Concile Vatican II

21ᵉ œcuménique ; 11 oct. 1962-8 déc. 1965

28 octobre 1965, 4e session

Décret Optatam Totius

Sur la formation des prêtres

Table des matières

Paul, évêque,
Serviteur des ser­vi­teurs de Dieu,

Avec les Pères du Saint Concile,
Pour que le sou­ve­nir s’en main­tienne à jamais

Préambule

Le saint Concile a plei­ne­ment conscience que le renou­veau de l’Église entière, sou­hai­té par tous, dépend pour une grande part du minis­tère des prêtres ani­mé par l’Esprit du Christ [1] aus­si affirme-​t-​il l’importance capi­tale de la for­ma­tion sacer­do­tale. Il en pro­clame quelques prin­cipes fon­da­men­taux, qui confir­me­ront les lois approu­vées par l’expérience des siècles pas­sés, et qui per­met­tront d’y intro­duire les élé­ments nou­veaux des­ti­nés à répondre aux consti­tu­tions et décrets du Concile et aux trans­for­ma­tions des temps actuels. Cette for­ma­tion sacer­do­tale, en rai­son même de l’unité du sacer­doce catho­lique est néces­saire pour les prêtres des deux cler­gés et de tous les rites. C’est pour­quoi ces pres­crip­tions, qui concernent direc­te­ment le cler­gé dio­cé­sain, sont valables pour tous, compte tenu des adap­ta­tions nécessaires.

I. Du régime de formation sacerdotale à instituer en chaque nation

1. Étant don­né la diver­si­té si grande des peuples et des régions, il n’est pos­sible de poser que des lois géné­rales. Aussi établira-​t-​on dans chaque nation ou rite un « régime de for­ma­tion sacer­do­tale » par­ti­cu­lier, qui sera fixé par les confé­rences épis­co­pales [2], révi­sé à des temps déter­mi­nés et approu­vé par le Siège apos­to­lique. Les lois uni­ver­selles, ain­si, seront adap­tées aux cir­cons­tances par­ti­cu­lières des lieux et des temps, afin que la for­ma­tion sacer­do­tale réponde tou­jours aux néces­si­tés pas­to­rales des régions où le minis­tère doit être exercé.

II. De la culture vigilante des vocations sacerdotales

2. Le devoir de culti­ver les voca­tions [3] revient à la com­mu­nau­té chré­tienne tout entière, qui s’en acquitte avant tout par une vie plei­ne­ment chré­tienne. Ce sont prin­ci­pa­le­ment les familles et les paroisses qui doivent col­la­bo­rer à cette tâche : les familles, ani­mées par un esprit de foi, de cha­ri­té et de pié­té, deve­nant une sorte de pre­mier sémi­naire ; les paroisses offrant aux ado­les­cents eux-​mêmes une par­ti­ci­pa­tion à la fécon­di­té de leur vie. Les maîtres et tous ceux qui, d’une manière quel­conque ont la res­pon­sa­bi­li­té de la for­ma­tion des enfants et des jeunes gens, les asso­cia­tions catho­liques sur­tout, auront le sou­ci d’éduquer les ado­les­cents qui leur sont confiés, de manière qu’ils puissent per­ce­voir la voca­tion divine et y répondre de grand cœur. Tous les prêtres feront preuve du plus grand zèle apos­to­lique pour culti­ver les voca­tions, et ils atti­re­ront vers le sacer­doce les âmes des jeunes par leur vie per­son­nelle humble, labo­rieuse, vécue d’un cœur joyeux, par des rap­ports mutuels empreints de cha­ri­té sacer­do­tale ain­si que par une coopé­ra­tion fraternelle.

Il appar­tient aux évêques d’inciter leur trou­peau à pro­mou­voir les voca­tions. Ils devront veiller à une étroite coor­di­na­tion de toutes les res­sources et de tous les efforts. Ils aide­ront, comme de vrais pères, sans épar­gner aucun sacri­fice, ceux qui, à leur juge­ment, sont appe­lés par le Seigneur pour être sa part.

Cette action concer­tée de tout le Peuple de Dieu pour culti­ver les voca­tions répond à l’action de la Providence divine. C’est cette der­nière qui choi­sit cer­tains hommes pour les faire par­ti­ci­per au sacer­doce hié­rar­chique du Christ, et qui leur accorde les dons néces­saires et les aide de sa grâce. C’est elle aus­si qui confie aux ministres légi­times de l’Église la mis­sion, après avoir recon­nu leur iden­ti­té, d’appeler et de consa­crer au culte de Dieu et au ser­vice de l’Église, par le sceau de l’Esprit, les can­di­dats éprou­vés qui auront deman­dé une si grande charge avec inten­tion droite et pleine liber­té [4].

Le Concile recom­mande, en pre­mier lieu, les moyens tra­di­tion­nels de toute coopé­ra­tion, qui sont la prière ins­tante, la péni­tence chré­tienne, la for­ma­tion chaque jour plus pro­fonde des fidèles. Celle-​ci sera assu­rée par la pré­di­ca­tion et la caté­chèse, mais éga­le­ment par les divers moyens de com­mu­ni­ca­tion sociale ; elle met­tra en lumière la néces­si­té, la nature et la gran­deur de la voca­tion sacer­do­tale. Le Concile ordonne, en outre, que les œuvres des voca­tions déjà fon­dées ou qui devront l’être, dans le res­sort de chaque dio­cèse, région ou nation, orga­nisent de façon métho­dique et cohé­rente toute l’action pas­to­rale en faveur des voca­tions et la mènent avec autant de sagesse que de zèle. On ne négli­ge­ra, par ailleurs, aucun des moyens oppor­tuns que les sciences psy­cho­lo­giques et socio­lo­giques d’aujourd’hui ont uti­le­ment fait connaître [5].

Il faut aus­si que le tra­vail entre­pris pour culti­ver les voca­tions dépasse avec lar­gesse de cœur les limites de chaque dio­cèse, nation, famille reli­gieuse ou rite, et, tenant compte des néces­si­tés de l’Église uni­ver­selle, apporte secours prin­ci­pa­le­ment aux régions où des ouvriers sont récla­més avec plus d’urgence pour la vigne du Seigneur.

3. Dans les petits sémi­naires éri­gés pour culti­ver les germes de voca­tion, les élèves seront pré­pa­rés à suivre le Christ rédemp­teur avec géné­ro­si­té d’esprit et pure­té de cœur, grâce à une for­ma­tion reli­gieuse spé­ciale, et en pre­mier lieu par une direc­tion spi­ri­tuelle adap­tée. Sous la conduite pater­nelle des supé­rieurs, avec la coopé­ra­tion si utile de leurs parents, ils mène­ront une vie qui convienne à l’âge, à la men­ta­li­té et à l’évolution d’adolescents, et qui réponde plei­ne­ment aux normes d’une saine psy­cho­lo­gie. On n’omettra pas de leur assu­rer une expé­rience conve­nable des réa­li­tés humaines, ni des rap­ports nor­maux avec leur famille [6]. En outre, les pres­crip­tions qui suivent, rela­tives aux grands sémi­naires, doivent être adap­tées au petit sémi­naire lui-​même, dans la mesure où elles conviennent à son but et à son régime. Les études que les élèves ont à pour­suivre seront orga­ni­sées de telle sorte qu’ils puissent les conti­nuer ailleurs sans incon­vé­nient, s’ils embrassent un autre état de vie.

