Les célébrations du Cinquantenaire de l’Union des femmes italiennes d’Action catholique, ont été couronnées par une audience pontificale, au cours de laquelle le Saint-Père prononça un discours en italien, dont voici la traduction :
Ce sont les mêmes sentiments de réconfort et d’espérance, qui inondèrent le cœur magnanime de Notre Prédécesseur saint Pie X lorsqu’il approuva votre Association naissante, que vous renouvelez aujourd’hui dans Notre esprit, chères filles de l’Union des femmes de l’Action Catholique italienne, réunies autour de Nous pour célébrer avec fruit l’heureux cinquantenaire de la fondation de votre association providentielle. Si ce n’est que la splendide réalité d’œuvres aussi nombreuses qu’insignes accomplies par l’U.D.A.C.I. en un demi-siècle d’existence, les phalanges denses et actives que celle-ci accueille sous ses drapeaux, la fidélité éprouvée au programme de fondation, mais bien plus encore à l’esprit de dévouement à l’Eglise et à son Chef, qui anima ses premiers membres, ajoutent à ces sentiments une profondeur et une vigueur, que seuls les excellents résultats déjà obtenus sont en mesure de susciter. Unissez-vous donc à l’hymne d’action de grâces que Nous élevons de tout cœur vers le Tout-Puissant pour avoir inspiré et accru de si abondantes moissons de sainteté et d’apostolat, comme l’indique lumineusement le souvenir des cinquante ans passés ; et en même temps, sachez tirer des réalisations, des épreuves, des luttes du passé des enseignements et des stimulants pour l’avenir. Afin de mieux vous aider en cela, Nous jetterons un rapide coup d’œil sur les cinquante années écoulées de votre Union, non pas tant pour revivre les heureux moments de son histoire méritante, mais plutôt pour vous indiquer les problèmes les plus immédiats et les nécessités les plus urgentes qui vous intéressent à présent, afin que vous leur consacriez votre attention et le zèle de votre activité.
Les origines de l’Union et les encouragements de saint Pie X.
En comparant — comme de coutume en de semblables anniversaires — le développement de votre association à celui d’un organisme vivant, la pensée va spontanément à ses origines, comme à un berceau, pour ranimer cette atmosphère d’espérance qui d’habitude flotte toujours autour de toute vie nouvelle. Particulièrement vous, les mères, vous savez combien il est doux de revenir par la pensée au berceau des enfants, lorsqu’on les contemplant désormais grands vous admirez avec des regards tendres et presque furtifs la vigueur de leur jeunesse et de leur maturité, le dynamisme de leur esprit, spécialement lorsqu’il est appliqué à des œuvres couronnées par un heureux succès. Alors qu’ils sont désormais devenus utiles au sein de la société, vous vous complaisez à les imaginer encore de tendres enfants, en vous attardant à chercher dans les souvenirs lointains et toujours vivants de leur enfance si leurs premiers cris et gestes auraient en quelque sorte laissé prévoir, dès cette époque, leur réalité présente. Or, si vous tournez le regard vers le berceau de votre Union, vous reconnaîtrez dans les premières voix, dans les desseins, dans les actes et dans les personnes, qui accompagnèrent sa fondation, autant de présages et de vitalité future, les authentiques et saines racines d’où elle tire la sève, grâce à laquelle elle s’accrut en importance et en fécondité.
