cette même pro­vi­dence, Seigneur, a asso­cié aux Apôtres de ton Fils, comme adjoints, des doc­teurs de la foi ; et par la voix de ces pré­di­ca­teurs d’une digni­té secon­daire, ils ont rem­pli l’univers » (trad. Jounel). Liber Ordinum de la litur­gie moza­rabe, pré­face de l’ordination des prêtres : « Docteur du peuple, chef des sujets de l’Église, qu’il main­tienne dans l’ordre la foi catho­lique et qu’il annonce à tous le véri­table salut », M. Férotin, Paris, 1904, col. 55.[]
  29. Cf. Ga 2, 5.[]
  30. Cf. 1 P 2, 12.[]
  31. Cf. Le rite d’ordination des prêtres de la litur­gie jaco­bite d’Alexandrie : « Rassemble ton peuple autour de la parole d’enseignement, comme une mère qui caresse ses nour­ris­sons » (H. Denzinger, Rituel orien­tal, II, Würzburg, 1863, p. 14).[]
  32. Cf. Mt 28, 19 ; Mc 16, 16. – Tertullien, Du bap­tême 14,2. – Saint Athanase, Adv. Arianos, 2, 42 : PG 26, 237. – Saint Jérôme, In Mt. 28, 19 : PL 26, 218 BC : « Ils enseignent d’abord toutes les nations, puis ils plongent dans l’eau ceux qu’ils ont ensei­gnés. Car il n’est pas pos­sible que le corps reçoive le sacre­ment de bap­tême si l’âme n’a pas d’abord reçu la véri­té de la foi. » – Saint Thomas, Expositio pri­mae Decretalis, § 1 : « Quand il les a envoyés prê­cher, notre Sauveur a don­né trois com­man­de­ments à ses dis­ciples. Premièrement, d’enseigner la foi ; deuxiè­me­ment, de don­ner les sacre­ments à ceux qui croi­raient » (éd. Marietti, Opuscula Theologica, Taurini, Rome, 1954, 1138).[]
  33. Cf. Conc. Vat. II, Const. Sacrosanctum conci­lium, n. 35, 2.[]
  34. Ibid., n. 33, 35, 48, 52.[]
  35. Ibid., n. 7. – Pie XII, Encycl. Mystici Corporis, 29 juin 1943 : AAS 35 (1943), p. 230.[]
  36. Saint Ignace, Smyrn. 8, 1–2 (Funk, p. 282, 6–15). – Const. Apostolorum VIII, 12, 3 (Funk, p. 496) ; VIII, 29, 2 (p. 532).[]
  37. Cf. Conc. Vat. II, Const. dogm. Lumen gen­tium, n. 28.[]
  38. « L’Eucharistie est comme la consom­ma­tion de la vie spi­ri­tuelle et la fin de tous les sacre­ments » (Saint Thomas, Somme théo­lo­gique III, q. 73, a. 3, c ; cf. III, q. 65, a. 3 ).[]
  39. Cf. Saint Thomas, Somme théo­lo­gique III, q. 65, a. 3 à 1 ; q. 79, a. 1, c. et à 1.[]
  40. Cf. Ep 5, 19–20.[]
  41. Cf. Saint Jérôme, Épître 114, 2 : « Les calices sacrés, les saints voiles et tout le reste qui se rap­porte au culte de la Passion du Seigneur… asso­ciés qu’ils sont au Corps et au Sang du Seigneur, doivent être véné­rés avec la même révé­rence que son Corps et son Sang » (trad. J. Labourt) (PL 22, 934). – Conc. Vat. II, Const. Sacrosanctum conci­lium, n. 122–127.[]