On culti­ve­ra aus­si avec le même soin les germes de voca­tions d’adolescents et de jeunes gens dans les ins­ti­tuts par­ti­cu­liers qui, en rai­son de cir­cons­tances locales, contri­buent aus­si au but que pour­suivent les petits sémi­naires. On le fera éga­le­ment pour la voca­tion de ceux qui sont éle­vés dans d’autres écoles ou autres milieux édu­ca­tifs. On veille­ra avec soin aux ins­ti­tu­tions ou autres mai­sons éta­blies pour ceux qui répondent à la voca­tion divine par­ve­nus à un âge plus avancé.

III. Organisation des grands séminaires

4. Les grands sémi­naires sont néces­saires pour la for­ma­tion sacer­do­tale. L’éducation com­plète des élèves des grands sémi­naires doit tendre à faire d’eux de véri­tables pas­teurs d’âmes, à l’exemple de Notre Seigneur Jésus Christ, Maître, Prêtre et Pasteur [7].

Ils seront donc préparés :

  • au minis­tère de la Parole, afin qu’ils com­prennent tou­jours mieux la parole révé­lée de Dieu, qu’ils la pos­sèdent par la médi­ta­tion, et qu’ils l’expriment par leur bouche et par leurs mœurs ;
  • au minis­tère du culte et de la sanc­ti­fi­ca­tion, afin que, s’adonnant à la prière et aux saintes célé­bra­tions litur­giques, ils accom­plissent l’œuvre du salut par le sacri­fice eucha­ris­tique et les sacrements ;
  • au minis­tère de pas­teur, afin qu’ils sachent rendre pré­sent aux hommes le Christ, qui « n’est pas venu pour être ser­vi, mais pour ser­vir et pour don­ner sa vie en ran­çon des mul­ti­tudes » (Mc 10, 45 ; cf. Jn 13, 12–17) et pour que, deve­nus les ser­vi­teurs de tous, ils en gagnent un plus grand nombre (cf. 1 Co 9, 10).

C’est pour­quoi tous les aspects de la for­ma­tion, spi­ri­tuel, intel­lec­tuel et dis­ci­pli­naire, seront ordon­nés à cette fin pas­to­rale par une action concer­tée, et tous les direc­teurs et pro­fes­seurs s’appliqueront à pour­suivre ce but avec zèle et concorde, fidè­le­ment dociles à l’autorité de l’évêque.

5. La for­ma­tion des sémi­na­ristes dépend de sages règle­ments, mais plus encore de la valeur des édu­ca­teurs. Aussi les direc­teurs et pro­fes­seurs des sémi­naires seront-​ils choi­sis par­mi les hommes les meilleurs [8]. Ils seront soi­gneu­se­ment pré­pa­rés par un solide ensei­gne­ment doc­tri­nal, par une expé­rience pas­to­rale conve­nable, et par une for­ma­tion spi­ri­tuelle et péda­go­gique spé­ciale. Il faut éta­blir des ins­ti­tuts qui per­mettent d’atteindre cette fin, ou du moins des cours qui seront orga­ni­sés de manière adap­tée, ain­si que des réunions de direc­teurs de sémi­naire, qui se tien­dront périodiquement.

Les direc­teurs et pro­fes­seurs seront convain­cus de l’importance de leur manière de pen­ser et d’agir pour le suc­cès de la for­ma­tion des sémi­na­ristes ; sous la conduite du supé­rieur, ils obser­ve­ront entre eux une étroite union d’esprit et d’action, et for­me­ront entre eux et avec les sémi­na­ristes une famille qui réponde à la prière du Seigneur : « Qu’ils soient un » (cf. Jn 17, 11) et qui entre­tienne chez les sémi­na­ristes la joie de leur propre voca­tion. Avec pré­di­lec­tion et per­sé­vé­rance, l’évêque aura soin d’animer ceux qui tra­vaillent au sémi­naire, et de se mon­trer pour les sémi­na­ristes un vrai père dans le Christ. Enfin, tous les prêtres consi­dé­re­ront le sémi­naire comme le cœur du dio­cèse et l’aideront volon­tiers par leur secours per­son­nel [9].

6. On étu­die­ra très soi­gneu­se­ment, compte tenu de leur âge et de leur pro­grès, la droi­ture d’intention des can­di­dats et la liber­té de leur volon­té, leurs apti­tudes spi­ri­tuelles, morales et intel­lec­tuelles, leur san­té phy­sique et psy­chique, qui doit être suf­fi­sante – sans négli­ger les dis­po­si­tions qui pour­raient pro­ve­nir de leur famille –, leur capa­ci­té, enfin, à por­ter les charges sacer­do­tales et à exer­cer les devoirs pas­to­raux [10].

En tout ce qui concerne le choix et la pro­ba­tion des sémi­na­ristes, on appli­que­ra tou­jours la fer­me­té d’âme néces­saire, même si on doit déplo­rer une pénu­rie des prêtres [11], car Dieu ne per­met­tra pas que son Église manque de ministres, si l’on n’ordonne que ceux qui en sont dignes. Ceux qui n’ont pas les apti­tudes vou­lues seront diri­gés pater­nel­le­ment, en temps vou­lu, vers d’autres res­pon­sa­bi­li­tés, et on les aide­ra à abor­der avec joie, conscients de leur voca­tion chré­tienne, l’apostolat laïc.

7. Là où les dio­cèses, pris en par­ti­cu­lier, seraient inca­pables d’organiser comme il convient un sémi­naire propre, on éri­ge­ra et on sou­tien­dra des sémi­naires com­muns soit à plu­sieurs dio­cèses, soit à une région ou à une nation entière, afin que soit assu­rée de façon plus effi­cace la for­ma­tion sérieuse des sémi­na­ristes, qui doit être consi­dé­rée comme la loi suprême en cette ques­tion. Ces sémi­naires, s’ils sont régio­naux ou natio­naux, seront régis selon des règles éta­blies par les évêques inté­res­sés [12] et approu­vées par le Siège apostolique.

Dans les sémi­naires où il y a de nom­breux sujets, tout en gar­dant l’unité du gou­ver­ne­ment et de l’enseignement, on répar­ti­ra au mieux les sémi­na­ristes en des groupes plus petits, afin que l’épanouissement de chaque per­son­na­li­té soit mieux respecté.

