Aux archevêques et évêques de la République Tchecoslovaque
PIE XI, PAPE
Vénérables frères,
Salut et bénédiction apostolique
L’amour et la sollicitude du Père commun le portent, comme cela convient et comme c’est tout naturel, à participer aux joies comme aux tristesses de ses enfants, selon cette parole de l’Apôtre qu’il faut se réjouir avec ceux qui se réjouissent et pleurer avec ceux qui pleurent. Bien que, ardemment préoccupés du salut de votre peuple, Nous n’ayons jamais cessé de vous être présent dans la prospérité comme dans le malheur, cependant un motif particulier et glorieux se présente aujourd’hui de remercier Dieu avec vous et de vous féliciter plus vivement, vous et tout votre peuple. En effet, vous êtes sur le point de célébrer solennellement l’anniversaire du jour où, il y a mille ans, saint Wenceslas, le très célèbre duc de Bohème et votre patron le plus favorable, mourut martyr, victime de l’acte criminel de son frère, à Stara-Boleslav, ville autrefois déjà renommée, mais devenue maintenant plus illustre par son culte extraordinaire envers la Vierge Mère et par le martyre de Wenceslas. Il Nous plaît d’augmenter par ces lettres la joie et l’éclat des solennités du millénaire, et avant tout Nous louons en tout point votre excellent dessein de célébrer d’une façon si solennelle la mémoire de cet homme qui fut aussi bien pour votre nation que pour la religion catholique un soutien et une gloire.
Les parents de Wenceslas le confièrent à Ludmilla, sa grand’mère. Cette femme très pieuse devait l’élever comme il faut et l’instruire parfaitement des préceptes de la foi sacrée. Wenceslas profila si bien de cette éducation que dès son enfance il commença à se distinguer par l’éclat de ses vertus. Il fut ensuite envoyé à Budetch, près de Prague, pour y être instruit dans les lettres latines. Il y avait à cet endroit « une église en l’honneur du bienheureux Pierre, le prince des Apôtres ». Son père étant mort, Wenceslas, à peine sorti de l’adolescence, fut peu de temps après élu duc de Bohème. Dès le début de son règne il déclara qu’il avait « le désir de servir Dieu seul d’un cœur sincère ». Avec fermeté, il rétablit l’ordre et la discipline dans l’Etat, fit cesser les discordes, remit en honneur la justice. Entièrement dévoué au bien de la nation, il la défendit contre ses ennemis, pourvut à son unité et à sa prospérité. Mais comme c’était un prince très doux et « toujours préoccupé d’obtenir la paix », il s’efforça d’obtenir toutes ces choses « plutôt sans graves inconvénients pour autrui, sans trop répandre le sang innocent », par des voies et des arguments pacifiques. Aussi c’était « plus par sa piété que par la domination qu’il gouvernait son peuple ». En public il se montrait le chef de la nation ; en son privé, il vivait presque comme un moine. Sous ses habits précieux il portait un cilice et « il conserva avec le plus grand soin la virginité pendant toute son existence ». Que dire de sa dévotion envers l’auguste sacrement de l’Eucharistie ! Tout petit encore, « rien ne lui était plus agréable que d’assister aux saints mystères et de servir le prêtre à l’autel » ; ensuite, devenu duc de Bohême, « après avoir cultivé lui-même le blé et le raisin, il préparait de ses mains le pain et le vin qui servaient au Saint Sacrifice ».
Il faut ajouter sa bonté et sa libéralité mentionnées avec le plus grand éloge par tout le monde. « Il était, en effet, plein de compassion pour les indigents, il soulageait les malheureux, il apportait par ses aumônes la joie aux pauvres, il était le père des orphelins, le défenseur des veuves, le libérateur des captifs, le pieux consolateur de tous ceux qui étaient dans l’affliction. » N’est-il pas évident pour tous que toutes ces remarquables vertus découlaient de la foi invincible et active de Wenceslas ? Il fut constamment fidèle à la foi catholique qu’il professait publiquement et avec courage, qu’il défendit bravement et qu’il propagea par tous les moyens. Aussi, à peine est-il en possession des rênes du gouvernement, qu’il consacre tous ses soins et toutes ses pensées à la réparation des dommages causés à la religion ; il rappelle les clercs exilés, il rend au culte les églises existantes, il reconstruit celles qu’on a brûlées, il en bâtit de nouvelles, entre autres une dans le château de Prague, en l’honneur du saint martyr Guy, et qui deviendra par la suite église cathédrale et métropolitaine : en cette année du jubilé millénaire, elle sera solennellement rouverte au culte après avoir été restaurée. Wenceslas se préoccupait avec beaucoup de zèle de faire fleurir partout les mœurs chrétiennes. Sans doute c’était un prince très clément, mais il corrigeait avec sévérité « les personnes avides de s’écarter de la vraie doctrine ou du droit chemin ». Rien qu’à cause de cela il s’attirait déjà l’envie et la haine des méchants.