  42. « Qu’au cours de la jour­née, les fidèles ne négligent point de rendre visite au Saint-​Sacrement, qui doit être conser­vé dans l’église en un endroit très digne, avec le plus d’honneur pos­sible, selon les lois litur­giques. Car la visite est, envers le Christ notre Seigneur pré­sent en ce lieu, une marque de gra­ti­tude, un gage d’amour et un hom­mage de l’adoration qui lui est due » (Paul VI, Encycl. Mysterium Fidei, 3 sep­tembre 1965 : AAS 57 (1965), p. 771).[]
  43. Cf. Conc. Vat. II, Const. dogm. Lumen gen­tium, n. 28.[]
  44. Cf. 2 Co 10, 8 ; 13, 10.[]
  45. Cf. Ga 1, 10.[]
  46. Cf. 1 Co 4, 14.[]
  47. Cf. Didascalia, II, 34, 3 ; II, 47,1 ; Const. Apostolorum II, 47 : Funk, Didascalia et Constitutiones, I, 116, 142 et 143.[]
  48. Cf. Ga 4, 3 ; 5, 1 et 13.[]
  49. Cf. Saint Jérôme, Épître 58, 7 : « De quoi servirait-​il que des murailles rutilent de gemmes, si le Christ, en la per­sonne d’un pauvre, meurt de faim ? » (trad. J. Labourt) (PL 22, 584[]
  50. Cf. 1 P 4, 10 s.[]
  51. Cf. Mt 25, 34–45.[]
  52. Cf. Lc 4, 18.[]
  53. On peut nom­mer encore d’autres caté­go­ries, par exemple les émi­grants, les nomades, etc. À ce sujet, cf. Décret Sur la fonc­tion pas­to­rale des évêques dans l’Église, n. 18.[]
  54. Cf. Didascalia, II, 59, 1–3 : « Dans ton ensei­gne­ment, invite et exhorte le peuple à venir à l’assemblée, à ne pas la déser­ter, mais à se ras­sem­bler tou­jours ; s’abstenir, c’est dimi­nuer l’Église et enle­ver un membre au Corps du Christ… Vous êtes membres du Christ, ne vous dis­per­sez donc pas loin de l’Église, en refu­sant de vous réunir ; le Christ est votre Tête, selon sa pro­messe tou­jours pré­sente, qui vous ras­semble. Ne vous négli­gez pas vous-​mêmes, ne ren­dez pas le Sauveur étran­ger à ses propres membres, ne divi­sez pas son Corps, ne le dis­per­sez pas… » : Funk I, 170. – Paul VI, Alloc. iis qui ex ita­li­co cle­ro inter­fue­runt Coetui XIII per heb­do­ma­dam habi­to Urbiveti v. « di aggior­na­men­to pas­to­rale », 6 sep­tembre 1963 : AAS 55 (1963), p. 750 s.[]
  55. Cf. Conc. Vat. II, Const. dogm. Lumen gen­tium, n. 28.[]
  56. Cf. Const. Ecclesiasticam Apostolorum, XVIII : « Presbyteri sunt sym­mys­tai et syne­pi­ma­choi Episcoporum » (Th. scher­mann, Die all­ge­meine Kirchenordnung, I, Paderborn, 1914, p. 26 ; A. Harnack, T. u. U., II, 4, p. 13, n. 18 et 19. – Pseudo-​Jérôme, De Septem Ordinibus Ecclesiae : « in bene­dic­tione cum epi­sco­pis consortes mys­te­rio­rum sunt » (A. W. Kalff, Würzburg, 1937, p. 45). – Saint Isidore de Séville, De Ecclesiasticis Officiis, c. VII : « Ils sont à la tête de l’Église du Christ ; pour faire l’Eucharistie, ils sont asso­ciés aux évêques, de même que dans l’enseignement du peuple et la fonc­tion de pré­di­ca­tion » (PL 83, 787).[]
  57. Cf. Didascalia, II, 28, 4 : Funk, 108. – Constitutiones Apostolorum, II, 28, 4 ; II, 34, 3 : ibid., p. 109 et 117.[]