IV. De l’approfondissement de la formation spirituelle

8. La for­ma­tion spi­ri­tuelle, qu’on uni­ra étroi­te­ment à la for­ma­tion doc­tri­nale et pas­to­rale, sera don­née grâce à l’aide sur­tout du direc­teur spi­ri­tuel [13], de façon à intro­duire les sémi­na­ristes dans une vie d’union conti­nuelle et fami­lière avec le Père, par son Fils Jésus Christ, dans l’Esprit Saint. Destinés à être confor­més au Christ-​Prêtre par la sainte ordi­na­tion, ils s’habitueront à adhé­rer à lui éga­le­ment par une par­ti­ci­pa­tion intime de toute leur vie, comme il convient à des amis [14]. Ils doivent vivre tel­le­ment son mys­tère pas­cal qu’ils deviennent capables d’y ini­tier le peuple qui leur sera confié. On leur appren­dra à cher­cher le Christ dans une médi­ta­tion fidèle de la Parole de Dieu, dans une com­mu­nion active aux très saints mys­tères de l’Église, et en pre­mier lieu dans l’Eucharistie et dans l’office divin [15]. Ils le cher­che­ront dans l’évêque qui les envoie et dans les hommes aux­quels ils sont envoyés, sur­tout dans les pauvres, les enfants, les malades, les pécheurs et les incroyants. Ils aime­ront et ils hono­re­ront avec une confiance filiale la bien­heu­reuse Vierge Marie, qui a été don­née comme mère à son dis­ciple par Jésus mou­rant sur la croix.

On atta­che­ra une grande impor­tance aux exer­cices de pié­té recom­man­dés par l’usage véné­rable de l’Église, mais on aura soin que la for­ma­tion spi­ri­tuelle ne se limite pas à eux et ne soit pas une simple culture du sen­ti­ment reli­gieux. Les sémi­na­ristes appren­dront avant tout à vivre selon la forme de l’Évangile, à s’affermir dans la foi, l’espérance et la cha­ri­té, afin que, par l’exercice de ces ver­tus, ils acquièrent l’esprit de prière [16], ils affer­missent et pro­tègent leur voca­tion, ils ren­forcent les autres ver­tus, ils gran­dissent dans ce zèle qui les pous­se­ra à gagner tous les hommes au Christ.

9. Les sémi­na­ristes doivent être péné­trés du mys­tère de l’Église, mis spé­cia­le­ment en lumière par ce Concile, de telle manière qu’ils soient liés par un amour humble et filial au vicaire du Christ, et que, deve­nus prêtres, ils adhèrent à leur évêque comme de fidèles coopé­ra­teurs et tra­vaillent en com­mun avec leur frères, don­nant ain­si le témoi­gnage de cette uni­té qui attire les hommes au Christ [17]. Qu’ils apprennent à prendre part, d’un cœur large, à la vie de l’Église entière, selon ce mot de saint Augustin : « C’est dans la mesure où il aime l’Église que cha­cun pos­sède l’Esprit Saint » [18]. Ils devront com­prendre clai­re­ment qu’ils ne sont pas des­ti­nés à la domi­na­tion ni aux hon­neurs, mais qu’ils appar­tiennent tout entiers au ser­vice de Dieu et au minis­tère pas­to­ral. On culti­ve­ra en eux avec un soin par­ti­cu­lier l’obéissance sacer­do­tale, le goût d’une vie pauvre, l’esprit d’abnégation [19] si bien qu’ils seront habi­tués à renon­cer rapi­de­ment même aux choses per­mises mais non oppor­tunes, et à se confor­mer au Christ crucifié.

On les infor­me­ra des charges qu’ils auront à assu­mer, sans taire aucune des dif­fi­cul­tés de la vie sacer­do­tale. Cependant, dans leur labeur futur, qu’ils ne regardent pas de façon presque exclu­sive le risque encou­ru, mais qu’on les forme plu­tôt à affer­mir le plus pos­sible leur vie spi­ri­tuelle à par­tir de leur action pas­to­rale elle-même.

10. Les sémi­na­ristes qui, selon les lois saintes et fermes de leur rite propre, observent la tra­di­tion véné­rable du céli­bat sacer­do­tal, seront for­més avec un soin dili­gent à cet état. Ils y renoncent à la socié­té conju­gale à cause du Royaume des cieux (cf. Mt 19, 12); ils y adhèrent au Seigneur par un amour sans par­tage [20], qui convient pro­fon­dé­ment à la Nouvelle Alliance ; ils y donnent le témoi­gnage de la résur­rec­tion du siècle futur (cf. Lc 20, 36) [21] et ils y trouvent une aide par­ti­cu­liè­re­ment apte à l’exercice conti­nuel de cette cha­ri­té par­faite qui leur per­met d’être tout à tous dans le minis­tère sacer­do­tal [22]. Ils res­sen­ti­ront pro­fon­dé­ment avec quel esprit recon­nais­sant cet état doit être assu­mé, non pas comme une simple pres­crip­tion de la loi ecclé­sias­tique, mais comme un don pré­cieux de Dieu, que l’on doit deman­der hum­ble­ment, et auquel ils se hâte­ront de répondre libre­ment et géné­reu­se­ment, sti­mu­lés et aidés par la grâce de l’Esprit Saint.

Les sémi­na­ristes doivent avoir une connais­sance exacte des devoirs et de la digni­té du mariage chré­tien, qui repré­sente l’amour du Christ et de l’Église (cf. Ep 5, 32s). Ils doivent per­ce­voir aus­si la supé­rio­ri­té de la vir­gi­ni­té consa­crée au Christ [23] de manière à se livrer au Seigneur en un don total du corps et de l’âme, par un choix magna­nime et mûre­ment délibéré.

Ils seront aver­tis des dan­gers que ren­contre leur chas­te­té, par­ti­cu­liè­re­ment dans la socié­té actuelle [24]. Avec l’aide des secours humains et divins appro­priés, ils appren­dront à si bien « inté­grer » leur renon­ce­ment au mariage que leur céli­bat non seule­ment ne soit source d’aucun dom­mage pour leur vie et leur acti­vi­té mais leur per­mette, au contraire, d’acquérir une meilleure maî­trise de l’âme et du corps ain­si qu’une matu­ri­té plus com­plète, et de rece­voir plus par­fai­te­ment la joie de l’Évangile.

11. Les normes de l’éducation chré­tienne seront reli­gieu­se­ment obser­vées et soi­gneu­se­ment com­plé­tées par les décou­vertes récentes d’une psy­cho­lo­gie et d’une péda­go­gie sûres. La for­ma­tion sage­ment diri­gée devra aus­si culti­ver chez les sémi­na­ristes la néces­saire matu­ri­té humaine. Celle-​ci se recon­naît prin­ci­pa­le­ment à une cer­taine sta­bi­li­té d’esprit, au pou­voir de prendre des déci­sions réflé­chies, et à une juste appré­cia­tion des évé­ne­ments et des hommes. Les sémi­na­ristes s’accoutumeront à bien dis­ci­pli­ner leur carac­tère, ils ten­dront à acqué­rir la force d’âme, et en géné­ral ils appren­dront à esti­mer ces ver­tus qui sont d’un grand prix auprès des hommes et qui font esti­mer le ministre du Christ [25], telles que la loyau­té, le sou­ci constant de la jus­tice, la fidé­li­té à tenir ses pro­messes, la poli­tesse dans le com­por­te­ment, la modes­tie jointe à la cha­ri­té dans la conversation.