Avant tout, les souvenirs des origines sont dominés par l’éminent esprit de saint Pie X, désigné par vous dans vos écrits comme « Fondateur » de l’Union, secondé par l’âme d’élite de la première présidente, Maria Cristina, de la famille des princes Giustiniani Bandini, femme de forte trempe chrétienne, prudemment hardie et ouverte aux problèmes de son temps. Sous le déchaînement de la bourrasque laïciste, qui visait non sans quelque succès à isoler l’Eglise de la vie publique et à paralyser l’action des catholiques par le vent glacé du silence et de la dérision, votre fondatrice constata qu’avait sonné l’heure de Dieu, qui appelait votre milieu à se ranger parmi les forces saines et chrétiennes de la nation, et elle mit en avant, pour ainsi dire comme un étendard, l’incitation du Prince des apôtres : Resistite fortes in fide (I Pierre, v, 9). Cette devise, destinée à demeurer efficace également dans l’avenir, interprétait, en harmonie avec les temps et comme un appel à la rescousse, cette autre positive et universelle, choisie par saint Pie X comme programme de son pontificat : Instaurare omnia in Christo : réunir toutes choses en Jésus-Christ, les choses du ciel et celles de la terre (Eph., 1, 10). C’est ainsi que, dans un climat brûlant de luttes, par de hardis desseins et un dévouement humble et obéissant à l’Eglise, surgit le rejet nouveau de l’Union des Femmes catholiques. Dans vos cœurs, aujourd’hui encore, résonne avec efficacité l’écho des premières exhortations adressées par le saint Pape et bien dignes d’être répétées en la circonstance de ce jour : « Unies vous pourrez mieux obtenir les moyens qui sont nécessaires pour accomplir vos devoirs dans la famille et dans la société » ; et ces autres mots de la personne qui fut chargée de guider les premiers pas de l’Union : « Descendez en lice, venez livrer les saintes batailles du Seigneur, propager par la parole et par l’exemple le royaume de Jésus-Christ, inculquer les trésors de la charité chrétienne au milieu des familles et dans la société » ; mais vous conservez avec une satisfaction particulière, parmi les souvenirs les plus chers de ces temps-là, le témoignage de confiance exprimé par saint Pie X, comme avec un accent de prophétie : « Les femmes catholiques en Italie feront de grandes choses ; … ce seront elles qui rendront chrétienne l’Italie ». Rendre chrétienne l’Italie, développer le Royaume du Christ, remplir la mission sociale propre à la femme, de manière qu’elle apparaisse comme un ange d’amour au milieu des douleurs humaines, rendre pratiques, efficaces et appropriées aux nécessités des temps les œuvres auxquelles la femme se consacre dans le domaine de la religion, de la charité et de l’action sociale, en un mot faire de grandes choses à l’avantage de l’Eglise et de la patrie : ce sont là les heureux présages et les buts élevés de l’Union naissante des femmes d’Action Catholique, que l’on trouve dans ses premiers documents. Votre Union connut aussi ceux qui, habitués à des visions trop étroites des hommes et des choses, jugeaient un tel idéal une pieuse illusion ou une aventure ni recommandée ni recommandable ; mais le splendide témoignage que les cinquante années écoulées sont maintenant en mesure de ‑donner, dépose en faveur de ceux qui voulurent que la femme chrétienne prenne place dans les œuvres extérieures de l’apostolat ; mais, en outre, il enseigne comment les œuvres de Dieu naissent et se développent, c’est-à-dire avec l’humilité, le silence, la prière et la persévérance de la part de l’homme et, de la part de Dieu, avec son assistance efficace et décisive qui triomphe de toute faiblesse et opposition. Votre Union a revécu dans les proportions qui lui sont propres la parabole du grain de sénevé, à peu près dans toutes les phases indiquées par le divin Maître (Matth., xiii, 3 et ss. ; Luc, xiii, 19 ; Jean, xii, 24). Mais les aspects qui rendent mieux la ressemblance de votre Union avec la graine de l’Evangile sont sa « bonté » et son développement rapide et sûr. L’Union fut, dès le début, une « bonne graine » par la plénitude de ses buts : la formation et la pratique chrétiennes des adhérentes, l’apostolat au sein de son propre milieu, l’action à l’avantage de la société. Dans la perfection géométrique de ce triangle de vie chrétienne, conseillable à tout laïc qui vit dans le monde, l’Union a exercé une activité intense et multiforme, en s’adaptant avec une vive intelligence aux nécessités propres à l’époque et aux régions et en amplifiant constamment les dimensions de son champ de travail et de son influence sur la nation.
Les multiples œuvres entreprises et les beaux résultats obtenus.