  58. Const. Apostolorum, VIII, 16, 4 (Funk I, 522, 13) ; Cf. Epitome Const. Apostolorum, VI, ibid. II, p. 80, 3- 4. – Testamentum Domini : « …donne-​lui l’Esprit de grâce, de conseil et de géné­ro­si­té, l’esprit du pres­by­té­rat… pour aider et gou­ver­ner ton peuple dans l’activité, dans la crainte de Dieu, dans la pure­té de cœur » (trad. I. E. Rahmani, Moguntiae, 1899, p. 69). – Item in Trad. Apost. (B. Botte, La Tradition apos­to­lique, Münster 1963, p. 20).[]
  59. Cf. Nb 11, 16–25.[]
  60. Pontifical romain, pré­face consé­cra­toire des prêtres ; ces paroles se trouvent déjà dans les sacra­men­taires léo­nien, géla­sien et gré­go­rien. On en trouve de sem­blables dans les litur­gies orien­tales : cf. Trad. apost. : « Regarde ton ser­vi­teur ici pré­sent et accorde-​lui l’esprit de grâce et de conseil, afin qu’il aide les prêtres et gou­verne ton peuple avec un cœur pur, comme tu avais regar­dé le peuple que tu t’étais choi­si et avais ordon­né à Moïse de choi­sir les anciens que tu avais rem­plis de ton esprit que tu avais don­né à ton ser­vi­teur » (ed. B. Botte). – La Tradition apos­to­lique de saint Hippolyte. Essai de recons­truc­tion, Münster, 1963, p. 20. – Const. Apostolorum, VIII, 16, 4 : Funk I, 522, 16–17. – Epit. Const. Apost. 6 : Funk II, 20, 5–7. – Testamentum Domini : trad. I. E. Rahmani, Moguntiae, 1899, p. 69. – Euchologium Serapionis, XXVII : Funk, Didascalia et Constitutiones, II, p. 190, lin. 1–7. – Ritus Ordinationis in ritu Maronitarum : trad. H. Denzinger, Ritus Orientalium, II, Würzburg, 1863, p. 161. – Inter Patres cita­ri pos­sunt : Theodore de Mopsueste, In 1 Tim. 3, 8 : Swete, II, 119–121. – Theodoret, Quaest. in Numeros, XVIII : PG 80, 372 b.[]
  61. Cf. Conc. Vat. II, Const. dogm. Lumen gen­tium, n. 28.[]
  62. Cf. Jean XXIII, Encycl. Sacerdotii Nostri pri­mor­dia, 1er août 1959 : AAS 51 (1959), p. 576. – Saint Pie X, exhort. ad cle­rum Haerent ani­mo, 4 août 1908 : S. Pii X Acta, vol. IV (1908), p. 237 s.[]
  63. Cf. Conc. Vat. II, décret de pas­to­ra­li Episcoporum munere in Ecclesia, n. 15 et 16.[]
  64. Dans l’état actuel du droit, l’évêque a comme « sénat et conseil » le cha­pitre cathé­dral (can. 391) ou, à défaut, le groupe des consul­teurs dio­cé­sains (cf. can. 423–428). Mais il est sou­hai­table de révi­ser ces ins­ti­tu­tions pour mieux répondre à la situa­tion et aux besoins actuels. Cette com­mis­sion de prêtres est évi­dem­ment dis­tincte du Conseil pas­to­ral dont parle le décret sur la fonc­tion pas­to­rale des évêques dans l’Église, n. 27 : celui-​ci com­porte des membres laïcs et n’est com­pé­tent que pour l’examen des ques­tions d’action pas­to­rale. De Presbyteris ut consi­lia­riis Episcoporum vide­ri pos­sunt Didascalia, II, 28, 4 : Funk I, 108. – Const. Apost., II, 28, 4 : Funk I, 109. – Saint Ignace, Magn., 6, I : Funk 234, 10–16 ; Trall., 3, I : Funk 244, 10–12. – Origène, Adv. Celsum 3, 30 : Presbyteri sunt consi­lia­rii seu bou­ley­tai : PG 11, 957 d- 960 a.[]