La dis­ci­pline de la vie au sémi­naire n’est pas à consi­dé­rer seule­ment comme un secours puis­sant pour la vie com­mune et la cha­ri­té, elle est aus­si un élé­ment néces­saire d’une for­ma­tion com­plète, en vue d’acquérir la maî­trise de soi, de par­ve­nir à une sérieuse matu­ri­té, et de for­mer les autres dis­po­si­tions qui contri­buent sin­gu­liè­re­ment à une acti­vi­té équi­li­brée et effi­cace pour l’Église. Cette dis­ci­pline tou­te­fois sera mise en œuvre de manière que se déve­loppe chez les sémi­na­ristes une dis­po­si­tion inté­rieure en ver­tu de laquelle ils accep­te­ront l’autorité des supé­rieurs par une per­sua­sion intime, c’est-à-dire par motif de conscience (cf. Rm 13, 5) et pour des rai­sons sur­na­tu­relles. Le règle­ment sera appli­qué en tenant compte de l’âge des sémi­na­ristes : ain­si, tan­dis qu’ils appren­dront peu à peu à se conduire par eux-​mêmes, ils s’habitueront à user sage­ment de la liber­té, à agir avec spon­ta­néi­té et zèle [26], à tra­vailler en com­mun avec leurs confrères et avec les laïcs.

Le style de vie du sémi­naire sera mar­qué par le goût de la pié­té et du silence et par le sou­ci de l’aide mutuelle, et il sera conçu comme une ini­tia­tion à la vie que le prêtre aura à mener dans la suite.

12. Pour fon­der de manière plus solide la for­ma­tion spi­ri­tuelle et pour que les sémi­na­ristes puissent rati­fier leur voca­tion pour une option mûre­ment déli­bé­rée, il appar­tien­dra aux évêques d’instituer, pen­dant une durée conve­nable, un entraî­ne­ment spi­ri­tuel plus pous­sé. Il leur revien­dra aus­si de juger s’il est oppor­tun d’interrompre les études et d’organiser un cer­tain entraî­ne­ment pas­to­ral qui per­met­tra de mieux éprou­ver les can­di­dats au sacer­doce. Selon les condi­tions propres à chaque région, il appar­tien­dra aux évêques d’abord de déci­der s’il faut retar­der l’âge actuel­le­ment requis par le droit com­mun, et aus­si de déli­bé­rer sur l’opportunité d’imposer aux sémi­na­ristes, après leurs études théo­lo­giques, l’exercice du dia­co­nat pen­dant un temps conve­nable avant l’accès au sacerdoce.

V. De l’aménagement des études ecclésiastiques

13. Avant d’aborder les études pro­pre­ment ecclé­sias­tiques, les sémi­na­ristes rece­vront la for­ma­tion huma­niste et scien­ti­fique qui per­met aux jeunes de leur nation d’accéder aux études supé­rieures. En outre, ils acquer­ront la connais­sance de la langue latine qui leur per­met­tra de com­prendre et d’utiliser les sources de tant de sciences et les docu­ments de l’Église [27]. On consi­dé­re­ra comme néces­saire l’étude de la langue litur­gique propre à chaque rite et on recom­man­de­ra vive­ment la connais­sance suf­fi­sante des langues de la Sainte Écriture et de la Tradition.

14. Dans l’aménagement des études ecclé­sias­tiques, il fau­dra viser tout d’abord à mettre en meilleur rap­port la phi­lo­so­phie et la théo­lo­gie et à les faire contri­buer de concert à ouvrir de plus en plus l’esprit des sémi­na­ristes au mys­tère du Christ. Celui-​ci, en effet, concerne l’histoire entière du genre humain, se pro­longe sans cesse dans l’Église et opère prin­ci­pa­le­ment par le minis­tère sacer­do­tal [28].

Pour que cette pers­pec­tive d’ensemble soit com­mu­ni­quée aux sémi­na­ristes au seuil de leur for­ma­tion, les études ecclé­sias­tiques com­men­ce­ront par un cours d’introduction, qui dure­ra le temps conve­nable. Dans cette ini­tia­tion aux études, le mys­tère du salut sera pro­po­sé aux sémi­na­ristes de manière qu’ils voient le sens des études ecclé­sias­tiques, leur ordre et leur fin pas­to­rale, et qu’en même temps ils soient aidés à fon­der toute leur vie sur la foi et à l’en péné­trer. Ils seront aus­si par là affer­mis dans leur voca­tion, rati­fiée per­son­nel­le­ment par une dona­tion accom­plie d’un cœur joyeux.

15. On ensei­gne­ra les dis­ci­plines phi­lo­so­phiques de manière à gui­der tout d’abord les sémi­na­ristes dans l’acquisition d’une connais­sance solide et cohé­rente de l’homme, du monde et de Dieu. Pour y par­ve­nir, ils s’appuieront sur le patri­moine phi­lo­so­phique à jamais valable [29] ; il fau­dra tenir compte éga­le­ment des recherches phi­lo­so­phiques contem­po­raines, spé­cia­le­ment celles qui exercent une plus grande influence dans leur pays propre, et aus­si des pro­grès scien­ti­fiques récents. Ainsi, les sémi­na­ristes, com­pre­nant bien la men­ta­li­té contem­po­raine [30] seront-​ils uti­le­ment pré­pa­rés au dia­logue avec les hommes de leur temps.

On ensei­gne­ra l’histoire de la phi­lo­so­phie de telle manière que les sémi­na­ristes, en par­ve­nant jusqu’aux prin­cipes der­niers des dif­fé­rents sys­tèmes, en retiennent ce qui se révèle vrai, en puissent décou­vrir, à leur racine même, les erreurs et les réfuter.

La méthode même de l’enseignement sti­mu­le­ra chez les sémi­na­ristes l’amour de la véri­té qu’il faut cher­cher, exa­mi­ner, démon­trer avec rigueur, tout en recon­nais­sant hon­nê­te­ment les limites de la connais­sance humaine. Qu’on soit très atten­tif à l’étroite liai­son entre la phi­lo­so­phie et les vrais pro­blèmes de vie ou les ques­tions qui agitent l’esprit des sémi­na­ristes. On les aide­ra à décou­vrir les rela­tions entre les rai­son­ne­ments phi­lo­so­phiques et les mys­tères du salut, que la théo­lo­gie étu­die à la lumière supé­rieure de la foi.

16. Les dis­ci­plines théo­lo­giques seront ensei­gnées à la lumière de la foi, sous la conduite du Magistère de l’Église [31], de telle façon que les sémi­na­ristes puisent avec soin dans la Révélation divine la doc­trine catho­lique, qu’ils la pénètrent à fond, qu’ils en fassent la nour­ri­ture de leur propre vie spi­ri­tuelle [32] et qu’ils puissent au cours de leur minis­tère sacer­do­tal l’annoncer, l’exposer et la défendre.