Si Nous ne craignions de réduire votre splendide histoire à une simple énumération des œuvres, Nous devrions Nous attarder longuement à les citer chacune ; toutefois Nous ne pouvons manquer d’en mentionner quelques-unes, comme par exemple, dans le domaine de la formation religieuse, les cours systématiques de culture qui se tiennent chaque année dans les sections distinctes, les réunions extraordinaires de spiritualité, « les tours perpétuels de dévotion à Marie », les cercles d’étude des encycliques pontificales aussitôt dès leur publication, les « Assemblées » dédiées à l’âme d’élite de la vénérable Maria Cristina de Savoie, les retraites spirituelles d’un ou plusieurs jours, les dévotions particulières de l’Union et les actes solennels de culte. Peut-être moins voyantes, ces entreprises ont été et seront toujours le secret du bon succès de toute activité extérieure dans le domaine de Dieu. Egalement imposante est la floraison des innombrables œuvres apostoliques, que vous avez distinguées par des titres significatifs et heureux, tels que : l’Apostolat du berceau, l’Armoire du pauvre, Mater parvulorum, le Héraut du Pape choisi dans les Concours catéchistiques. Le travail apostolique qui, lors des premières années, se proposait principalement de réprimer l’impiété alors envahissante, en affrontant, le mieux possible, les attaques de l’ennemi contre l’éducation chrétienne de la jeunesse, le caractère sacré de la famille, l’accomplissement assidu des devoirs du culte, le respect du Vicaire du Christ, a pris peu à peu des valeurs positives, comme de sainte contre- offensive, en apportant le message chrétien au-delà des retranchements de l’adversaire. Les cinquante années passées présentent également une « croissance » constante des activités civiques et sociales, en harmonie avec la vigueur accrue des autres forces catholiques. Si l’on compare les démarches timides et contrariées accomplies par l’Union à ses débuts dans le domaine de l’assistance des classes ouvrières et du service social, avec les réalisations stables et bien ordonnées du présent, on ne peut que remercier encore une fois le Seigneur d’avoir suscité in tempore necessitatis (Ps., xxxi, 6) une œuvre aussi providentielle. On doit noter aussi que d’amples résultats ont été obtenus par un effort silencieux et tenace dans des secteurs qui, parfois, semblaient éloignés des problèmes strictement sociaux, ou même tout à fait étrangers à ceux-ci ; les nouvelles générations s’y préparaient à faire face aux aspirations de justice, en voie de maturation, et surtout s’éduquaient à la sensibilité envers le bien commun. De ces phalanges d’avant- garde qui, durant les premières décades, ne pouvaient rien faire d’autre — et elles le firent généreusement — que de protester contre les partisans du divorce, assister les veuves de guerre, procurer aux familles les nouvelles des soldats disparus, rappeler à l’opinion publique le droit de la femme au vote, sont sorties des phalanges de dirigeantes, expertes et sûres, du milieu féminin, qui se distinguent à présent avec honneur dans les différents secteurs de la vie sociale.
Un mystérieux développement, à l’image du grain de sénevé dont parle l’Evangile.
Où la ressemblance de l’Union avec la graine de l’Evangile se manifeste encore plus clairement, même par des dates et des chiffres, c’est dans son rapide développement en une grande association, vraiment semblable à l’arbre au feuillage touffu, où les oiseaux du ciel trouvent refuge et repos (Matth., xiii, 52). Les centaines de comités et les nombreux milliers d’adhérentes, à peu près dans toute paroisse italienne, dont parlent vos chroniques dès la première décade, sont déjà par eux-mêmes des témoignages éloquents de la santé de l’organisme et de sa discipline ordonnée. Il est toujours vrai que dans le domaine de l’association, les chiffres élevés peuvent induire en une erreur d’évaluation quant à la force effective, qui résulte davantage de la qualité que de la quantité ; toutefois, d’après ce qui a été dit et en même temps d’après les chiffres présentés à vos congrès, il est permis de conclure en faveur d’une vaste fécondité de votre Union dans le secteur de l’apostolat. Sans aucun doute, les rejets jaillis de ses racines et devenus de robustes plantes autonomes sont plus persuasifs : en premier lieu l’excellente Jeunesse Féminine d’Action Catholique, l’Association des Enfants et, en partie comme greffe, en partie comme bourgeon, la branche féminine de la Fédération Universitaire. Récemment, dans l’immédiat après-guerre, quand votre Patrie se disposait à réorganiser les institutions publiques et privées, l’Union des femmes d’Action Catholique apparut, dans de nombreux cas, comme le vivier le mieux pourvu et le plus sain pour alimenter par ses adhérentes