Son frère Boleslas leur prêta une oreille trop favorable. A l’occasion de la fête des saints Côme et Damien, auxquels était dédiée l’église de son château de Stara-Boleslav, il invita et reçut à dîner Wenceslas. Ensuite, comme ce dernier priait devant la porte de l’église, il le tua avec l’aide de ses compagnons, complices de ce crime abominable. Dans sa mort, Wenceslas montra non seulement une admirable force d’âme, mais aussi une héroïque charité envers le fratricide.
Nous rappelons, pour Notre très grande satisfaction, ces faits illustres de la vie de votre saint Patron, non, certes, pour vous apprendre des choses que vous connaissez parfaitement, mais afin de mieux faire ressortir combien justement et avec quel droit vous entourez des plus grands honneurs ce martyr invincible à qui, à toutes les époques, l’ensemble des fidèles a prodigué de magnifiques louanges. Vous savez, en effet, de quelle gloire resplendit ce duc martyr, dès qu’il eut pris son essor vers le royaume céleste ; et cela non seulement à Stara-Boleslav, ennobli par son sang sacré, et à Prague où, sur l’ordre de son frère Boleslas, l’on transporta son corps, trois ans après le meurtre, mais aussi dans d’autres régions, même au delà des frontières de sa patrie. De partout on demanda des reliques du serviteur de Dieu ; en plusieurs lieux on éleva des édifices sacrés en son honneur. Ne mentionnons que ce qui eut lieu à Borne. Là, dans la basilique même de saint Pierre, dès le xive siècle, un autel lui est dédié, et quand l’ancienne basilique fut détruite, cet autel fut remplacé par un autre en marbre, et « qu’alors nul autre roi canonisé n’a d’autel dans cette basilique ». Bien plus, chaque année la fête de saint Wenceslas était célébrée à Saint-Pierre en présence de tous les cardinaux. Des miracles très fréquents, des faveurs fort nombreuses qui ont été conservées à la postérité par les historiens tchèques, ont beaucoup contribué à la diffusion du culte du saint duc. Déjà au xe siècle, le Pape Jean XIII donne à Wenceslas le titre de Saint : son nom se trouvait mentionné dans un sacramentaire de cette époque, dans plusieurs bréviaires écrits en langue paléoslave. Mais dès le xiie siècle, on rencontre son nom aussi dans les bréviaires latins, et sa fête est célébrée ici et là. Enfin, Notre prédécesseur d’heureuse mémoire Clément X étendit, en 1670, cette fête à l’Eglise universelle ; en 1729, Benoit XIII l’éleva à un rite supérieur.