On met­tra un soin par­ti­cu­lier à ensei­gner aux sémi­na­ristes l’Écriture sainte, qui doit être comme l’âme de toute la théo­lo­gie [33]. Après une intro­duc­tion conve­nable, on les ini­tie­ra soi­gneu­se­ment à la méthode de l’exégèse, ils étu­die­ront les grands thèmes de la Révélation divine et ils rece­vront sti­mu­lant et ali­ment de la lec­ture et de la médi­ta­tion quo­ti­diennes des Livres saints [34].

La théo­lo­gie dog­ma­tique sera expo­sée selon un plan qui pro­pose en pre­mier lieu les thèmes bibliques eux-​mêmes. On mon­tre­ra aus­si aux sémi­na­ristes l’apport des Pères d’Orient et d’Occident pour une trans­mis­sion et un appro­fon­dis­se­ment fidèles de cha­cune des véri­tés de la Révélation. On fera de même pour la suite de l’histoire du dogme, en tenant compte éga­le­ment de sa rela­tion avec l’histoire géné­rale de l’Église [35]. Puis pour mettre en lumière, autant qu’il est pos­sible, les mys­tères du salut, ils appren­dront à les péné­trer plus à fond, et à en per­ce­voir la cohé­rence, par un tra­vail spé­cu­la­tif, avec saint Thomas pour maître [36]. On leur ensei­gne­ra à les recon­naître tou­jours pré­sents et agis­sant dans les actes litur­giques [37] et toute la vie de l’Église. Ils appren­dront à cher­cher à la lumière de la Révélation la solu­tion des pro­blèmes humains, à appli­quer ces véri­tés éter­nelles à la condi­tion chan­geante des réa­li­tés humaines, et à les com­mu­ni­quer de façon adap­tée aux hommes de leur temps [38].

De même les autres dis­ci­plines théo­lo­giques seront réno­vées par un contact plus vivant avec le mys­tère du Christ et l’histoire du salut. On s’appliquera, avec un soin spé­cial, à per­fec­tion­ner la théo­lo­gie morale dont la pré­sen­ta­tion scien­ti­fique, plus nour­rie de la doc­trine de la Sainte Écriture, met­tra en lumière la gran­deur de la voca­tion des fidèles dans le Christ et leur obli­ga­tion de por­ter du fruit dans la cha­ri­té pour la vie du monde. Pareillement, en expo­sant le droit cano­nique et l’histoire ecclé­sias­tique, on se réfé­re­ra au mys­tère de l’Église, en har­mo­nie avec la Constitution dog­ma­tique de Ecclesia pro­mul­guée par ce Concile. La sainte litur­gie, qui doit être tenue pour la source pre­mière et néces­saire de l’esprit authen­ti­que­ment chré­tien, sera ensei­gnée confor­mé­ment aux articles 15 et 16 de la Constitution de la sainte litur­gie [39].

Compte tenu des condi­tions propres aux diverses régions, les sémi­na­ristes seront ini­tiés à une connais­sance plus appro­fon­die des Églises et com­mu­nau­tés ecclé­siales sépa­rées du Siège apos­to­lique romain, afin qu’ils puissent appor­ter leur concours au réta­blis­se­ment de l’unité entre tous les chré­tiens, selon les pres­crip­tions de ce Concile [40].

On les intro­dui­ra aus­si à la connais­sance des autres reli­gions, par­ti­cu­liè­re­ment répan­dues en telle ou telle région, afin qu’ils découvrent mieux ce qu’elles ont, par une dis­po­si­tion divine, de vrai et de bon, qu’ils apprennent à en réfu­ter les erreurs, et qu’ils puissent com­mu­ni­quer la pleine lumière de la véri­té à ceux qui ne l’ont pas.

17. Puisque le véri­table ensei­gne­ment doc­tri­nal doit viser non pas une pure com­mu­ni­ca­tion de notions, mais une véri­table et pro­fonde for­ma­tion des sémi­na­ristes, on amé­na­ge­ra les méthodes péda­go­giques, soit pour orga­ni­ser les cours, entre­tiens et exer­cices pra­tiques, soit pour sti­mu­ler le tra­vail des sémi­na­ristes, en par­ti­cu­lier ou en petits groupes. On veille­ra atten­ti­ve­ment à l’unité et à la soli­di­té de tout l’enseignement. On évi­te­ra la trop grande mul­ti­pli­ci­té des dis­ci­plines et des cours, on omet­tra les ques­tions qui n’ont presque plus d’intérêt ou qui sont à ren­voyer aux hautes études universitaires.

18. Les évêques auront soin d’envoyer aux ins­ti­tuts spé­ciaux, aux facul­tés ou uni­ver­si­tés les jeunes gens qui en sont capables par leur carac­tère, leur ver­tu et leur intel­li­gence, afin de pré­pa­rer, pour les sciences sacrées et pour les autres qui sem­ble­raient sou­hai­tables, des prêtres qui, ayant reçu une for­ma­tion scien­ti­fique plus appro­fon­die, puissent faire face aux diverses néces­si­tés de l’apostolat. Il ne faut aucu­ne­ment négli­ger leur for­ma­tion spi­ri­tuelle et pas­to­rale, sur­tout s’ils ne sont pas encore prêtres.

VI. De la formation proprement pastorale

19. Le sou­ci pas­to­ral qui doit impré­gner abso­lu­ment toute la for­ma­tion des sémi­na­ristes [41] réclame qu’ils soient ins­truits soi­gneu­se­ment de tout ce qui regarde spé­cia­le­ment le saint minis­tère : prin­ci­pa­le­ment la caté­chèse et la pré­di­ca­tion, le culte litur­gique et l’administration des sacre­ments, l’activité cha­ri­table, le devoir d’aller à la ren­contre de ceux qui sont dans l’erreur et dans l’incroyance, sans oublier les autres charges pas­to­rales. Qu’on leur enseigne avec soin l’art de diri­ger les âmes, pour qu’ils puissent for­mer tous les fils de l’Église à mener avant tout leur vie chré­tienne de façon plei­ne­ment consciente et apos­to­lique, ain­si qu’à rem­plir leur devoir d’état. Qu’ils apprennent à aider avec autant de sol­li­ci­tude les reli­gieux et reli­gieuses à per­sé­vé­rer dans la grâce de leur voca­tion propre et à pro­gres­ser selon l’esprit de leurs divers ins­ti­tuts [42].

De façon plus géné­rale, on déve­lop­pe­ra chez les sémi­na­ristes les apti­tudes les plus impor­tantes pour le dia­logue avec les hommes, comme de savoir écou­ter les autres et de s’ouvrir en esprit de cha­ri­té aux divers aspects de la condi­tion humaine [43].

20. On leur appren­dra aus­si à uti­li­ser, selon de justes méthodes et en accord avec les règles posées par l’autorité ecclé­sias­tique, l’apport des dis­ci­plines péda­go­giques, psy­cho­lo­giques et socio­lo­giques [44]. On les pré­pa­re­ra aus­si soi­gneu­se­ment à sus­ci­ter et à sou­te­nir l’action apos­to­lique des laïcs [45] et à pro­mou­voir des formes diverses et tou­jours plus effi­caces d’apostolat. Enfin, on les péné­tre­ra de ce véri­table esprit apos­to­lique qui les habi­tue­ra à dépas­ser les limites de leur propre dio­cèse, nation et rite, pour sub­ve­nir aux besoins de l’Église entière, prêts au fond du cœur à prê­cher l’Évangile jusqu’aux extré­mi­tés de la terre [46].