  65. « Je vous en conjure, ayez à cœur de faire toutes choses dans une divine concorde, sous la pré­si­dence de l’évêque qui tient la place de Dieu, des pres­bytres qui tiennent la place du sénat des Apôtres, et des diacres qui me sont si chers, à qui a été confié le ser­vice de Jésus Christ, qui, avant les siècles, était près de Dieu et s’est mani­fes­té à la fin » (trad. P. Th. Camelot) (Funk, 234, 10–13). – Saint Ignace, Trall., 3, 1 : « Pareillement, que tous révèrent les diacres comme Jésus Christ, comme aus­si l’évêque qui est l’image du Père et les pres­bytres comme le sénat de Dieu et comme l’assemblée des Apôtres : sans eux, on ne peut par­ler d’Église » (trad. Camelot) : Funk, p. 244, 10–12. – Saint Jérôme, In Isaiam II, 3 : PL, 61 A : « Nous aus­si, nous avons dans l’Église notre sénat, l’assemblée des prêtres. »[]
  66. Cf. Paul VI, allo­cu­tio ad Urbis curiones et qua­dra­ge­na­rii tem­po­ris ora­tores in Aede Sixtina habi­ta, 1er mars 1965 : AAS 57 (1965), p. 326.[]
  67. Cf. Const. Apostolorum VIII, 47, 39 : « Les prêtres… ne doivent rien faire sans l’avis de l’évêque : c’est à lui qu’est confié le peuple du Seigneur ; c’est à lui qu’il sera deman­dé compte de leurs âme » (Funk, 577).[]
  68. Cf. 3 Jn 8.[]
  69. Cf. Jn 17, 23.[]
  70. Cf. He 13, 1–2.[]
  71. Cf. He 13, 16.[]
  72. Cf. Mt 5, 10.[]
  73. Cf. 1 Th 2,12 ; Col 1, 13.[]
  74. Cf. Mt 23,8. – « Il faut se faire les frères des hommes, du fait même qu’on veut être leurs pas­teurs, leurs pères et leurs maîtres ». (Paul VI, Encycl. Ecclesiam suam, 6 août 1964 : AAS 58 (1964), p. 647.[]
  75. Cf. Ep 4, 7 et 16. – Const. Apost. VIII, 1, 20 : « Il ne faut pas que l’évêque se dresse contre les diacres ou les prêtres, ni les prêtres contre le peuple, car la struc­ture de l’assemblée se com­pose des uns et des autres » (Funk I, 467).[]
  76. Cf. Ph 2, 21.[]
  77. Cf. 1 Jn 4, 1.[]
  78. Cf. Conc. Vat. II, Const. dogm. Lumen gen­tium, n. 37.[]
  79. Cf. Ep 4, 14.[]
  80. Cf. Conc. Vat. II, décret Unitatis redin­te­gra­tio.[]
  81. Cf. Conc. Vat. II, Const. dogm. Lumen gen­tium, n. 37.[]
  82. Cf. He 7, 3.[]
  83. Cf. Lc 10, 1.[]
  84. Cf. 1 P 2, 25.[]
  85. Cf. Ac 20, 28.[]
  86. Cf. Mt 9, 36.[]
  87. Cf. Pont. rom. « De Ordinatione Presbyteri ».[]
  88. Cf. Conc.Vat. II, décret De ins­ti­tu­tione sacer­do­ta­li, n. 2.[]