Il n’est pas étonnant que votre nation ait toujours honoré avec une particulière dévotion ce duc martyr dont le culte était répandu au loin en beaucoup d’endroits. De fait, on peut dire qu’il n’y a jamais eu chez vous un homme dont le souvenir soit plus profondément gravé dans l’âme des Bohèmes et que vous vénériez autant, que Wenceslas le très saint. Son tombeau a toujours joui du droit privilégié d’asile, son image sacrée a toujours été honorée dans toutes les familles et traditionnellement et pieusement reproduite sur les monnaies, les sceaux de l’Etat, les étendards. Qui ignore tout cela ? Sa lame était portée dans les combats : on conférait la dignité et le titre de chevalier en frappant le candidat d’un coup de son glaive. D’innombrables écrivains, six cents documents de tout art, le célèbrent. Toujours saint Wenceslas a été regardé par vous tous comme le modèle par excellence, le patron le plus puissant. C’est pourquoi dans n’importe quelles difficultés, dans les guerres, dans l’adversité, vous avez eu l’habitude de recourir à lui avec confiance, le suppliant par des chants très anciens « de ne pas vous laisser périr, ni vous ni vos enfants ». Bien plus, tout ce qui est vôtre est regardé comme si étroitement uni à la personne et au culte de saint Wenceslas, que vous désignez sous l’expression d’héritage de saint Wenceslas les choses qui vous sont les plus chères et les plus inséparables : avant tout la foi des aïeux, la langue, la civilisation, la couronne royale et tout votre territoire national. C’est à bon droit que vous appelez ce duc très saint l’héritier ou le maître de cette terre, car Wenceslas, en possession déjà de l’éternelle félicité, non seulement vous défend par sa protection ou son assistance très présente, mais il est encore en vérité le souverain de votre patrie qu’il a autrefois comblée de biens. Il fut, en effet, non seulement le défenseur de la foi catholique, mais aussi le père de la Bohème, en ce sens qu’il l’amena à un état de vie moins barbare, qu’il défendit l’intégrité de son territoire contre ses ennemis, qu’il lui donna à un plus haut degré l’unité et la prospérité. Il s’ensuit que le duc martyr jouit aussi auprès de vous de l’éclat du culte national et que les solennités de son millénaire méritent d’être célébrées même par les citoyens qui ne sont pas catholiques.
Cependant, la gloire de Wenceslas consiste tout entière dans sa sainte vie, puisque c’est seulement à cause d’elle et non pour des raisons politiques, comme quelques-uns le répètent à la légère, qu’il a été mis a mort. Il n’y a pas de doute pour quiconque est très au courant des faits historiques que c’est parce qu’ils haïssaient profondément sa vie sainte, indigne d’un duc, pensaient-ils, parce que trop semblable à la vie d’un moine, que des scélérats ont fait mourir un tel homme ; c’est aussi parce qu’ils supportaient avec peine dans ce prince ses remarquables vertus surnaturelles, surtout la charité, la chasteté, la mansuétude, d’autant plus que son zèle ardent pour propager la foi du Christ et sa sévérité pour extirper les vices, avaient excités la méchanceté et la haine de ceux qui, obstinément fidèles aux superstitions des aïeux, ne voulaient pas renoncer aux mœurs corrompues approuvées par le paganisme. Wenceslas fut donc très véritablement le martyr de Dieu, c’est-à-dire le témoin de la foi chrétienne, qui « par sa conduite, montra qu’il méprisait toutes les choses présentes et caduques afin de parvenir aux biens futurs et invisibles ».
Certains de vos concitoyens, hommes d’ailleurs fort illustres, ont, avec toute l’Eglise, honoré Wenceslas comme un saint martyr. Citons saint Adalbert, évêque de Prague et dans la suite martyr lui-même en Prusse : non seulement avec le saint duc « il tira sa lignée du même chemin », mais il eut envers lui une extraordinaire dévotion. Il y a eu aussi la bienheureuse Agnès : avant de faire sa profession religieuse, elle vénérait tous les jours à Prague les reliques du martyr. Puis votre célèbre roi de Bohême, l’empereur Charles IV, qui « témoignait à saint Wenceslas, son principal protecteur et soutien, un culte spécial » ; en son honneur il orna de pierres précieuses la chapelle des reliques, embellit son tombeau, fit entourer d’or son chef sacré, écrivit la vie de son prédécesseur sur le trône. Ernest de Pardubitch, premier archevêque de Prague, eut l’inspiration de doter la chapelle du saint martyr d’une nouvelle et splendide couronne. Enfin, saint Jean Népomucène, le martyr inébranlable du devoir sacerdotal, fit, avant sa mort si cruelle, un voyage à Stara-Boleslav, d’après ce que rapporte la tradition.