21. Il est néces­saire que les sémi­na­ristes reçoivent une for­ma­tion non seule­ment théo­rique mais aus­si pra­tique à l’apostolat ; il faut qu’ils puissent exer­cer per­son­nel­le­ment leur res­pon­sa­bi­li­tés dans des tâches accom­plies par ailleurs en col­la­bo­ra­tion. Aussi, dès le cours de leurs études et pen­dant le temps des vacances, seront-​ils ini­tiés à la pra­tique pas­to­rale par des expé­riences appro­priées. Celles-​ci s’accompliront métho­di­que­ment, selon l’âge des sémi­na­ristes et les condi­tions locales, d’après le juge­ment pru­dent des évêques, et seront gui­dées par des hommes experts en matière pas­to­rale. On y rap­pel­le­ra tou­jours la pré­do­mi­nance des moyens sur­na­tu­rels [47].

VII. De la formation à compléter après le séminaire

Les cir­cons­tances dans les­quelles vit la socié­té moderne obligent tout par­ti­cu­liè­re­ment à pour­suivre et à par­faire la for­ma­tion sacer­do­tale même après l’achèvement du cycle d’études du sémi­naire [48]. Il revien­dra donc aux confé­rences épis­co­pales de mettre au point, en chaque nation, les moyens les plus adap­tés, par exemple des ins­ti­tuts de pas­to­rale tra­vaillant en liai­son avec des paroisses soi­gneu­se­ment choi­sies, des réunions pério­diques, des exer­cices appro­priés. Le jeune cler­gé pour­ra ain­si entrer pro­gres­si­ve­ment, au triple point de vue spi­ri­tuel, intel­lec­tuel et pas­to­ral, dans la vie sacer­do­tale et l’activité apos­to­lique, et sera capable, au long des jours, de les réno­ver et de les développer.

Conclusion

Les Pères de ce Concile, pour­sui­vant l’œuvre inau­gu­rée par le concile de Trente, remettent avec confiance aux direc­teurs et pro­fes­seurs des sémi­naires la charge de for­mer les futurs prêtres du Christ dans l’esprit de renou­vel­le­ment que le Concile a vou­lu pro­mou­voir. En même temps ils exhortent, avec force ceux qui se pré­parent au minis­tère sacer­do­tal à prendre une vive conscience que reposent sur eux les espoirs de l’Église et le salut des âmes : qu’en accueillant de tout leur cœur les pres­crip­tions de ce décret, ils portent des fruits abon­dants, durables pour toujours.

Tout l’ensemble et cha­cun des points qui ont été édic­tés dans ce décret ont plu aux Pères. Et Nous, en ver­tu du pou­voir apos­to­lique que Nous tenons du Christ, en union avec les véné­rables Pères, Nous les approu­vons, arrê­tons et décré­tons dans le Saint- Esprit, et Nous ordon­nons que ce qui a été ain­si éta­bli en Concile soit pro­mul­gué pour la gloire de Dieu.

Rome, à Saint-​Pierre, le 28 octobre 1965.

Moi, Paul, évêque de l’Église catholique.

Signatures des Pères

Mediolanensis.
† Ego GUILLELMUS titu­lo S. Patricii ad Villam Ludovisi Presbyter Cardinalis CONWAY, Archiepiscopus Armachanus, totius Hiberniae Primas.
† Ego MICHAEL DARIUS MIRANDA, Archiepiscopus Mexicanus, Primas Mexici.
† Ego FRANCISCUS MARIA DA SILVA, Archiepiscopus Bracharensis, Primas Hispaniarum.
† Ego PAULUS GOUYON, Archiepiscopus Rhedonensis, Primas Britanniae.
† Ego HUMBERTUS MALCHIODI, Archiepiscopus Episcopus Placentinus.

Sequuntur cete­rae sub­si­gna­tiones.
Ita est.

† Ego PERICLES FELICI, Archiepiscopus tit. Samosatensis, Ss. Concilii Secretarius Generalis
† Ego IOSEPHUS ROSSI, Episcopus tit. Palmyrenus, Ss. Concilii Notarius
† Ego FRANCISCUS HANNIBAL FERRETTI, Ss. Concilii Notarius