  89. « La voix de Dieu qui appelle s’exprime de deux façons dif­fé­rentes, mer­veilleuses et conver­gentes ; l’une est inté­rieure, c’est celle de la grâce, celle de l’Esprit Saint, de l’ineffable attrait inté­rieur que la voix silen­cieuse et puis­sante du Seigneur exerce dans les inson­dables pro­fon­deurs de l’âme humaine ; l’autre est exté­rieure, humaine, sen­sible, sociale, juri­dique, concrète, c’est celle du ministre qua­li­fié de la Parole de Dieu, celle de l’apôtre, celle de la hié­rar­chie, ins­tru­ment indis­pen­sable, ins­ti­tué et vou­lu par le Christ comme un véhi­cule per­met­tant de tra­duire en lan­gage tom­bant sous l’expérience le mes­sage du Verbe et du pré­cepte divin. C’est ce qu’avec saint Paul enseigne la doc­trine catho­lique : « Comment entendre sans per­sonne qui prêche ?… La foi vient de ce qu’on entend » » (Paul VI, Alloc. du 5 mai 1965 : L’Osservatore Romano, 6 mai 1965, p. 1).[]
  90. Cf. Conc. Vat. II, décret De ins­ti­tu­tione sacer­do­ta­li, n. 2.[]
  91. C’est ce qu’enseignent les Pères quand ils com­mentent les paroles du Christ à Pierre « M’aimes-tu ?… Conduis mes bre­bis » : ain­si saint Jean Chrysostome, De sacer­do­tio, II, 1–2 : PG 47–48, 633. – Saint Grégoire le Grand, Reg. Past. Liber, P. I. c. 5 : PL 77, 19 a.[]
  92. Cf. 2 Co 12, 9.[]
  93. Cf. Pie XI, Encycl., Ad catho­li­ci sacer­do­tii, 20 décembre 1935 : AAS 28 (1936), p. 10.[]
  94. Cf. Jn 10, 36.[]
  95. Cf. Lc 24, 26.[]
  96. Cf. Ep 4, 13.[]
  97. Cf. 2 Co 3, 8–9.[]
  98. Cf. entre autres : Saint Pie X, exh. aux prêtres Haerent ani­mo, 4 août 1908 : S. Pii X Acta, vol. IV (1908), p. 237 s. – Pie XI, Encycl. Ad catho­li­ci sacer­do­tii, 20 décembre 1935 : AAS 28 (1936), p. 5 s. – Pie XII, exhort. apost. Menti Nostrae, 23 sep­tembre 1950 : AAS 42 (1950), p. 657 s. – Jean XXIII, Encycl. Sacerdotii Nostri pri­mor­dia, 1er août 1959 : AAS 51 (1959), p. 545 s.[]
  99. Cf. Saint Thomas, Somme théo­lo­gique, IIa IIae, q. 188, a. 7.[]
  100. Cf. Ep 3, 9–10.[]
  101. Cf. Ac 16, 14.[]
  102. Cf. 2 Co 4, 7.[]
  103. Cf. Ep 3, 9.[]
  104. Cf. Pont. Rom., « De Ordinatione Presbyteri ».[]
  105. Cf. Missel romain, Prière sur les offrandes du 9e dimanche après la Pentecôte.[]
  106. « La messe, même si elle est célé­brée en par­ti­cu­lier par un prêtre, n’est pas pour autant pri­vée, mais elle est action du Christ et de l’Église. Celle-​ci a appris à s’offrir elle-​même dans le sacri­fice qu’elle offre, en sacri­fice uni­ver­sel, appli­quant au salut du monde entier la ver­tu rédemp­trice unique et infi­nie du sacri­fice de la Croix. Toute messe est, en effet, offerte non seule­ment pour le salut de quelques-​uns, mais pour le salut du monde entier (…). C’est pour­quoi, Nous recom­man­dons avec une pater­nelle insis­tance aux prêtres qui, à un titre par­ti­cu­lier, sont, dans le Seigneur, Notre joie et Notre cou­ronne… de célé­brer la messe chaque jour en toute digni­té et dévo­tion » (Paul VI, Encycl. Mysterium Fidei, 3 sep­tembre 1965 : AAS 57 (1965), p. 761–762. – Cf. Conc. Vat. II, Const. Sacrosanctum conci­lium, n. 26 et 27.[]
  107. Cf. Jn 10, 11.[]