C’est à juste titre que tous les citoyens de cette République, quelle que soit leur religion ou leur race, célèbrent cette année la mémoire d’un duc si illustre, le héros de leur patrie et son insigne bienfaiteur. Cependant, c’est principalement à tous les catholiques, quelle que soit leur nationalité, qu’il appartient de commémorer ce millénaire, parce que ce Saint est avant tout le martyr de l’Eglise catholique qui est la mère de toutes les nations. Cet anniversaire ne se passera pas sans produire d’heureux résultats. Nous avons confiance que grâce à l’union des forces de tous les bons, la foi grandira dans votre pays, la pratique de la vie chrétienne sera plus florissante, et que, avec l’augmentation de la foi, sous la protection et les auspices de Wenceslas, la religion refleurira tout à fait et dans son intégrité.
Nous Nous réjouissons de voir s’améliorer chaque jour davantage la situation de la religion catholique. Il y a peu d’années, dans une Lettre du 3 janvier 1920 à l’archevêque de Prague, Benoît XV se plaignait, parce que cette situation commençait à s’aggraver. Parmi vous, de nombreux membres du clergé travaillent avec sagacité dans la vigne du Seigneur : la chose Nous est connue. Plusieurs Congrès eucharistiques tenus sur votre territoire ont été suivis par un nombreux clergé et une grande foule de fidèles. Nous savons très bien que les exercices de la retraite selon l’esprit de saint Ignace sont donnés de divers côtés aux hommes de toutes les conditions sociales pour leur bien spirituel. De même, plusieurs hommes, remplis d’ardeur apostolique, vous prêtent un concours dévoué afin que, dans les grandes villes, de nouvelles églises soient construites et qu’on pourvoit au salut des âmes, en temps si nécessaire. A ce développement et accroissement de la religion catholique concourent pour une grande part et ces hommes dévoués qui défendent dans la vie publique les droits sacrés de l’Eglise et ceux qui heureusement interviennent près du Siège apostolique dans ses rapports avec cet Etat par le concours et l’activité de leurs bons offices. Il est évident que saint Wenceslas n’a pas abandonné son héritage et que vous ne l’avez pas laissé périr.
A n’eu pas douter, il y a de quoi devoir remercier Dieu. Mais cependant vous savez très bien que plusieurs choses sont encore à désirer, qui doivent redonner dans votre pays à la religion catholique sa splendeur précédente. Avec Nous vous déplorez le petit nombre d’ouvriers dans la vigne du Seigneur, en ce temps surtout où des prêtres nombreux, enflammés de l’esprit évangélique, parfaitement instruits dans les sciences sacrées, sont absolument nécessaires. Par dessus tout, il faut s’appliquer à ce que de bons jeunes gens entrent dans la voie du sacerdoce. Cela, on l’espérerait en vain si l’éducation chrétienne qui est donnée soit au foyer familial, soit dans les écoles publiques, n’est pas tout à fait droite ou honnête. C’est pourquoi ne cessez pas, Vénérables Frères, d’avertir avec insistance les parents catholiques soit de leur très grave obligation d’éduquer pieusement leurs enfants, soit de leur droit naturel d’établir librement des écoles catholiques ou d’exiger selon leurs moyens que, dans les écoles publiques aussi, la foi des enfants ne soit pas mise en péril, bien plus, qu’on forme leurs esprits et leurs cœurs selon les usages chrétiens. En outre, la communion fréquente attire beaucoup les jeunes gens vers le sacerdoce : aussi, qu’on propage activement toutes ces associations qui, comme les Congrégations mariales, favorisent la fréquente réception de la Sainte Eucharistie. Il ne faut pas moins s’efforcer de recruter en très grand nombre des adhérents à cette association de jeunes gens appelés vulgairement les Chevaliers de Saint-Wenceslas, qui promettent, suivant lés traces de leur patron, de s’approcher très souvent de la sainte Table. Il importe grandement de bien former dans les Séminaires, en observant religieusement les règles fort opportunes données par le Sacrée Congrégation des Séminaires et des Universités, les jeunes gens que le Seigneur appelle au sacerdoce. A ce point de vue, de nouveau nous recommandons à tous le Collège Saint-Jean-Népomucène que Nous avons fait établir à Rome et dont les nouveaux bâtiments, grâce à Dieu, seront prochainement inaugurés. Nous voulons aussi qu’on se souvienne, combien le Séminaire Saint-Wenceslas, fondé à Prague en 1559 par la Société de Jésus, a contribué à l’accroissement de la religion. Nous sommes profondément reconnaissant des secours et subsides que, à votre suite, le gouvernement, le clergé et le peuple Nous ont fournis pour faire réussir cette œuvre : Nous prions avec instance Dieu de récompenser par une particulière abondance de grâces chaque donateur.