Notes de bas de page
  1. Le pro­grès de tout le Peuple de Dieu, par la volon­té du Christ lui-​même, dépend émi­nem­ment du minis­tère des prêtres : c’est là une affir­ma­tion qui res­sort clai­re­ment des paroles par les­quelles le Seigneur a consti­tué les Apôtres et leurs suc­ces­seurs et coopé­ra­teurs, hérauts de l’Évangile, chefs du peuple nou­veau et inten­dants des mys­tères de Dieu. Les paroles des Pères et des saints ain­si que les docu­ments réité­rés des Souverains Pontifes en sont la confir­ma­tion. Cf. en pre­mier : saint Pie X, exhort. au cler­gé Haerent ani­mo, 4 août 1908 : S. Pii X Acta IV, p. 236–264. – Pie XI, Encycl. Ad catho­li­ci Sacerdotii, 20 décembre 1935 : AAS 28 (1936); impri­mis, p. 37–52. – Pie XII, adhort. apost. Menti Nostrae, 23 sep­tembre 1950 : AAS 42 (1950), p. 657–702. – Jean XXIII, Encycl. Sacerdotii Nostri pri­mor­dia, 1er août 1959 : AAS 51 (1959), p. 545–579. – Paul VI, épître apost. Summi Dei Verbum, 4 novembre 1963 : AAS 55 (1963),[]
  2. Toute la for­ma­tion sacer­do­tale, c’est-à-dire l’organisation du sémi­naire, la for­ma­tion spi­ri­tuelle, le régime des études, la vie com­mune et la dis­ci­pline des sémi­na­ristes, les exer­cices pas­to­raux sont à adap­ter aux diverses situa­tions locales. Cette adap­ta­tion, en ce qui concerne les points essen­tiels, doit être faite, d’après les normes com­munes, pour le cler­gé sécu­lier par les confé­rences épis­co­pales, et comme il convient par les supé­rieurs com­pé­tents pour le cler­gé régu­lier : cf. Statuts géné­raux dans la const. apos­to­lique Sedes Sapientiae annexes, art. 19.[]
  3. Parmi les prin­ci­pales peines qui affligent aujourd’hui l’Église, presque par­tout domine le nombre trop réduit des voca­tions. – Cf. Pie XII, adhort. apost. Menti Nostrae : « … le nombre des prêtres, dans les régions catho­liques comme dans les terres de mis­sion, est insuf­fi­sant la plu­part du temps pour faire face aux néces­si­tés crois­santes » : AAS 42 (1950), p. 682. – Jean XXIII : « Le pro­blème des voca­tions ecclé­sias­tiques et reli­gieuses est le sou­ci quo­ti­dien du pape…, il est le cri de sa prière, l’aspiration ardente de son âme » (Alloc. au Congrès inter­na­tio­nal sur les voca­tions, 16 décembre 1961 ; L’Osservatore Romano, 17 décembre 1961).[]
  4. Pie XII, Const. apost. Sedes Sapientiae, 31 mai 1956 : AAS 48 (1956), p. 357. – Paul VI, épître apost. Summi Dei Verbum, 4 novembre 1963 : AAS 55 (1963), p. 984 s.[]
  5. Cf. Imprimis : Pie XII, motu pro­prio Cum nobis « de Pontificio Opere Vocationum Sacerdotalium apud S. Congreg. Seminariis et Studior. Univers. prae­po­si­tam consti­tuen­do », 4 novembre 1941, AAS 33 (1941), p. 479 ; avec les sta­tuts annexes pro­mul­gués le 8 sep­tembre 1943. – Motu pro­prio Cum supre­mae « de Pontificio Opere pri­ma­rio reli­gio­sa­rum voca­tio­num », 11 février 1955 : AAS 47 (1955), p. 266 ; avec les sta­tuts annexes pro­mul­gués par la S. C. sur les Religieux (ibid., p. 298–301). – Conc. Vat. II : décret Perfectae Caritat., n. 24 et décret Christus domi­nus, n. 15.[]
  6. Cf. Pie XII, exhort. apost. Menti Nostrae, 23 sep­tembre 1950 : AAS 42 (1950), p. 685.[]
  7. Cf. Conc. Vat. II, Const. dogm. Lumen gen­tium, n. 28.[]
  8. Cf. Pie XI, Encycl. Ad Catholici Sacerdotii, 20 décembre 1935 : AAS 28 (1936) p. 37 : « Avant tout, le pre­mier soin doit être le choix des direc­teurs et pro­fes­seurs… Donnez à vos sémi­naires les prêtres les meilleurs ; ne crai­gnez pas de les déro­ber même à des charges d’apparence plus brillantes, mais qui, en réa­li­té, ne peuvent pas entrer en com­pa­rai­son avec cette œuvre capi­tale et irrem­pla­çable. »[]
  9. De com­mu­ni offi­cio semi­na­riis auxi­lia­tri­cem ope­ram navan­di, cf. Paul VI, épître apost. Summi Dei Verbum, 4 novembre 1963 : AAS 55 (1963), p. 984.[]
  10. Cf. Pie XII, exhort. apost. Menti Nostrae, 23 sep­tembre 1950 : AAS 42 (1950), p. 684. – Cf. S.C. des Sacrements, litt. cir­cu­lares Magna equi­dem ad loco­rum Ordinarios, 27 décembre 1935, n. 10. Pour les reli­gieux, cf. les sta­tuts géné­raux de la Const. apost. Sedes Sapientia, 31 mai 1956, art. 33. – Paul VI, Épître apost. Summi Dei Verbum, 4 novembre 1963 : AAS 55 (1963), p. 987 s.[]
  11. Cf. Pie XI, Encycl. Ad Catholici Sacerdotii, 20 décembre 1935 : AAS 28 (1936).[]
  12. Il est déci­dé que la déter­mi­na­tion des sta­tuts des sémi­naires régio­naux ou natio­naux revient aux évêques inté­res­sés, ce qui est une déro­ga­tion à la pres­crip­tion du canon 1357, § 4 du CIC.[]
  13. Cf. Pie XII, exhort. apost. Menti Nostrae, 23 sep­tembre 1950 : AAS 42 (1950), p. 674 ; S. C. de Sem. et Stud. Univ., La for­ma­zione spi­ri­tuale del can­di­da­to al sacer­do­zio, Cité du Vatican, 1965.[]
  14. Cf. Pie X, exhort. au cler­gé cathol., Haerent ani­mo, 4 août 1908 : S. Pii X Acta, IV, p. 242–244. – Pie XII, exhort. apost. Menti Nostrae, 23 sep­tembre 1950 : AAS 42 (1950), p. 659–661. – Jean XXIII, Encycl. Sacerdotii Nostri Primordia, 1er août 1959 : AAS 51 (1959), p. 550 s.[]
  15. Cf. Pie XII, Encycl. Mediator Dei, 20 novembre 1947 : AAS 39 (1947), p. 547 s. et 572 s. – Jean XXIII, exhort. apost. Sacrae Laudis, 6 jan­vier 1962 : AAS 54 (1962), p. 69. – Conc. Vat. II, Const. Sacrosanctum conci­lium, art. 16 et 17. – S.C. des Rites, Instructio ad exse­cu­tio­nem Constitutionis de Sacra Liturgia recte ordi­nan­dam, 26 sep­tembre 1964, n. 14–17 : AAS 56 (1964), p. 880 s.[]
  16. Cf. Jean XXIII, Encycl. Sacerdotii Nostri Primordia : AAS 51 (1959), p. 559 s.[]
  17. Cf. Conc. Vat. II, Const. dogm. Lumen gen­tium, n. 28.[]
  18. Saint Augustin, In Io. tract. 32, 8 : PL 35, 1646.[]
  19. Cf. Pie XII, exhort. apost. Menti Nostrae : AAS 42 (1950), p. 662 s., 685, 690. – Jean XXIII, Encycl. Sacerdotii Nostri Primordia : AAS 51 (1959), p. 551–553 ; 556 s. – Paul VI, Ecclesiam suam, 6 août 1964 : AAS 56 (1964), p. 634 s. – Conc. Vat. II, Const. dogm. Lumen gen­tium, impri­mis n. 8.[]
  20. Cf. Pie XII, Encycl. Sacra Virginitas, 25 mars 1954 : AAS 46 (1954), p. 165 s.[]