les nombreux mouvements de renaissance religieuse et sociale, que des nécessités nouvelles exigeaient également dans le domaine féminin. Fournir de bons sujets aux associations qui se proposent des buts spécifiques, à condition que cela ne conduise pas, comme vous dites, à une « saignée » de l’Union, non seulement fait honneur à votre association, mais peut-être considéré comme un de ses principaux buts. Les nécessités présentes et les problèmes du monde féminin, si différente par nature et objet, réclament parfois des groupes spécialisés, soigneusement préparés et assidus dans une action spécifique. Du reste l’Union a elle-même compris cette exigence et l’a démontrée en précisant plus nettement ses buts et en s’intéressant à des rapports de collaboration avec ces mouvements, dans un effort uni vers le but commun, qui, dans le passé, fut déjà entièrement et seulement le vôtre : amener le milieu féminin de la Nation à réaliser l’idéal chrétien dans tout secteur important de la vie. Aussi avons-Nous appris avec une vive satisfaction qu’à l’intérieur de l’Union vous vous êtes orientées vers le recrutement par catégorie, en faisant une distinction entre les milieux urbains et ruraux, dont les nécessités différentes imposent des méthodes appropriées de pénétration et de formation ; que, grâce à de bonnes ententes, en dehors ou au sein de l’Action Catholique proprement dite, soit directement soit par des activités spécifiques, vous vous occupez plus diligemment de catégories bien déterminées, telles que celles des parents, des enseignantes, des infirmières, des surveillantes de l’enfance, des jeunes filles vivant hors de leurs familles, des « émondeuses », des émigrants et des catégories similaires ; que, parmi toutes les activités extérieures, vous préférez celles visant à la défense de la religion contre les attaques de l’athéisme et des sectes non catholiques, à la formation de mères vraiment chrétiennes, à la surveillance de la moralité de la mode, des spectacles, des moyens d’information, de la villégiature, au bon fonctionnement de l’école et de l’œuvre éducative dans les familles ; que sur le terrain civique et social, vous vous occupez avec un zèle louable de la protection des droits et de l’observation des devoirs de la femme, de sa préparation professionnelle, en accomplissant en même temps une œuvre de haut civisme et de charité chrétienne.
La formation et la pratique chrétienne des adhérentes, premier but de l’Union.
Comme Nous y avons déjà fait allusion au début de Notre discours, l’histoire et les réalisations présentes de votre Union doivent tendre à vous éclairer et à vous stimuler pour l’avenir que, dès à présent, Nous souhaitons encore plus fécond. De quelle façon pourrez-vous égaler et dépasser le passé ? Ayez avant tout comme solide principe que l’Union des femmes d’Action Catholique est encore nécessaire à l’Eglise et à la patrie, et qu’elle jouit toujours de la confiance du Vicaire du Christ. Les motifs qui incitèrent saint Pie X à l’approuver et à espérer beaucoup en elle, non seulement subsistent encore aujourd’hui, mais se révèlent sans cesse plus fondés et urgents. Certains secteurs, certaines entreprises, certaines méthodes d’apostolat ne pourraient être confiés à d’autres qu’au cœur particulièrement sensible et toujours maternel de la femme. S’il fallait changer de directions, d’œuvres, de systèmes, pour adapter l’action aux temps, aucun changement en vue de perfection ne peut être apporté au « triangle de vie chrétienne » déjà cité, dans lequel se trouvent circonscrites les finalités suprêmes de l’Union, c’est-à-dire la formation et la pratique chrétiennes des adhérentes, l’apostolat extérieur, l’action civique et sociale. Mais on n’insistera jamais assez sur le premier et principal des trois buts. On pourrait peut-être tolérer que la réalisation des deux autres fût empêchée par des circonstances adverses, particulièrement si l’on considère les conditions personnelles des adhérentes distinctes ; et que les buts proposés par l’Union ne soient pas atteints en raison de causes extérieures ; mais on ne pourrait souffrir un naufrage dans la formation et la pratique chrétiennes des adhérentes. C’est en elles que réside la force intime et irremplaçable de tout organisme religieux ; elles sont les sources d’où jaillissent la charité et le zèle, qui trempent les âmes dans la cohésion et dans la discipline et les rendent éclairées, généreuses et intrépides ; c’est là la force intérieure, qui atterre les adversaires, lesquels, en vain, l’envient et s’efforcent de l’égaler, en créant des mythes tirés des passions humaines. Votre Union, comme aussi les autres associations catholiques d’apostolat, ne craint pas d’autres adversaires davantage que l’aridité spirituelle de ses propres membres.