Ce cierge plus nombreux et plus riche de vertu tendra non seulement à entretenir et à fortifier la foi chez vous, mais, brûlant de zèle apostolique et marchant sur les traces des saints Méthode et Adalbert, il s’efforcera, de toutes façons, de ramener à l’unité de l’Eglise Mère, comme cela est très désirable, les Slaves dissidents des pays voisins. Nous savons que vous travaillez déjà activement et avec application sur ce terrain, soit par des réunions opportunes, soit par les compagnons de l’Apostolat des Saints-Cyrille et Méthode, soit par l’Institut des Saints-Cyrille et Méthode de Velehrad, soit enfin par le Séminaire de Nitra, pour la formation de missionnaires. Ne cessez donc pas de poursuivre une œuvre si salutaire, mais pour qu’elle réussisse entièrement, il faut que la religion catholique fleurisse là-bas, de telle sorte que les dissidents eux-mêmes voient et reconnaissent chez vous les signes très évidents qui manifestent la véritable Eglise du Christ, à savoir une admirable unité, l’ardeur pour porter en tout lieu la foi catholique, une sainteté éminente et une union très étroite avec le Siège apostolique.
Il est permis de présager, en raison de toutes ces choses, que ces fêtes destinées à célébrer la mémoire de saint Wenceslas seront tout à fait fécondes, pourvu que ceux de votre pays s’appliquent à imiter les exemples de leur glorieux patron. Ces exemples sont de telle sorte qu’ils conviennent à tous, s’adaptent à la condition de chacun, quelle qu’elle soit ; chacun peut les suivre utilement. Ainsi, ceux qui gouvernent l’Etat doivent apprendre du prince très juste à rendre la justice avec mansuétude et fermeté ; qu’ils soient convaincus que la religion catholique est loin d’être un obstacle à la prospérité de la nation ; bien plutôt, ce n’est qu’appuyée sur sa doctrine que la société humaine pourra vivre et prospérer. Que les citoyens s’instruisent auprès de ce prince, bienfaiteur de la patrie, de la véritable charité ; mettant de côté toute discorde, qu’ils tendent vers le bien commun dans l’harmonieux accord des esprits. Wenceslas a été fort pieusement élevé par sa grand’mère Ludmilla : que les parents et tous les éducateurs sachent reconnaître de quelle force est l’éducation chrétienne pour diriger sûrement la jeunesse dans la voie du salut. Enfin, Wenceslas est un exemple que les prêtres dans le culte très ardent envers l’auguste Sacrement de l’autel, les jeunes dans la garde de la chasteté, les riches dans le secours à donner aux divers malheureux, doivent se proposer d’imiter. Enfin, qu’en ce qui concerne la répression des convoitises, le courage chrétien pour supporter les souffrances, le témoignage d’un constant amour pour le Siège apostolique, tous, avec dévotion et ardeur, suivent les traces de celui qui n’a pas hésité à répandre son sang pour le Christ et qui a attesté de plusieurs façons bien significatives sa dévotion envers la chaire du bienheureux Pierre.
Plaise à Dieu que votre patrie, comme une grande famille, soit éclairée et fortifiée par la même foi, celle de Wenceslas. Ainsi, sous ses auspices et son patronage, le pouvoir religieux et le pouvoir civil travaillant dans un harmonieux accord, la nation retrouvera heureusement son ancienne gloire et prospérité.
Entre temps, comme signe avant-coureur des faveurs célestes et en témoignage de Notre particulière bienveillance. Nous accordons affectueusement la Bénédiction Apostolique à vous, Vénérables Frères, et aux diocésains confiés à vos soins.
Donné à Rome, près Saint-Pierre, le 4 mars 1929, la huitième année de Notre Pontificat.
PIE XI, PAPE.
Source : Actes de S. S. Pie XI, tome 5, p. 84–98