  21. Cf. Saint Cyprien, De habi­tu vir­gi­num, 22 : PL 4, 475. – Saint Ambroise, De vir­gi­ni­bus I, 8, 52 : PL 16, 202 s.[]
  22. Cf. Pie XII, exhort. apost. Menti Nostrae : AAS 42 (1950), p. 663.[]
  23. Cf. Pie XII, Encycl. Sacra Virginitas, 1. c., p. 170–174.[]
  24. Cf. Pie XII, exhort. apost. Menti Nostrae, 1. c., p. 664 et 690 s.[]
  25. Cf. Paul VI, épître apost., Summi Dei ver­bum, 4 novembre 1963 : AAS 55 (1963), p. 991.[]
  26. Cf. Pie XII, exhort. apost. Menti Nostrae, 1. c., p. 686.[]
  27. Cf. Paul VI, épître apost. Summi Dei Verbum, 1. c., p. 993.[]
  28. Cf. Conc. Vat. II, Const. dogm. Lumen gen­tium, n. 7 et 28.[]
  29. 29. Cf. Pie XII, Encycl. Humani gene­ris, 12 août 1950 : AAS 42 (1950), p. 571–575.[]
  30. Cf. Paul VI, Encycl. Ecclesiam suam, 6 août 1964 : AAS 56 (1964), p. 637 s.[]
  31. Cf. Pie XII, Encycl. Humani gene­ris, 12 août 1950 : AAS 42 (1950), p. 567–569. – Alloc. Si dili­gis, 31 mai 1954 : AAS 46 (1954), p. 314 s. – Paul VI, Alloc. in Gregor. Pontificia Studiorum Universitate habi­ta, 12 mars 1964 : AAS 56 (1964), p. 364 s. – Conc. Vat. II, Const. dogm. Lumen gen­tium, n. 25.[]
  32. Cf. Saint Bonaventure, Itinerarium men­tis in Deum, Prol. n. 4 : « (Que per­sonne) ne croie qu’il lui suf­fit de la lec­ture sans l’onction, de la spé­cu­la­tion sans la dévo­tion, de la recherche sans l’admiration, de l’attention sans l’humilité, de l’application sans la grâce divine, de la lumière sans la sagesse divi­ne­ment ins­pi­rée. »[]
  33. Cf. Léon XIII, Encycl. Providentissimus Deus, 18 novembre 1893 : ASS 26 (1893–1894), p. 283.[]
  34. Cf. Commission biblique, Instruction Sacra Scriptura recte docen­da, 13 mai 1950 : AAS 42 (1950), p. 502.[]
  35. Cf. Pie XII, Encycl. Humani gene­ris, 12 août 1950, AAS 42 (1950), p. 568 s.: « … par l’étude des sources, les sciences sacrées rajeu­nissent sans cesse, tan­dis que la spé­cu­la­tion qui néglige de pous­ser au-​delà l’étude du dépôt révé­lé, l’expérience l’a appris, devient sté­rile. »[]
  36. Cf. Pie XII, Sermon aux sémi­na­ristes, 24 juin 1939 : AAS 31 (1939), p. 247 : « En recom­man­dant la doc­trine de saint Thomas, on ne sup­prime pas l’émulation dans la recherche et dans la dif­fu­sion de la véri­té, mais on la sti­mule plu­tôt et on la guide avec sûre­té. » – Paul VI, Alloc. in Gregoriana Pont. Studiorum Univ. habi­ta, 12 mars 1964 : AAS 56 (1964), p. 365 : « (Les pro­fes­seurs)… por­te­ront une atten­tion res­pec­tueuse à l’enseignement des doc­teurs de l’Église, par­mi les­quels saint Thomas d’Aquin tient la pre­mière place. Il y a en effet chez le Docteur angé­lique tant de puis­sante intel­li­gence, tant de sin­cère amour de la véri­té, tant de sagesse dans l’approfondissement, la pré­sen­ta­tion et la syn­thèse des plus hautes véri­tés, que sa doc­trine est l’instrument le plus effi­cace non seule­ment pour asseoir la foi sur des bases sûres, mais aus­si pour per­ce­voir d’une façon effi­cace et assu­rée les fruits d’un sain pro­grès. » Cf. aus­si Alloc. coram VI Congres. Intern. Thomistico, 10 sep­tembre 1965.[]
  37. Cf. Conc. Vat. II, Const. Sacrosanctum conci­lium, n. 7 et 16.[]
  38. Cf. Paul VI, Encycl. Ecclesiam suam, 6 août 1964 : AAS 56 (1964), p. 640 s.[]
  39. Conc. Vat. II, Const. Sacrosanctum conci­lium, n. 10, 14, 15, 16. – S.C. des Rites, Instructio ad exse­cu­tio­nem Constitutionis de Sacra Liturgia recte ordi­nan­dam, 26 sep­tembre 1964, n. 11 et 12 : AAS 56 (1964), p. 879 s.[]
  40. Cf. Conc. Vat. II, décret Unitatis redin­te­gra­tio, n. 1, 9, 10.[]
  41. On peut déga­ger le modèle du pas­teur à par­tir des docu­ments des pon­tifes récents, qui traitent avec clar­té de la vie, des qua­li­tés et de la for­ma­tion des prêtres, prin­ci­pa­le­ment : saint Pie X, exhort. au cler­gé Haerent ani­mo : S. Pii X Acta IV, p. 237 s. – Pie XI, Encycl. Ad Catholici Sacerdotii : AAS 28 (1936), p. 5 s. – Pie XII, exhort. apost. Menti Nostrae : AAS 42 (1950) p. 657 s. – Jean XXIII, Encycl. Sacerdotii Nostri pri­mor­dia : AAS 51 (1959), p. 545 s. – Paul VI, Épître apost. Summi Dei Verbum : AAS 55 (1963), p. 979. – On trouve aus­si beau­coup d’éléments sur la for­ma­tion pas­to­rale dans les Encycl. Mystici cor­po­ris(1943), Mediator Dei(1947), Evang. Praecones (1951), Sacra Virginitas (1954), Musicae Sacrae Discipl. (1955), Princeps Pastor. (1959), et dans Const. apost. Sedes Sapientiae (1956) pour les reli­gieux. – Pie XII, Jean XXIII et Paul VI, dans leurs allo­cu­tions aux sémi­na­ristes.[]
  42. Sur l’importance de l’état consti­tué par la pro­fes­sion des conseils évan­gé­liques : cf. Lumen gen­tium, chap. VI ; décret Perfectae cari­ta­tis. []
  43. Cf. Paul VI, Encycl. Ecclesiam suam, 6 août 1964 : AAS 56 (1964) pas­sim, impri­mis, p. 635 et 640 s.[]
  44. Cf. impri­mis Jean XXIII, Encycl. Mater et Magistra, 15 mai 1961 : AAS 53 (1961), p. 401.[]
  45. Cf. sur­tout Conc. Vat. II, Const. dogm. Lumen gen­tium, n. 33.[]
  46. Cf. Const. dogm. Lumen gen­tium, n. 17.[]
  47. Plusieurs docu­ments pon­ti­fi­caux mettent en garde contre le dan­ger de négli­ger, dans l’action pas­to­rale, la fin sur­na­tu­relle et de mépri­ser pra­ti­que­ment les secours sur­na­tu­rels ; cf. prin­ci­pa­le­ment les docu­ments de la note 41.[]
  48. Des docu­ments récents du Saint Siège recom­mandent ins­tam­ment d’avoir par­ti­cu­liè­re­ment soin des nou­veaux prêtres. On peut rap­pe­ler prin­ci­pa­le­ment : Pie XII, motu pro­prio Quandoquidem, 2 avril 1949 : AAS 41 (1949), p. 165–167 ; exhort. apost. Menti Nostrae, 23 sep­tembre 1950 : AAS 42 (1950); Sedes Sapientiae, 31 mai 1956 et Statuts géné­raux annexes ; Alloc. aux prêtres « Convictus Barcinonensis », 14 juin 1957 : Discours et Radiomess., XIX, p. 271–273. – Paul VI, Alloc. coram sacer­do­ti­bus Instituti « Gian Matteo Giberti », dio­cèse de Vérone, 11 mars 1954.[]
28 octobre 1965, 4e session
Sur la la charge pastorale des évêques dans l'Eglise
  • Concile Vatican II
7 décembre 1965, 4e session
Sur l'activité missionnaire de l'Eglise
  • Concile Vatican II