La grande responsabilité de l’aumônier.
De tout cela on conclut combien est grande la responsabilité de l’aumônier, dont le ministère exercé avec un esprit sacerdotal exemplaire et avec une vie irréprochable, consiste principalement à guider et à stimuler les âmes à la sanctification. Les statuts de l’Union, avec beaucoup de sagesse, lui attribuent une autorité considérable, non seulement parce qu’il doit garantir le titre de « catholique » à votre « action », surtout par la conformité et l’obéissance entières aux enseignements et aux intentions du Siège Apostolique, mais aussi parce qu’il doit leur communiquer le feu de sanctification de l’Esprit divin. Du reste, plus d’une fois, vous l’avez vous-mêmes noté : dans les paroisses, où une de vos Associations peut compter sur un aumônier, parfait dans l’accomplissement de ses devoirs sacerdotaux sacrés et vigilant dans l’application des normes des statuts de l’Union, la ferveur et le rythme de la vie chrétienne et des œuvres apostoliques sont plus intenses, le niveau de l’instruction religieuse est plus élevé, l’assistance charitable est bien répartie, la défense des principes chrétiens est plus empressée, les familles sont plus saines, le peuple est plus fidèle à l’Eglise. C’est donc votre devoir de prier le Maître de la moisson, afin qu’il vous destine de tels guides et que, les ayant, vous vous laissiez conduire par eux.
Egaler et dépasser le passé ! Tel est l’engagement que Nous proposons à l’Union des femmes d’Action Catholique, au seuil du second cinquantenaire. Le dépasser par la droiture d’intentions, par la multiplicité d’œuvres, par l’abondance de résultats. La pensée d’un tel dépassement vous effraie peut-être ? C’est vrai : votre humilité chrétienne vous rappelle la faiblesse humaine et indique chez celles qui vous ont précédées dans la sainte émulation de l’apostolat des élévations extraordinaires de dons et de vertus ; peut-être les conditions présentes du monde semblent-elles plus ardues que dans le passé ; peut-être vous sentez-vous comme perdues dans l’océan de nouvelles nécessités à affronter ; peut-être l’imposante organisation des forces du mal vous décourage-t-elle. Tout cela n’est pas une raison valable pour lâcher la charrue et interrompre le sillon, parce que Dieu est avec vous. Vous êtes ses instruments, invitées par Lui à jeter la bonne semence dans le monde ; c’est pour sa gloire que vous vous livrez à vos efforts. Considérez Celle qui vous appartient particulièrement, comme Mère et Reine, la Vierge Marie, et répétez son grand acte de foi et d’humilité : Ecce ancilla Domini, fiai mihi secundum verbum tuum (Luc, i, 38), comme le prononcèrent autrefois les premières adhérentes de l’Union. L’intensité de votre confiance en Dieu doit être telle qu’elle mérite l’éloge adressé jadis par le divin Maître à la femme cananéenne : « Ô Femme, votre foi est grande », suivi de la promesse : « qu’il vous soit fait comme vous le voulez » (Matth., xv, 28). Dieu offre sa puissance aux créatures qui ont humblement confiance en Lui. Ne craignez donc pas de projeter de nouvelles œuvres, d’étendre votre rayon d’action, de vous opposer aux menées de l’ennemi apparemment plus fort que vous, de « vouloir » toute entreprise qui aboutisse à la gloire divine, au développement de l’Eglise, au salut de vos âmes et de celles des autres.
Afin que Notre vœu s’accomplisse, Nous invoquons les faveurs célestes pour vous ici présentes et pour les phalanges des adhérentes, disséminées dans la péninsule, et, de grand cœur, Nous donnons à toutes Notre paternelle Bénédiction apostolique.
Source : Document Pontificaux de S. S. Pie XII, Edition Saint-Maurice Saint-Augustin. – D’après le texte italien des A. A. S., L, 1958, p. 523 ; traduction française de l’Osservatore Romano, du 18 juillet 1958.