  108. Cf. 2 Co 1, 7.[]
  109. Cf. 2 Co 1, 4.[]
  110. Cf. 1 Co 10, 33.[]
  111. Cf. Jn 3, 8.[]
  112. Cf. Jn 4, 34.[]
  113. Cf. 1 Jn 3, 16.[]
  114. « On donne une preuve de son amour en pais­sant le trou­peau du Seigneur », Saint Augustin, Tract. in Io., 123, 5 : PL 35, 1967.[]
  115. Cf. Rm 12, 2.[]
  116. Cf. Ga 2, 2.[]
  117. Cf. 2 Co 7, 4.[]
  118. Cf. Jn 4, 34 ; 5, 30 ; 6, 38.[]
  119. Cf. Ac 13, 2.[]
  120. Cf. Ep 5, 10.[]
  121. Cf. Ac 20, 22.[]
  122. Cf. 2 Co 12, 15.[]
  123. Cf. Ep 4, 11–16.[]
  124. Cf. Mt 19, 12.[]
  125. Cf. Conc. Vat. II, Const. dogm. Lumen gen­tium, n. 42.[]
  126. Cf. 1 Tm 3, 2–5 ; Tt 1,6.v []
  127. Cf. Pie XI, Encycl. Ad catho­li­ci sacer­do­tii, 20 décembre 1935 : AAS 28 (1936), p. 28.[]
  128. Cf. Mt 19, 12.[]
  129. Cf. 1 Co 7, 32–34.[]
  130. Cf. 2 Co 11, 2.[]
  131. Cf. Conc. Vat. II, Const. dogm. Lumen gen­tium, n. 42 et 44. – Décret De Perfectae cari­ta­tis, n. 12.[]
  132. Cf. Lc 20, 35–36. – Pie XI, Encycl. Ad catho­li­ci sacer­do­tii, 20 décembre 1935 : AAS 28 (1936), p. 24–28. – Pie XII, Encycl. Sacra Virginitas, 25 mars 1954 : AAS 46 (1954), p. 169–172.[]
  133. Cf. Mt 19, 11.[]
  134. Cf. Jn 17, 14–16.[]
  135. Cf. 1 Co 7, 31.[]
  136. Conc. d’Antioche, can. 25 ; Mansi 2, 1328. – Décret de Gratien, c. 23, C. 12, q. 1 : Friedberg, I, 684–685.[]
  137. Il s’agit ici avant tout des droits et cou­tumes en vigueur dans les Églises orien­tales.[]
  138. Conc. Paris, a. 829, can. 15 : MGH, sect. III, Concilia, t. 2, pars 6, 622. – Conc. de Trente, sess. 25, de reform. chap. 1.[]
  139. Cf. Ps 62, 11 (Vg 61).[]
  140. Cf. Co 8, 9.[]
  141. Cf. Ac 8, 18–25.[]
  142. Cf. Ph 4, 12.[]
  143. Cf. Ac 2, 42–47.[]
  144. Cf. Lc 4, 18.[]
  145. Cf. CIC, can. 125 s.[]
  146. Cf. Conc. Vat. II, décret Perfectae cari­ta­tis, n. 6. – Const. dogm. De Divina Revelatione, n. 21.[]
  147. Cf. Conc. Vat. II, Const. dogm. Lumen gen­tium, n. 65.[]
  148. Pont. rom. « De Ordinatione Presbyteri ».[]
  149. Cf. Conc. Vat. II, Const. dogm. De Divina Revelatione, n. 25.[]
  150. Cet élé­ment de for­ma­tion est dis­tinct de la for­ma­tion pas­to­rale inter­ve­nant aus­si­tôt après l’ordination, dont parle le décret sur la for­ma­tion des prêtres, n. 22.[]
  151. Cf. Conc. Vat. II, décret De pas­to­ra­li Episcoporum munere in Ecclesia, n. 16.[]
  152. Cf. Mt 10, 10 ; 1 Co 9, 7 ; 1 Tm 5, 18.[]
  153. Cf. 2 Co 8, 14.[]
  154. Cf. Ph 4, 14.[]
  155. Cf. Jn 3, 16.[]
  156. Cf. 1 P 2, 5.[]
  157. Cf. Ep 2, 22.[]
  158. Cf. Pont. rom., « De Ordinatione Presbyteri ».[]
  159. Cf. Ep 3, 9.[]
  160. Cf. Col 3, 3.[]
7 décembre 1965, 4e session
Sur l'activité missionnaire de l'Eglise
  • Concile Vatican II
28 octobre 1965, 4e session
Sur la la charge pastorale des évêques dans l'Eglise
  • Concile Vatican II